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les débuts d'ariane5 furent difficiles


prédator56

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Posté

merci lenine pour cette explication :D:.Mais si le CNES n'obtient pas le financement pour le lanceur ECB :cry:,faudra t' il revoir l'infrastructure du CSG pour ariane6:?:

Posté

Comme pour le méthane mentionné par mustagh54, on est qu'en 2009 avec une décision minimale attendue pour 2011.

 

Tu comprends qu'il faut savoir où on va avant de songer aux installations sols du CSG.

Malgré tout, je suis certain que des idées germes déjà dans les esprits du CNES, mais c'est encore loin et tu auras pris quelques rides supplémentaires (comme moi d'ailleurs)avant d'assister à la concrétisation du projet dit ''Ariane 6''.

 

Amicalement.

Posté

predator56 je termine mon exposé démontrant le pourquoi de la position dominante d'Ariane sur le marché commercial.

 

Etats-Unis,

Boeing et Lockheed Martin, étant loin d'être des philanthropes, se rendaient bien compte qu'ils perdaient de l'argent en continuant à s'investir dans le commercial.

Non seulement ils ne proposèrent plus vraiment de services dans ce sens mais en plus, ils se retirèrent des associations ILS et Sea Launch.

Désormais, ils ne se consacrent qu'aux missions gouvernementales, bien plus lucratives aux yeux des actionnaires de ces firmes privées.

A noter toutefois le potentiel de leurs produits au travers du Delta IV. Ce dernier pour injecter 13 tonnes en GTO, ne recourt qu'à une propulsion basée que sur des moteurs cryotechniques,

une prouesse à mes yeux impensable il y a quelques années.

 

Sea Launch,

La société russo-ukrainienne exploitant ce lanceur performant (au système innovant)est au bord de la faillite. Il faut bien avouer qu'elle n'a pas la chance comme Ariane

de bénéficier le soutien financier de l'ESA et technique du CNES.

 

Chine,

Ce pays avec ses prix devrait être un concurrent redoutable. Cependant, l'embargo américain décrété sur les satcoms dotés de composants US les maintient à distance,

une rélle opportunité pour Arianespace.

Les constructeurs européens de satellites essaient bien de contourner cette difficulté, mais la démarche ne semble pas si simple.

 

Russie,

Qu'elle est loin de sa la splendeur d'antan, la Russie perdure sa présence en maintenant à flot leur matériel issu de la guerre froide.

Malgré tout, Khrounitchev présente la particularité d'être le seul concurrent d'Ariane au travers d'ILS et de son lanceur Proton.

 

Inde,

Cette nation avance mais à vitesse modérée. Le jour où elle pourra récupérer ses propres Insat, Ariane aura perdu un client fidèle.

 

Japon,

Là encore le manque de volonté politique, les restrictions de lancements (pêcheurs) et la position de leur site pour le GTO empêchent les Nippons de passer à la vitesse supérieure.

Et pourtant, il détienne en le H-II un lanceur performant et de surcroît modulable (inspirant l'Ariane 6)

 

Je pense que désormais le tour d'horizon est terminé (hormis le marginal). Donc le marché des satcoms commerciaux ne se résume plus qu'à une confrontation Arianespace et ILS.

 

Le client se fout éperdument de la performance du lanceur. Son principal soucis est de se rendre compte que son satellite a bien été injecté sans être trop secoué à un prix lui convenant.

 

En revanche Ariane à un avantage essentiel, celui d'utiliser une remaquable usine à lancer, en l'occurence Kourou.

Pour les missionnaires clients, il est plus agréable d'être choyé à cet endroit plutôt que de se retrouver dans les steppes perdues de Baïkonour (-30° possible en hiver).

 

Bon j'espère predator56 que tu te fais désormais une idée de la la situation.

 

Amicalement.

 

Ci-dessous une pup d'ILS concernant l'année 04 (à laquelle il faudrait rajouter les tirs gouvernementaux).

Cette association russo-américaine pertuba véritablement les dirigeants européens car son potentiel était vraiment sidérant.

