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Pourquoi l'astrophotographie ? (article de Cloudy Nights)


Jeff Hawke

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Posté

Pourquoi ? Nous n'essayons pas de "communiquer de l'émotion" ? C'est bien triste alors.

Mais comme dans tous les domaines artistiques je pense qu'il faut commencer par maîtriser une technique avant de pouvoir s'exprimer pleinement. Beaucoup n'y parviennent jamais d'ailleurs. Une histoire de talent...

C'est bien pour ça que je ne prétends pas être un artiste. ;)

Posté
Pourquoi ? Nous n'essayons pas de "communiquer de l'émotion" ? C'est bien triste alors.

 

Ce n'est pas quelque chose de triste. :)

 

Si l'on connaît un peu un peintre ou un compositeur, il est facile de deviner son nom en observant pour la toute première fois une de ses toiles ou en écoutant une de ses oeuvres.

 

En est il de même avec les astrophotographes ?

 

Est il possible par exemple de deviner le nom de l'astrophotographe (ou opérateur) en apercevant une nouvelle image prise depuis le télescope spatial ?

A moins bien sur de faire partie de l'équipe scientifique, j'ai quelques doutes.

 

Les images en provenance d'Hubble servent elles à communiquer l'émotion des astrophotographes qui les prennent ? J'ai encore plus de doutes.

 

Elles ne sont pas faites dans ce but.

Cela n'empêche pas de ressentir une certaine émotion en les regardant, comme d'ailleurs en admirant n'importe quelle astrophotographie. Et c'est pour cela qu'il ne faut pas être triste. :)

 

Mais il ne s'agit que de plaisir esthétique. Ce n'est pas un processus de création. Ce n'est pas la pensée directe, issue de l'imagination unique de l'auteur et qu'il désire nous communiquer, partager à travers une oeuvre originale.

:)

 

 

Et... Joyeux Noël !!! :) moment également unique et plein d'émotions..

Posté

Quand je dis "c'est bien triste" c'est juste une "formule". Ça ne va pas m'empêcher de passer un bon Noël. ;)

Cela dit je fais tout de même une différence entre la motivation de l'utilisateur de Hubble et celle de l'astrophotographe "moyen".

Scientifique de formation je pense entrevoir la différence entre la démarche scientifique et la "démarche" artistique. Pourtant, même dans le cas des images de Hubble, j'ai bien du mal, parfois, à dissocier radicalement l'apport scientifique de la notion d'œuvre d'art, je l'avoue humblement.

Quant à l'œuvre originale, mon point de vue est qu'il faut vraiment chercher beaucoup pour la trouver de nos jours, dans tous les domaines.

D'une certaine manière tant mieux. Parce que si ça doit consister à créer des étoiles artificielles au sommet des montagnes : NON MERCI ! ;)

Posté

Le AWE veut tout dire, en visuel et en photo, chaque fois ce même sentiment est là

Pire encore, beaucoups de novices viennent regarder dans mes oculaires, et là ce Awe il est fabuleux, il fait ressortir a chaque fois mon premier souvenir

heu, j'oubliais, pour moi, je fais les deux, deux observatoires c'est plus facile :) mais je ne suis pas du tout un 'pro' :)

Bonnes fêtes

Jean-Luc

Posté

Cela dit je fais tout de même une différence entre la motivation de l'utilisateur de Hubble et celle de l'astrophotographe "moyen".

 

?? Qui a parlé de "motivation" ?

En plus, le degré de "motivation" dans le cas de tes deux exemples est totalement incomparable: On a d'un coté un astrophotographe professionnel passionné par son métier, et de l'autre un astrophotographe amateur passionné par son loisir.... ?

 

Scientifique de formation je pense entrevoir la différence entre la démarche scientifique et la "démarche" artistique. Pourtant, même dans le cas des images de Hubble, j'ai bien du mal, parfois, à dissocier radicalement l'apport scientifique de la notion d'œuvre d'art, je l'avoue humblement.

 

Il est certain que l'impact médiatique d'Hubble est facilité par l'utilisation pour la communication vers le grand public d'images particulièrement éthétiques et colorées.

J'ai ceci dit quand même quelques réserves, sur le fait de douter comme tu sembles le faire, que les objectifs de la NASA ne soient pas essentiellement scientifiques...

Posté

bonjour et mercis pour cette traductions .

je pense que beaucoup d'entre nous se retrouve dans ce texte .

même moi, qui ne fait pas de photos, j'eprouve les même sensations avec la réalisations de mes instruments astros et le plaisir resentie sous le ciel étoilée

un jolie texte

Posté
cela n'apporte pas vraiment de réponses précises aux questions du message #35..

