Heureux astros en Perche !

[Jeff Hawke]

25 minutes pour atteindre la Porte de Bagnolet, à 300 mètres de chez moi à vol de pigeon...Un périphérique englué dans l'irrationnel du transport individuel, 3 heures de route pour atteindre le site du vieux moulin, à Saint-Langis-lès-Mortagne, dans le Perche, pour l'édition 2009 d'Euroastro.

 

La campagne percheronne est très belle, douce et vallonnée, ensoleillée.

 

Sur le site, quelques instruments et une dizaine de personnes déjà présentes. Nous ne sommes plus dans la démesure rapienne, je crois qu'il y a une trentaine de personnes attendues. Avantage immédiat, il y a là, la Lunt 100 qui était aux RAPs, et inaccessible à l'oculaire. L'occasion d'observer le Soleil à volonté, d'en user et abuser, pendant ces deux jours lumineux, du bonheur.

 

Je reconnais le 600 de Rolf, il y a quelques Celestron/Meade, une Takahashi 102, des dobsons...

 

On sait que la nuit astronomique sera brève, avec le Lune présente jusqu'à 2 heures la première nuit, et 2h40 la seconde, du Dimanche au Lundi.

 

On discute, monte et regarde les instruments, observe le Soleil, assiste aux présentations de la fin d'après-midi. Diner au restau local du coin.

 

Lorsque le télescope est collimaté et aligné, il n'y a plus qu'à attendre patiemment la nuit, relative dans un premier temps. J'ai été agréablement surpris de constater que mon primaire n'avait pas récupéré de pollen des RAPs. Efficacité de la caisse protectrice, au fond de laquelle est posé le miroir, cela reste un avantage certain comparé aux designs light à la Strock ou Kentaro.

 

Ciel clair et sec !

 

Quel dommage que cette présence lunaire, car le temps est magnifique, et l'air est exempt d'humidité, ce qui mérite de figurer dans les annales, s'agissant du Perche !

 

Je vais quand même tenter mon programme galactique, dans les Chiens de chasse (Sue French : Whorls of stars, Sky and Telescope de Juin). Juste au Sud de M51, il y a un trio dont je ne parviens à voir que NGC5198 (mag 11.8). Ronde, assez grande, et certainement bien brillante pour exister malgré la Lune. On verra plus tard pour les deux autres.

 

Bon, alors on oublie les galaxies (pour le moment), et je m'offre les 3 amas globulaires d'Hercule, m'attardant sur NGC6229 qui supporte bien le grossissement de 240 fois. La turbulence de début de soirée a commencé de se calmer.

 

M57, qui m'apparait verte, sans doute parce que je suis en vision diurne. Xavier me fait remarquer, que c'est « mieux », car c'est sa vraie couleur. Mais qu'est-ce qu'une vraie couleur ?

 

Il n'y a pas de couleurs, il n'y a que des longueurs d'onde. Et nous les convertissons et les interprétons avec nos yeux, et notre pensée sensible et lexicale. Pour moi, M57 est bleue, et j'en aurai confirmation à 3 heures du matin, lorsque je la repointerai, émerveillé par le noir de la nuit enfin arrivée

 

Vers minuit, mon regard désabusé se porte vers ce premier quartier encore si haut sur l'horizon.

 

Allez hop, je décide d'aller dormir, me programmant mentalement pour un réveil à 2 heures. J'ai largement le temps d'un cycle de sommeil. C'est parfait. Un petit coup d'oeil à M51 (bras, pont,... mais ça ne percute pas ) avant de quitter la scène, le ciel est toujours bien propre (mais pas noir !), et tout est sec, sec,...

[red-light]

La longueur d'onde de M57 ' n'y aurait il pas les deux ? bleu et vert .

pas de jupiter du matin Jeff Hawke le mental d'un réveil physique a t'il été efficace.

[Astro_007]

Salut Jeff,

 

J'attend la suite ;-) et le superbe amas de galaxies que tu m'as fait découvrir la seconde nuit...

[Dédé de St Fé]

Salut Jeff.

 

je m'offre les 3 amas globulaires d'Hercule, m'attardant sur NGC6229 qui supporte bien le grossissement de 240 fois. La turbulence de début de soirée a commencé de se calmer.

