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Le roi Roger


Jeff Hawke

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C'est total hors-sujet, mais bon...Pour diversifier de l'actualité musicale récente. Ca semble être l'évènement lyrique du début de l'Eté, l'opéra de Szymanowski, Le roi Roger, à la Bastille en ce moment.

 

Il n'avait jamais été joué à l'Opéra de Paris.

 

J'ai écouté les interviews sortie des urnes lors de la première, le 18 Juin : "Mise en scène étrange, incompréhensible,...", "Musique sublime" , "C'est d'une beauté rare...", "Hermétique mais magnifique..."...Bref, ça ne laisse pas indifférent.

 

L'opéra est retransmis intégralement ce soir sur France Musique.

 

Je vais le voir demain. Ca fait un an que j'ai mes billets... Miam ! :rolleyes:

Invité Scopy
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C'est total hors-sujet (...)

Tu es donc dans la bonne rubrique :p !

 

Ca semble être l'évènement lyrique du début de l'Eté, l'opéra de Szymanowski, Le roi Roger, à la Bastille en ce moment.

En ouvrant ton post, j'ai mesuré mon inculture en matière d'opéra...je pensais que tu avais ouvert un post tennistique sur Rodgeur :be: !

 

J'ai écouté les interviews sortie des urnes lors de la première, le 18 Juin : "Mise en scène étrange, incompréhensible,...", "Musique sublime" , "C'est d'une beauté rare...", "Hermétique mais magnifique..."...Bref, ça ne laisse pas indifférent.

Il faudra nous donner ton opinion...les mises en scène incompréhensibles te parlent-elles ;) ???

Avec une mise en scène hermétique ou déconcertante et de plus un livret en polonais, il doit être difficile de se faire une idée précise de l'histoire :b: ...

 

Amicalement, Anne

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Tiens, c'est marrant, en ouvrant le topic, je m'attendais à une blague sur notre Roger (le 15 !!!!) ;)

Posté

"Hermétique mais magnifique..."

 

Ça fait pas un peu snob comme réflexion :b:

 

En fait, le passage au 20ème siècle aura été fatal pour l'opéra classique en Europe et la mort de Puccini en 1924 précipita le désastre. Malgré quelques belles exceptions (Le chevalier à la Rose, R. Strauss, 1911 - L'Amour des trois oranges, Serge Prokofiev, 1921)) c'est ceux qui avaient décidés sans se concerter que la voix humaine ne devait plus être utilisé comme auparavant qui occupèrent alors le haut du pavé d'un art lyrique qui avait donc programmé la fin du bel canto et de l'opéra populaire. Alors on a eu droit à Pelleas et Melisande (1902, Debussy, oeuvre ridicule, ennuyeuse et à la réputation formatée), Le Château de Barbe-Bleue, (1918 Bartok) Woyzeck, (1925, Berg qui a pourtant composé de jolies choses), Le dialogue des Carmélites (1957, Poulenc que j'aime bien pourtant) et sans doute le pompon du genre : "Saint François d'Assise" par le curé Messiaen (1983)

 

A ce propos un petit souvenir : je n'aime pas du tout Messiaen, même ses œuvres les plus accessibles m'emmerdent, mais on a cru un jour me faire plaisir en m'offrant 2 cartons pour la première de saint François d'Assise à Garnier en novembre 83, j'y suis allé avec une collègue dans une salle remplie de pingouins, ça a commencé par un discours interminable, cabotin, lèche bottes et insupportable de Jean Louis Barrault, et puis c'est parti, ça a commencé par un récitatif de plus d'une demi-heure de José van Dam qui tenait le rôle de St François, pénible, soporifique, ininteressant (au sens propre), après on a droit à Christine Eda-Pierre chantant suspendue à une poulie en costume d'Ange ! Pénible, alors moi le fou d'Opéra, j'ai pour la première fois de ma vie, quitté ce cirque, j'ai sans doute été le premier à le faire, quelques-uns qui n'attendaient que cela m'ont emboîté le pas, et j'ai emmené ma charmante collègue jouer une toute autre musique ;).

