Sur le divan de HGT !

[HUMAN GO TOO]

Je vous offre une séance gratuite chez le Psy !

 

Dissertation existentielle :

 

Il est évident pour chacun d’ entre nous que la passion qui nous lie n’ est pas partagée par tous , sur cette Terre !

Nous avons tous , dans notre entourage , des sensibilités différentes :

 

- les passionnés d’ astro

- les « voyeurs occasionnels »

- les réfractaires « passifs » indifférents

- les réfractaires « actifs » qui argumentent leur « non- passion »

 

Et VOUS , seriez vous volontaires pour mettre sur le papier la motivation qui VOUS anime lorsque vous pointez un instrument ( modeste ou pas ) sur l’ infini qui nous entoure !

 

Je ne parle pas de ce qui vous a amené « techniquement » à l’ astro , mais :

 

- Comment définissez vous cette passion ? ( la vôtre )

- Comment vous expliquez ce « besoin » ?

- A quoi « carburez » vous ?

- Que cherchez vous à comprendre ?

- Est-ce que cela s’ inscrit dans la démarche : d’ où venons nous , où allons nous ?

- Est-ce seulement le « beau » qui vous attire ?

- Voyez vous d’ autres arguments ?

 

Ce sujet ne devrait pas aller vers des débats , mais devrait plutôt être considéré comme une dissertation philosophique ou chacun donne un avis qui est le sien , faisant abstraction des arguments de l’ autre !

 

C’ est de VOTRE avis dont il est question , mais comme il n’ y aura pas de lecteur de ce truc qui ne soit pas branché « astro » , vous pouvez aussi essayer d’ expliquer ce qui , à votre avis motive dans l’ autre sens les « réfractaires » ! Ou quels sont les arguments contraires que vous ayez entendu ?

 

Merci de votre participation que je souhaite active à cette petite étude personnelle de société !

[Jeff Hawke]

Allez hop, au débotté, sans trop réfléchir...

 

- Comment définissez vous cette passion ? ( la vôtre )

 

Une passion, ce n'est pas au niveau du cortex, mais dans le cerveau limbique. Ca ne se définit donc pas. Ca peut, à la rigueur, se décrire.

 

- Comment vous expliquez ce « besoin » ?

 

Il n'y a pas de besoin, mais un désir.

 

- A quoi « carburez » vous ?

 

Carburer est un terme qui relève des moteurs. Hors sujet, ici

 

- Que cherchez vous à comprendre ?

 

Qui je suis.

 

- Est-ce que cela s’ inscrit dans la démarche : d’ où venons nous , où allons nous ?

 

Non.

 

- Est-ce seulement le « beau » qui vous attire ?

 

Le beau englobe la totalité. La question est donc une aporie.

 

- Voyez vous d’ autres arguments ?

 

Les arguments relèvent des discours de raisonnements, de convictions, de persuasions... Cela ne s'applique pas à une passion.

 

L'astronomie, c'est une poésie...

[R V]

Bonjour,

 

Sans aller si loin que Jeef Hawke.;)Je ne sais absolument pas!!et peut-être que

si je savais,le charme disparaitrait...Alors,je préfère ne pas savoir pourquoi!

 

Hervé

[roger15]

Bonjour Monsieur le Docteur psychanalyste Human Go Too,

 

Comme cette séance est "gratuite", en bon Auvergnat, je vais profiter de l'aubaine...

 

- 1°) Comment définissez vous cette passion ? ( la vôtre )

 

Comme une fidélité au petit garçon que j'étais lorsque j'avais sept ou huit ans, et que j'étais émerveillé de constater que ma maman (qui l'avait appris grâce aux cartes mensuelles de l'almanach Hachette de 1938) savait parmi les étoiles du ciel reconstituer le dessin des constellations et même le nom de leurs étoiles les plus brillantes. Ça explique pourquoi pour moi l'astronomie n'est absolument pas synonyme de "gros diamètres" et "d'astro-photographie", mais simplement la rencontre, une fois la nuit tombée, avec de vielles amies que j'ai toujours le plaisir de saluer depuis plus de cinquante ans... Mon épouse pourrait vous le confirmer, mon grand plaisir c'est de lui dire : « Ah, ça y est, on voit la constellation d'Orion ; bonsoir Rigel, bonsoir Bételgeuse, bonsoir le Baudrier. Et tiens, regarde comme Sirius est étincelante ce soir... Salut Sirius, comment vas-tu ?... ».