 

Hummmm, ce petit globuleux est somptueux lorsque ça veut bien le faire

 

Pendant que tu étais dans Hercule, tu aurais pu alle jetter un oeil sur NGC 6210 (Neb-planétaire de mag 9)

 

Au plaisir de te lire.

D.D

[zaurel]

Pendant que tu étais dans Hercule, tu aurais pu alle jetter un oeil sur NGC 6210 (Neb-planétaire de mag 9)

 

Effectivement, je confirme les dires de Dédé, elle est magnifique et repérée facilement, ne serait-ce que pour sa couleur délicatement ....bleue!

 

Merci Jeff pour le délicieux partage de cette soirée exquise où la Lune ne vous aura pas entièrement volé les petites merveilles du Grand Ciel..

[Jeff Hawke]

pas de jupiter du matin Jeff Hawke le mental d'un réveil physique a t'il été efficace.

Jupiter ? C'est quel numéro de NGC, ça ?

 

et le superbe amas de galaxies que tu m'as fait découvrir la seconde nuit...

Hickson 68. Un peu plus tard. Là, je viens juste de me relever, et la Lune n'est pas encore couchée. Et je veux d'abord aller voir le trio au Sud de M51.

 

Pendant que tu étais dans Hercule, tu aurais pu alle jetter un oeil sur NGC 6210 (Neb-planétaire de mag 9)

Tu penses bien que je suis allé la voir, celle-là. Un peu plus tard.

 

cette soirée exquise où la Lune ne vous aura pas entièrement volé les petites merveilles du Grand Ciel..

Elle est partie à 2 heures, et nous a laissé 2 heures de vraie nuit. (je suis lent à croater...)

[red-light]

Jupiter ? C'est quel numéro de NGC, ça ?

 

ba.. NgC-pas encore

[Dédé de St Fé]

Jeff:

Jupiter ? C'est quel numéro de NGC, ça ?

 

Red-light :

ba.. NgC-pas encore

 

Si, si NGC 3242 dans l'Hydre

[JazzOn]

Ciel clair et sec !

 

Quel dommage que cette présence lunaire, car le temps est magnifique, et l'air est exempt d'humidité, ce qui mérite de figurer dans les annales, s'agissant du Perche !

Tu m'étonnes

Décidément, le Perche te réussit

[red-light]

Jeff:

 

 

Red-light :

 

 

Si, si NGC 3242 dans l'Hydre

 

A ba NgC mieux maintenant ' chouette info cela dit en passant Dédé '

[GéGé]

Salut Jeff!

 

 

Un petit CROA primesautier, comme on cueille des fleurs au hasard des rencontres... le vagabondage bucolique te va bien!

Et puis ça fait drôle de se trouver plongé dans le noir trois heures après quitté Paris, s"pas?

Bon, le troisième amas d'Hercule, connais pas! Va falloir que j'aille y voir! Décidément, cette constellation me comble de surprises, cette année!

 

Merci, Jeff!

 

[Jeff Hawke]

La rotation opiniâtre de la Terre sur son axe finit, enfin, d'emporter le croissant importun. On peut admirer son jaune forcissant vers les rouges, descendre vers l'horizon, et y disparaitre.

 

Le temps des galaxies est arrivé.

Trio dans l'ombre du Tourbillon.

 

Alors, M51. Oui...Bien...Mais on connait. Juste au Sud, aux deux tiers sur le côté oriental du quadrilatère hébergeant M51, il a y une NGC5198, ronde, brillante. En glissant un peu vers le Sud Ouest, toujours à l'intérieur du quadrilatère de référence, NGC5173, bien plus faible, ronde également, avec un coeur stellaire. Les deux sont dans le champ de l'Ethos. Je cherche la troisième, NGC5169, supposée être toute proche de NGC5173 (5 '), lorsque j'entends la voix de Rolf qui me demande ce que j'observe de « beau ». Je lui passe l'oculaire pour au moins un beau couple de galaxies, à défaut de trio. « Quoi ? C'est quoi ce petit truc ? « ( je crois - mais j'hésite à le rapporter ici, tellement ces propos me peinent - qu'il parle de « chiure de mouche »).

 

Bon.

