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Journalisme scientifique en chute libre


Jeff Hawke

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Posté

C'est le titre de l'édito d'Août du rédac chef de Sky and Telescope (Science journalism in free fall). Il fait l'amer constat du déclin rapide de la qualité de ce champ du journalisme. A cause de l'instantanéité et de la gratuité attendues des lecteurs, de l'absence de vérification des sources (tout le monde se recopie, de net en dépêches,...les erreurs sont oubliées, jamais rectifiées,...), bref, pas terrible...:confused:

 

Le papier se termine par une citation de Carl Sagan qu'il me parait intéresssant de donner ici :

 

"We've arranged a civilization in which most crucial elements profoundly depend on science and technology. We also have arranged things so that almost no one understands science and technology. This is a prescription for disaster. We might get away with it for a while, but sooner or later this combustible mixture of ignorance and power is going to blow up in our faces".

Je traduis : "Nous avons organisé une civilisation dans laquelle la plupart des éléments cruciaux dépend profondèment de la science et de la technologie. Nous avons aussi organisé les choses de telle façon que presque personne ne comprend la science et la technologie. Ceci est une recette pour un désastre. Nous pouvons peut-être nous en tirer pour quelques temps, mais tôt ou tard, ce mélange explosif d'ignorance et de pouvoir va nous péter à la gueule."

  • 2 semaines plus tard...
Posté

Salut Jeff :)

 

Je pense que tu brosses (au travers de ce topic) un tableau un peu sombre sur le journalisme de nos jours.

Il est vrai que l'on observe de plus en plus une information où le "sensationnel" prime sur la véracité et la rigueure, c'est indéniable.

Mais on ne peut pas non plus dire que les journalistes sont attirés par les scoops, et les publications sans véritable travail de recherche derrière, je pense que c'est un petit peu exagéré. Sauf si bien sur on parle de journaux tels que Voici, Closer et compagnie

D'autre part, je suis assez d'accord avec le fait que dans des domaines scientifiques telle que l'astronomie l'information l'information ne doit pas laisser de place à la subjectivité.

 

Je pense (et j'espère) que tout lecteur sont conscients que l'information n'est jamais vraie à 100%, et c'est à lui de faire un minimum de recherche pour vérifier l'exactitude de ce qu'il lit. Bien qu'il s'agisse du travail du journaliste, si le lecteur prend pour une vérité absolue ce qu'il lit, c'est la porte ouverte à la manipulation et la propagande.

 

(Juste mon avis, et il n'engage que moi :))

Posté
Je pense que tu brosses (au travers de ce topic) un tableau un peu sombre sur le journalisme de nos jours.

 

Sur ce topic, en l'occurrence, je n'ai fait que rapporter les propos du rédac-chef de Sky and Telescope, qui parle de l'évolution de son métier sur les 20-30 dernières années. :cool:

Posté

Je rectifie donc en disant que ce journaliste est un peu pessimiste (à mon goût)

Même si en rapportant ses propos tu adhère en quelques sorte à son idées (ce qui n'est pas un reproche hein !)

Posté
Même si en rapportant ses propos tu adhère en quelques sorte à son idées (ce qui n'est pas un reproche hein !)

 

A vrai dire, je ne suis pas journaliste et n'ai pas de connaissance précise de la façon dont ce métier s'exerce aujourd'hui, je ne suis donc pas en mesure d'avoir un avis, de l'intérieur...C'est pour ça que ce constat (plus que "ses idées") d'un journaliste d'une revue que j'apprécie (à la différence de la française Ciel & Espace, dont je trouve les articles scientifiques à peu près illisibles) m'intéresse.

 

J'en ai parlé ici, aussi en raison de la citation de Carl Sagan, qui me semble toucher un des points très problématiques de notre modernité au futur si sombre...

Posté
"Nous avons organisé une civilisation dans laquelle la plupart des éléments cruciaux dépend profondèment de la science et de la technologie. Nous avons aussi organisé les choses de telle façon que presque personne ne comprend la science et la technologie. Ceci est une recette pour un désastre. Nous pouvons peut-être nous en tirer pour quelques temps, mais tôt ou tard, ce mélange explosif d'ignorance et de pouvoir va nous péter à la gueule."

 

Ca fait aussi des centaines d'années que la grande majorité de la population est incapable de faire pousser des légumes ou d'élever du bétail. Pourtant on continue toujours à manger midi et soir.

