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Par ailleurs, la domestication des plantes et des animaux, au néolithique, a vu l'apparition de nouvelles épidémies et de nouvelles maladies.

Ce nouveau mode de vie, basé sur une grande proximité avec les animaux et sur une nouvelle alimentation, fut sujet à de nouvelles plaies.

En effet, la plupart de nos maladies infantiles actuelles telles que la variole, la rougeole ou les oreillons sont apparues au néolithique.

Les souches originelles de ses virus sont d'origines animales : bovin, aviaire ou porcin. Puis, en mutant, ils sont devenus exclusivement humains.

Les problèmes de mutations virales sont toujours d'actualité ainsi que les risques énormes qu'ils impliquent. La grippe a débuté ses ravages au néolithique.

 

Une possibilité passionnante est que notre évolution découle peut-être de contaminations virales qui ont modifié notre matériel génétique.

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Les pipelettes du sujet

Les pipelettes du sujet

Invité D.JeeP
Posté (modifié)

.

Modifié par D.JeeP
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Une possibilité passionnante est que notre évolution découle peut-être de contaminations virales qui ont modifié notre matériel génétique.

 

 

Bonsoir,

 

 

Snarky, pourquoi relier cela (exclusivement ou principalement) aux maladies infectieuses humaines apparues depuis les débuts de l'élevage.

Je pense que les faits contredisent assez globalement cette idée.

Du moins si tu entends évolution dans son sens darwinien.

 

D'accord, la transmission horizontale de gènes entre espèces différentes existe depuis les commencements de l'aventure biologique.

 

Mais par contre, je suis absolument persuadé que la néolithisation est un processus enclenché bien avant les premières expériences d'élevages.

Les capacités cognitives moyennes d'un Homo sapiens, il y a 30 000 ans, étaient certainement équivalentes à celles que nous possédons aujourd'hui mais trouvaient un cadre d'expression plus simple...

 

La néolithisation est bien une évolution culturelle qui, autant que je le sache, ne révèle pas de révolution génétique.

 

 

Depuis que je me montre discret sur ce topic, je constate un vif regain d'intérêt pour celui-ci. :)

J'espère qu'il n'existe aucune relation de cause à effet. :cool:

Posté

 

Snarky, pourquoi relier cela (exclusivement ou principalement) aux maladies infectieuses humaines apparues depuis les débuts de l'élevage.

Je pense que les faits contredisent assez globalement cette idée.

Du moins si tu entends évolution dans son sens darwinien.

 

D'accord, la transmission horizontale de gènes entre espèces différentes existe depuis les commencements de l'aventure biologique.

 

Mais par contre, je suis absolument persuadé que la néolithisation est un processus enclenché bien avant les premières expériences d'élevages.

Les capacités cognitives moyennes d'un Homo sapiens, il y a 30 000 ans, étaient certainement équivalentes à celles que nous possédons aujourd'hui mais trouvaient un cadre d'expression plus simple...

 

La néolithisation est bien une évolution culturelle qui, autant que je le sache, ne révèle pas de révolution génétique.

 

Je n'ai pas été assez clair, je parlais de l'évolution en général et principalement avant la période néolithique, l'histoire des virus et de l'élevage m'ont simplement poussé à parler du rôle possible des virus, aucune référence à cette époque.

 

Depuis que je me montre discret sur ce topic, je constate un vif regain d'intérêt pour celui-ci.

J'espère qu'il n'existe aucune relation de cause à effet.

 

Mais si Quetzy, tu nous impressionne tellement que nous nous abstenons de commentaires car nous avons peur de paraître ridicules en écrivant juste après toi. :p;)

Posté
J'ai retrouvé un article (en anglais), voir ci-dessous.

 

Merci Dogson pour cet article.:)

Je connaissais le résultat de cette étude sur l'ADN mitochondrial qui hélas à fait chou blanc!

J'espérais que tu avais eu accès, en avant première, aux résultats d'une étude allemande sur le chromosome "y" de Néanderthal. Elle doit toujours être en cours.

Par contre, je n'avais pas la connaissance de cet étrange nonos lusitanien qui ouvre de nouvelles pistes.

 

Une possibilité passionnante est que notre évolution découle peut-être de contaminations virales qui ont modifié notre matériel génétique.