 

- 2°) Comment vous expliquez ce « besoin » ?

 

Comme un point de repère invariable dans ce monde où tout va hélas trop vite et où hélas rien ne dure très longtemps...

 

- 3°) A quoi « carburez » vous ?

 

A rien, à l'air pur seulement...

 

- 4°) Que cherchez-vous à comprendre ?

 

Rien du tout... J'admire, c'est tout !...

 

- 5°) Est-ce que cela s’inscrit dans la démarche : d'où venons-nous, où allons-nous ?

 

Sans doute, mais je sais que jamais je n'aurai la réponse à cette double interrogation... :(

 

- 6°) Est-ce seulement le « beau » qui vous attire ?

 

Bien sûr... Le "beau" mais également aussi "l'agréable"...

 

- 7°) Voyez vous d’ autres arguments ?

 

Non, pas immédiatement. D'ailleurs, lorsque j'observe à l'œil nu l'immensité de la voûte étoilée, je ressens un bonheur ineffable... :)

 

Merci Docteur pour cette séance gratuite... :be:

 

Roger le Cantalien.

[Lasilla]

Ah ça...

 

Je suis un peu comme Jeff, c'est vicéral. Quand j'observe en CP, mon cerveau repasse en mode reptilien, c'est presque hyptonique (d'ailleurs tu dois te souvenir de ma 1ère nébuleuse Omega dans le DobZon )

 

Mais en même temps, il y a la sientifique... Quand je regarde une nébuleuse planétaire (M57 par exemple) je "vois" le film de la mort de l'étoile, je "vois" les différents stades de fusion qui s'allument, soufflant encore plus loin dans l'espace les couches externes de H, N, O... Quand je regarde M42, je "sens" les ondes de choc qui parcourent le MIS... J'y vois presque les proto-étoiles se contracter... Un peu comme si mon scope était un monstrueux téléobjectif, et que mon cervau était le zoom numérique me permettant d'aller au coeur des choses... De voir d'autres rayonnements que le visible...

Je l'ai tellement étudié...

 

Mais justement, le fait d'avoir touché de si près les étoiles m'a longtemps laissé penser que plus jamais, je ne pourrais me satisfaire d'une observation en dilettante.

Or là, en tant qu'astram, je découvre une dimension différente à l'astro, qui avait du être occultée avant... Avant où la pratique de l'astro n'avait qu'un seul but: me rapprocher encore et toujours du métier de mes rêves.

Avec l'âge et les désillusions, j'ai perdu la notion du "comment"... Mais celle du "pourquoi" l'a supplanté.

 

Quand Elarwen m'a amené pour la 1ère fois depuis 10 ans au contact de l'astro lors d'une virée à laMaison de l'Astronomie, à Paris, j'en ai pleuré... Un peu comme si je venais de reconnecter avec une partie profonde de moi.

Là, ça n'avait rien de sientifique.

 

C'est en y revenant depuis bientôt 2 ans que je comprends que c'est en moi... Le plasma qui est dans mes veines n'est pas que biologique.

Je suis issue des étoiles, elles sont en moi, mettre l'oeil à l'oculaire, c'est comme prendre une grande bouffée d'oxygène pur après un long moment en apnée.

 

 

Il y a quelques temps, on me posait la question de savoir ce que je ferais si je gagnais au loto, et mon interlocuteur était tout étonné que je ne me fasse pas construire un observatoire.

Mais non.

Désormais, l'astro, c'est mon dob (gros ) et moi dans la nature, pour s'immerger, se fondre dans le ciel... Je me suis presque sentie opressée à l'idée d'être confinée entre 4 murs avec des bruits de moteurs.

 

 

Donc voilà, c'est vicéral, ça ne s'explique plus...