 

En fait ce que n'ont jamais voulu voir nos musicologues traditionnels , c'est que l'opéra populaire, celui qui faisait les succès de Mozart, de Verdi, de Puccini, s'est perpétué, mais loin des côtes européennes, Pendant que Debussy et Schoenberg nous endormaient, Scott Joplin créait Trimonisha en 1911 (mais joué seulement en 1972), puis il eut Porgy and Bess (1935, Georges Gershwin), Show boat, (1936, Jérome Kern), Candide, et West Side Story (1956 et 1957, Léonard Bernstein) et puis tout un tas de créations de Cole Porter, Richard Rodgers…

 

Le rock s'est ensuite invité dans l'Opéra, ça nous a donné pas mal de niaiseries, mais néanmoins quelques perles : Tommy (1969, the Who), Evita, (1976, Andrew Lloyd Webber) The Wall (1979, Roger Waters et les Pink Floyd ), Cats (1981, Andrew Lloyd Webber)

 

J'écoute parfois des extraits de créations, avant tout provenait du même tonneau, celui de l'ennui, aujourd'hui en 2009, on ne peut plus dire ça ! Encore quelques années et l'opéra va peut-être enfin renaître de ses cendres.

Posté

Avec une mise en scène hermétique ou déconcertante et de plus un livret en polonais, il doit être difficile de se faire une idée précise de l'histoire :b: ...

 

Il y a des sous-titres. ;)

 

Et je vais lire le synopsis avant.

 

Voilà, d'ailleurs, extrait de ce lien: De quoi parle le livret du roi Roger

ARRoger02.jpg Le livret reprend en les transformant les Bacchantes d’Euripide.

 

Dans une cathédrale byzantine, on parle d’un berger qui prêche une nouvelle religion. Il trouble les esprits et les corps aussi.

Le Roi Roger et Roxane, décident de l’écouter.

Le berger se présente et explique que son dieu est un dieu d’amour et de beauté et qu’il cherche ses brebis égarées.

 

Une des idées fondamentales est l’ affinité entre le Christ et Dionysos. C’est le Christ sans le pêché, et Dionysos sans la cruauté.

 

Le berger est convoqué le soir pour être jugé.

 

 

Au deuxième acte, il se présente dans les appartements du Roi, le chant de Roxane orientalisant appelle à la clémence, puis tout le monde entre dans une transe orgiaque.

Le Roi fait enchaîner le berger, mais celui ci brise ses chaînes.

Tout le monde le suit, Roxane la première, le Roi se dépouille de ses attributs et décide de devenir pèlerin.

 

Au troisième acte, le berger se révèle être Dionysos et Roxane devient une ménade. Mais le Roi ne part pas avec le Berger et reste seul en offrant son cœur au soleil.

 

Il y a plusieurs interprétations :

 

D’abord celle sexuelle. Le Roi ne suit pas le berger car il refoule son homosexualité.

C’est surtout une question d’identité. S’il suit cette transe dionysiaque, il tombe dans l’indifférencié, et il perd son identité.

On peut également transposer cela sur le plan esthétique et musical.

Au début il y a la cathédrale, un système traditionnel, et le berger représente une forme de radicalisé musicale, et la fin serait une réponse à cette question, qui ne serait pas la destruction totale de l’ordre ancien, mais la régénération par un ordre nouveau, plus dissonant et moderne.

Posté
je n'aime pas du tout Messiaen, même ses œuvres les plus accessibles m'emmerdent....

Même la Turangalila symphonie? On touche pourtant au sublime! C'est beau comme une explosion de couleurs impressioniste...

 

 

j'y suis allé avec une collègue dans une salle remplie de pingouins, ça a commencé par un discours interminable, cabotin, lèche bottes et insupportable de Jean Louis Barrault, et puis c'est parti, ça a commencé par un récitatif de plus d'une demi-heure de José van Dam qui tenait le rôle de St François, pénible, soporifique, ininteressant (au sens propre), après on a droit à Christine Eda-Pierre chantant suspendue à une poulie en costume d'Ange ! Pénible, alors moi le fou d'Opéra, j'ai pour la première fois de ma vie, quitté ce cirque...

Voilà ce qui tue la mal nommée musique classique. Quand un orchestre pourra se donner en habit civil, et non en robe noire-queue de pie et noeud pap, quand le chef d'orchestre en arrivant dira "Bonjouuuuur!" à la foule, quand les fausses élites de la culture dont tu parles cesseront d'élever des murs prétentieux entre les compositeurs, qui n'en ont jamais voulu, et le public, tout changera.

Je me souviens de Carmina Burana donné en extérieur par le Philharmonique de Strasbourg, en tenue civile, Alain Lombard dirigeant l'orchestre en jean et chemise ouverte, lors d'une des premières fêtes de la musique, il y avait eu au moins 5000 personnes subjuguées dans le parc. Carmina suivi de la 5ième symphonie de Chostakovic, tout aussi appréciée!

Exploit réédité l'année suivante par la création de la 3ième symphonie de Gorezki, applaudie à tout rompre!

