Ce Que L'on Ressent Sous Les étoiles

[Aurora]

Vala, ce soir j'avais rien de mieux à faire alors j'ai passé une heure sous les étoiles puis j'ai décidé de le traduire en mot.

Je le poste maintenant après une simple relecture parce que si j'attend demain je sais que j'aurais trop honte pour le poster.

 

Vous êtes exceptionellement autorisés à me bombarder de toutes sortes de tomates (sisi, même avec des herbes provençales dedans) parce que je vous l'acorde, c'est pas un grand moment.

Mais bon, j'avais quand même envie de vous le faire partager

 

 

22h52

 

J’attrape ma tasse de tisane, je mets mes lunettes et je m’installe devant l’écran. Il recommence à faire chaud alors j’enlève mon chemisier.

Je pose les doigts sur le clavier. Rien. Je bois une gorgée brûlante, je ferme les yeux, je me souviens, alors les touches s’enfoncent d’elles mêmes….

 

21h30

 

Sur la une, film bidon ; sur la deux, déjà vu ; sur la sixième, émission pas capitale ; même pas envie de voir sur les autres chaînes…. J’éteins le poste, tourne la clé, et franchi la porte. Une rafale de vent m’accueille : pas d’observation à la lunette ce soir.

Il y a bien mieux à faire.

Pour contrer le froid qu’amène ce léger souffle, j’enfile un chemisier par-dessus mon débardeur, et une vieille jupe vient remplacer le short. Je détache mes cheveux qui tombent en bataille sur mes épaules, aussitôt malmenés par le vent qui les emmêle encore plus, si tant est que cela soit possible.

Je m’assoie sur le muret de pierre au bout du jardin. De là on voit tout le village, la ville voisine et même le port, son vieux chantier et au loin l’ombre de la mer.

Tout autour, le monde s’efface, je me tiens sur le rebord du monde.

 

Les derniers reflets du jour se noient derrière la colline, et la place qu’ils laissent est aussitôt engloutie par les ténèbres de la nuit.

Je sens mes pupilles se dilater…

On a tort de dire que les étoiles s’allument dans le noir, se sont nos yeux qui s’ouvrent et qui peuvent enfin les voir, loin de toute la lumière de la ville et de l’activité des hommes.

Une chanson me viens aux lèvres, je la murmure doucement, pour ne pas faire peur à Jupiter, même si je doute que quelque chose puisse l’effrayer, toute majestueuse qu’elle est, si lointaine et si froide à mes yeux.

 

L’horizon se fait de moins en moins rouge et maintenant seules les dernières poussières d’or colorent encore le ciel.

Assise sur le bord de mon monde, je suis tout à la fois : une petite fille rieuse et une femme grave, une princesse égarée dans un monde inconnu et une paysanne évadée d’un lieu craint, j’ai envie de rire et de pleurer, de chanter et de rester silencieuse.

 

Lorsque la colline à fini d’avaler toute la lumière que le soleil a créé dans la journée, j’enfile mes ballerines et je saute du muret.

Dans le noir, là où tous les chats sont gris, et où même mon ombre ne peut me voir, je danse jusqu’à m’en faire tourner la tête. J’ai l’impression que mes pieds de touche plus la terre et si je regarde les étoiles en tournant, je jurerais qu’elles s’approchent tout doucement.

 

Les secondes deviennent des heures et les heures des secondes, tout s’emmêle et se perd dans un tourbillon de sensations. Je m’allonge dans l’herbe et regarde les étoiles, immuables et insensibles aux rêveries des jeunes filles.

Lorsque je sens le sommeil venir je me lève et je retire mes chaussons. La terre sous les pieds, le vent sur la peau, l’eau dans les yeux et le feu dans le cœur, je me sens calme, proche de ce qui m’entoure.

 

Alors je repasse la porte, pendant une ultime seconde je savoure le nuit, puis je rallume la lumière. Etrangement, elle ne m’agresse pas, elle ne chasse pas totalement tous les sentiments qui m’habitent. Alors je décide de traduire toutes ces sensations par des mots.

Je passe devant un miroir et mon reflet n’est pas le même que ce matin : c’est mon reflet du soir, celui que je vois lorsque je suis vraiment moi, lorsque je laisse toutes celles qui sont à l’intérieur vivre un moment de liberté. Et ce reflet ne m’énerve pas, ne m’évoque aucun complexe. Juste de la joie. Lorsque je suis moi, je sourie.