 

Je luis suggère d'aller les voir dans le 600, et je vais les lui pointer. Il y a des binos montées sur son télescope, je ne me souviens pas des oculaires, mais en regardant, je vois le trio, évident et superbe. Ah, nom de Dieu ! Le diamètre pour les galaxies, pfiouu... La petite dernière, 5169, de magnitude 13.5 selon Sue French, est petite mais visible en vision directe. Je le retrouverai en vision décalée sur mon 320.

 

Rolf regarde, et reste dubitatif devant mon enthousiasme pour ce petit groupe d'univers lointains. Il me dit préférer les « belle images », il mentionne les Dentelles, M17, M27,...Menfin ! Si un trio serré de petites galaxie n'est pas une « belle image », où donc se niche la beauté céleste ?

 

Heureusement, il y au moins un autre observateur qui passe par là (j'oublie son nom), qui partage mon avis positif. On finirait pas se demander quelle étrange perversion nous habite, à trouver beau des objets faibles et ardus à percevoir.

Une fine ratée.

 

Retour au Skyvision, après un passage sur M63 qui sort bien, cette nuit, je cherche en vain NGC5023, 2 degrés au Nord Nord Ouest. Sa magnitude est de 12.3, mais je ne la trouve pas, dommage, elle est décrite comme « exceptionally thin »...

A l'Orient de la Carolus d'Or

 

Bon, alors direction Cor Caroli, jolie double, j'en apprécie les subtiles couleurs, sans m'attarder toutefois, j'aspire aux galaxies dont j'ai eu trop peu aux RAPs. A 2 degrés au Sud Est de la double carolingienne, je trouve NGC5005 (ovale, dense) et NGC5033 (plus allongée et fine, avec un coeur stellaire), distantes de moins de un degré, et orientées sur des sécantes.

 

Elles ne figurent pas dans la balade de Sue, mais il faut bien que je compense l'échec sur 5023 (qui n'est que partie remise).

Interlude nébuleux

 

Petites pauses avec M57 (ça y est, elle a retrouvé ce bleu que j'aime, merci la nuit !), puis les Dentelles dans le 600. Rolf m'a taxé – avec mon accord, c'est pour la bonne cause - mon nagler 31 pour magnifier la vision au 600, il y a adjoint un (big) filtre OIII. C'est magnifique. Trop de détails dans les filaments invraisemblablement enchevêtrés. M17, dans une vision que me rappelle celle vue au DobZon une semaine plus tôt.

Cible émouvante

 

Et maintenant, la pointe de la nuitée, le groupe Hickson 68. J'avais découvert ces galaxies l'année dernière, grâce à Den, lors de l'Euroastro 2008 (CROA ici), mais sans suffisamment l'étudier. Je retombe dessus, c'est un hasard, c'est parce qu'il est proposé dans la chronique de Sue French de juin 2009.

 

Pour y aller, le plus simple est de repérer Seginus (Gamma) et Lambda Boötis. Le groupe est à l'angle droit d'un triangle rectangle que l'on forme avec ces deux étoiles, vers l'Ouest. Une étoile intermédiaire au Sud Ouest de Lambda à 2 degrés aide au cheminement.

 

Le repérage est simple, car le groupe s'appuie sur une étoiles orange dorée, de magnitude 6.5. On en voit tout de suite 3 alignées sur un axe Nord-Sud (NGC5350, NGC5354, NGC5353), et une quatrième à l'Est, beaucoup plus brillante et étendue, qui ne fait pas partie du groupe, NGC5371.

 

Je suis abimé dans l'observation de ce groupe serré, lorsque j'ai la visite de Régine. Je ne suis pas sûr de toujours bien entendre si on me parle, quand je suis vraiment plongé dans l'observation. Toujours est-il qu'à un instant donné, je prends conscience d'une présence et qu'on me parle. La question assez rituelle, genre « tu es sur quoi, là ? ».

 

Hop, je passe l'oculaire (c'est encore l'Ethos. Cette nuit, les oculaires utilisés ont été l'Ethos 13, les naglers 9 et 7. Un peu le nagler 20 de temps en temps).

 

« Oh ! Toutes ces galaxies...Tu les as semées ? »

 

Enfin, quelqu'un qui apprécie les petites galaxies.

 

Régine me demande ce que c'est que cet oculaire où on a l'impression de « voir au-delà du bord »...

 

Eh oui. Ethos syndrome...La première fois, ça questionne...