Il faut couper le lien que la bourgeoisie a cru nouer avec l'art...

 

:b:

Posté
"Hermétique mais magnifique..."

 

Ça fait pas un peu snob comme réflexion :b:

Oui, sans doute (je n'ai fait que retranscrire ce qui était dit dans le poste :be:). Encore qu'il faille se méfier du mot "hermétique". La poésie de Mallarmé est dite hermétique, ce qui ne la rend pas inaccessible pour autant. Il faut simplement se décaler un peu de nos habitudes par rapport au sens habituellement porté par les mots.

 

Malgré quelques belles exceptions (Le chevalier à la Rose, R. Strauss, 1911 - L'Amour des trois oranges, Serge Prokofiev, 1921))
Je suis content que tu cites ces deux magnifiques oeuvres. Je n'ai jamais vu le Prokofiev, mais j'espère bien ne pas le louper s'il est donné un jour par ici.

 

Quant aux autres "contemporains" que tu cites, en effet... :b:

Posté
En ouvrant ton post, j'ai mesuré mon inculture en matière d'opéra...je pensais que tu avais ouvert un post tennistique sur Rodgeur :be: !

 

Zut alors, j'ai pensé en ouvrant ce topic qu'il s'agissait d'un autre Roi Roger plus................contemporain :be:

 

Tiens, c'est marrant, en ouvrant le topic, je m'attendais à une blague sur notre Roger (le 15 !!!!) ;)

 

Bonjour Mon Cher Jeff, :)

 

Tout comme les trois Internautes que j'ai cités, j'ai cru en voyant le titre de ton "topic" que cela me visait ; mais en voyant que tu en étais l'auteur j'ai tout de suite été rassuré : tu es trop fin pour cela... ;)

 

J'avoue que j'ai un point commun avec Anne (Scopy) : je suis d'une inculture désespérante en matière d'opéra... :wub: :wub: :wub:

 

L'opéra est retransmis intégralement ce soir sur France Musique.

Je vais le voir demain. Ça fait un an que j'ai mes billets... Miam ! :rolleyes:

 

Eh bien, Mon Cher Jeff, je te souhaite de te "régaler" demain en allant le voir. :be: :be: :be:

 

Et puisque tu es l'auteur de ce "topic", et que j'aime bien bousculer la routine de ce forum, j'en profite pour te dire que j'aime beaucoup tous tes messages, spécialement ceux dans la rubrique "hors sujet", car j'apprends beaucoup de choses en les lisant... :) :) :)

 

Et, comme décidément je ne fais rien comme tout le monde, j'en profite pour te souhaiter ici :

 

Un très joyeux anniversaire à l'occasion de tes cinquante-six étés, entouré je l'espère par l'affection de tous ceux qui te sont chers.

 

 

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Roger le Cantalien. :rolleyes:

Posté
Même la Turangalila symphonie? On touche pourtant au sublime! C'est beau comme une explosion de couleurs impressioniste...:

Oui, ben, non justement...

 

 

 

Voilà ce qui tue la mal nommée musique classique. Quand un orchestre pourra se donner en habit civil, et non en robe noire-queue de pie et noeud pap, quand le chef d'orchestre en arrivant dira "Bonjouuuuur!" à la foule, quand les fausses élites de la culture dont tu parles cesseront d'élever des murs prétentieux entre les compositeurs, qui n'en ont jamais voulu, et le public, tout changera.

Je me souviens de Carmina Burana donné en extérieur par le Philharmonique de Strasbourg, en tenue civile, Alain Lombard dirigeant l'orchestre en jean et chemise ouverte, lors d'une des premières fêtes de la musique, il y avait eu au moins 5000 personnes subjuguées dans le parc. Carmina suivi de la 5ième symphonie de Chostakovic, tout aussi appréciée!

Exploit réédité l'année suivante par la création de la 3ième symphonie de Gorezki, applaudie à tout rompre!...:

 

Oh, oui ! et pourtant quelles musiques de paradoxe !

Certains considèrent encore la musique d'Orff comme de la musique nazie ce qui ne veut rien dire (il est vrai qu'Orff a composé peinard pendant le IIIe Reich, mais bon ça n enlève rien à la beauté de sa musique... et comme disait je ne sais plus qui ce n'est pas parce que les nazis aimaient la choucroute qu'il faut qu'on arrête d'en manger)

Chosta, c'est un peu la même chose, musicien de paradoxe, sa 5ème est sa plus belle, l'égale des grandes symphonies classiques et pourtant c''était le musicien officiel du régime stalinien.

