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Décohérence et chat de Schrödinger


Jeff Hawke

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Intéressant, ce papier de Futura, merci Quetzalcoatl.

 

J'ai noté ceci : L’apparition du chaos dans les équations de la physique classique est étroitement liée au fait que l’on rencontre des équations non linéaires. Or, l’équation fondamentale de la physique quantique, l’équation de Schrödinger, est linéaire. Le chaos ne devait pas devoir apparaître à son niveau. Toutefois, lorsque l’on considère d’autres formes des équations de la mécanique quantique, celles faisant intervenir des matrices, le chaos pouvait peut-être s’y révéler.

 

Comme un peu après, l'expérience de toupie quantique décrite semble accréditer la thèse chaotique au niveau quantique, cela porte un coup de plus à l'équation de Schrödinger (que je n'aime pas, cette équation est un mercenaire de la physique classique infiltrée dans le monde quantique). Dans les formes des équations évoquées qui font intervneir des matrices, il y a la représentation d'Heisenberg, je suppose. :cool:

  • 4 semaines plus tard...
Posté

bonjour,

je suis ici un peu par hasard, en fait je cherche à comprendre ce qui pousse Schrodinger à supposer que la chat est, tout comme l'atome ou la particule ou je ne sais quoi de radioactif, dans une superposition d'états. Pourquoi il n'avoue tout simplement pas qu'il ne sait pas. Qu'il ne peut y avoir qu'un état, quelque soit l'échelle observée et qu'étant donné qu'il n'a pas eu de tuperware transparent à disposition, il est dans l'incapacité de connaître l'état des occupants de la boite...

bon sans blague, pourquoi chercher à se décharger d'une ignorance en pointant du doigt l'univers ou je ne sais quoi d'autre, au lieu de dire simplement que c'est soit 0, soit 1?

 

Attention,m'en voulez pas si la question est super bête pour vous. Jsuis étudiante en architecture (macroscopique), j'entrave pas grand chose aux références colorées qui truffent votre échange depuis trois pages :p

Posté

désolée j'ai le cerveau plus rigide que le votre, les connexions sont plus lentes.

Est ce qu'il invente ce troisième état de "mort vivant" pour introduire de façon imagée les univers parallèles? Dans ce cas, c'est un peu réducteur pour les scientifiques que de croire qu'il leur faut une devinette intrigante pour bosser sur un projet. S'il choisit simplement de dire que la division de l'univers tel qu'il était avant de fermer la boîte à commencé à se diviser, non pas à l'ouverture de la boîte, mais dès le premier instant où la boîte était fermée, et s'est divisé à chaque milli seconde jusqu'à ce qu'ai lieu la première fission et que meurt le chat.

 

Ainsi s'il s'écoule 20 unités de temps avant la fission, il y a 20 univers parallèles (ou 21 avec le notre qui comporte la boîte ouverte avant l'expérience et la boite ouverte avec le résultat). En fait y a pas besoin de boîte.

 

Ok je reviendrais plus, j'ai mal au crâne^^ c'est ptet vrai ce qu'on dit sur les blondes^^

Posté
je cherche à comprendre ce qui pousse Schrodinger à supposer que la chat est, tout comme l'atome ou la particule ou je ne sais quoi de radioactif, dans une superposition d'états.
Schrödindger ne pense pas cela, au contraire, il est convaincu que le chat est mort ou bien vivant. Il a imaginé ce paradoxe pour démontrer qu'il y avait quelque chose qui clochait dans la physique quantique. Schrödinger, malgré (ou à cause?) de son équation, se range dans les partisans du réalisme einsteinien.

 

bon sans blague, pourquoi chercher à se décharger d'une ignorance en pointant du doigt l'univers ou je ne sais quoi d'autre, au lieu de dire simplement que c'est soit 0, soit 1?

C'est précisément ce que la physique quantique dit : C'est ou 0, ou 1, quand on observera. Avant, on ne sait pas. Non par ignorance, mais parce que l'état n'est pas défini.

