Des galaxies...comme s'il en pleuvait

[xenopus]

et bien voici un CROA tardif...parce que la nuit d'observation remonte à ...mi-mars. Heureusement, quelques notes et ma mémoire me permettent de me souvenir de l'ensemble, et le mauvais temps et la lune me pousse à retranscrire tout cela.

 

C'était un soir sans lune avec un bon ciel (tout du moins pour la turbu et la transparence. Pour ce qui est de la PL, Rennes est hélas toujours à 2O km au Sud-Est de mon jardin:( )

 

J'ai commencé, comme souvent ces derniers temps, par un petit tour sur M42, une mise en jambe agréable, et la vision claire des 6 étoiles dans le trapèze au 9 mm (grossissement 166 avec mon Dobson) me tranquillise sur ce que je vais pouvoir observer par la suite. Petit passage rapide ensuite dans Auriga, pour le plaisir de naviguer comme à saute-mouton d'un amas ouvert à l'autre...M38 et son plus discret et lointain voisin NGC1907, puis M37 et M36 (j'aime à apercevoir ces 2 amas réunis dans mon chercheur).

 

Ensuite, les gémeaux, et la nébuleuse du clown. Cette fois, je la trouve facilement (mon très nouveau Quickfinder n'est pas étranger à cela...magique ce bidule en plastique). Et surprise, ça "blink", ça "blink" même très fort! Moi qui n'est pas encore réussi à mettre l'oeil sur la blinking du Cygne, je suis servi! La nébuleuse du clown semble jouer la timide : je la regarde droit dans les yeux, et je ne vois que son nez...mon regard s'éloigne, et la voilà qui apparait toute entière! Jolie mais discrète, et le filtre OIII ne m'apportera pas beaucoup plus pour la vision de cette nébuleuse intermittente.

 

Après cette jolie trouvaille, un classique : direction le Lion, et son triplet: NGC3628, M65 et M66, ensemble dans mon 30mm. Je m'attarde sur chacune de ces galaxies, puis passe sur un triplet plus délicat (NGC3607, 3608 et 3599) : jouable quand même mais plus faible. Je suis allé ensuite sur Algieba, je trouve ce soir cette double difficile : sans doute est-elle trop lumineuse, après avoir exercé ma rétine sur les délicates galaxies.

 

Un tour vers M51, et 2ème choc de la soirée : 2 spirales se rejoignant, je discerne par moment des zones sombres et claires qui alternent...des bras! Pour la première fois aussi clairement. Je reste longtemps dessus puis je m'oriente vers la Chevelure de Bérénice. Enfin j'essaye, car je me plante un peu avec mon PSA : j'oriente mal les 3 étoiles plutôt faibles de la constellation, et j'appréhende mal la taille de celle-ci. Résultat: je pointe au pifométre dans la chevelure...et tombe nez à nez avec une superbe galaxie, si fine, si étendue dans le 9mm! Il va me falloir naviguer autour un bon moment pour me retrouver, mais je veux pourtant savoir où je suis, ne serait-ce que pour pouvoir y retourner. Voyons, voyons, un peu sur le coté une autre galaxie bien ronde cette fois, puis une autre vers le bas... un coup d'oeil sur le PSA, puis sur le Taki: je m'y retrouve, je suis en fait tombé pile sur la galaxie de l'aiguille (NGC 4565)...Le hasard fait bien les choses. Une des nuits qui suivra, ce même hasard accompagnera également une autre visée aléatoire et me fera atterrir précisément sur la galaxie de l'oeil noir (M64): plaisir et chance du pointage manuel! Se perdre et se retrouver...

 

J'ai terminé cette soirée sur M53, si dense que cet amas en devient délicat à résoudre. J'ai bien cherché dans le voisinage NGC5053, en vains...Certains CROA m'apprendront par la suite que cet amas est difficile, me voilà rassuré.

 

J'arrête là cette retranscription de mes notes, en n'oubliant pas les quelques autres discrètes et encore non identifiées galaxies croisées lors de cette soirée.

Ce soir là, des galaxies, il en pleuvait!!

[Jeff Hawke]

C'était un soir sans lune avec un bon ciel

 

J'aime bien l'incipit du CROA (qui rappelle un des plus célèbre de la littérature française, "C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar" )

 

Ensuite, les gémeaux, et la nébuleuse du clown. Cette fois, je la trouve facilement (mon très nouveau Quickfinder n'est pas étranger à cela...magique ce bidule en plastique). Et surprise, ça "blink", ça "blink" même très fort!

