Du rififi dans les supernovae à effondrement de coeur ...

[ArthurDent]

Un peu d' astrophysique pour changer des considérations big bangesques ...

 

Parmi les différents type de supernovae, celles à effondrement de coeur (core collapse in english in the text) sont encore mal comprises (en particulier, on ne sait pas comment les "allumer").

Un des axes de recherche consiste à essayer de contraindre le type d' étoile progénitrice, en alignant des images à haute résolution de galaxies proches (dans les 20 MPc) faites avant l' explosion, et les images après explosion.

 

Les premiers résultats sont un peu étonnants : Pas mal de progénitrices de supernovae qui (selon les modèles) auraient dû être des supergéantes rouges massives (et donc lumineuses) , manquent à l' appel ...

D' autre part, il existe au moins un exemple d' étoile encore dans la phase "géante bleue variable" (LBV) qui a explosé en supernovae, contrairement à tous les modèles ...

 

L' article détaillé est là, bonne lecture:

http://arxiv.org/abs/0908.1812

[elarwen]

Arf! Cela veut dire que les modèles se mettent le doigt dans l'oeil.

Jusqu'au coude? Peu vraisemblable: cela voudrait dire que ce n'est pas un effondrement de coeur, ou une explication aussi grosse que ça.

 

La dernière fois qu'on a eu un vrai problème dans ce genre, c'est pour le coup des neutrinos solaires. Il a fallu pour le résoudre qu'on réalise que les neutrinos oscillent, donc ont une masse. J'imagine très volontiers une solution du même tonneau pour ce problème ci... Gardons donc un oeil attentif à ce que va dire le LHC !

[ArthurDent]

Les premiers résultats semblent indiquer deux trucs :

- Les supergeantes rouge très massives n' explosent pas toujours en supernovae (sinon, statistiquement, les progeniteurs reproduiraient la population de supergeantes rouges, hors là les observations favorisent les supergéantes de masse faible)

- Un mécanisme à élucider est capable de provoquer l' effondrement d' étoiles qui sont encore loin d' avoir brûlé tout leur hydrogène (les LBV).

L' article suggère l' influence de compagnons (étoiles binaires ou triples). Peut-être, comme tu le suggère, que la physique au delà du modèle standard génère cette divergence ...

 

Vu l' état des modèles actuels (difficulté de tenir compte de la convection et de la rotation, contribution mal modélisée du champ magnétique, mauvaise compréhension de la phase d' allumage qui conduit à l' explosion), ce qui aurait été surprenant, c' est que les observations collent ...

[ChiCyg]

Traduction du dernier paragraphe :

La recherche des pro géniteurs des Super Novae a fait de grandes avancées dans les dix dernières années. Pour le futur, je regarde avec un intérêt particulier les deux extrêmes [en masse] comme des aires de recherche mures pour de nouvelles percées, car c'est là que les questions les plus fondamentales se posent. Du côté des faibles masses, comment le manque de super-géantes rouges massives comme pro géniteurs de SNe II-P [type II à plateau] peut-il être résolu ? Avons-nous un premier aperçu de la masse limite au-delà de laquelle se produit un collapsus direct en trou noir ? Mais si c'est le cas, comment réconcilier cela avec les étoiles très massives (c'est-à-dire l'autre extrémité en masse) qui, apparemment, explosent en SNe de type IIn ou peut-être de type IIb ? Et, finalement, comment la binarité influence-t-elle ces conclusions ? Clairement, nous sommes aux premières étapes de cet excitant champ de recherches, et, sans aucun doute, de grandes avancées seront faites dans les dix ans à venir.

Merci ArthurDent de nous faire toucher du doigt que l'astronomie est un champ de recherche encore très ouvert où les certitudes sont fort peu nombreuses voire absentes, ce que certaines théories ont tendance à nous faire un peu oublier, je pense que tu vois ce que je veux dire ... :)