 

Crépuscule hâtif de solstice proche

 

Bon sang de bois, je le crois pas, là. On dirait que le jour commence sa pré-annonce. Un éclaircissement à peine perceptible, mais incontestable à l'Orient, le claquement de la Voie Lactée dans ce ciel clair et sec qui commence de s'affadir. Il est à peine 4 heures !

 

Un phare à l'horizon, encore dans les arbres, c'est Jupiter.

 

Aucun intérêt, je continue sur des galaxies, connues cette fosi-ci : Les Pieds Nickelés dans le Dragon, que je n'avais points vues aux RAPs. M81 & consorts. Retour sur le trio Sud de M51...

 

Avant de me résoudre à plier, je passe du côté du Strock de Xavier. A l'oculaire, un groupe de galaxies qui me rappelle quelque chose : Il est aussi sur Hickson 68.

 

Dans mon emportement, je crois voir une quatrième galaxie au Sud de NGC5353. Je scrute et rescrute. Non confirmée. J'ai affabulé (selon l'élégante expression de Xavier).

 

Par contre, nous parvenons à voir, dans un ciel pâlissant à quasi vue d'oeil, NGC5355, à l'Est de NGC5350. Sans plus pour cette nuit-là.

 

Mais il y encore une (courte) nuit, de Dimanche à Lundi. J'ai le groupe en tête en allant me coucher.

[zaurel]

Ah....une bien charmante suite à cette fabuleuse promenade céleste! Je t'envie de pouvoir observer de petites merveilles aussi "exotiques", telles que Hickson 68(?), je n'en avais même jamais entendu parler, mais ce doit être un délice que celui de se plonger dans leur douce lumière!

 

Dame Lune...Elle est sublime lorsqu'elle se pare des couleurs du couchant! je crois pouvoir dire avec certitude qu'elle plaît à tout le monde à cet instant...

 

Une bien belle balade auprès de ces merveilles rarement observées, merci!

 

 

Eh bien! regagner Paris après cela.....

 

[Jeff Hawke]

Décidément, le Perche te réussit

Beau ciel noir, très belle campagne. Si seulement c'était moins humide...(Comment ? La campagne serait moins belle ? Ah oui ).

 

Et puis ça fait drôle de se trouver plongé dans le noir trois heures après quitté Paris, s"pas?

C'est quand même 3 heures (dont une de rue parisienne et de périph...).

 

Eh bien! regagner Paris après cela.....

 

Pas encore...Euroastro, c'est sur 2 jours, et 2 nuits, le week end de Pentecôte (*)...

 

 

(*) avec son Lundi revenu, après que les thuriféraires de l'économie forcenée aient tenté de nous le voler.

[Jeff Hawke]

Le vieil homme et le Soleil

 

Quatre heures 30 de sommeil réparateur, 3 cycles, parfait. Certes, le confort au Vieux Moulin est encore un peu rudimentaire, nous avons dormi par terre, six dans une pièce à l'étage, mais après une nuit à observer, le sommeil est toujours profond et apaisé. Et puis, j'ai souvent dormi à Cailloux Palace Hôtel, alors, là...C'est parfait.

 

Au programme de ce matin ensoleillé, après le petit déjeuner, c'est la visite au créateur historique de ces rencontres, Pierre Bourge, à son observatoire du Châtel, à St Aubin de Courteraie.

 

 

Sous un beau ciel bleu et un Soleil énergique, nous avons le plaisir et l'honneur d'être reçus par ce personnage mythique de l'astronomie amateur, qui nous présente son installation à observer le Soleil, dans une coupole installée dans le jardin de sa maison. Si j'en crois le programme concocté par Régine et Stéphane, la config installée s'appelle un cinécoronographe automatique.

 

C'est un truc incroyable, il a bricolé une Orion 120 et un PST, couplé avec une lunette de 50 de type Pierre Bourge, qui fit parait-il, les beaux jours des astrams dans les années 60. Un filtre Baader à pleine ouverture sur l'Orion (il fait une remarque sur le prix élevé de cet accessoire, en nommant son importateur, bien connu), et au bout de la lunette, un système à 4 photo diodes pour coincer la protubérance une fois celle-ci pointée, et assurer le suivi. Je n'ai pas compris grand chose, mais j'ai vu lors de mon passage à l'oculaire (« Vous avez 25 secondes chacun.», à déclaré, autoritaire, le bonhomme quand le temps d'observer est arrivé). Une méga protubérance, explosée en filaments complexes, avec beaucoup de détails et de finesse. Une vision dans laquelle je me perds, avant de demander au suivant si j'ai consommé mes 25 secondes. « Tu rigoles ? Ca fait au moins une minute que tu y es... ». Oups !...