 

Est ce qu'il invente ce troisième état de "mort vivant" pour introduire de façon imagée les univers parallèles? (...)

 

La "théorie" des univers parallèle existe. Elle a deux principaux inconvénients : Elle est difficilement réfutable, et elle est très consommatrice en univers...

Posté

C'est précisément ce que la physique quantique dit : C'est ou 0, ou 1, quand on observera. Avant, on ne sait pas. Non par ignorance, mais parce que l'état n'est pas défini.

 

c'est précisément cette réflexion que je ne comprends pas! C'est ptet un problème d'emploi des mots mais j'arrive pas à me représenter une situation dans laquelle cet état existe. C'est pas ce que j'imaginais de la science! Faut donner une étiquette à ce noeud de l'arbre, on peut pas simplement dire qu'on sait que c'est l'un ou l'autre mais qu'on n'a pas de moyen de le savoir alors on dit qu'on attend.

Un couple qui veut pas connaître le sexe de son futur enfant en fait de lui un ange? jusqu'à ce qu'on ouvre la boîte??? C'est qu'une question de référentiel.

 

Bon je pense que je saurais pas comprendre ce truc, j'espérais que j'avais juste mal lu mais non c'est que c'est pas à ma portée^^

 

Merci quand même d'avoir essayé!

 

Bonne soirée et bonne continuation ;)

Posté
c'est précisément cette réflexion que je ne comprends pas!
Comprends bien. Personne de sensé ne suppose que le chat est à la fois mort et vivant. La physique quantique dit cela à propos d'états superposés de particules, pas de chats (ou de futurs bébés...).

 

Le paradoxe de Schrödinger vise à poser le problème : Comment l'indétermination de l'état de la particule pourrait ne pas être étendue à un chat ? :b:

 

Et la science cherche à expliquer comment. Il n'y a pas de mystère, le chat est mort OU vivant, pas les deux.

 

Mais on ne sait pas très bien comment... La décohérence, sans doute, mais ça n'explique pas tout.

 

Pour moi, il y a sans doute aussi un problème avec le temps, ou du moins avec la façon dont on se représente l'écoulement du temps.

 

 

Faut donner une étiquette à ce noeud de l'arbre, on peut pas simplement dire qu'on sait que c'est l'un ou l'autre mais qu'on n'a pas de moyen de le savoir alors on dit qu'on attend.

L'étiquette, on l'a : Un état résultat de la superposition de deux états (pour l'atome). ;)
Posté

ca doit drôlement vous emmerder de regarder des films pseudo scientifiques ou des séries comme the Fringe ou Big Bang Theorie^^ J'ai une amie en pharma, elle dit la même chose des séries médicales :p

 

Heureuse que je suis d'être non instruite, ou du moins niveau bac!

Posté

 

Le paradoxe de Schrödinger vise à poser le problème : Comment l'indétermination de l'état de la particule pourrait ne pas être étendue à un chat ? :b:

 

 

Je reste toujours persuadé que le chat étant un ensemble de particules liées entre elles, devient un objet macroscopique, et de ce fait ne fait plus partie du monde quantique, ou tout au moins pas plus qu'un objet se déplaçant à faible vitesse ne se décrit par la relativité.

Posté

Non. Tu fais erreur. Tu peux toujours décrire une particule à faible vitesse à l'aide de la relativité einsteinienne. Cela t'apportera de faibles corrections par rapport à la relativité galiléenne, mais elles ne seront pas nulles pour autant ! On ne passe pas du tout au rien de façon brutale.

 

Bien sûr il n'est peut-être pas approprié de décrire le mouvement d'un piéton à l'aide de la relativité einsteinienne, mais on s'en fiche. ;-)

 

De la même manière, tu ne peux pas nier les corrections quantiques aux échelles macroscopiques. D'ailleurs, il me semble que l'on a observé des effets quantiques pour de très grandes molécules.

 

Le fait que les particules soient liées n'est pas un problème en soi.

