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Alifant : Météo, Lune, soleil : mode d'emploi


JiBé

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Posté

Je ne sais pas trop où mettre ce post, j'ai finalement de décidé de la mettre dans cette rubrique.

Quand vous êtes simple amateur et qu'un instrument extraordinaire :) tombe dans votre escarcelle, la pratique de votre passion subit quelques bouleversements. Ce message vous en décrit quelques-uns.

Quand on est gamin, on imagine que quand on sera grand on fera telle ou telle chose, et, en fait, on y arrive rarement. Moi, j'ai la chance d'y être arrivé : en fait, pas tout à fait mais je ne suis plus très loin du but. Encore quelques mois, et c'est bon. J'ai construit un obs et y est donc exprimé mes rêves d'enfants. En voici quelques-uns.

 

La météo.

J’ai découvert la société Naudet-Dourde, fabricant de matériel de mesure d’informations météo alors que je travaillais Maison de l’Astronomie, dans les années 80. Le prix étant forcément ad hoc (produit artisanal), je me suis contenté d’en rêver pendant des années. Puis, quand j’ai construit l’obs., je me suis fais plaisir : je suis allé faire mes courses chez Naudet. Comme j’avais un peu de budget, je me suis lâché. J’ai donc maintenant du super matos à l’Alifant : barogaphe anéroïde holosphérique avec habillage bois, pendule, hygrométre à cheveu, baromètre, thermomètre, tout ça en laiton, look “Jules Verne”. Le plus chouette c’est que les deux “baro” indiquent en permanence exactement la même pression. Pour vous rendre compte de la performance, vous n’avez qu’à aller chez un horloger voir s’il a deux pendules qui donnent exatement la même heure pendant des jours !!!!!:D

 

L’arrivée simultanée de la 230 et d’une bibliographie assez chouettos ont transformé ma procédure d’observation, notamment celle de la Lune et du soleil. Je vais commencer par vous décrire cette nouvelle façon d’observer la Lune.

 

Je commence par ouvrir le toit dès que le soleil est couché : la lunette étant de couleur sombre, j’évite de la laisser absorber la chaleur solaire par un éclairage direct. J’ouvre l’obturateur, pointe la Lune (je fais un basculement sur le méridien si nécessaire : Lune à l’est, bien avant le méridien) et pousse alors l’escabeau roulant (env. 200kgs) et le positionne pile à la bonne place. Je regarde ensuite à 90x le paysage lunaire. J’essaie de le mémoriser (je me le mets “dans l’œil”), et pointe le zénith : la masse d’air contenue dans le pare-lumière est ainsi très vite évacuée.

Je me dirige alors vers la boîte de la Lune, posée sur le plan de travail fixé contre le mur Ouest de l’observatoire. Il s’agit d’un coffret en bois qui contient le Photographic Lunar Atlas. Je choisis les planches photographiques de ce soir et examine les endroits sympas à voir. J’étudie tout ça et m’empare de l’ouvrage The Geologic History of the Moon à la recherche d’éventuelles photos des zones visibles. À l’aide du Rükl : La Lune, Vénus et Mars, je peaufine le tout. Je monte les deux derniers ouvrages avec mes lunettes et ma frontale en haut de l’escabeau. Sur le plateau supérieur de celui-ci, j’ai fixé un coffre de bois qui contient les oc, la barlow, les filtres et la bino. Plié dessus, un voile noir pour l’observation (2mx2m, gain “énorme”). J’ouvre les livres à la bonne page de façon à ne pas avoir à la chercher avec les mains gantées (pour l’hiver, j’ai des gants de musher, très pratiques)

Une fois ces préparatifs terminés, je repointe la Lune et vérifie une dernière fois que tout est en place pour tout à l’heure. Je file à la maison me connecter à internet (quand cela fonctionne) pour voir les images d’amateur qui me révèleront le petit détail qui tue, puis, quand je reviens, généralement, la nuit est tombée. Je n’ai plus alors qu’à allumer les moteurs et roule pour la soirée ou la nuit durant laquelle je ne perds pas de temps à chercher quoi que ce soit car j’ai tout préparé. C’est un des plaisirs de l’installation à poste fixe.

S’agissant de la pleine lune, rares sont les amateurs à lui consacrer du temps, en plus avec un instrument puissant. Je faisais partie du lot jusqu’à ce qu’une idée me vienne (rires à peine dissimulés !!!!). Pourquoi ne pas utiliser l’hélioscope (Baader) ???? Sitôt dit, sitôt fait. Bon, c’est clair : “- Circulez ya plus rien à voir.” J’ai alors ôté le filtre de soudeur et n’ai plus “filtré” qu’avec le prisme, eh bien là, mon cosaque, quel spectacle : c’est GÉ-NIAL !!!!!! L‘éclairage est uniforme, naturel, doux et enfin on peut suivre tous les éjectas, repérer des zones qu’on ne voit jamais, bef, l’hélioscope défiltré pour la PL, c’est une riche idée !!!!!! On observe la pleine lune hyper facilement !!!

 

N B 1 : la Boîte de la Lune est un coffret en bois marqueté aux armoiries de la famille Cafferata. Ce splendide objet, totalement manufacturé, m’a été offert par une École spécialisée de Marseille. Il abrite l’atlas de la Lune décrit ci-après.