 

Alors je comprends toute la magie des étoiles.

 

 

22h47

 

L’eau est mise à chauffée, l’ordinateur charge et je ferme la porte à clé, laissant au dehors les étoiles, qui brillent sûrement sur une autre personne qui danse, cherchant au fond d’elle-même un morceau de sourire.

 

22h52

 

J’attrape ma tasse de tisane, je mets mes lunettes et je m’installe devant l’écran. Il recommence à faire chaud alors j’enlève mon chemisier.

Je pose les doigts sur le clavier. Rien.

Je bois une gorgée brûlante, je ferme les yeux, je me souviens, alors les touches s’enfoncent d’elles mêmes….

 

23h32

 

Ca y est, j’ai enfin fini. Le souvenir commence à s’estomper, grignoté par le sommeil.

Je vais éteindre l’ordinateur, me mettre en pyjama, me coucher, et m’endormir.

Demain, l’enfant rieuse et la femme grave, la princesse et la paysanne seront oubliées. Mais elles continueront à vivre tout au fond de moi, n’attendant que la prochaine soirée trop venteuse pour me faire rechausser mes ballerines sous les étoiles.

 

23h36

 

Bonne nuit à tous les amoureux des étoiles

Aurora

 

 

 

Vala, j'appuie bien vite sur "envoyer" avant de changer d'avis

Bonne nuit à tous

[Céphée]

Bonjour Aurora!

 

J'ai littéralement plongée dans ton texte et je voyais très bien cette jeune fille rieuse.. (beaucoup plus que la femme grave.. ) danser sous un ciel étoilé et s'émerveiller devant l'immensité de cette beauté nocturne.

 

Vivre!! Prendre le temps!! Carpe Diem!!!!!

 

Bravo pour ton texte, je l'ai adoré..

 

Tu sais, je me suis un peu reconnue dans cette belle naïveté de jeune fille! Tu as su, par l'écriture, faire revivre en quelque sorte ces élans du passé enfoui dans notre profond intérieur! Que ça fait du bien! Et quoi de mieux que de parler des étoiles!!

 

Je ne suis pas du genre très scientifique.. Je dirais que je suis du type plutôt contemplative-artiste devant de telles beauté de la nature... Je n'essais pas trop souvent d'essayer de comprendre... je suis du type rêveuse et émerveillée.

 

Alors encore bravo! J'ai adoré tout simplement! Tu as du talent!

 

Au plaisir!

 

[syncopatte]

Aurora,

 

pour les tomates, je te les propose avec un filet d'huile d'olive extra vierge, parfumées à l'ail et accompagnées de fines tranches de mozarella délicatement assaisonnées. Le tout avec du jambon de Parme, du pain frais et un bon vin rouge ou blanc, au choix.

 

J'espère que tu les aimes ainsi parce-que moi, j'aime ton texte!

 

Merci,

 

Patte.

[Aurora]

avec un filet d'huile d'olive extra vierge, parfumées à l'ail et accompagnées de fines tranches de mozarella délicatement assaisonnées. Le tout avec du jambon de Parme, du pain frais et un bon vin rouge ou blanc, au choix.

 

Hoooo oui !!! Volontiers patte

Avec la mozza et l'huile par dessus hummmmmm

[pasc72]

Bravo, joli récit Aurora!

On sent le vent qui tourbillonne encore dans tes cheveux

 

Pascal

[syncopatte]

Message écrit par Aurora@Jun 6 2005, 10:43 PM

Hoooo oui !!! Volontiers patte

Avec la mozza et l'huile par dessus hummmmmm

](texte cité)

 

Et du Basilic, j'avais oublié! Rouge blanc vert, l'Italie dans une assiette!

[syncopatte]

Chose promise, chose due:

 

 

L'apéritif est offert par la maison et le blanc est au frigo.

 

A taaaaable!

 

Amicalement,

 

Patte.

[Aurora]

Tu me donne faiiiiim !! (je sors de table en plus )

Bisous patte

[GéGé]

Aurora,

 

 

Quel dommage c'eût été de na pas dire tout ça! Tu te sens vivre, mais c'est merveilleux...

Encore, encore.

 

Tiens, pour que tu n'aies pas honte, à mon tour! Moi je n'ai pas de chemisier à retirer, alors je reste habillé !!