Gorecky c'est autre chose, sa 3ème est un enchantement, mais quand on essaie de découvrir le reste de son oeuvre on redescend un peu de l'escalier... il restera l'homme d'une seule oeuvre, un tube, mais c'est vrai c'est très beau :)

 

 

Il faut couper le lien que la bourgeoisie a cru nouer avec l'art...:b:

Je ne sais pas si c'est la bourgeoisie... c'est plutôt un conglomérat composé, de directeurs de salles, d'impresarios, de "critiques" et "d'historien de la musique" auto-proclamés, de producteur de disques, et aussi d'un certain public... ;)

Posté

pareil j'ai cru aussi que çà concernait Roger.Je me suis dit il est pas gonflé Jeff!!!! LOL

 

Bon anniversaire également

Posté

Ben, Jeff, amuse toi bien, passe ue bonne soirée, mais j'avoue que l'opéra "moderne".... euh, je suis pas fan

 

C'est vrai que la citation "hermétique mais magnifique" ça fait tout de suite très..... Télérama, comme formulation, mais la Table d'Emeraude ("tout ce qui est en bas et comme ce qui est en haut..."), ou les métamorphoses d'Apulée (l'Ane d'or), c'est très hermétique, et pourtant c'est très beau ;)

Posté
. La poésie de Mallarmé est dite hermétique, ce qui ne la rend pas inaccessible pour autant. Il faut simplement se décaler un peu de nos habitudes par rapport au sens habituellement porté par les mots.
:wub: Oh que oui ! Des sens, il ne faut pas qu'en avoir obvies ! :be:

 

 

Oh, oui ! et pourtant quelles musiques de paradoxe !

Certains considèrent encore la musique d'Orff comme de la musique nazie ce qui ne veut rien dire (il est vrai qu'Orff a composé peinard pendant le IIIe Reich, mais bon ça n enlève rien à la beauté de sa musique... et comme disait je ne sais plus qui ce n'est pas parce que les nazis aimaient la choucroute qu'il faut qu'on arrête d'en manger)

Chosta, c'est un peu la même chose, musicien de paradoxe, sa 5ème est sa plus belle, l'égale des grandes symphonies classiques et pourtant c''était le musicien officiel du régime stalinien.

Gorecky c'est autre chose, sa 3ème est un enchantement, mais quand on essaie de découvrir le reste de son oeuvre on redescend un peu de l'escalier... il restera l'homme d'une seule oeuvre, un tube, mais c'est vrai c'est très beau :)

 

 

j'aime bien la choucroute, également...^^ (et le bortsch)

 

 

 

Je ne sais pas si c'est la bourgeoisie... c'est plutôt un conglomérat composé, de directeurs de salles, d'impresarios, de "critiques" et "d'historien de la musique" auto-proclamés, de producteur de disques, et aussi d'un certain public... ;)

 

Oui... Bien plutôt. Loin de toute agitation type salle Gaveau, j'ai eu la chance d'écouter Jordi Savall (en gambiste) dans une petite abbatiale poitevine, hier soir, où déambulaientt quelques Bénédictins, mélomanes de surcroît. Il fallait voir combien M. Savall était détendu et accessible. Il expliquait son instrument et le choix du programme, faisait de l'humour... J'ai eu des frissons d'adolescente lorsque j'ai croisé son regard lumineux... :D Il a souri en voyant ma gêne et a écrit quelque chose d'illisible sur mon cd. Vous vous en foutez, mais j'avais envie de le raconter. Parce que c'était tellement bon... :wub:

Posté
Tout comme les trois Internautes que j'ai cités, j'ai cru en voyant le titre de ton "topic" que cela me visait ; mais en voyant que tu en étais l'auteur j'ai tout de suite été rassuré : tu es trop fin pour cela... ;)

 

De toutes façons, c'est une règle de la "netiquette" il me semble, de ne jamais interpeller quelqu'un nommément (ou pseudèment) dans le titre d'un fil. Pas plus que l'on interpelle, dans une foule ou dans la rue, quelqu'un par son nom...

 

Eh bien, Mon Cher Jeff, je te souhaite de te "régaler" demain en allant le voir. :be: :be: :be:

Le peu de la musique que j'en ai entendu me laisse deviner que musicalement au moins, ça vaudra le coup.

 

Pour la mise en scène, on verra bien. :-_-:

 

Un très joyeux anniversaire à l'occasion de tes cinquante-six étés

Merci. En fait, le 57 ème a commencé, le lendemain de ma belle nuit de (solstice - 1). :)
Chosta, c'est un peu la même chose, musicien de paradoxe, sa 5ème est sa plus belle, l'égale des grandes symphonies classiques et pourtant c''était le musicien officiel du régime stalinien.
Oui, mais bon, à comparer, Chosta a eu plus de démêlés et de problèmes avec le régime stalinien que Orff avec le régime nazi.