 

Bon, j'y repasserai une autre fois plus longuement, pendant que ça discute.

 

 

Impressionnant quand même, le gars. 88 ans. Toujours habité de la passion du ciel. Un peu plus tard dans la journée, revenus au Vieux Moulin, où il est venu déjeuner avec nous et passer un moment à échanger, j'entendrai une phrase qui serre un peu le coeur, en réponse à quelqu'un qui lui parlait d'un instrument pour le ciel profond. « Oui, mais ce n'est plus pour moi tout ça. Il me reste seulement le Soleil ».

 

Eh oui....Les « renoncements nécessaires », face au labeur destructeur du temps.

 

Après cette rencontre intéressante et chargée d'histoire, nous retournons à Saint Langis. Le temps est toujours au grand beau, malgré quelques petits nuages importuns qui passent dans le fond, pas trop fiers...Selon certains spécialistes, ce ne sont que des nuages de chaleur. Je me méfie. Je connais dèjà assez bien les « brumes de chaleur » des bretons, supposés n'exister que le matin, et qui vous transforment une belle journée de bord de mer en grisaille crachinante.

 

Le truc à côté duquel le PST est un jouet

 

J'ai mentionné la lunette Lunt de 100 qui est présente, sous la responsabilité de Frédéric (de l'Atelier du Moulin de Blande, magasin astro de campagne sous un ciel noir).

 

 

Alors là, on peut dire que l'on peut s'en payer une tranche solaire ! Il y a une « tache » - en fait, ça ne se présente pas du tout comme les taches sombres dans le visible avec un Astrosolar – une zone d'un orange différent et bien délimitée, sur la surface du disque solaire, et beaucoup de petites et moyennes protubérances sur tout le pourtour.

 

Et avec une qui est immense, jamais vu ça !!! Sa vision avec cette lunette n'est pas, comme on pourrait le croire, plus grosse et brillante qu'avec un PST de 40, mais considérablement plus fine et détaillée. Encore mieux qu'avec la TSA102 et son filtre H Alpha aux RAPs.

 

Tout simplement fascinant.

 

L'instrument est cher. Pour éviter de choquer des âmes sensibles, je m'abstiendrai de répéter le montant que nous annonce Fred. Je donnerai juste un indice. A un moment, j'ai monté mon Ethos 13 dessus, et par là-même augmenté le prix total de la config optique (sans la monture ni le pied, donc) de 10%....

 

Aphrodite en plein jour

 

En parlant de Takahashi TSA 102, il y en a une. Elle est pointée sur Vénus. Un joli croissant dans le bleu du ciel. (Il y a toujours des nuages de passage, qui cherchent à jouer avec nos nerfs. De toutes façons, le Perche est imprévisible. Alors... )

 

Après l'avoir longuement observée, à plusieurs grossissements, j'émets l'idée de la repérer à l'oeil nu. Quelqu'un me dit que c'est impossible, il fait plein jour et plein Soleil...Ah bon ? Il faudrait attendre la fin d'après midi, mais elle serait alors couchée.

 

Je veux la voir, et je m'accroche. La difficulté est qu'il n'y a aucun repère (comme chez Takaya en 2007, lorsqu'on avait pu la repérer en s'appuyant visuellement sur des feuilles d'arbre en avant plan. C'était aussi des conditions meilleures, plus tard dans la journée). Un phénomène trompeur et un peu pénible dans ce genre de recherche, ce sont des espèce de bio-pixels chauds qui font apparaître de temps en temps des points brillants, mais à éliminer car ils ne sont pas stables. Mais ça perturbe.

 

Après plusieurs échecs, je vois venir une opportunité de la coincer, sous la forme d'un petit nuage qui s'apprête à passer à proximité. Surveillance à l'oculaire grand champ...Patience. Le bout du nuage est dans le champ. J'identifie bien à l'oeil nu la forme qu'il me faut viser...Puis, passage en mode infini par détente totale des muscles oculaires, regard dans le vague...et...Bingo ! I've got it ! Petit point brillant et persistant, stable sur le fond bleu. Génial.