Posté
ca doit drôlement vous emmerder de regarder des films pseudo scientifiques ou des séries comme the Fringe ou Big Bang Theorie^^ J'ai une amie en pharma, elle dit la même chose des séries médicales :p

 

Heureuse que je suis d'être non instruite, ou du moins niveau bac!

 

Personnellement je trouve ces séries poilantes :D et je ne crois pas que le niveau d'érudition scientifique puisse y changer quoi que ce soit

 

Sinon pour les états superposés, un exemple que j'ai trouvé en regardant Minority Report, et qui vaut donc ce qu'il vaut...

Dans ce film, trois personnes ont des visions qui leur montrent le futur, et notamment des scènes de meurtre. Sur la base de ces prémonitions, des gens sont arrêtés et incarcérés.

Or on apprend que sur les trois visions il y en a deux qui concordent (meurtre) et une autre, le rapport minoritaire, qui a une issue plus sympathique.

En d'autre termes on peut considérer que les personnes ciblées par ces visions sont à 66% des meurtriers et à 33% des innocents. Comme ils sont à 66% meurtriers la police les arrêtes. Seulement il est impossible de savoir l'état du bonhomme avant que celui-ci ai tué ou pas. L'instant où le meurtre est censé avoir lieu étant en faite une "mesure".

Avant que l'action ne se soit produise, le gus est à la fois tueur et innocent, et il est impossible de savoir avant la "mesure" l'état dans lequel il se trouve.

 

Je sais pas il m'a semblé que cela permettait de sentir ce qu'est une superposition d'état.

Posté
le chat étant un ensemble de particules liées entre elles, devient un objet macroscopique

 

Mais justement, toute l'astuce du paradoxe de Schrödinger, c'est d'imaginer un dispositif où l'état d'une particule quantique a une conséquence sur un objet macroscopique (la désintégration de l'atome déclenche un révolver, ou un gaz asphyxiant, peu importe). Et que donc, l'incertitude sur cet état se "propage" au monde macroscopique par le biais de ce mécanisme.

 

Le chat est supposé mourir, ou ne pas mourir, de façon classique et non quantique. :cool:

 

 

Cela dit, les remarques de Tetec sont justes, le quantique ne s'arrête pas au monde microscopique. Il y a un domaine qui étudie ses effets à "grande" échelle (la physique mésoscopique).

 

 

Et nous sommes tous relativistes (mais ça ne se sent pas ;)).

Posté

Sinon pour les états superposés, un exemple que j'ai trouvé en regardant Minority Report, et qui vaut donc ce qu'il vaut...

 

:) Ah oui.

 

Du grand Dick, ça (et un Spielberg assez correct, là).

 

Un élément de preuve de l'étonnante capacité investigatrice de la littérature de SF.

Posté

Sinon pour les états superposés, un exemple que j'ai trouvé en regardant Minority Report, et qui vaut donc ce qu'il vaut...

 

Et voila un homme qui sait parler aux femmes! Forcément si tu rajoute du Tom Cruise dans léquation, ça se passe mieux de mon côté^^

 

 

Bon sinon je croyais que la relativité d'einstein ca concernait l'écoulement du temps dans l'espace enfin dans l'espace là haut, pas le notre sur terre.... je vais me documenter un peu et je reviens :p

Invité akira
Posté

Einstein c'est principalement la theorie de la gravitation. Et un peu de l'ecoulement du temps ... aussi bien la haut que sur Terre ... disons que sur Terre les effets sont bien presents mais plutot faibles et difficiles a observer. Mais ils existent et ont ete mesures.

Posté
Mais justement, toute l'astuce du paradoxe de Schrödinger, c'est d'imaginer un dispositif où l'état d'une particule quantique a une conséquence sur un objet macroscopique (la désintégration de l'atome déclenche un révolver, ou un gaz asphyxiant, peu importe). Et que donc, l'incertitude sur cet état se "propage" au monde macroscopique par le biais de ce mécanisme.