[gerard33]

Heu, si vous permettez, je vais rester debout car votre divan me parrait bien délabré

Remarquez, docteur, c'est normal: si vous consultez gratuitement...

- Comment définissez vous cette passion ? ( la vôtre )

ça remplit la vie et la fait déborder

- Comment vous expliquez ce « besoin » ?

la bandaison papa ça ne s'explique pas!

- A quoi « carburez » vous ?

à l'idée de progression dans la découverte

- Que cherchez vous à comprendre ?

rien

- Est-ce que cela s’ inscrit dans la démarche : d’ où venons nous , où allons nous ?

non

- Est-ce seulement le « beau » qui vous attire ?

non

- Voyez vous d’ autres arguments ?

non, j'ai l'oeil droit à l'oculaire et l'autre est fermé, donc je ne vois rien d'autre

[Newton]

Pourquoi l'astronomie ?

 

Avant que je ne découvre cette passion, j'avais toujours été attiré par des loisirs plus "rationels".

 

Un match de tennis par exemple: le but c'est de se faire plaisir, certes. Mais, quoi qu'on dise, le but est aussi de gagner un point, voire un match. Il y a aussi la course automobile où il faut aller plus vite que l'autre.

Et les légos ? J'aimais bien les légos Mais encore une fois, il y avait un but: construite une voiture, une grue...

La guitare, la musique en général ? C'est certainement un peu moins rationel que le reste mais il n'y a pas ce sentiment d'immensité que procure l'astro.

 

Et puis est venue l'astro. Et là, énorme changement: on peut faire de l'astro sans but ! Alors certes, on choisit des "cibles", on progresse pour les trouver ou même pour les voir, on s'achète du matos plus performant... Mais au final, tu fais comme tu veux.

 

Que tu ais un ETX70 ou un 650mm, tu prends toujours du plaisir à observer. En fait, je suis sur qu'on a tous une façon différente d'observer, de choisir ce qu'on veut voir. Et puis il n'y a jamais de fin: t'as vu tous les Messier ? Bien... Tu les a vraiment bien vus ou juste apperçus ? Ok... Ahh, tu les as même dessinés ! Et bien passons aux NGCs alors. Quelques milliers de plus Là aussi c'est fait ? Alors passons aux UGC, IC et compagnie. Quoi ? Déjà fait aussi ? Et bien va chercher plus loin alors, découvre des nouveaux trucs

 

Bref, la raison principale pour laquelle je fais de l'astro c'est que je n'en vois pas le bout. Chaque fois que j'observe, je sais qu'il y a d'autres choses à voir.

[syncopatte]

- Comment définissezcrivez vous cette passion ? ( la vôtre )

 

elle est dévorante et enrichissante

 

- Comment vous expliquez ce « besoin » ?

 

par amour, par curiosité

 

- A quoi « carburez » vous ?

 

au plaisir de partager de belles choses

- Que cherchez vous à comprendre ?

 

pour l'instant je me limite aux sciences.

Il m'arrive souvent d'essayer de comprendre la bêtise humaine...je veux dire avec cela que le contraste est saisissant quand on compare par exemple le besoin de notoriété et ce que représente la belle Terre dans l'Univers.

Notre galaxie n'est qu'un petit schmillblick dans l'Univers et quelque part dans un des bras, pas plus grand qu'un point, se trouve notre système solaire, où la Terre fière n'y représente qu'une minuscule boulette.

Une partie seulement est habitable et les gens, infimes points sur cette boule qui n'est que point dans un point dans un tas de points, se tassent dans des villes...et là, il y en a qui ne pensent qu'à leur petit soi-même.

- Est-ce que cela s’ inscrit dans la démarche : d’ où venons nous , où allons nous ?

 

oui, et aussi dans quel état j'erre

 

- Est-ce seulement le « beau » qui vous attire ?

 

ah non, j'adore les sales bestioles par exemple

Au fait, ce qui m'attire (à part la beauté), ce sont les choses étonnantes.

Il y en a partout autour de soi!

Un thrips par exemple, pas plus d'un millimètre, ça vole, ça fait des petits...

Si la technologie est capable de belles prouesses, elle se doit rester modeste!