[Dédé de St Fé]

C'est un truc incroyable, il a bricolé une Orion 120 et un PST, couplé avec une lunette de 50 de type Pierre Bourge

 

En effet, surprenant bricolage

 

As-tu d'autres photos où l'on voit mieux cet assemblage

[takaya]

Petit point brillant et persistant, stable sur le fond bleu. Génial.

Je dirais même jouissif, l'observation directe de Vénus en plein jour. Quelque chose qu'on peut partager instantanément ou bien garder pour soi. Et on voit les expressions des uns et des autres dans la contemplation, rare en astro .

[Astro_007]

Bonjour à toutes et tous,

Bonjour Jeff,

Salut Takaya (tu nous a manqué, nous espérons te voir pour l'édition 2010),

 

Superbe et réaliste CROA de l'ami Jeff, j'aime bien le passage du vieux Monsieur et du Soleil

Voici quelques images des EuroAstro 2009.

 

Discussion matinale, Jeff de dos et Régine et moi-même (avec casquette et de dos aussi, dur le beau temps ):

 

 

Jeff au premier plan et Astro_007 au second:

 

 

La fameuse FS 102 Takahashi en action:

 

Le cadre "rudimentaire" des EuroAstro :

 

 

 

Un coronographe maison en action (au fond) :

 

Un modeste tuyau de 600mm (celui de Rolf Arcan qui montre des taches floues ) :

 

 

Le vieux Monsieur Pierre Bourge et son cinécoronographe automatique (correct Jeff) :

 

 

 

Photo de groupe, souvenir de l'édition 2009 des EuroAstro, certains de WA se reconnaitrons...

 

 

Régine et Stéphane.

[Jeff Hawke]

Je dirais même jouissif, l'observation directe de Vénus en plein jour.

Oui, c'est rigolo d'ailleurs, voire étrange. Parce que franchement, il n'y a pas grand chose à voir. Un point dans le bleu. Une planète, là...

 

As-tu d'autres photos où l'on voit mieux cet assemblage

Non, mais je vois qu'Astro-double-zéro-sept en a ajoutées. A vrai dire, le bricolage m'a étonné, mais sans me passionner plus que ça - c'est parce que je n'y ai rein compris... - (par contre, voir à l'oculaire, oui ). C'est le personnage qui m'a intéressé, et du coup, c'est lui que j'ai voulu photographier.

 

 

Le cadre "rudimentaire" des EuroAstro

Attention, j'ai parlé des conditions d'hébergement, encore perfectibles (mais je sais que c'est dans le pipe). Le site lui est très chouette, et maintenant qu'ils éteignent l'église et les lumières proches, le ciel est pas mal du tout.

[Airocarrey]

Bravo Jeff,

 

J'adore ton CROA qui fait revivre ces moments magiques

Ah vraiment ces deux éditions des EuroAstros sont très bonnes et tes CROAs nous font voyager à nouveau hors du temps

... il fallait que je te dise ça alors je me suis inscrite

[xenopus]

un beau CROA, comme Jeff en a le secret.

L'anecdote de Pierre Bourge a qui il reste "seulement" le soleil est très émouvante.

Merci.

 

ps : une question bête : le titre de ce CROA me turlupine..Et avec Jeff, il peut toujours y avoir référence cachée. Donc c'est un titre sans arrière pensée, ou pas?

[xavierc]

...le titre de ce CROA me turlupine..Et avec Jeff, il peut toujours y avoir référence cachée. Donc c'est un titre sans arrière pensée, ou pas?

 

Jeu de mot avec Euroastro!

[Jeff Hawke]

le titre de ce CROA me turlupine..Et avec Jeff, il peut toujours y avoir référence cachée.

A peine estompée...

 

Jeu de mot avec Euroastro!

Un à-peu-près, je le reconnais. Avec distorsion d'une voyelle et omission disjonctive d'une liaison.

[tatien]

Et quand je pense que j'ai raté ça pour une malheureuse panne de tuture. pfffff....

 

Heureusement que le partage est une des valeurs du forum, merci Jeff et Astro007 pour le croa et les photos.

