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Tristes Pontiques


Jeff Hawke

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Posté

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Le dernier bouquin de Marie Darrieussecq...n'est pas de Marie Darrieussecq, mais d'Ovide. Elle vient d'en donner une traduction claire, fluide, sobre...Des vers d'un poète exilé aux extrémités du monde, sur le bord de la Mer Noire (le Pont Euxin), ce sont des lettres écrites à ses amis romains, sa femme, ses confrères en art et littérature,...

 

Triste et désespéré, mais une écriture au doux rythme, à la métrique impeccable, c'est tout ce qu'il lui reste là-bas, parmi les barbares qui ne parlent pas le latin.

 

C'est un bien étrange et agréable voyage dans le temps. :rolleyes: A pénétrer dans l'esprit d'un romain, loin des niaiseries actuelles de restitutions peplumesques qui mettent en scène des occidentaux du XXème siècle dans un décors romain, on mesure la distance psychologique de ces temps de grande culture et d'avant le Christianisme.

 

Sur le site de son éditeur, P.O.L., il y a la préface de Marie Darrieussecq que je vous invite à lire. En voici les dernières phrases :

 

Qu’un homme ait écrit sur une plage perdue, il y a deux mille ans :



ce geste me concerne, ce texte me demande quelque chose. Quoi exactement,

je ne sais pas. Je ne peux plus sauver Ovide, et il ne saura pas

que je le lis. Le lire, pourtant, c’est participer à quelque chose qui,

malgré tout, ne disparaît pas. Un monde commun. Une humanité, un espoir



atemporel, une gravité. Partager la cambrure aux reins, la parole, la pensée.

 

Quelque chose qui fait que nous sommes debout sur la Terre, à



 

tourner dans le vide, sous des étoiles qui restent inconnues.

 

 

Marie Darrieussecq

Posté

Triste, c'est bien le mot ! Je n'ai pas lu la préface, mais le début du livre I qui la suit.

La version originale doit être encore plus touchante, mais je ne lis pas le latin couramment.

 

Merci Jeff :)

Posté

Le lire, pourtant, c’est participer à quelque chose qui,

malgré tout, ne disparaît pas. Un monde commun. Une humanité, un espoir

atemporel, une gravité. Partager la cambrure aux reins, la parole, la pensée.

 

La voici, la véritable immortalité tant débattue :p : l'éternité acquise dans la transmission, et la conscience de son humanité !

 

Merci Jeff...:-_-:

 

:)

 

:rolleyes:

  • 10 mois plus tard...
Posté

comment fais tu pour trouver le temps de lire tous ces bouquins : ma liste d'ouvrages pour la retraite n'arrete pas d'augmenter et l'arrivée de n°3 dans 6 mois ne me laisse pas espérer quoi que ce soit de bon en la matière au moins à moyen terme :p

Posté
comment fais tu pour trouver le temps de lire tous ces bouquins
Trajets quotidiens en métro, pas de télévision,...:be:

 

ma liste d'ouvrages pour la retraite n'arrete pas d'augmenter
Fais gaffe, parce que l'âge de ladite retraite aussi (au nom de "contraintes" économiques que j'ai mal identifiées, mais que Liliane Bettencourt doit certainement mieux comprendre :be:).
Posté

Jeff n'a pas la télé. Je pressentais qu'il ne pouvait être entièrement mauvais. Bienvenue au club des 2% (selon l'inspecteur venu voir chez moi - je l'ai laissé entrer après lui avoir signifié que je savais n'y pas être tenu - le taux des soi-disant, ou soi-déclarant être sans téléviseur tomberait à 2% réels après inspection).

Posté

Bof, moi j'en ai une, mais je ne la regarde jamais, sauf pour me passer des films.

Et pourtant, je ne trouve plus le temps de lire...

 

Ca doit être parce que j'ai une maison avec un jardin et un atelier (où je construis mes scopes)... :refl:

 

:D

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