 

- Voyez vous d’ autres arguments ?

 

"Si tous les généraux auraient un chat sur les genoux, je me sentirais bien mieux"

A peu près ces mots dans une pensée de Lagaffe (Franquin)

Le parallèle avec l'astronomie me semble facile à faire: elle inspire le respect pour le monde qui nous entoure.

C'est aussi pour cela que j'aime partager cette passion, et pas seulement dans le cadre amical ou de communauté, mais aussi autour de moi, grand public, milieu scolaire...

 

Sans prosélytisme toutefois (respect oblige)...

 

Patte.

[kiwi74]

Je vous offre une séance gratuite chez le Psy !

 

Merci, alors j'en profite

 

- Comment définissez vous cette passion ? ( la vôtre )

Prenante, dévorante, enrichissante... et.... TREEEEEEES CHERE !!!!!!!!

 

- Comment vous expliquez ce « besoin » ?

Je ne sais pas, si je n'ai pas ma dose d'astrophoto pendant une longue période, je déprime (enfin presque )

 

- A quoi « carburez » vous ?

L'envie de découvrir de nouvelles choses. Cela fait presque 12-13 ans que je fais de l'astro, et à chaque sortie ou presque, j'apprends !!!!! C'est un peu comme métier, il n'y a pas de routine

 

- Que cherchez vous à comprendre ?

Rien de particulier. A l'aube de la passion naissante, ce que je cherchais à comprendre se trouve dans la question suivante :

 

- Est-ce que cela s’ inscrit dans la démarche : d’ où venons nous , où allons nous ?

Oui, à mes débuts en astro. C'est d'ailleurs ce qui m'a poussé (malgré moi je pense) à devenir astram aujourd'hui.

 

- Est-ce seulement le « beau » qui vous attire ?

Oui, entres autres. Il y a aussi le fait de savoir que nous ne sommes rien, on a beau faire les malins avec nos technologies de pointe, bombe nucléaires et autres, mais la nature reprendra toujours ses droits.

 

- Voyez vous d’ autres arguments ?

Non, c'est déjà pas mal !!!!!!

[xenopus]

et bien, bonjour Docteur...

hum...c'est ici qu'on s'assoit? J'ai 5mn.

 

- 1°) Comment définissez vous cette passion ? ( la vôtre )

..comme toute passion, irraisonnée.

 

- 2°) Comment vous expliquez ce « besoin » ?

...la curiosité.

 

- 3°) A quoi « carburez » vous ?

..hum, très indiscret, cela docteur.

 

- 4°) Que cherchez-vous à comprendre ?

...ce n'est pas ma démarche.

 

- 5°) Est-ce que cela s’inscrit dans la démarche : d'où venons-nous, où allons-nous ?

 

L'analyse du présent, c'est déjà suffisant pour moi. Cela serait donc plutôt "où sommes nous?"

 

- 6°) Est-ce seulement le « beau » qui vous attire ?

 

bien sûr que non, contemplons sans juger.

 

- 7°) Voyez vous d’ autres arguments ?

 

le cri de la chouette dans le silence de la nuit...Cela compte aussi...C'est pas grave, hein, docteur??

[garfieldthecat]

Aaaahhhh, bonne question docteur… quelques raisons qui m’ont fondamentalement amené à m’intéresser à l’astronomie et plus précisément à l’observation :

 

• J’ai toujours été un « animal nocturne » : je me couche très tard, même quand je bosse. J’adore vivre la nuit,

 

• Je suis un amoureux de la nature, et la voûte céleste n’est après tout que la version XXL de la nature : dans les phénomènes qui s’y passent, aucune intervention humaine. Et puis, à l’observation astronomique nocturne viennent s’ajouter les petits plaisirs que nous offrent la faune nocturne (rapaces, hérissons, lapins, sangliers…) : la nature est en fait beaucoup plus vivante de nuit que de jour,

 

• Plus prosaïquement, j’ai une nature scientifique et j’aime comprendre le monde qui m’entoure et son histoire, et quelle est notre place dans celui-ci. Et le monde ne s’arrête pas à 100km au dessus de nos têtes ,