 

 

Il existe une autre piste passionnante : celle découverte par la paléontologue Anne Dambricourt.

Elle a mis en évidence que l'évolution de la position du sphénoïde (os au centre du crâne en forme de papillon) est déterminante dans notre évolution, depuis les prosimiens jusqu'à nos jours.

Il y a 60 millions d'années, le sphénoïde est plat chez les prosimiens, il n'a encore fléchie.

Les cinq flexions:

40 Ma : les simiens

20 Ma : les grands singes

6 Ma : Australophithèque

2 Ma : Homo

150 000 a : sapiens

 

La plupart des paléontologues tiquent sur l'interprétation de cette découverte : Dambricourt donne un rôle moteur à la flexion du sphénoïde dans notre évolution avec une ombre "religieuse".

Par ailleurs, le sphénoïde est en train de fléchir une nouvelle fois actuellement : les pré-molaires n'ont plus la place de ce développer sur la mâchoire.

Posté

Depuis que je me montre discret sur ce topic, je constate un vif regain d'intérêt pour celui-ci. :)

J'espère qu'il n'existe aucune relation de cause à effet. :cool:

 

Mais non, ou plutôt, si, mais c'est plutôt dans un sens positif : c'est comme une respiration du topic, il y a un flot d'une grande richesse d'information, abondant et passionnant, qu'il faut prendre le temps de lire (surtout quand on est, comme moi, assez béotien sur le sujet). Puis il y a, dans le jusant, des commentaires, questions, réactions (voire boutades anti-technologiques), signes que le topic est bien vivant... ;)

Posté
Que veux-tu dire ? :?:

 

C'est le problème de la finalité de son étude.

Il semble qu'elle laisse planer une ombre religieuse sur sa découverte : la flexion du sphénoïde serait en quelque sorte "programmée" par un technicien supérieur...

La flexion du sphénoïde, selon Dambricourt, aurait un rôle moteur dans l'évolution humaine. Il ne serait pas une conséquence de l'évolution.

Et évidemment, c'est pour cette raison que les autres paléontologues tiquent sur cette finalité.

Posté
Et évidemment, c'est pour cette raison que les autres paléontologues tiquent sur cette finalité.

 

Ok, je comprends...Le tekos supérieur... :refl: Il y a de quoi tiquer.

Posté

 

Il existe une autre piste passionnante : celle découverte par la paléontologue Anne Dambricourt.

Elle a mis en évidence que l'évolution de la position du sphénoïde (os au centre du crâne en forme de papillon) est déterminante dans notre évolution, depuis les prosimiens jusqu'à nos jours.

 

Merci, je ne connaissais que l'histoire du développement crânien provoqué par la station verticale, pas celle du sphénoïde.

Posté
Depuis que je me montre discret sur ce topic, je constate un vif regain d'intérêt pour celui-ci. :)

J'espère qu'il n'existe aucune relation de cause à effet. :cool:

 

Dodgson va être satistait.

On dévie insensiblement vers l'hominisation... !pomoi!

 

Le Quetza aux longues plumes, une espèce rare et très intéressante, est le pendant mésoaméricain du schtroumf grogon de nos forêts européennes :p

Posté
Le Quetza aux longues plumes, une espèce rare et très intéressante, est le pendant mésoaméricain du schtroumf grogon de nos forêts européennes :p

 

Ouais bon, ça va hein... :mad:

 

Non, sans blagues, je souhaitais attirer votre attention sur le risque de se perdre dans des considérations assez étrangères au fil initial.

Maintenant, si on considère que, sous prétexte que je n'interviens qu'épisodiquement, je n'ai pas le droit de faire quelques innocentes remarques... :be:

 

Pour en revenir à l'échange de gènes par le biais d'infections virales, dont parlait Snark plus haut, on appelle ce phénomène transduction. J'ai lu un papier vachtment intéressant à ce sujet, mais qui s'éloigne trop rapidement de nos préoccupations pour que je vous embête avec cela...

Et pis surtout, j'ai pas tout compris. :p;)

Posté

On reprend le fil, la récré est finie:p

 

Qu'entends-tu par "variation de l'activité solaire" ?

 

J'ai fouillé dans quelques études paléoclimatiques et les analyses sont toutes très détaillées, seulement l'argument des variations solaires ne l'est pas!