 

Le chat est supposé mourir, ou ne pas mourir, de façon classique et non quantique. :cool:

 

 

Là je suis entièrement d'accord, mais c'est ce que je disais bien avant au message 13:

Petite précision qui a quand même son importance; on ignore l'état du chat, car on ne sait pas dans quel état se trouve l'atome radioactif qui déclenche le dispositif, et la mq dit seulement que c'est cet atome qui est dans un état intact ou désintégré ou même un mélange des deux, mais je trouve abusif de dire que le chat se trouve entre deux états vivant et mort, il suffirait d'ailleurs de faire une autopsie pour constater que la mort s'est passée à un moment que l'on donnait comme "état incertain" ou "mélangé", ce qui montre simplement que cet état mélangé n'est que le reflet de notre ignorance à ce moment.

La réponses:

Envoyé par Jeff Hawke

Ah non, ce n'est pas notre ignorance. L'état de l'atome est mélangé, et (à défaut de mécanisme de décohérence irréversible prouvé), le chat est mélangé...

Posté

Mais oui, justement là est le paradoxe...

 

L'état de l'atome est mélangé, donc le chat aussi (*)...ce qu'on sait ne pas être possible.

 

Comment se fait-il ?

 

 

 

 

(*) Il n'est pas mort ou vivant, car c'est la mesure qui va fixer l'état de l'atome. Si le chat était, disons mort (mais simplement, on ne le sait pas), il faudrait concevoir qu'il puisse renaitre après la mesure qui ferait apparaitre l'atome dans l'état qui ne tue pas le chat.

 

Tout le problème est là : L'état de l'atome est incertain, non du fait de notre ignorance, mais parce qu'il est incertain, non déterminé... Même Dieu n'y peut rien.

Posté

ok quelque chose me dit que donc plus tu t'éloignes de la Terre plus les effets sont visibles et que donc le mot "relativité" dans l'expression "relativité d'Einstein" c'est "relatif à la Terre".... je reviens!

 

Bon ça y'est j'ai googlé "Einstein pour les nuls", j'ai tout bien compris... Sauf que je prends conscience de l'ampleur de mon ignorance! Maintenant je vais potasser les trous noirs et l'éther (ils disent que c'est un milieu hypothétique mais moi je m'en suis déjà servi pour de vrai!)... et chercher pourquoi einstein a piqué la vedette à ce Michelson.

C'est cool quand même les sciences! quand on a besoin d'un état ou d'un milieu, on l'invente!

Invité akira
Posté

Houla ... laisse tomber l'ether. C'est plus de tout a la mode (depuis Einstein).

Posté

ouai euh d'après ce que j'ai lu c'est surtout un beau conte de fée! je préfère m'en tenir à la signification mythologique, ça me fait rêver!:p

Posté
Mais oui, justement là est le paradoxe...

 

L'état de l'atome est mélangé, donc le chat aussi (*)...ce qu'on sait ne pas être possible.

 

Comment se fait-il ?

 

J'ai comme un doute, je trouve ce raisonnement assez. ....quantique; on peut y trouver un mélange de plusieurs réponses possibles. :D;)

Posté
on peut y trouver un mélange de plusieurs réponses possibles. :D;)
C'est le problème avec les paradoxes...:be:

 

C'est aussi une des raisons pourquoi j'ai posté. Pour d'autres éclaircissments éventuels. La décohérence ne me plait pas, comme dit plus haut. Et il semble que tous les physiciens ne soient pas satisfaits avec cette explication (d'Espagnat, Brian Greene, entre autres ...).

 

Il y a cette histoire de gomme quantique, j'essaie de creuser un peu. Mais si on peut revenir sur un état qui a été décohéré (mais non observé) ça n'arrange pas la situation pour le chat...:b:

Posté

Pour moi la mesure est faite par le dispositif qui doit déclencher la mort du chat.

Donc le chat est vivant tant que l'atome n'est pas désintégrer et meurt quand l'atome se désintègre.

Il n'y a pas besoin d'observation par un expérimentateur, le dispositif détectant la désintégration peut, pour moi, très bien jouer se rôle.