 

• Et premièrement et avant tout : je trouve que le spectacle de la voûte étoilée est le plus beau qui soit : il surpasse les plus beaux tableaux impressionnistes, ou tout ce que l’art humain a pu confectionner et qui me vienne en tête. Le ciel étoilé, c’est la façon qu’a la nature de nous dire : « voilà ce que c’est, l’art »

 

Le besoin que j’ai de l’observation est bien plus physique qu’intellectuel… si je ne peux contempler la beauté du ciel étoilé pendant une longue période, je me sens comme amputé de quelque chose… c’est aussi simple que ça. Bien sûr, s’ajoute à cela la curiosité humaine de voir « plus et mieux », d’où l’utilisation de compléments optiques pour suppléer à la simple observation à l’œil nu. Ce besoin de contact « physique » avec ce que j’observe explique sûrement aussi en grande partie pourquoi je préfère le visuel à la photo.

 

A quoi je carbure ? A la résine de galaxies … sérieusement : je ne bois ni ne mange pendant une observation… je suis ailleurs, et ma pauvre condition d’humain est mise de côté pendant quelques heures : je ne suis plus qu’une paire d’yeux, d’oreilles et de narines à l’affût de la moindre manifestation nocturne. En quelque sorte, je ne fais pas qu’observer la nature, je fais corps avec elle.

 

Qu’est ce que je cherche à comprendre ? Je ne cherche pas un sens à la vie en tout cas, ni à l’Univers. Je ne fais pas partie de la catégorie de personnes qui ont besoin d’un sens aux choses. Je cherche à comprendre les mécanismes qui m’entourent, passés, présents et futurs. Je ne cherche pas le « pourquoi » (ni le « qui » religieux, d’ailleurs), mais le « comment ». Cela inclue bien sûr le « d’où venons nous et ou allons nous ».

Pour moi, il est aussi important de connaître l’univers qui nous entoure que notre environnement physique « proche » ( Il est aussi important de savoir que notre corps est constitué d’éléments formés il y a des milliards d’années au cœur de géantes rouges, ou comment notre système solaire fonctionne, que de savoir à quelle heure le facteur passe déposer le courrier ou connaître par cœur le trajet boulot/maison).

Il est également important, pour pouvoir respecter le monde vivant qui nous entoure, de savoir que ce monde est fragile et perdu au milieu d’un océan stérile : comprendre que la vie est rare, alors que si l’on s’arrête à notre propre Terre sans voir plus loin la vie nous paraîtrait banale et – du coup – de moindre importance.

 

Suis-je seulement attiré par le beau ? Non, bien sûr, mais il joue tout de même une grande part.

 

Quels sont les arguments des « réfractaires » que j’ai entendus ? Il y a les classiques : « fait trop froid, je me rentre » ; « la nuit, c’est fait pour dormir » ; « on voit rien dans ton machin ». Il y a aussi des personnes que le spectacle nocturne ne touche tout simplement pas : c’est comme ça, et je ne porte aucun jugement de valeur là-dessus.

Et puis, il y a aussi les gens qui ne voient pas l’intérêt d’observer un univers qu’ils estiment hors de leur monde quotidien et qui n’a apparemment aucun impact sur leur vie et la vie humaine en général. Leur échelle de temps s’arrête à celle de la société humaine, leur échelle spatiale s’arrête aux hautes couches atmosphériques… pour ces personnes, je crois que l’univers ou l’espace sont des choses complètement abstraites et hors de leur sphère de vie : et là encore, je ne porte aucun jugement de valeur là-dessus.

 

 

D’autres arguments ?

 

Euh… ah oui, au moins trois :

 

-premièrement, l’observation astronomique est une chose purement personnelle et peut même être un peu solitaire (pas dans un sens péjoratif). Nous sommes seuls à voir à travers nos yeux, et aussi seuls à regarder à travers l’oculaire de notre capteur de photons. Il y a bien sûr le partage d’en parler ou d’observer les uns à côté des autres, mais fondamentalement l’observation est une expérience personnelle et intériorisée.