 

N B 2 : le Photographic Lunar Atlas. Il s’agit d’un atlas photographique non relié comportant 250 planches (45cmx55cm) édité en 1960 par G. Kuiper. Il était livré dans une boîte en carton fort recouvert de tissu écossais. Les clichés proviennent de Lick, Yerkes, MacDonalds, Pic du Midi. À l’époque, les ingénieurs de la Nasa l’utilisaient pour le choix des sites d’alunissage. Il est totalement dépassé par les photos des amateurs d’aujourd’hui mais demeure très pratique car le champ photographié est important et il y a systématiquement plusieurs clichés de la même zone, chacun avec un éclairage et un champ différents. C’est une véritable “bible visuelle” dont fort peu d’exemplaires circulent chez les amateurs. Personnellement, je ne connais personne qui en possède un exemplaire. En plus, c’est “collector” et ça, ça me plaît !!!

 

N B 3 : The Geologic History of the Moon (U.S. Geological Survey Professional Paper 1348) est un imposant fascicule comportant des photos faites à partir de la terre, des sondes en orbite et in situ. Ce n’est pas un atlas, car il ne détaille les champs que du point de vue géologique (on s’en douterait, c’est écrit dessus !!!!). Donc, si une super belle petite rainure se trouve dans une zone sans intérêt géologique, bernique, vous ne la trouverez pas. C’est parfois frustrant, mais bon, c’est comme ça. Cela étant, on y croise de très belles photographies avec une résolution de fou pour certaines. Normal, quand on est sur place !!!!!!. 1987 - 300 pages.

 

N B 4 : La Lune, Vénus et Mars, le Rükl de chez Gründ en petit format.

Je cherchais le grand format, grâce à un astram de WA, je ne le cherche plus : j’attends le facteur.

Je suis aussi intéressé par La Revue des Constellations, au moins le livre, car j’ai déjà les cartes (mais j’achète le tout sans problème).

 

Le soleil

Je ne l’observe que le matin à son lever, jusqu’à une heure ou deux après, cela dépend de la turbu. La lunette est utilisée à pleine ouverture, sans diaphragme. Le père Josset et J. Texereau m’ont “formellement interdit” de diaphragmer car on perd bien sûr en pouvoir séparateur. Ils m’ont tous deux conseillé d’utiliser un hélioscope. J’ai donc acheté le Baader en 50. Le prisme à réflexion quasi-totale vient de chez Zeiss : on est à peu près sûr de la qualité. Une fois que le prisme a absorbé et évacué plus de 99% de la chaleur et de la lumière par l’échappement (avec grille de refroidissement), le reste est renvoyé à 90° vers l’oculaire. Avant celui-ci, on trouve, vissé à l’intérieur du coulant 50, un “filtre de soudeur” grade 9 en verre optique (et non pas en “verre à vitre” qui bousille l’image). J’avais évidemment observé le soleil depuis déjà pas mal d’années et trouvais cette observation assez décevante. Si vous pensez-ça, venez à l’Alifant et vous allez voir ce que vous allez voir. C’est comme si on donnait des lunettes à un myoe !!!!!! C’est absolument extraordinaire de finesse et de contraste : on fait la mise au point sur la granulation : il y en a partout, de bord à bord, dans toutes les directions. J’ai eu la chance de tomber un jour sur un moment sans aucune turbu, c’était le 10-01-2007. Voici mon croa :

PHÉ-NO-MÉ-NAL !!!!!!!!!!!! Le soleil par turbu 0. C’est tout simplement époustouflant. De 42x à 620x, une tuerie absolue. À partir de 90x, j’ai commencé à compter les filaments de la grande tache et puis j’ai arrêté parce qu’il y en a trop. Le pire, c’est qu’à 600x, ça continue. La granulation (que je commence à avoir bien dans l’oeil, depuis le temps !!!) : indescriptible, le centre du coeur, tout hérissé limites périphériques aussi visible qu’un département sur une carte de géo murale de quand on était gamin. L’image était meilleure qu’une photo car il y a en plus la fragilité. J’ai senti, à plusieurs reprises, un souffle d’air qui a agité très légèrement le tube de la 230, permettant de voir des détails splendides sur la surface du soleil. J’ai mis le filtre jaune sur le 20mm Erfle Celestron : j’ai cru que j’allais tomber de l’escabeau. C’était inimaginable de détails, partout. Avec le 5 mono Cooke, le champ est trois fois la surface de la tache, mais plein de détails. Tout est visible en même temps. J’ai vu des irrégularités dans les formes des filaments. Le coeur de la tache est loin d’être uni en matière ce couleur, on voit des zones + ou - claires apparaître. Cette lunette et le ciel de Puimich” sont des tueries totales. J’y retourne !!!!!!!

 

Je vous souhaite que votre passion vous apporte autant que la mienne le fait. Bonne année pleines d'images du ciel !!!!!!

  • 2 mois plus tard...
Posté

on invisibilise les messages concernés avant que çà termine en bain de sang en attendant une décision de modération .Merci de votre comprehension.

Posté

syncopatte, ni ignorance, ni jalousie. je fais partie des décus de l'entourage de jibé, Pourtant j'avais investi un temps considérable pour aider le personnage en question.

 

Mais je ne cherche pas à régler un compte et je m'excuse d'avoir utilisé le forum pour ma remarque initiale.

 

Hervé

Posté

C'est quoi ce bazar??

 

Au début, je pensais à une plaisanterie de tutu56... au vue de ce que nous offre Jibé par sa description laissant pantois l'astronome amateur à la recherche d'un beau ciel...

 

J'ai lu le post.. et cela laisse rêveur d'observer les granulations, peut-être cette lunette rappelle t'elle les photos publié sur ciel et espace il fut un temps...

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