Posté
Il n'y a pas besoin d'observation par un expérimentateur, le dispositif détectant la désintégration peut, pour moi, très bien jouer se rôle.

 

Effectivement c'est une réponse qui avait été apportée. Par le chat, qui "observe" l'état de l'atome (en mourrant ou pas :().

 

C'est un sujet extrêmement complexe, qui fait intervenir l'idée de l'influence de la conscience sur la mesure.

 

Maintenant, si on parle d'un dispositif automatique, en quantique de "stricte obédience" (Copenhague), ça ne marche pas. Il faut un observateur. Pour lire le résultat de la mesure sur un écran, une imprimante... La théorie quantique n'est qu'à objectivité faible, et décrit une réalité intersubjective. Rien à faire pour se sortir de ce mauvais pas, à part peut-être donc, la décohérence (qui ne régle pas le problème, mais réduit à un intervalle de temps minuscule la durée de l'état mort/vivant du chat. Inutile de dire que, conceptuellement, c'est peu satisfaisant).

 

Et avec la gomme quantique, si on peut revenir sur un état d'une particule selon une mesure faite longtemps après, comment traiter ce qui s'est propagé au monde macroscopique ? :b: (c'est à dire, plus ou moins, ressusciter le chat... :refl: ).

Posté

Bonjour à tous,

 

Je prends le post en cours et n'ai pas lu toutes les contributions. Néanmoins, je souhaite faire observer que l'expérience de pensée de Schrödinger, pour intéressante qu'elle soit, reste une expérience de pensée, et pas une expérience de physique.

 

Les systèmes en état d'intrication quantique (oui-non, ou 0-1 en même temps) sont extrêmement fragiles, et perdent leur cohérence quantique dès qu'un échange d'information peut se produire avec l'environnement. Cette fragilité augmente très vite avec la taille des systèmes.

 

C'est bien pourquoi les ordinateurs quantiques comportant plus de quelques "Qubits" sont si difficiles à réaliser en pratique. Certains doutent, pour cette raison, que l'on puisse aboutir un jour à quelque chose d'utile en matière d'informatique quantique...

 

Autant dire qu'un système macroscopique de la taille d'un chat (ou même d'une souris, ou d'une bactérie...), en superposition quantique, n'a AUCUNE chance de se réaliser jamais. De plus, la définition même des systèmes vivants s'y oppose : il s'agit, pour la physique, de systèmes thermodynamiques ouverts, maintenant leur structure par échange d'énergie et d'information avec l'environnement. L'état de superposition quantique suppose donc la mort! L'état de superposition quantique [vivant-mort] est impossible par définition.

 

Ces considérations n'étaient pas bien comprises du temps de Schrödinger, et le paradoxe qu'il a imaginé avec son chat vivant-et-mort, a eu le mérite d'aider à faire progresser les concepts.

 

Les choses sont à présent plus claires, et il faut se garder de propager sans précaution les comportements étranges, qui se manifestent à très petite échelle, dans le monde macroscopique. C'est une faute conceptuelle, même s'il arrive que cette étrangeté se manifeste à notre échelle (lasers, superfluidité, supraconductivité, etc...).

 

La question de la "prise de conscience", notamment, s'est simplifiée. On considère aujourd'hui que la décohérence se manifeste dès qu'un échange d'information se produit, ce qui n'implique pas nécessairement une conscience ou un observateur. En fait, on peut dire que le phénomène de décohérence propage la superposition quantique à un système plus vaste, qui inclut tout ce qui participe à l'échange d'information. De ce fait même, la cohérence quantique est d'autant plus fragile dans ce système élargi, qui est forcément moins isolé de l'environnement, et elle s'évanouit donc très rapidement, bien avant que ne se pose la question de la conscience ou de l'observateur.

 

En s'autorisant une image, on peut dire que le réel présente, à très petite échelle, une sorte de granulométrie. Il y a des "grains de réel" séparés (temps, espace, énergie/matière), et pas un réel continu, tel que nous le percevons à l'échelle macroscopique. Tous les paradoxes viennent, peu ou prou, de là. Il nous faudrait une théorie qui soit compatible avec cette double nature du réel. Comme vous le savez, elle manque encore...