 

-deuxièmement, on retrouve assez peu dans l’astronomie amateur une caractéristique qui a le don de me rebuter dans nombre de passions : l’esprit de compétition. Personne n’essaye de battre personne, personne ne gagne de trophée, personne n’essaye de mettre un ou une autre minable. Au contraire, il n’y a qu’un émerveillement partagé devant le spectacle du ciel étoilé ( il y a bien quelques rassemblements astro qui ressemblent à un concours de « qui a le plus gros », mais ce n’est jamais méchant )

 

-troisièmement, l’astro n’est absolument pas une passion élitiste… tout le monde à accès à la voûte céleste (du moins si l’on fait abstraction du fléau de la pollution lumineuse, et les personnes – je les plains sincèrement – ayant des déficiences visuelles) parfaitement gratuitement, sans considération de classe sociale, d’âge ou de sexe. Il existe d’ailleurs peu de hobbies ou j’ai rencontré un telle mixité.

 

 

Bon, voilà docteur, j’espère que ma longue prose n’aura pas endormi vos autres patients

[Neve]

En quelque sorte, je ne fais pas qu’observer la nature, je fais corps avec elle.

 

Oui, c'est ça... Et c'est aussi ça dans les témoignages précédents. Ni faim, ni soif, ni froid (ou moins ), ni chaud. Sans nécessité de questionnement, tout semble est évident. Son existence. La vie. Une réceptivité accrue, une créativité plus grande aussi. Ce n'est pas que l'astronomie donne sens ; c'est plutôt le prétexte (comme s'il en fallait un !)de se retrouver au plus près de soi.

[HUMAN GO TOO]

Je ne résiste pas au plaisir et au bonheur que m' ont procuré vos réponses , en en extrayant les phrases qui sont remarquables ( dans le fond et dans la forme ) pour coucher sur le papier l' improbable " description " d' une PASSION !

Le choix des phrases est purement symbolique , car vos textes sont tous très touchants de sensibilité !

 

Une passion, ce n'est pas au niveau du cortex, mais dans le cerveau limbique. Ca ne se définit donc pas. Ca peut, à la rigueur, se décrire.

 

Les arguments relèvent des discours de raisonnements, de convictions, de persuasions... Cela ne s'applique pas à une passion.

 

la rencontre, une fois la nuit tombée, avec de vielles amies

 

lorsque j'observe à l'œil nu l'immensité de la voûte étoilée, je ressens un bonheur ineffable...

 

c'est vicéral. Quand j'observe en CP, mon cerveau repasse en mode reptilien, c'est presque hyptonique

 

j'en ai pleuré... Un peu comme si je venais de reconnecter avec une partie profonde de moi.

 

Le plasma qui est dans mes veines n'est pas que biologique.

Je suis issue des étoiles, elles sont en moi

 

ça remplit la vie et la fait déborder

 

un peu moins rationel que le reste mais il n'y a pas ce sentiment d'immensité que procure l'astro.

 

dévorante et enrichissante

 

elle inspire le respect pour le monde qui nous entoure.

C'est aussi pour cela que j'aime partager cette passion

 

Prenante, dévorante, enrichissante

 

si je n'ai pas ma dose pendant une longue période, je déprime

 

..comme toute passion, irraisonnée.

 

amoureux de la nature, et la voûte céleste n’est après tout que la version XXL de la nature

 

je trouve que le spectacle de la voûte étoilée est le plus beau qui soit : il surpasse les plus beaux tableaux impressionnistes, ou tout ce que l’art humain a pu confectionner et qui me vienne en tête. Le ciel étoilé, c’est la façon qu’a la nature de nous dire : « voilà ce que c’est, l’art »

 

si je ne peux contempler la beauté du ciel étoilé pendant une longue période, je me sens comme amputé de quelque chose…

 

pendant une observation… je suis ailleurs, et ma pauvre condition d’humain est mise de côté

 

Il est également important, pour pouvoir respecter le monde vivant qui nous entoure, de savoir que ce monde est fragile et perdu au milieu d’un océan stérile : comprendre que la vie est rare, alors que si l’on s’arrête à notre propre Terre sans voir plus loin la vie nous paraîtrait banale

 

Une réceptivité accrue, une créativité plus grande aussi. Ce n'est pas que l'astronomie donne sens ; c'est plutôt le prétexte (comme s'il en fallait un !)de se retrouver au plus près de soi.