Bizarre!!!!

 

Je continue mes recherches, j'ai peut-être une piste.

à suivre.....

Posté (modifié)

Les questionnements de Chicyg et de Smith, sur les variations climatiques, m'ont amené à faire un distingo entre de types de changements climatiques : celles de grandes ampleurs ou cycle de Milankovitch d'une part et celles de courtes durée et de petites intensités qui ont touché l'Holocène (depuis 11 000 ans environ) d'autre part.

 

Les "légères" variations climatiques du néolithique semblent bien être d'origine solaire.

 

Pour faire simple, les variations climatiques "courtes" et localisées sont d'origines solaire. L'étude du radiocarbone résiduel atmosphérique, celui qui permet d'effectuer des datations lorsqu'il intègre un organisme vivant, montre plusieurs cycles réguliers qui correspondent à l'activité solaire : 2300 ans, 512 ans et 207 ans.

Le cycle de 2300 ans est le plus visible par ses effets sur les sociétés : néolithique ancien (5400bc), néolithique final (3300bc), âge du fer (750bc) et petit âge glacière (450 bp). Cela correspondrait à un minimum de Maunder soit aucune tache solaire.

 

 

Les variations climatiques d'importances, ou cycle de Milankovitch, à l'échelle de la Terre comme les phases de glaciations ou de réchauffements, sont dues

 

-à l'excentricité de l'orbite de la Terre (attraction du soleil et des autres planètes sur la Terre en fonction de leur position respective dans l'espace)

 

-à l'obliquité de la Terre (inclinaison de l'axe de la Terre par rapport à l'écliptique). Il y a le cycle de 26 000 ans, bien connu des astrams, celui de la précession des équinoxes et celui de 41 000 ans, provoqué par la présence du soleil et de la lune.

 

-à la précession climatique avec des cycles de 19 000 à 23 000 ans : actuellement, le solstice d'été de l'hémisphère nord a lieu à l'aphélie, ce qui permet de tempérer les étés et, à l'inverse, d'avoir des hivers moins rigoureux.

 

 

Il existe aussi une autre composante du changement climatique : le champs magnétique terrestre qui, en fonction de son activité, peut diminuer l'intensité des rayons cosmiques.

Modifié par tatien
:)
Posté

Môssieur tatien, on ne se moque pas lâchement de mon pseudo ;) .

 

Pour le reste, comme tu le dis, les grandes variations climatiques sont plus ou moins bien expliquées par les variations des paramètres de l'orbite terrestre : variation de l'inclinaison de l'axe de rotation sur l'orbite en valeur et en direction, variation de l'excentricité de l'orbite rotation du périhélie. Ces variations se combinent plus ou moins mais sur des périodes de quelques dizaines de milliers d'années.

 

Donc, même les variations climatiques de grande ampleur sont mal expliquées.

 

Pour les plus petites périodes, c'est facile de les attribuer à une variation du flux solaire : on n'en a aucune mesure ... les variations de l'activité solaire ont donc bon dos ;).

 

On peut suivre les variations du nombre de tâches solaires. Mais de quoi sont-elles représentatives ? Pour avoir des informations avant les premiers décomptes de ces tâches (époque de Galilée) on établit une corrélation entre nombre de tâches solaires et certains isotopes formés dans la haute atmosphère. Et ensuite on essaie de voir des corrélations entre le climat et ces isotopes ... Tout cela est fort spéculatif.

 

Bref, j'imagine qu'on peut reconstituer les conditions climatiques au Néolithique par l'observation des pollens et que le soleil en soit la cause ou non est sans importance.

 

Je ne peux m'empêcher de citer un des documents que m'a indiqué Quetzacoatl plus haut :

http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_7/b_fdi_03_04/42074.pdf

D'abord parce que je l'ai trouvé très intéressant, ensuite parce qu'il n'est pas, comme je le pensais, hors sujet, extrait :

On admettra donc l'existence d'un foyer autochtone africain de métallurgie du fer. Faut-il en fixer le berceau à Termit ? Peut-être, mais sans exclure qu'un prochain programme de recherches oblige à déplacer précipitamment le "bébé".