Oui, je me souviens moi aussi de cette surprise. Mais son caractére esquimau, ou bien clownesque, l'a sans doute emporté sur son blinking, et c'est une autre qui a reçu le titre.

 

puis passe sur un triplet plus délicat (NGC3607, 3608 et 3599) : jouable quand même mais plus faible

Avec un 300 (*), quand même. Ton ciel n'était pas si mauvais alors (pour la troisième).

 

Quand au globulaire NGC5053, maintenant que je l'ai vu (facile, après...), je ne dirais pas qu'il est vraiment difficile, mais il a un aspect auquel on ne s'attend pas en cherchant un globulaire.

 

 

 

(*) Tu ne précises pas ton matériel dans ce CROA. Je suis allé voir ton profil pour vérifier.

[syncopatte]

Merci pour ce croa qui me rappelle mes dernières sorties.

 

Concernant le clown et le blink, extrait:

 

L'eskimo (NGC 2392, Gémeaux) comme nouveauté en ce qui me concerne (mais pourquoi donc ai-je attendu si longtemps?)

Waw je l'adore cette nébuleuse planétaire!

Elle est brillante, flashy!

Très intéressant, grâce à son étoile centrale et l'étoile brillante à proximité, c'est de passer de vue directe à décalée.

Mais la "blinking" (NGC 6826, Cygne) reste championne du genre.

A fort grossissement, L'Eskimo ou le Clown dévoile sa belle nature et son surnom.

 

une semaine plus tard:

Le Cygne parfaitement horizontal se laissait balayer de gauche à droite par un simple mouvement en azimut.

Hop: Pocket Star Atlas à la page 62, andiamo!

 

La "Blinking" (NGC 6826) pour commencer.

Lors de la Profondstarparty III, j'avais remarqué le chouette effet de passer de vision directe à décalée en observant la nébuleuse du Clown (NGC 2392) mais avais souvenir que la Blinking est championne du genre.

En effet, y a pas mieux, elle n'a pas volé son nom!

 

Patte.

[Pixajo]

Ce soir là, des galaxies, il en pleuvait!!

 

Merci Xenopus, c'est une bien jolie collection en effet! J'aime aussi tes explications sur la recherche dans la Chevelure de Bérénice, c'est ça aussi observer! Parfois, on interprète mal le PSA et, surtout pour les galaxies, on appréhende mal leur taille. Du coup on est soit à côté, soit dessus mais on ne la voit pas parce qu'elle est plus grande (ça c'est plus rare). Bref, "se perdre et se retrouver..." comme tu dis

[xenopus]

J'aime bien l'incipit du CROA (qui rappelle un des plus célèbre de la littérature française, "C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar" )

Ouah, flatté de la comparaison: le Flaubert du CROA! Bon l'analogie s'arrête cependant aux quelques premiers mots.

ta remarque est amusante, au moment d'écrire cette phrase, il y avait comme une réminiscence de quelque chose que j'avais lue...mais pas Salambô. Ça me reviendra peut être. J'ai cherché sur le net et ne suis tombé que sur ça :"C'était un soir sans lune, un soir sans étoiles, un de ces soirs brumeux où l'air semble gras d'humidité." de Maupassant...bon, c'est joli, mais ce n'est pas ça non plus (heureusement pour mes observations).

 

Avec un 300 (*), quand même. Ton ciel n'était pas si mauvais alors (pour la troisième).

tu as raison, pas si mauvais : je deviens sans doute difficile en lisant ici certains CROA. En fait, la PL dépend énormément de la météo, les nuages/ l'atmosphère pouvant l'amplifier quelques fois de façon assez impressionnante.

 

>Syncopatte : dès que je peux, j'essaierai donc NGC6828, la nébuleuse "blink-blink" (pfff....mauvais jeu de mot, là)

 

Merci pour vos commentaires à tous.

[syncopatte]

Fort bien!

 

Faudra attendre la deuxième partie de nuit au printemps.

 

Pour la trouver, ce n'est pas si simple: en vision directe (celle qu'on utilise généralement quand on cherche quelque chose) elle prend véritablement un aspect stellaire.

 

Mon "truc": depuis Sadr (le cœur du Cygne), remonter l'aile Nord de deux étoiles, delta et iota.

Iota au chercheur, on trouve en bougeant le tube légèrement vers Deneb un triangle (attention, il y a du monde par là!)

A la pointe du triangle toujours direction Deneb, se trouve la Blinking NGC 6826

 

Bons cieux,

 

Patte.