Ainsi, en l'an 2000, 22 lanceurs Atlas et Proton (excusez du peu !)/I] furent mis à feu sans problèmes particuliers.

Depuis, Lockheed Martin ne jugeant pas la rentabilité suffissante du commercial, se retirait de l'affaire laissant à son destin le partenaire russe.

 

4085177953_0afac2724d_b.jpghttp://farm3.static.flickr.com/2535/4085177953_0afac2724d_b.jpg

Posté

Pour ces dernières, un bon lancement simple bien rempli (en terme de masse) vaut bien bien mieux qu'un lancement double mal équilibré.

 

Merci Lénine (si mon père lisait ça :be:) !

 

Une chose que je ne saisis pas bien sur cette notion d'équilibre : peux tu préciser stp, est ce le fait de ne pas trouver de binôme suffisamment conséquent pour arriver au max de charge utile?

Posté

Poussin, la rentabilité est quasiment nulle avec Ariane 5, et ce en dépit que ses responsables étalent le produit sur x vols.

Peut être des clients comme la DGA peuvent payer plein pot, ce qui apporte une sorte de subvention déguisée (mais je ne tiens pas trop à m'avancer sur ce terrain).

 

Le prochain vol d'Ariane 5 concerne justement un satellite d'observation de la DGA (Helios 2B) de 4,2 tonnes alors que l'Ariane 5G peut injecter 10 tonnes en SSO,

soit une masse disponible de près de 6 tonnes !

On ne peut regretter dans ce cas de son manque de modularité l'obligeant à s'arracher avec ses deux énormes EAP.

 

Pour en revenir au lancement double GTO, les techniciens doivent réussir à accoupler au bon moment deux passagers qui pouront remplir un max la partie haute.

 

Le prix au kg en orbite en étant la référence.

 

Parfois dans la vie, il vaut mieux être seul que mal accompagné. C'est valable aussi pour Ariane.

 

Un bon gros satcom remplissant bien le sous coiffe, représente plus de rentrée d'argent que deux ''ridicules'' petits passagers, bien que d'autres critères rentrent en ligne de compte.

 

Actuellement, la performance réelle d'un AR5ECA tourne autour des 9,7 tonnes GTO.

Cette masse comprend, dans le cas d'un lancement double, les deux ACU et le Sylda, soit au final 9 tonnes pour les passagers à partager.

 

L'expoitation du système Ariane 5 demeure précaire sans l'aide du contribuable.

 

On comprend mieux dès lors la volonté de l'ESA de recourir à l'Ariane 6 le plus vite possible. Pas avant une dizaine d'années toutefois !

 

La chose positive s'est qu'il procure du travail à environ 12000 salariés, ce qui n'est pas un aspect négligeable par les temps qui court.

Posté

:be:encore un grand merci LENINEpour ton exposé,je comprend mieux pourquoi ariane restera encore pendant quelques années leader du marché.:p et oui ont le dit souvent le malheurs des uns fait le bonheur des autres ,vive le csg et vive la:drapofr::bye2:lenine.

Posté

je pensais que le carnet de commande était suffisamment rempli pour pourvoir adapter les calendriers et optimiser un peu la charge utile. C'est vrai que le client doit aussi être pret :be:

Posté

Et oui poussin38, on ne fabrique pas des satellites comme des petits pains.

Les analyses de missions font de leur mieux pour accoupler au bon moment deux passagers pouvant être injecter ensemble sur un même point.

 

Longtemps en amont la mission est programmée, mais il arrive souvent que l'un des co-passager prenne du retard, a des ennuis techniques ou que son propriétaire à des ennuis financiers.

 

Donc pour ne pas pénaliser un client, on se rabat sur un autre. Il se peut que ce dernier pèse deux fois lourd que celui du retardataire.

 

Comme je te l'ai indiqué, le prochain vol d'Ariane concerne le satellite Hélios 2B réclamant une orbite héliosynchrone.

Sur ce créneau il n'y pratiquement aucune chance de marier deux passagers payants en même temps.