On l'a dit, cette métallurgie va demeurer, pendant plus d'un millénaire, dans une ambiance néolithique, ce qui pose un problème de dénomination : "protohistoire", "Age du fer", - et même "post-néolithique", que j'ai, dans un premier temps, utilisé à Termit, sont des termes impliquant à mon sens, une rupture technique et socio-économique absente en l'occurrence. "Néolithique à métal", à première vue plus approprié, présente, outre son inélégance, le défaut inverse en figeant un peu trop dans la mouvance du ténéréen final une culture en cours d'évolution. Malgré sa lourdeur un peu pédante, "sidérolithique". Sur le modèle de "chalcolithique", est le mot qui décrit le mieux la situation réelle.

Posté
Môssieur tatien, on ne se moque pas lâchement de mon pseudo ;) .

 

Même pas fait exprès, un lapsus :p

Je l'ai effacé à la relecture....Chichy ;)

Posté (modifié)

On peut suivre les variations du nombre de tâches solaires. Mais de quoi sont-elles représentatives ? Pour avoir des informations avant les premiers décomptes de ces tâches (époque de Galilée) on établit une corrélation entre nombre de tâches solaires et certains isotopes formés dans la haute atmosphère. Et ensuite on essaie de voir des corrélations entre le climat et ces isotopes ... Tout cela est fort spéculatif.

 

Verdict dans 1800 ans environ. :cool:

 

Le petit âge glacière est maintenant bien connu, il a été étudié par différents types de carottages, par les pollens, par les isotopes, l'hydrométrie....

On retrouve de grandes similitudes avec le néo ancien, le néo final et surtout avec l'âge du fer qui a été, lui aussi, bien étudié.

 

C'est effectivement une théorie mais de la à dire qu'elle est fort spéculative...

 

 

Le document que tu cites met l'accent sur le problème lié à la dénomination des différentes périodes préhistoriques ou néolithiques.

Effectivement, c'est du relatif, il n'y a aucun absolu.

Et c'est pour cette raison que l'on ajoute le lieu et le type car la transition néolithique diverge dans le temps et dans l'espace : l'âge du fer moyen-oriental ne correspond pas à la même période que l'âge du fer irlandais par exemple.

Modifié par tatien
ortho et ajouts
Posté

Il existe aussi une autre composante du changement climatique : le champs magnétique terrestre qui, en fonction de son activité, peut diminuer l'intensité des rayons cosmiques.

 

Ou l'augmenter, ce qui pourrait avoir induit des mutations, en plus des autres causes possibles.

Posté
Ou l'augmenter, ce qui pourrait avoir induit des mutations, en plus des autres causes possibles.

 

"Les mutations, causes théoriques et conséquences".

Cela pourrait faire l'objet d'un sujet dans le post sur l'hominisation :cool:

Allez , Snark! au boulot :)

Posté

Sujet du jour :

 

"La TDN, c'est à dire la transition démographique néolithique".

 

Les paléoanthropologues ont étudié les nécropoles ( 130 nécropoles du mésolithique et du néolithique), au levant, en Europe et en Amérique et plus particulièrement les restes des sujets de 5 à 15 ans.

Le but de cette étude est de découvrir le pourcentage de squelettes immatures en fonction de la nécropole et de l'époque.

En effet, ce pourcentage reflète une augmentation démographique : le nombre de squelettes immatures est en relation directe avec une hausse de la population.

 

Dans les foyers d'émergence du néolithique, la transition est lente, sur plusieurs siècles, voire millénaire.

Par contre, dès que les outils et les techniques du parfait néolithique sont au point, on constate une explosion démographique.

Ainsi, les foyers secondaires qui reçoivent, clef en main, le néolithique subissent une forte croissance de leur population.

La sédentarisation enclenche la TDN.

 

La fécondité des chasseurs collecteurs est liée à leur mode de déplacement : la femme porte l'enfant et ainsi, elle l'allaite plus longtemps.

La succion du nourrisson provoque l'aménorrhée lactationnelle.

Lorsque l'allaitement diminue ou cesse, l'aménorrhée cesse aussi marquant la reprise du cycle reproductif.

 

Une sédentaire se "détache" plus rapidement de l'enfant, elle a moins de contact avec lui car elle n'a pas à se déplacer en portant l'enfant.

 

Les ethnologues ont remarqué cela aussi dans les sociétés nomades.