 

C'est compliqué de juger des rapports des artistes à un régime politique donné. Le cas de Prokofiev par exemple, est assez délicat. Il n'est vraiment pas passé loin du Goulag. :o

Posté
Oui, mais bon, à comparer, Chosta a eu plus de démêlés et de problèmes avec le régime stalinien que Orff avec le régime nazi.

 

C'est compliqué de juger des rapports des artistes à un régime politique donné. Le cas de Prokofiev par exemple, est assez délicat. Il n'est vraiment pas passé loin du Goulag. :o

 

Effectivement... J'oserais la comparaison, les rapports de Chosta et de Proko avec le régime stalinien, c'est un peu les rapport de Gallilée avec l'Eglise...

 

Oui... Bien plutôt. Loin de toute agitation type salle Gaveau, j'ai eu la chance d'écouter Jordi Savall (en gambiste) dans une petite abbatiale poitevine, hier soir, où déambulaientt quelques Bénédictins, mélomanes de surcroît. Il fallait voir combien M. Savall était détendu et accessible. Il expliquait son instrument et le choix du programme, faisait de l'humour... J'ai eu des frissons d'adolescente lorsque j'ai croisé son regard lumineux... :D Il a souri en voyant ma gêne et a écrit quelque chose d'illisible sur mon cd. Vous vous en foutez, mais j'avais envie de le raconter. Parce que c'était tellement bon... :wub:

 

A que ! Jordi Savall est une des rares exceptions parmi les interprètes de musique ancienne. C'est un bon, un grand ! En fait il a compris quelque chose de simple c'est qu'à cet époque aussi les gens écrivaient, jouaient et écoutaient de la musique pour se distraire (même si ce n'est pas la seule motivation, cf la musique religieuse) et non pas pour avoir la grosse tête.

 

A contrario quand j'entends du Monteverdi à la radio, je me dis : "ce n'est pas possible" ils ne pouvaient pas l'écouter "joué comme ça" ! (les partitions de l'époque comprennent juste les notes, mais ni les durées, ni les cadences). Pourquoi Monteverdi est-il considéré comme un musicien d'une importance historique capitale avec des interprétations aussi ennuyeuses ?

 

PS : sinon les bénédictins qui déambulent, voici un appel à la rime paillarde (je suis incorrigible) :wub:

Posté

A que ! Jordi Savall est une des rares exceptions parmi les interprètes de musique ancienne. C'est un bon, un grand ! En fait il a compris quelque chose de simple c'est qu'à cet époque aussi les gens écrivaient, jouaient et écoutaient de la musique pour se distraire (même si ce n'est pas la seule motivation, cf la musique religieuse) et non pas pour avoir la grosse tête.

 

Comme tu dis, la musique populaire le touche profondément. Il a une oreille humaniste et non dénué de spiritualité. Chaque note est d'une rondeur et d'une grâce que ce soit pour Abel, Bach, Sainte-Colombe ; les airs irlandais à la viole celtique ; les mélodies séfarades (souvenirs, souvenirs... :rolleyes:) qui donnent à entendre tant le corps de la note et de l'instrument que l'expérience sublime. Il réconcilie corps et âme en musique. Bon, c'est vrai que pour Bach, la première fois, ça fait bizarre...

 

 

PS : sinon les bénédictins qui déambulent, voici un appel à la rime paillarde (je suis incorrigible) :wub:
:be:
Posté

Bon, et bien les deux tiennent leur promesses : La mise en scène est... déconcertante (si je puis dire :be:), et la musique proche du sublime. :rolleyes:

 

Au premier acte, une sorte de grand écran un peu transparent descend sur la scène, le divisant en deux parties, à l'avant plan, les protagonistes (Roxane, Le berger, le roi...), derrière, le peuple, des blondes à chignon, toutes uniformément habillées de robes dorées, des mecs en vestes blanches et pantalons sombres...Et des images tressautantes projetées sur l'écran, on met un certain temps à réaliser que ces ont les personnes qui sont sur la scène qui sont filmées, en cadrages nerveux et agités.

 

Le choeur introductif est absolument magnifique, c'est puissant, régulier, net, harmonieux...et on est dérangés par ce qui se passe sur la scène. Le berger a commencé de mettre le boxon, de perturber la beauté (stérile ?) qui règne dans l'église.