 

Donc l'Ariane5G qui peut injecter 10 tonnes en SSO partira avec un passager pesant 4,2 tonnes. (quel gâchi)

 

Tout ceci ne serai pas important si Ariane 5 était modulaire a l'exemple des Hélios lancés par Ariane 4. Un Ariane 40 (corps central seul) suffisait car on n'avait pas besoin d'un 44L (accostage de 4 PAL)

 

On est donc obligé de passer toujours par les énormes EAP aux prix démentiels pour arracher Ariane 5.

 

Les instances européennes l'ont bien compris en s'orientant sur un Ariane 6 modulable et vers l'abandon du lancement double.

 

Toutefois, rassures toi, la chance d'Arianespace est de se retrouver pratiquement toute seule sur le marché commercial, avec comme seule résistance le Proton.

Une situation qui doit lui permettre d'avoir moins de pression sur les prix.

 

Amicalement.

Posté

Yantar, merci de cette revisite me replongeant dans ma période professionnelle.

 

D'un autre côté, je viens de découvrir la prochaine mission d'Ariane 5, en l'occurence l'injection d'un Helios 2B en SSO.

_ possibilité de l'Ariane 5G sur cette orbite : 10 tonnes

_ masse payante du passager : 4,2 tonnes

...soit près de 6 tonnes de perdue (excusez du peu)

 

Au temps d'Ariane 4, un Hélios pouvait partir avec un Ariane 40 (corps central sans l'aide de propulseurs d'appoint)

 

En clair, Ariane 5 possède vraiment une tare, celui dans l'incapacité d'être modulable.

 

Bien entendu, cet aspect est masqué pour le contribuable.

 

Les services de communications s'ingénuent de relayer auprès des médias que le positif.

 

Mais n'est-ce pas de bonne guerre, car il faut obtenir des budgets pour se projeter vers le futur qui à l'heure présente s'oriente sur un Ariane 6 modulaire et à l'abandon du lancement double.

 

Affaire à suivre !

 

Amitiés.

Posté

C'est clair que pour le vol de décembre, Ariane 5 sera sous utilisée et pas qu'un peu. C'est un peu comme en juillet dernier lors du lancement de TerreStar 1. Trop lourd pour un second passager et trop léger pour les performances du lanceur.

 

Ariane 5 était bien taillée pour Hermès. Et était même plus sécurisé que la navette américaine. On ne refait pas l'histoire malheureusement. Mais Ariane 5 était au départ conçue pour pouvoir lancer 3 satellites via la Structure Porteuse Externe de Lancement Triple Ariane. Ariane 5 était annoncée pour 1995 au moment où elle a été conçue et il y avait des satellites pour des lancements doubles voire triples.

 

Le problème avec Ariane 5 c'est qu'elle est arrivée sur le marché trop tard et quand elle a été enfin opérationnelle, les opérateurs étrangers sortaient leurs nouvelles gammes de lanceurs avec une famille allant des performances d'Ariane 42L à Ariane 5ECA. Nous, nous n'avons qu'ECA. C'est là que le bas blesse. C'est tout ou rien avec ce lanceur.

Posté

 

Ariane 5 était bien taillée pour Hermès. Et était même plus sécurisé que la navette américaine.

 

Tu dis qu'Ariane/Hermes était plus sécurisée que la navette mais je ne vois pas en quoi :

 

-Pas de système type tour d'éjection pendant les premières minutes de vol

-Même nombre/système de boosters à poudre

-même propulsion cryogénique mais sur un seul moteur dans le cas d'Ariane alors que la navette tolère le défaillance d'un des 3 moteurs.

-A l'avantage d'Ariane : pas de PB avec les matériaux isolants "volants" du réservoir d'H2 car Hermes était située en haut de la fusée

 

mais bon en dehors de ça je ne vois pas le plus d'Ariane en terme de sécurité.

Posté

La revisite d'Hermes par mustagh54 me permet de me replonger dans les années 80.