 

Ces questions sont parfois discutées sur le blog de Paul Jorion, qui décidément, s'intéresse à tout!

 

pauljorion.com/blog

Posté
je souhaite faire observer que l'expérience de pensée de Schrödinger, pour intéressante qu'elle soit, reste une expérience de pensée, et pas une expérience de physique.
Nous sommes d'accord. Schrödinger n'aurait jamais osé faire ça avec un vrai chat (peut-être avec un teckel ? :ninja:).

 

Les systèmes en état d'intrication quantique (oui-non, ou 0-1 en même temps) sont extrêmement fragiles, et perdent leur cohérence quantique dès qu'un échange d'information peut se produire avec l'environnement. Cette fragilité augmente très vite avec la taille des systèmes.

Oui, mais dans l'expérience de pensée précitée, le chat n'est pas considéré comme quantique.

 

Autant dire qu'un système macroscopique de la taille d'un chat (ou même d'une souris, ou d'une bactérie...), en superposition quantique, n'a AUCUNE chance de se réaliser jamais.
Toujours d'accord.

 

De plus, la définition même des systèmes vivants s'y oppose : il s'agit, pour la physique, de systèmes thermodynamiques ouverts, maintenant leur structure par échange d'énergie et d'information avec l'environnement. L'état de superposition quantique suppose donc la mort! L'état de superposition quantique [vivant-mort] est impossible par définition.

Ca n'a pas grand chose à voir avec le débat. Le fait de prendre un objet macroscopique vivant n'est là que pour accentuer, rendre plus visible le paradoxe.

 

Ces considérations n'étaient pas bien comprises du temps de Schrödinger,
Je pense que si. ;)

 

il faut se garder de propager sans précaution les comportements étranges, qui se manifestent à très petite échelle, dans le monde macroscopique. C'est une faute conceptuelle
Oui, et encore une fois, ce n'est pas ce que fait Schrödinger. Il ne propage rien. Il déclenche un événement macroscopique à partir d'un état quantique.

 

En fait, on peut dire que le phénomène de décohérence propage la superposition quantique à un système plus vaste, qui inclut tout ce qui participe à l'échange d'information. De ce fait même, la cohérence quantique est d'autant plus fragile dans ce système élargi, qui est forcément moins isolé de l'environnement, et elle s'évanouit donc très rapidement, bien avant que ne se pose la question de la conscience ou de l'observateur.
"Très rapidement", oui, mais pas instantanément. Le problème de superposition n'est donc pas réglé, formellement. :cool:
Posté

@Jeff Hawke

 

Bien sûr que si, le chat est considéré comme quantique! Sa participation au dispositif, isolé de l'extérieur, et en état d'intrication quantique, est essentielle au raisonnement! C'est ce qui fait du montage imaginaire de Schrödinger un paradoxe, en confrontant l'esprit à un chat à la fois vivant et mort, ce qui est évidemment absurde.

 

Si l'on vous suivait, c'est à dire si le chat était à l'extérieur du système intriqué, on pourrait aussi bien le remplacer par un physicien qui pourrait dire : "L'atome s'est-il désintégré? Ben, j'en sais rien, je n'ai pas encore été voir le détecteur...". La situation est alors, vous en conviendrez, d'une plate trivialité, et ne recèle aucun paradoxe! Personne ne songerait à dire que ce physicien est à la fois vivant et mort...

 

Pour la mécanique quantique telle qu'elle est comprise à l' époque, toute la séquence causale, qui est isolée, et dont on n'a pas encore pris conscience, reste indéterminée. En quelque sorte, le réel n'est pas encore fixé, et tout ce que décrit l'équation de Schrödinger pour l'ensemble du dispositif y compris le chat, reste simultanément possible. C'est la mesure (= la prise de conscience) qui va forcer la réduction du "paquet d'ondes". Cette mesure porte sur l'ensemble chat + détecteur, par le constat que le chat est soit vivant, soit mort. Avant, il est les deux à la fois, et c'est ça le paradoxe.