Heu... si, quand même. On peut ne pas être d'accord mais ce sont tout de même des éléments de réponse, ou tout au moins de réflexion (éléments succincts c'est certain). Ça n'est pas hors sujet, en tout cas, je crois.

Il y a longtemps que je n'ai pas fait d'épistémologie, donc je ne suis pas forcément au goût du jour ;), mais l'idée c'est que la "frontière" entre science et art n'est pas si étanche que d'aucuns voudraient le dire ou le penser n'est pas forcément très originale.

Posté
Ça n'est pas hors sujet, en tout cas, .

 

Euh.. si.. Aucun rapport avec ta phrase sur la motivation (je cite):

"Cela dit je fais tout de même une différence entre la motivation de l'utilisateur de Hubble et celle de l'astrophotographe "moyen".

??? Quel rapport avec l'article de Wikipedia ?? (Gné ??) :)

 

l'idée c'est que la "frontière" entre science et art n'est pas si étanche que d'aucuns voudraient le dire ou le penser n'est pas forcément très originale.

 

Il y a bien dans l'article l'exemple de ce que l'on appelle "une image d'artiste", mais c'est aussi hors sujet (désolé..) Des astrophotographies ne sont pas des "images d'artiste". Ce ne sont QUE des photographies (qui demandent en revanche une bonne dose de savoir faire et d'habileté technique.)

D'oû le fait que j'avais émis des réserves sur ton affirmation du message #33 (je re-cite): " Pourtant, même dans le cas des images de Hubble, j'ai bien du mal, parfois, à dissocier radicalement l'apport scientifique de la notion d'œuvre d'art,"

Ta phrase implique indirectement que les opérateurs du télescope spatial sont des ... artistes. Va donc annoncer aux membres du congrès Américain qu'ils financent des.. artistes.. :be:

Posté
Bon écoute, je n'ai pas trop le temps ni l'envie de m'embarquer dans un dialogue de sourds là, donc je verrai plus tard si j'ai plus le cœur à ça. ;)

 

Je ne pense pas que l'on puisse parler de dialogue quand une personne se contente en guise d'arguments sur des sujets très différents, de donner un lien vers une encyclopédie en ligne.. :(

 

Là, c'est plutôt ce que j'appelle des réponses muettes. :D

 

Pas de soucis, à plus tard donc si les réponses te viennent. ;)

Posté
Dans le sondage sur visuel ou photo d'il y a quelques temps, il avait été question d'un papier posté sur le site US Cloudy Nights qui me paraissait amener des éléments de réflexion intéressant sur ce sujet. Tout le monde ne lisant pas l'anglais, je me suis collé à une traduction que je poste ici. L'auteur du papier, Christophe Veleder, m'a donné son accord, à la condition que je cite ma source, ce que je viens de faire... :cool: (Pour info, il y a eu une discussion intéressante entre visuels et imageurs sur le forum Cloudy Nights, suite à cet article. Mais c'est en anglais).

 

 

Pourquoi l'astrophotographie ?

 

 

Christophe Veleder (2008) Cloudy Nights

 

 

Je pratique l'astronomie depuis plus de 30 ans, c'est à dire pratiquement toute ma vie. J'ai un peu touché à l'astrophoto durant la majeure partie de ces années, mais ce n'est que récemment que je m'y suis mis plus sérieusement.

 

 

L'astrophotographie combine deux passions très difficiles et couteuses en une seule...C'est sans le moindre doute la plus difficile techniquement et la plus exigeante de pratiques de la photographie. On doit opérer dans des conditions de lumière extrêmement faibles, sur des objets distants et très faibles, avec de très longues focales, et pour couronner le tout, ces abrutis d'objets (suckers) bougent dans le ciel. La mise au point normale des boitiers ne fonctionne pas en basse lumière, et il ne suffit pas de « juste régler sur l'infini » car même un simple changement de 5° dans la température demande que la mise en point soit retouchée en raison de la contraction du métal du télescope. La mise au point très précise se révèle exceptionnellement difficile car il apparait que rien n'est plus difficile que mettre au point sur une étoile. Les optiques des appareils photos de jour font apparaître chaque faiblesse optique, astigmatisme et tout autres aberration optique imaginable car il n'y a pas de pire torture pour tester une optique qu'un champ d'étoiles. Ces optiques doivent être exceptionnelles, et sont donc très chères. Le télescope doit suivre l'objet à le perfection pendant des heures, sur une monture stable comme un roc, pendant que le boitier collecte avec lenteur et précision les vieux photons. En astrophoto, une focale de 1000 mm et un champ de 2 degrés est considéré comme banal ou normal. A ce niveau de grossissement, il y a très peu de place pour une erreur quelconque. Mais avec les longues heures d'exposition dans le noir et le froid, avec les yeux fatigués et le cerveau brumeux, il y a de nombreuses occasions pour les erreurs. Investissez plusieurs milliers de dollars et vous pourrez commencer à réaliser quelques jolies images...mais bien sûr seulement après des centaines d'heures de frustration tandis que vous vous familiarisez avec toutes les particularités de fonctionnement de votre équipement. Un équipement meilleur et plus couteux rend les choses un peu plus facile, mais vous aurez encore besoin d'être dehors dans le noir, sous les étoiles, pour y arriver et régler tous les inévitables problèmes posés par ce qui ne se déroule pas comme prévu.