[Jeff Hawke]

Augures percheronnes incertaines.

 

Les nuages ont fini par s'accumuler, et le vent qui semblait ne pas vouloir cesser, entretenant l'instabilité et donc l'espoir de ciel nocturne finalement propre, tombait vers les 17 – 18 heures, au mépris des lois thermiques, ou du moins de ce que nous croyions en comprendre...

 

Bref, ça ne se présentait pas très bien.

 

Fred, le local de l'étape, qui a démonté la Lunt et monté un Lightbridge 400 en remplacement, reste confiant : « Dans le Perche, c'est en début de soirée que l'on sait comment sera la nuit. ».

 

En attendant, c'est l'heure de l'apéro, puis du repas. Nous sommes moins nombreux qu'hier, peut-être une douzaine de personnes, tant pis pour les partants précoces, la nuit sera correcte, je le sens (facile, en croatant plusieurs jours après...).

 

Comme la partie nocturne de la nuit va être réduite à la tranche 2 h 30 – 4 h 00, et que je souhaite repartir de bonne heure le Lundi pour Paris, histoire de ne pas arriver aux abords de la capitale en même temps que tous ceux qui ont pris le long week-end de Pentecôte, il s'agit de gérer le sommeil avec précision et méthode. Pour commencer, dodo après le repas, jusqu'à la tombée de la nuit, pour un cycle.

 

Vers 22h30, la nuit et la Lune sont là, et les nuages sont partis. Il n'y a pas de vent. Vive le Perche ! Il y a toutefois, et contrairement à la veille enchantée, de l'humidité. Pas trop, trop,...Mais présente...

 

Cela dit, on y voit comme quasi en plein jour. Saleté de croissant.

 

On s'occupe. Collimation et alignement du Quick et du chercheur. Ce n'est pas ça qui passe beaucoup de temps. 5 minutes...

 

Un petit tour à l'oculaire du LB 400. M27. Mouais. M57. M51... Pas mal, mais rien à faire, un ciel pas noir, c'est un ciel pas noir, et le diamètre ne peut rien contre ça.

 

Pour le plaisir, je me suis amusé à repointer, avec le Sky320, la NGC5189 au Sud de M51. On la voit, mais c'est tout.

 

Il est temps de retourner dormir.

 

Deux heures du mat et pas de frissons

 

Il fait doux, la Lune a entamé sa descente, avec 40 minutes de décalage comparé à la veille. Le terrain d'observation s'est un peu clairsemé il semble. Notamment, Fred et son 400 sont partis. Dommage.

 

Nous profitons de ces dernières minutes de la Lune, à l'oeil nu bien sûr, pas question de retarder le passage en vision nocturne, il n'y a pas de temps pour ça... Et, en ce qui me concerne, quelques classiques, M57, M27, M71,...

 

Retour sur Hickson 68. Cette fois, j'y vais par un autre cheminement. C'est mieux d'avoir plusieurs chemins, surtout pour les objets un peu au milieu de nulle part. Ca aide à les mémoriser, par recoupement, et puis on a un paysage céleste différent suivant le trajet.

 

Là je pars de Seginus (Gamma Boötis), direction Sud Ouest vers A Boötis. Ce qui me permet de faire une halte sur la galaxie NGC5557, un degré au Nord de A. Bien visible avec un halo rond et une zone centrale non stellaire. Je manque le Héron (NGC5394 et NGC5395) qui est pourtant sur la route – je ne sais plus pourquoi. J'avais oublié cette cible en cours de nuitée...- et arrive sur le groupe.

 

La vision en est un peu moins bonne qu'hier, il est certain que l'humidité affaiblit un peu la transparence céleste (mais on est loin de la situation rapienne de la semaine précédente).

 

Avec l'Ethos, il sera quand même possible de voir distinctement 6 galaxies, c'est à dire, les 4 vues la veille, 3 alignées (5350, 5354, 5353) proches de l'étoile dorée, la brillante 5371...Et formant un parallélogramme avec 5350 et le couple 5354-5353, vers l'Est, NGC5355 (magnitude 13.1) et NGC5358 (magnitude 13.6). Xavier a aussi vu la totalité du groupe dans son Strock 250. En observant à mon oculaire, il me fait remarquer qu'il y a une double à mi-chemin entre NGC5358 et NGC5354/53, ce qui représente une aide appréciable pour situer NGC5358 en cas de difficulté.