 

Au deuxième acte, Roxane a déjà pris le parti du désordre amoureux, et chante un plaidoyer pour le berger, un chant ondulant, étrange, presque oriental par moments. L'écran a disparu, nous sommes dans les appartements (la chambre ? Mais il y aussi une sorte de piscine...) du couple royal, le conflit est intériorisé.

 

Le troisième moment musical intense (mais de fait, il n'y a pratiquement aucun temps mort musical de tout l'opéra, 1h30. J'ai entendu qui'il avait été initialement conçu comme un long oratorio) est au troisième acte, quand le roi Roger bascule dans la dissonance dionysiaque, que les 3 lettres (S... U... N...) de soleil s'allument en haut au fond de la scène, le kitch de Bacchus ! :be:(car bien sûr, le berger, c'est Bacchus-Dionysos)

Choeur et orchestre à fond les gamelles, aussi beau que le choeur introductif, mais avec des accords dissonants, la perfection classique du départ a explosé en une joie orchestrale et vocale. :rolleyes:

 

Comment a-t-on pu dire que la mise en scène était incompréhensible ? Elle est parfaitement limpide (mais peut-être que je n'ai rien compris :be:). Ca dérange au début. Il y a de la laideur au milieu. Ca part un peu dans tous les sens à la fin (Le berger-Bacchus ave une tête de Mickey, par exemple....), mais le propos est clair, et colle au livret.

 

Quelques houuus et sifflements à la fin (disons 10 à 15% de la salle), vite couverts par les applaudissements (j'étais du côté applaudissement. Bon, je suis peut-être "bon" public...Mais c'était tellement beau et bien chanté, et la mise en scène n'a fait qu'accentuer les émotions, en forçant encore plus à une écoute active - seule façon à mon sens d'entrer dans un opéra).

Posté
Mais c'était tellement beau et bien chanté
:)

 

et la mise en scène n'a fait qu'accentuer les émotions, en forçant encore plus à une écoute active - seule façon à mon sens d'entrer dans un opéra
Ben, tu as bien de la chance... Je ne "vois" nulle part aussi bien un opéra qu'à la radio... :D
Invité Scopy
Posté

Merci pour ce CroO, j'étais curieuse de savoir ce que tu pensais de cette fameuse mise en scène :) !

 

Au premier acte, une sorte de grand écran un peu transparent descend sur la scène, le divisant en deux parties, à l'avant plan, les protagonistes (Roxane, Le berger, le roi...), derrière, le peuple, des blondes à chignon, toutes uniformément habillées de robes dorées, des mecs en vestes blanches et pantalons sombres...Et des images tressautantes projetées sur l'écran, on met un certain temps à réaliser que ces ont les personnes qui sont sur la scène qui sont filmées, en cadrages nerveux et agités.

Surprenant :b: ...

 

Le troisième moment musical intense (mais de fait, il n'y a pratiquement aucun temps mort musical de tout l'opéra, 1h30. J'ai entendu qui'il avait été initialement conçu comme un long oratorio) est au troisième acte, quand le roi Roger bascule dans la dissonance dionysiaque, que les 3 lettres (S... U... N...) de soleil s'allument en haut au fond de la scène, le kitch de Bacchus ! :be:(car bien sûr, le berger, c'est Bacchus-Dionysos)

Choeur et orchestre à fond les gamelles, aussi beau que le choeur introductif, mais avec des accords dissonants, la perfection classique du départ a explosé en une joie orchestrale et vocale.

...ça part en vrille quoi :p !

 

Ca part un peu dans tous les sens à la fin (Le berger-Bacchus ave une tête de Mickey, par exemple....), mais le propos est clair, et colle au livret.

Une tête de Mickey ??? y avait-t-il un sens caché, une traduction à donner ??? Ou était-ce simplement une trouvaille amusante de la part du metteur en scène :b: ??

et la mise en scène n'a fait qu'accentuer les émotions, en forçant encore plus à une écoute active - seule façon à mon sens d'entrer dans un opéra).

Je pense qu'en ce qui me concerne, c'est l'inverse qui se serait produit.

La mise en scène semblait tellement déconcertante que j'aurais passé mon temps à en noter les incohérences et mon écoute aurait été très peu attentive ;) .

C'était intéressant d'avoir ton opinion :) ! Merci !

 

Amitiés, Anne

Posté
Une tête de Mickey ??? y avait-t-il un sens caché, une traduction à donner ??? Ou était-ce simplement une trouvaille amusante de la part du metteur en scène :b: ??