 

Je ne vois donc pas pourquoi le fait que notre civilisation repose sur des technologies -que pratiquement personne ne comprend- est quelque chose who "is going to blow up in our faces"

 

Enfin je trouve cette idée intéressante, pessimiste certes, mais intéressante :)

Posté
Ca fait aussi des centaines d'années que la grande majorité de la population est incapable de faire pousser des légumes ou d'élever du bétail. Pourtant on continue toujours à manger midi et soir.
Ca, c'est une remarque intéressante. Parce que ça ne fait certainement pas des centaines d'années que "la grande majorité de la population" est découplée de l'agriculture, et que celle-ci est devenue une activité purement économique (avec les critères qui vont avec, rentabilité, productivité, marketing, logistique,...). Ce découplage est même un phénomène très récent (2 ou 3 générations max en Occident, encore en cours dans les pays moins développés).

 

Il est certainement un peu tôt pour en tirer toutes les conséquences, mais je ne serais pas étonné qu'il y ait là, comme un lien avec le désastre écologique en cours de déploiement.

 

Je ne vois donc pas pourquoi le fait que notre civilisation repose sur des technologies -que pratiquement personne ne comprend- est quelque chose who "is going to blow up in our faces"

Disons que nous nous sommes mis dans les conditions schématisées, et mises en musique, par le conte l'apprenti sorcier.

 

On a l'obscurantisme, ET la bombe atomique...

Posté

Bonjour,

 

Je partage un peu le pessimisme de Carl Sagan, encore que le journalisme scientifique en France n'ait jamais volé très haut... C'est un peu différent aux US, mais il faut bien reconnaitre que la conquête de la Lune est à peu près tout ce que les journalistes scientifiques ont rapporté, en répétant pour la plupart le contenu des dossiers de presse de la Nasa... Mais bon, sur le fond je suis assez d'accord, il y a toujours un risque à développer un décalage entre la technologie et son utilisation, le risque de ne pas en comprendre les conséquences par exemple, ou bien la meilleure utilisation; d'en ignorer les déviations aussi. A ce titre, je suis d'accord avec toi, Jeff, concernant l'agriculture ["mais je ne serais pas étonné qu'il y ait là, comme un lien avec le désastre écologique en cours de déploiement."]. Ce sont des petites choses insidieuses qui, intégrées au quotidien, contribuent à l'établissement d'un décalage entre la réalité et la vie de plus en plus virtuelle dans laquelle nos sociétés s'enferment. Il me parait chaque jour incroyable que nos contemporains sachent si peu de choses sur l'univers dans lequel ils vivent...

Posté

Sans compter que si certes nous mangeons tous les midi (pour la majorité d'entre nous en tout cas), cela ne veux pas dire que la bouffe est meilleure ; ça veux juste dire qu'on ne s'en rend pas compte si on ne se pose pas la question. Je ne parlerais ni des mcdonalds, ni des OGM, ni des pesticides, ni de la perte des graines vivrières pas assez rentable (quoique sélectionnées par l'humanité depuis des millénaires... la mésopotamie, tout ça) de plus en plus rare, des lobby pharmaceutiques de plus en plus présent dans le monde agroalimentaire (Baxter et cie), des inégalités de partage (là on parle quand même d'un besoin vital), des politiques agricoles désastreuses, et j'en passe.

 

Sans compter que l'Eglise s'immisce dans les sciences à coup de créationnisme et de "conseils médicaux"...

Un jour nos scientifiques prêcherons dans les églises... :rolleyes:

Posté
D'autre part, je suis assez d'accord avec le fait que dans des domaines scientifiques telle que l'astronomie l'information l'information ne doit pas laisser de place à la subjectivité.

 

Bonjour, je ne sais pas si je ne pense pas exactement le contraire ;) Je m'explique: en sciences comme en géopolitique, ça n'est pas la subjectivité qui pose problème, c'est le manque de boulot derrière les informations qu'on nous délivre. La subjectivité est évidente (l'objectivité est un leurre), mais surtout elle signifie que celui qui rapporte quelque chose a fouillé le sujet, a pris le temps de comprendre, et en délivre ensuite une analyse forcément subjective

mais au moins fondée. Et je ne pense pas que la science échappe à ça, à part pour des compte-rendus d'expérience dont le protocole est bien défini, mais pour le reste, tout travail scientifique a un sens, et il est tout sauf objectif.

Posté

Bonjour

Les moyens modernes vous permettent d'être les "journalistes" du temps présent !

Organisez des "nuits des étoiles" !

N'attendez pas qu'une TF4 ;) vous mâche le boulot !

Saisissez toutes les opportunités pour expliquer votre loisir

Gardez en mémoire que 85% de la population a peur du noir et se contrefout du nom des étoiles, des fleurs et des papillions

La balle est dans votre camp !

 

retroussez vous les manches, les jeunes :);)

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