 

J'admire ce semis galactique, en me prenant à regretter que Rolf et son 600 soient partis le Dimanche matin. J'aurais voulu voir ça avec le 600. Ce qui lui aurait fait du bien à ce 600 qui passe trop de temps sur des objets brillants et évidents. Je suis sûr qu'il est en manque d'objets lointains et faibles.

 

Je vais aussi chercher, au Nord de NGC5371, NGC5383, qui est un peu moins brillante que NGC5371, et de forme légèrement ovalisée.

 

Comme la veille, le nagler 31 est parti sur un autre télescope (le 250 de Stéphane) qui se fait les Dentelles avec.

 

Nébuleuses.

 

Après le petit jeu habituel des couleurs sur M57, verte en début de soirée, bleue ensuite, je vais voir NGC6210 dans Hercule, la Blinking dans le Cygne. Et également, dans le Cygne, la nébuleuse planétaire de Dédé, NGC7027 Sa couleur bleue est plus marquée que lors de l'observation à Crapone (sur Arzon), il me semble. La forme est allongée, mais je ne discerne pas de structure. La lecture ultérieure du Night Sky Observer's Guide m'apprendra que j'aurais du tenter le filtre OIII. Damned...La prochaine fois.

 

Pendant que j'y suis, un coup d'oeil sur l'amas ouvert NGC7044, un bon degré à l'Est légèrement Nord de la nébuleuse. Mouais... Pas flagrant l'amas. Un petit tas d'étoiles répandues irrégulièrement et peu serrées.

 

Here comes the day

 

Juin démarre sur les chapeaux de roue, la nuit déjà s'éclaircit. Après un retour sur le groupe Hickson qui aura, pour moi, marqué ces deux courtes nuits de ciel profond, je m'offre le plaisir d'un beau messier : M4, avec sa silhouette sphérique un peu déformée, allongée par sa barre étoilée centrale...

[Astro_007]

C'est vrai que les dentelles avec ton Nagler 31 + OIII, c'est un spectacle inoubliable!

Autre sujet d'étonnement: même avec le monstrueux Nagler 31, le tube de mon XT-10i est resté parfaitement équilibré avec un serrage de frein plutôt léger...

 

Suite aux indications de Jeff, j'ai moi aussi fait glisser avec douceur mon tube vers le groupe de galaxies Hickson 68, une fois trouvé mon compteur oculaire (Nagler 13mm T6) est resté bloqué à 5 univers-ile.

Il me manque 5 bons centimètres de diamètre pour atteindre le Saint Graal galactique

[Jeff Hawke]

Et quand je pense que j'ai raté ça pour une malheureuse panne de tuture. pfffff....

Ah oui, dommage. C'est vrai que tu y était l'année dernière. Ca s'est amélioré depuis, ils ont éteint le clocher. (Mais pas la Lune)

 

C'est vrai que les dentelles avec ton Nagler 31 + OIII, c'est un spectacle inoubliable!

Tu as un filtre OIII en coulant 2 pouces ? C'est un Lumicon ?

[Jeff Hawke]

Je t'envie de pouvoir observer de petites merveilles aussi "exotiques", telles que Hickson 68(?), je n'en avais même jamais entendu parler

 

Ca, c'est un groupe facilement accessible, avec des magnitudes qui vont de 11 à 13.6 (et NGC5371 qui est à 10.6).

 

Avec ton C8 (et les yeux qui vont bien...) tu devrais en attraper quelques unes.

[Astro_007]

Salut Jeff,

 

Tu as un filtre OIII en coulant 2 pouces ? C'est un Lumicon ?

 

Hélas non, l'OIII en 31,75 de Xavier n'allait pas dessus évidemment. En fait je me suis trompé, c'était le 32mm (un Meade 4000 grand champ ancienne génération) de Frédéric...

[Jeff Hawke]

Hélas non, l'OIII en 31,75 de Xavier n'allait pas dessus évidemment.

 

Mais tu as observé les Dentelles avec le Nagler 31, sans filtre donc, sur ton 250 ? Quid ?

 

Parce que dans le 600 de Rolf, c'était top, mais il y avait le OIII.

 

(Va falloir que je me décide pour un OIII 2 pouces...)