 

Ce qui me vient à l'esprit (sans garantie...) : Mickey c'est l'enfance dans l'imaginaire occidental (le metteur en scène est, comme le compositeur, polonais, et enfonce le coin de la modernité, assimilée à l'immaturité occidentale, au clinquant spectaculaire, comme les blondes au début de l'acte 1). Bacchus, c'est l'intervention de l'inconscient, via les symboles de l'enfance (période ou le Sur Moi n'est pas encore constitué en barrière entre le Moi et les désirs inconscients), pour achever de déstabiliser l'ordre que représente le roi Roger (et le christianisme "classique", incarnation du Sur Moi).

 

Mickey, c'est le masque infantile de Bacchus qui met le souk dans le monde des adultes. Et la musique suit, en se mettant à dissoner.

 

Je pense qu'en ce qui me concerne, c'est l'inverse qui se serait produit.

La mise en scène semblait tellement déconcertante que j'aurais passé mon temps à en noter les incohérences et mon écoute aurait été très peu attentive ;) .

Attention, déconcertante n'est pas incohérente. :cool:

 

J'ai trouvé cette mise en scène d'une cohérence totale, dans son propos. C'est très appuyé, à gros traits. Comme la musique, qui est excessive.

 

De toutes façons, difficile d'avoir une écoute inattentive de cette musique. Elle saisit dès le début, par la force et l'ampleur.

 

Il y a plein de notes, impossible d'y échapper. :be:

Invité Scopy
Posté

Attention, déconcertante n'est pas incohérente. :cool:

Tu as raison, ce n'est pas le bon terme :) ...en fait, je voulais dire que j'aurais été très tentée de noter toutes les "bizarreries" et non pas les "incohérences" de la mise en scène.

 

Il y a plein de notes, impossible d'y échapper. :be:
:D

 

Par curiosité, y a t-il d'autres opéras dont tu as pris les billets un an à l'avance ??

Posté
Par curiosité, y a t-il d'autres opéras dont tu as pris les billets un an à l'avance ??

 

Ben de toutes façons, les abonnements, il faut choisir dès Avril, pour la saison suivante, de Septembre à Juin. :cool:

 

Et on sait fin Juin si on a les places demandées...

 

Là, pour 2009-2010, c'est bon pour Platée, Idomeneo, et La Walkyrie. :)

Posté
Platée Idomeneo La Walkyrie

Quel courage! Platée, connais pas. Idoménéo, je crois me souvenir que c'est parfaitement emmerdant. Et la Walkyrie, bon, il ya de jolis quarts d'heure, mais les heures sont longues, longues....

 

:confused:

Posté

Platée c'est du Rameau... et Rameau ça peut être super chiant comme ça peut être très bien, en fait tout dépend de la direction musicale, et là c'est Marc Minkowski, donc à priori ça devrait être bien.

 

Idoméné c'est du Mozart, un Mozart mineur par rapport à ces 4 derniers chefs d'oeuvres, mais cela dit il n'y a rien à jeter chez Mozart

 

La Walkyrie, c'est le volet le moins chiant de la tétralogie, de fort belles choses, mais aussi des longueurs d'autant plus pénible que le livret n'a pas grand intérêt. Tien une anecdote amusante : Savez-vous que c'est par dérision et par antiwagnerisme affirmé qu'en 1922 Léon Bel des fromageries Bel (inventeur aussi du Babybel et du Bondel) a baptisé son invention Vache-qui-rit d'après le mot allemand Walkyrie. Et savez-vous pourquoi la Vache qui rit rit ? - Parce qu'elle a été dessinée par Benjamin Rabier qui n'a jamais su dessiner les animaux autrement que rigolards.

vache.jpg

Invité Scopy
Posté

Wouaouh, merci pour toutes ces infos Estonius :) !!

Posté
Ben, tu as bien de la chance... Je ne "vois" nulle part aussi bien un opéra qu'à la radio... :D

 

Je dois dire que j'ai du mal à écouter un opéra à la radio (ou sur un disque, encore que là, on peut procéder à des extractions, mais ce n'est plus écouter un opéra à proprement parler).

 

C'est un peu comme le cinéma. Pour moi, c'est en salle. Avec uniquement ça à faire, que de de regarder. A la télé, ça ne le fait pas, on discute, on va se chercher une bière,... (d'ailleurs, je n'ai pas la télé :be:).

 

Il me faut les gens, l'histoire devant moi, les décors, la musique plein les oreilles (et puis à la radio, on n'a pas les sous titres pour suivre le dialogue :o) .

 

Platée c'est du Rameau... et Rameau ça peut être super chiant comme ça peut être très bien, en fait tout dépend de la direction musicale, et là c'est Marc Minkowski, donc à priori ça devrait être bien.
Platée, c'est super bien :). C'est dans cet opéra qu'il y a le choeur des grenouilles, je crois.