 

Je vous remercie de vous être ainsi " mis à nu " pour nous avouer votre amour si pur et votre passion si dévorante envers cette maîtresse exigente !

 

Inutile de préciser que je suis au diapason de vos déclarations et que vous avez su mettre des mots sur certaines facettes de mon ressenti ! Soyez en remerciés !

 

A ma passion se rajoute désormais le bonheur de savoir que nous sommes nombreux à vibrer pour la même chose ! ( j' avais peur d' être " bizarre ! )

 

Reste une question : pourquoi nous , et pas d' autres ! Ou plutôt : pas BEAUCOUP PLUS d' autres ? Le " peu " d' astrams ferait presque croire que notre passion est élitiste ! Et si elle le paraît , qu' est ce qui donne ce sentiment , puisque chacun peut lever les yeux , sans règles , sans lois , sans matériel ( ou presque ), sans contrainte ( sauf Mister Murphy Météo et sa copine " P L " ) !

 

Y aurait-il une " variété " de pupilles , de façon de voir ou de ressentir qui ferait que certains tomberont dedans et que d' autres passeront à côté sans rien voir ?

Petit aparté perso : ma douce moitié , mes 3 fils , tout les 4 très sensibles à dame nature , à un coucher de soleil , à une fleur ou un papillon , etc etc . . . ne comprennent pas et ne partagent pas le plaisir que j' éprouve en regardant le ciel ! Vous savez pourquoi , vous ?

 

Pas grave , restons entre nous , montrons à ceux qui veulent voir , accueillons comme il se doit les nouveaux amants d' Uranie et restons lui fidèles très longtemps !

 

Merci à Vous et à votre amour si vrai et si pur !

[roger15]

Bonjour Jean-Paul,

 

Le principal n'est-il pas que ta douce moitié et tes trois fils soient tous les quatre très sensibles à dame nature ?... notamment en admirant un coucher de soleil...

 

Tu dois sans doute connaître cette phrase prononcée par le Petit Prince à Antoine de Saint-Exupery :

« Tu sais... quand on est tellement triste on aime les couchers de soleil... »

 

J'espère que ton épouse et tes trois fils ne sont, eux, pas tristes en admirant les couchers de soleil...

 

Aimer admirer les couchers de soleil, n'est-ce pas déjà être en accord avec ta passion, Jean-Paul ?

 

Et puis, je ne résiste pas au plaisir de vous citer le passage complet où le Petit Prince évoque à Antoine de Saint-Exupery son amour des couchers de soleil :

 

« Ah! petit prince, j'ai compris, peu à peu, ainsi, ta petite vie mélancolique. Tu n'avais eu longtemps pour distraction que la douceur des couchers de soleil. J'ai appris ce détail nouveau, le quatrième jour au matin, quand tu m'as dit :

- J'aime bien les couchers de soleil. Allons voir un coucher de soleil...

- Mais il faut attendre...

- Attendre quoi ?

- Attendre que le soleil se couche.

Tu as eu l'air très surpris d'abord, et puis tu as ri de toi-même. Et tu m'as dit :

- Je me crois toujours chez moi !

En effet. Quand il est midi aux États-Unis, le soleil, tout le monde le sait, se couche sur la France. Il suffirait de pouvoir aller en France en une minute pour assister au coucher de soleil. Malheureusement la France est bien trop éloignée.

Mais, sur ta si petite planète, il te suffisait de tirer ta chaise de quelques pas. Et tu regardais le crépuscule chaque fois que tu le désirais...

- Un jour, j'ai vu le soleil se coucher quarante-trois fois !

Et un peu plus tard tu ajoutais :

- Tu sais... quand on est tellement triste on aime les couchers de soleil...

- Le jour des quarante-trois fois tu étais donc tellement triste ? Mais le petit prince ne répondit pas. »

 

Roger le Cantalien.