 

Saturé de portables, de PC, de trucs urgents et de trains et d'avions et de ce faux temps des hommes, je vais, le soir là-haut pour m'enfuir et me retrouver.

La nuit tombe doucement, les étoiles s'allument une à une -pour moi, elles s'allument! je suis seul, loin des lumières et bruits artificiels de hommes. Le temps semble se dilater en même temps que mes yeux s'habituent à l'obscurité naissante. Maintenant il fait noir, je reconnais les constellations, immuables. Je suis chez moi. Nulle part, avec elles, parmi elles.

Des planètes soeurs apparaissent et passent, je les sens proches. Notre Terre n'est pas seule. Les oiseaux du jour se sont tus, les oiseaux de nuit commencent à s'interpeler de loin en loin, l'espace grandit. Grandit, grandit et moi je me sens me noyer dedans et je n'en meurs pas, j'en vis, je m'y ressource déjà.

Tout, autour de moi, est frôlements, chuchotements... La Nature se tait pour se regarder.

Il temps à mon tour de regarder là bas si loin. Avec mes yeux, avec le tuyau, ça dépend. Et puis la magie opère. Cette lumière que je vois, là dans mon tuyau, est partie de là-bas il y a... l'homme n'existait pas sur Terre. Je vois tous ces soleils, le nôtre en est, et je me sens fils de l'univers. Tout ce qui me fait vient des étoiles, et sera rendu un jour à elles. Je le sais, je le sens. Bonheur. Curieux sentiment d'immortalité. Ma matière sera rendue à Tout. Son organisation seule sera un jour détruite. C'est étrange comme j'ai alors le sentiment que seule mon âme est mortelle! Poussière d'étoiles, Hubert Reeves l'a dit si joliment.

Le temps maintenant, comme l'espace, je les vois : infinis. Je suis un accident de cette Création, un épisode, je le ressens au plus fort fond de moi.

Et le ciel, doucement, tourne. Comment, dans toute cette fureur céleste, parmi ces objets qui partout foncent à des vitesses si prodigieuses, se percutent et s'absorbent et s'ensemencent mutuellement, qui rayonnent autour d'eux des rayons mortels, qui brûlent de millions de degrés, comment la vie peut elle naître? Comment puis-je me sentir si calme? Comment, par quel miracle suis je là, sur cette Terre si calme, comment est elle si apaisante? J'en connais quelques débuts d'explication, mais là j'en ressens le miracle. J'en connais le sens : je suis leur création.

Et je me saoûle de Vérité. Je me regonfle de bonheur, je vis, de toutes mes forces que je puise là dans l'univers.

Tout à l'heure le ciel va blanchir et les oiseaux de nuit se tairont, je serai, comme à chaque fois, lavé de l'intérieur. Lavé par le miracle sans cesse renouvelé. Et je vais vaquer et m'agiter sur notre si petite et si improbable petite planète, disponible et accessible à la beauté. Jusqu'à la prochaine fois, qui sera, comme d'habitude, nécessaire et indispensable.

 

Voilà, Aurore, dis nous encore ce qui te fait vivre.

 

Amitiés, plein plein!

 

GG

[GéGé]

Message écrit par Céphée@Jun 6 2005, 02:13 AM

Je ne suis pas du genre très scientifique.. Je dirais que je suis du type plutôt contemplative-artiste devant de telles beauté de la nature... Je n'essais pas trop souvent d'essayer de comprendre... je suis du type rêveuse et émerveillée.

 

 

Salut Céphée!

 

... rassure toi, les scientifiques ne comprennent pas non plus -pas encore? grand'chose! Même les bases : la matière noire, l'énergie sombre etc... sont remises en cause chaque jour!

 

Par contre, s'émerveiller, voilà bien ce qui manque le plus, et ce n'est pas futile : on respecte ce que l'on admire.

 

GG

[GéGé]

Message écrit par Aurora@Jun 6 2005, 10:43 PM

Hoooo oui !!! Volontiers patte

Avec la mozza et l'huile par dessus hummmmmm

](texte cité)

 

Dis, Aurore, si tu aimes cette cuisine, essaie aussi les pâtes à la niçoise :

 

Fais cuire al dente, bien sûr, des farfalle (pâtes papillon).

Pour deux personnes, ajoute une ou deux cuillères à soupe de tapenade.

Une cuillère à soupe d'huile d'olive.

Au moment de servir : le jus de 2 citrons.