 

Idoméné c'est du Mozart, un Mozart mineur par rapport à ces 4 derniers chefs d'oeuvres, mais cela dit il n'y a rien à jeter chez Mozart

Celui là, je ne le connais pas. Mais, comme tu le dis, l'auteur a bonne réputation. ;)

 

La Walkyrie, c'est le volet le moins chiant de la tétralogie, de fort belles choses, mais aussi des longueurs d'autant plus pénible que le livret n'a pas grand intérêt.
Ah ça, c'est forcèment la prise de risque, mais comme l'a dit Sun Tzu dans l'art de la guerre, "l'avantage et le risque sont tous deux inhérents à la manoeuvre".

 

De Wagner, je ne connaissais que les ouvertures (certaines sublimes, comme celle de Lohengrin), et je me disais qu'un jour, il faudrait que j'aille me risquer dans un opéra complet. Je l'ai fait il y a deux ans, avec Tanhaüser. Merveilleux. C'est long ? Ah bon...A mon sens, 4 heures qui me semblent moins longues que 3 minutes de MJ, mais bon...

 

Bref, j'ai donc décidé d'en essayer un second. Pusiqu'il est au programme 2010, voilà...

 

Et merci pour l'anecdote de la Vache qui rit :p On a du mal à le croire...

 

vache.jpg

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Je dois dire que j'ai du mal à écouter un opéra à la radio (ou sur un disque, encore que là, on peut procéder à des extractions, mais ce n'est plus écouter un opéra à proprement parler).

 

C'est un peu comme le cinéma. Pour moi, c'est en salle. Avec uniquement ça à faire, que de de regarder. A la télé, ça ne le fait pas, on discute, on va se chercher une bière,... (d'ailleurs, je n'ai pas la télé :be:).

 

Il me faut les gens, l'histoire devant moi, les décors, la musique plein les oreilles (et puis à la radio, on n'a pas les sous titres pour suivre le dialogue :o) .

 

Ah, tiens ! Et tu n'imagines (stricto sensu) pas l'évolution dramatique de l'opéra si tu dois l'entendre par un média qui privilégie l'oreille ? Une habitude de la vie parisienne et les grandes salles à portée de métro ? A moins que ce ne soit un lieu particulièrement propice à l' attention, pour toi. Un peu comme aller bosser en bibliothèque car l'atmosphère studieuse s'y prête ? Ou peut-être tout simplement une forte sensibilité aux spectacles de la conciliation des expressions artistiques ?

 

Et la musique de chambre, par exemple, tu la vis comment ? ^^

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Je préfère aussi écouter un opéra que le voir! C'est comme si le fait de voir m'empêchait d'entendre! Un capital sensitif, qui se partage entre les sens si on les sollicite tous. Ainsi, au concert, j'écoute les yeux fermés, j'entends bien mieux!

C'est particulièrement vrai pour la musique de chambre de Schubert, la plus belle qui soit!

Evidemment, s'il s'agit de Pink Floyd ou de Queen, c'est une autre écoute...:D

 

:)

Posté
Ah, tiens ! Et tu n'imagines (stricto sensu) pas l'évolution dramatique de l'opéra si tu dois l'entendre par un média qui privilégie l'oreille ?
Je ne sais pas, je ne crois pas avoir jamais écouté intégralement, et en séquence, un opéra sur disque. Des extraits. Longs éventuellement. Mais c'est différent.

 

A l'opéra, la dimension due à la mise en scène, la présence des chanteurs (mais pas de l'orchestre, curieusement, il est visuellement absent à l'opéra, caché dans sa fosse. Il n'existe "que" musicalement), tout ce qu'il faut pour être capté par une histoire lyrique. :rolleyes:

 

J'ai l'impression qu'un truc très bourrin comme le Faust de Gounod (faut imaginer écouter "Gloire immortelle de nos aïeux" en audition sèche, sur un disque :o) m'aurait un peu ennuyé en simple écoute. Tandis qu'en scène !

 

Ainsi, au concert, j'écoute les yeux fermés, j'entends bien mieux!
Ah oui, mais c'est que c'est écrit pour être écouté. Alors qu'un opéra est écrit aussi pour être vu, je pense.

 

Comme pour un ballet. Par exemple, Roméo et Juliette de Prokofiev, c'est très beau à écouter. Mais voir le ballet (la chorégraphie de Nouréev), c'est un voyage, une immersion visuelle ET auditive dans les émotions shakespeariennes ! :)

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