 

Lancé dans l'enthousiasme, ce projet faisait ''flipper'' Arianespace (perspective d'en devenir l'opérateur avec une centaine d'emplois à la clef), les industriels se frottaient les mains, l'agitation était bien présente dans les couloirs du CNES, etc.,...

 

Hélas, cette euphorie devait s'éteindre à petit feux.

 

L'abandon de la station orbitale européenne en était le premier coup de semonce.

 

On tentait bien de sauver les meubles, mais l'escalade des coûts devenait insupportable. A un moment donné, Miterrand décrétait qu'il était temps d'arrêter les frais !

 

Du côté technique, la navette Hermes grossissait sans cesse (en terme de masse), si bien qu'à force, elle dépassait la performance accessible à Ariane 5.

 

Les ingénieurs tentaient de respecter ce critère, en supprimant des équipements, pour préserver le binôme Ariane 5/Hermes, mais à force on aurait fini par aboutir à une coquille vide.

 

En souvenir, la couverture d'une brochure CNES de l'époque, j'avoue qu'Hermes avait fière allure sur le papier.

 

Amicalement.

 

4000483639_c9870ee0b5.jpghttp://farm4.static.flickr.com/3504/4000483639_c9870ee0b5.jpg

Posté
Tu dis qu'Ariane/Hermes était plus sécurisée que la navette mais je ne vois pas en quoi :

 

-Pas de système type tour d'éjection pendant les premières minutes de vol

-Même nombre/système de boosters à poudre

-même propulsion cryogénique mais sur un seul moteur dans le cas d'Ariane alors que la navette tolère le défaillance d'un des 3 moteurs.

-A l'avantage d'Ariane : pas de PB avec les matériaux isolants "volants" du réservoir d'H2 car Hermes était située en haut de la fusée

 

mais bon en dehors de ça je ne vois pas le plus d'Ariane en terme de sécurité.

 

Dans les études faites, il y avait la possibilité d'éjecter la navette ou la cabine ou simplement les sièges.

 

Certe il y a des boosters pour les 2. Si la navette a des boosters réutilisables, Ariane n'en a pas. La conception est différente notamment au niveau des joints. Et oui, l'accident de Challenger a fait revoir la conception des joints sur les EAP d'Ariane. Comme quoi, un accident peut toujours servir pour d'autres.

 

Sans oublier que la navette a une très grande voilure alors qu'Hermès en a une bien plus petite. Moins de surfaces exposées, donc moins de surface présentant des risques. Sans oublier que contrairement à la navette qui a été conçue pour voler 50 fois par an (10 à 12 vols par orbiter), Hermès ne devait voler que 2 fois par an.

Posté
Dans les études faites, il y avait la possibilité d'éjecter la navette ou la cabine ou simplement les sièges.

 

Oui c'est vrai je me souviens maintenant qu'on envisageait d'éjecter la cabine ce qui est une cause de l'augmentation du poids d'Hermes dans le projet. Des sièges éjectables ne sont valables que dans la première minute de vol, et encore, à cause de l'altitude et de la vitesse atteintes alors.

Posté

Et oui Yantar, je me souviens que Roger Vignelles (à mes yeux le véritable père technique d'Ariane) attendait la conclusion d'enquête US

avant de procéder à la remise à niveau des joints montés sur les EAP d'Ariane 5.

 

Dis moi à l'occasion, si ce n'est pas trop indiscret, ton positionnement au sein du système Ariane ?

 

Amicalement

Posté

Dis moi à l'occasion, si ce n'est pas trop indiscret, ton positionnement au sein du système Ariane ?

 

Mon positionnement est celui de millions d'autres... Simple spectateur et passionné d'espace. :) Et admiratif devant la beauté d'Ariane 1 et 4 :rolleyes:

Posté

Merci Yantar,

 

Cependant, en dépit que je suis un inconditionnel d'Ariane 4 (comme toi je suppose), je suis persuadé qu'il suffirait que le système Ariane

s'engouffre dans le modulable pour retrouver un aspect économique digne de ce nom.

 

Amicalement.

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