 

 

Ceux d'entre nous qui se consacrent à cette passion devraient se faire examiner. Nous dépensons des milliers de dollars pour rester debout tout la nuit, à des kilomètres de la plus proche lumière artificielle, exposant pendant des heures des objets trop faibles pour être vus avec le télescope. Et ce ne 'est pas comme si nous pouvions vendre nos précieuses images pour récupérer les énormes sommes engagées. De meilleures images sont facilement et gratuitement disponible grâce au télescope spatial Hubble. Même ceux, exceptionnellement rares, qui ont des images suffisamment belles pour les vendre, si on considère le coût élevé de l'équipement et le temps pour créer une image vendable, ils feraient mieux de travailler comme agents d'accueil chez Walmart plutôt que de faire de l'astrophoto. Nous photographions très rarement quelque chose de nouveau. Le télescope spatial Hubble et les autres télescopes professionnels tout autour du monde ont déjà imagé des centaines de fois, si ce n'est des milliers, tout ce qui est intéressant dans le ciel nocturne, et avec une résolution et une qualité qui sont tout simplement techniquement impossibles à égaler par les amateurs.

 

 

Quel pourrait donc être l'attrait de ce passe-temps de malade ? Je pense que pour une part, c'est parce qu'il représente justement un tel défi qu'il est attirant. Ce n'est pas pour l'astronome amateur impatient ou trop préoccupé par le budget. Cette passion vous prend beaucoup de vous-même, physiquement, mentalement, émotionnellement et, tout particulièrement, économiquement. Mais c'est aussi le cas de l'alpinisme et il y a des milliers de personnes qui sortent de leur routine pour le pratiquer. L'Everest a été, à ce jour, gravi des centaines de fois, mais les gens continuent de vouloir le gravir. Les gens dépensent des dizaines de milliers de dollars et des années de leur vie à s'entrainer pour pouvoir se trouver eux-même sur le sommet. Pourquoi ? Ils veulent le défi et ils veulent le conquérir et ce n'est pas une question d'argent. Il y a quelque chose comme ça avec l'astrophotographie aussi. « C'est clair, la nébuleuse d'Orion, M42, a été imagée des milliers de fois avant, mais c'est moi qui ai fait celle-ci !"

 

 

Il me semble aussi qu'il y a quelque chose de très Zen dans l'astronomie amateur en général, et dans l'astrophotographie en particulier. Le temps disparaît pour moi quand je vais dans mon bosquet, dehors dans l'obscurité, et l'aube arrive un tout petit peu trop rapidement. Sous une canopée d'étoiles, où la Voie Lactée brille si fort au-dessus de vous, vous prenez réellement conscience d'être sur la Terre, tournant dans l'espace. Tout est souvent très calme et la nature a tendance à bouger très lentement la nuit. C'est un temps pour être calme, regarder là-haut et noter mentalement. Ce n'est pas à la télé ou sur Internet, c'est la réalité, l'Univers, et si vous être réellement attentif, vous pouvez y sentir votre place. Vous êtes petit au delà de toute imagination, et cependant vous êtes aussi ici, et conscient de cette impression un peu effrayante. Comme lorsque vous visitez une grande cathédrale, c'est toujours sympa de ramener à la maison un petit souvenir de votre expérience. L'astrophotographie fait cela pour moi. 99% de ma vie est consacrée à mon lot quotidien, faire face à mes responsabilités, gagner ma vie, élever mes enfants. Cette passion me donne l'opportunité de me souvenir d'un contexte plus grand pour ma vie et pour ma place dans l'immensité du temps et de l'espace. L'astrophotographie me permet de voler un minuscule fragment des grands mystères du ciel nocturne et de le ramener à la lumière du jour pour le partager. Qui n'aimerait pas cela ?

 

Ouaih bof!

Posté

Je me retrouve dans ce texte, comme la plus part d'entre nous, bien que je ne fasse que du visuel. Le fait d'être seul dans la montagne avec dans les oreilles de l'Albinoni ou autres, ou en plaine avec le bruit des animaux, me fait relativiser tous les emmer...... de la vie. L'astro me permet de m'échapper d'être zen.

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