Dans l'assiette, saupoudrer de parmesan râpé.

 

Et régale toi, Pitchoune!

 

 

Si tu veux faire la tapenade toi même : 100g d'olives noires dénoyautées (de qualité, achetées au marché...). 5 ou 6petits anchois, ou 7, 8... ça dépend des goûts. Passe ça au zipeur. Quand c'est en purée, c'est prêt.

 

 

Et si tu le veux, je te dirai comment on fait le caviar d'aubergine... Hmmmmhhhh!

 

 

GG

[totoastro]

Oui super magnifique Coa avec de la poèsie .

 

Et moi si tu veux je t'apprend a faire une glace à l'eau:

 

Tu prend de l'eau que tu met au congel et hop une glace à l'eau pratique non. (je crois que ca possède deux noms : le 2eme c'est glacon mais j'en suis pas certain )

 

Quoi elle est pas bien ma recette meme que c'est plus bon que du caviar .

 

Totoastro

[syncopatte]

excellent avec du pastis de la glace à l'eau!

 

GG, merci pour ta prose poétique, tes recettes et tout!

 

Bisous à tous,

 

Patte.

 

(je vais rejoindre ma table garnie d'une assiette de salade de thon, tomates, huile d'olive, citron, échalottes...A+)

[Aurora]

GG > Tu m'a toute zémouvée là.... C'est bien vrai, l'immensité, la froideur et la majesté de tous ces p'tits points là haut dans le ciel, c'est très dur à exprimer avec des mots. (En plus je viens de caser une jolie antithèse, mon prof de français serait content )

 

J'vais essayer les pâtes à la niçoise, ça à l'air bon

Juste faudra éviter de mettre le feu à la cuisine au passage

Je te conseille aussi les salades d'été qui mélangent tout, tu prend tout ce qui est frais dans ta cuisine, tu mélange dans un saldier, tu rajoute plein de vinaigrette avec beauuuucoup d'huile d'olive et tu t'installe tranquillement à l'ombre, tu va voir c'est super (abuse aussi du concombre et de la pastèque )

 

Bizoux à toi !!

 

Totoastro > Avec cette chaleur les glaçons sont 10000 fois plus les bienvenus que du caviar (d'ailleur jamais gouté ça....)

Essaie avec des p'tits musclés, ça fait des glaces au chocolat

[astroweb]

Message écrit par Aurora@Jun 5 2005, 11:50 PM

J’attrape ma tasse de tisane, je mets mes lunettes et je m’installe devant l’écran. Il recommence à faire chaud alors j’enlève mon chemisier.

Je pose les doigts sur le clavier. Rien. Je bois une gorgée brûlante, je ferme les yeux, je me souviens, alors les touches s’enfoncent d’elles mêmes….

 

](texte cité)

 

 

J'ai eu un doute sur ce que tu avais fait sous les etoiles,en lisant le début de ton recit..

 

 

Sinon a part ca c'est tres bien,t'ecris bien

[Aurora]

A ben oué, mais je porte toujours un débardeur sous mon chemisier mwa !!

[GéGé]

Message écrit par Aurora@Jun 28 2005, 06:18 PM

Avec cette chaleur les glaçons sont 10000 fois plus les bienvenus que du caviar (d'ailleur jamais gouté ça

 

 

Aurora, Patte, et autres gourmands,

 

Le caviar d'aubergine. Prenez deux ou trois aubergines, fermes, belles. Coupez la queue, lavez les et coupez les en dés (2x2x1cm environ...), en gardant la peau.

 

Faites chauffer une poële à couvercle de verre (assez étanche, quoi!), versez deux cuillères à soupe d'huile d'olive, jetez les dés d'aubergine et touillez. Couvrez. Laissez cuire d'abord assez fort mais pas trop, ça ne doit pas noircir en dessous, et il ne faut pas ajouter d'eau malgré la très forte envie que l'on en a, tellement ça paraît sec. Illusion, les dés en cuisant vont devenir mouillés, mouillés... Remuez de temps à autre.

Quand ils sont cuits, ils sont presque transparents, hachez les menu, écrasez à la fourchette. Puis ajouter un anchois écrasé en purée pour chaque aubergine, une gousse d'ail hâchée menu-menu, touillez et hop, au frigo!

 

Dégustez froid, arrosé de jus de citron...

 

 

Vous aimez? dites moi...

 

 

Ami-ami,

 

GG