 

Incidemment, je ne minimise en rien l'immense esprit qu'était Schrödinger. Mais le fait est qu'en près d'un siècle, les idées ont un peu évolué, et c'est heureux!

 

La mécanique quantique a dérouté théoriciens et philosophes, dès ses premières formulations. Les paradoxes foisonnent. Les plus connus sont le chat de Schrödinger et le paradoxe E.P.R.

 

Après une première phase qui a vu l'acquiescement de fait de la communauté scientifique à l'interprétation de Copenhague, conduisant au fameux "tais-toi et calcule!" de Richard Feynmann, les paradoxes sont revenus en force dans les années 70-80, après les expériences sur la localité d'Alain Aspect et d'autres.

 

On a alors assisté à un déferlement d'interprétations théoriques extrêmes, certaines validant même, par principe, la parapsychologie (Costa de Beauregard).

 

Dans les dernières années, on a étudié en détail la décohérence quantique, ce qui a permis de mieux comprendre cette question de la conscience dans l'opération de mesure. Vous dites plus haut dans le fil "Il faut un observateur" (sous-entendu pour provoquer la décohérence quantique). On pense plutôt aujourd'hui qu'il ne peut pas y avoir d'observation consciente sans réduction implicite du paquet d'ondes, ce qui est philosophiquement très différent. Toute observation détruit la cohérence, mais la cohérence n'est pas détruite par l'observation, elle est détruite par le fait qu'elle suppose un échange d'information à un niveau macroscopique.

 

Cependant, notre compréhension de la mécanique quantique reste très imparfaite, et quand vous concluez "le problème de la superposition n'est pas réglé", je suis tout à fait d'accord avec vous! Pour qu'il le soit, il nous faudrait une théorie unitaire...

Posté
Bien sûr que si, le chat est considéré comme quantique! Sa participation au dispositif, isolé de l'extérieur, et en état d'intrication quantique, est essentielle au raisonnement! C'est ce qui fait du montage imaginaire de Schrödinger un paradoxe, en confrontant l'esprit à un chat à la fois vivant et mort, ce qui est évidemment absurde.
Encore une fois, c'est là le noeud du paradoxe : La connaissance de l'état du chat, classique, devenant dépendante de la connaissance d'une état quantique. Il n'y a pas besoin de considérer une bizarre nature quantique au chat pour mettre en évidence le problème paradoxal.

 

Si l'on vous suivait, c'est à dire si le chat était à l'extérieur du système intriqué, on pourrait aussi bien le remplacer par un physicien qui pourrait dire : "L'atome s'est-il désintégré? Ben, j'en sais rien, je n'ai pas encore été voir le détecteur...". La situation est alors, vous en conviendrez, d'une plate trivialité, et ne recèle aucun paradoxe! Personne ne songerait à dire que ce physicien est à la fois vivant et mort...

Je ne comprends pas votre objection. Si le physicien est enfermé dans la boite, qu'il pense ou ne pense pas ne changerait rein au problème que nous, nous nous poserions à l'extérieur de la boite, sur sa santé. :refl:

 

Incidemment, je ne minimise en rien l'immense esprit qu'était Schrödinger. Mais le fait est qu'en près d'un siècle, les idées ont un peu évolué, et c'est heureux!

A part la décohérence, toujours discutée, je ne vois pas d'évolution majeure sur ce point de la mesure.

 

Toute observation détruit la cohérence, mais la cohérence n'est pas détruite par l'observation, elle est détruite par le fait qu'elle suppose un échange d'information à un niveau macroscopique.

C'est une explication proposée, mais pas reconnue par tout le monde, et de plus, incomplète. En outre, certaines expériences de gomme quantique introduisent une complexité supplémentaire, car on peut (pourrait?) revenir sur un état précédemment décohéré, mais non mesuré.

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