 

Après l'explosion nataliste, il existe une seconde phase avec un retour à un équilibre homéostatique : une mortalité comparable à la natalité.

Des zoonoses se développent puis se diffusent dans les villages.

Posté

TDN... :refl:

 

Ce fil est décidément captivant.

 

Les détails de ce qu'on pouvait sentir globalement comme la catastrophe de la néolithisation se mettent en place et se précisent... Allaitement raccourci, démographie qui bondit, sédentarisation triste,...:confused:

Posté
TDN... :refl:

 

Ce fil est décidément captivant.

 

Les détails de ce qu'on pouvait sentir globalement comme la catastrophe de la néolithisation se mettent en place et se précisent... Allaitement raccourci, démographie qui bondit, sédentarisation triste,...:confused:

 

"Si la révolution néolithique a gagné la partie, c'est qu'elle a disposé des bras nécessaires" Fernand Braudel.

 

tout le monde s'en fout de mon émission ?

oinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn :cry:

 

que des sauvages !! :D

 

Meu non!

on était tous captivé par ton "Teddy Bear" du XXIe siècle. :be:

Posté

Bonjour à tous,

 

 

Aujourd'hui, j'ai souhaité aborder la néolithisation sur le continent sud-américain car elle offre un modèle de développement assez original rapport aux autres grands foyers de son apparition à travers le monde.

Effectivement, on va voir dans cet immense espace se côtoyer une grande diversité de cultures qui, sur des milliers d'années, vont bâtir les hautes civilisations andines, hyperstructurées, (on pense immédiatement aux Incas mais on pourrait tout aussi bien citer Caral, les Chavins, les Mochicas, les Cupisniques, les Chimus, les Aymaras, les Paracas, les Nazcas etc etc...) ou alors à l'opposé, les innombrables sociétés de chasseurs cueilleurs d'Amazonie et de Patagonie qui jamais ne manifesteront le soucis d'intégrer à leurs modes de vie, les évolutions spectaculaires s'accomplissant chez leurs prestigieux voisins.

Il serait pourtant illusoire de voir un antagonisme simple entre les grandes civilisations andines et des peuples primitifs vivant à la marge. Des interactions ont souvent existé et les agriculteurs comme ailleurs émergent, tout comme la sédentarité, la poterie et l'élevage, d'un monde paléolithique en mutation.

 

 

En -12 000, les effets de la grande glaciation cessent d'influer sur la couverture glacière des Andes. Au demeurant, celle-ci n'avait été spectaculairement plus importante que maintenant, seulement au niveau équatorien et péruvien de la cordillère. Au nord, côté colombien et au sud, sur le plateau bolivien et dans le nord chilien, les glaciers n'occupaient qu'une surface à peine plus vaste que celle d'aujourd'hui.

C'est bien lors de ce réchauffement que le bassin amazonien va prendre son aspect moderne en se transformant globalement en la formidable forêt qui le caractérisera jusqu'à nos jours. Plus au sud, la pampa argentine qui était une région fort inhospitalière, glaciale et humide, se couvre alors de graminées.

 

 

Ces changements climatiques brutaux ne modifient pas seulement la flore mais, naturellement, vont impacter de manière déterminante la mégafaune de la période glacière.

Sur la quarantaine de gisements paléolithiques que l'on connaît pour cette période, on a retrouvé les ossements de cette mégafaune pléistocène, principalement de grands herbivores qui constituaient le gibier des anciens chasseurs.

Des équidés comme Equus et Hippidion (ces chevaux ancestraux existaient bien déjà en Amérique en ces temps reculés), des camélidés comme le Paléolama et des proboscidiens (famille des éléphants) comme Cuviéronius ou Haplomastodon, une sorte de tatou géant avec une queue type masse d'arme appelé Glyptodon et une famille nombreuse de paresseux colossaux comme Eremothérium, Scélidothérium et le fameux Mégathérium qui, avec ses 6 m de haut représentait une proie bien intimidante pour les petites groupes d'humains qui croisaient son chemin.

Il y avait aussi quelques grands prédateurs dont le plus redoutable était sans nul doute le Smilodon, sorte de lion des cavernes à dents de sabre qui devait constituer un danger mortel absolu.

 

 

Pour tous ces animaux peuplant la préhistoire sud-américaine, un déclin s'enclenche inexorablement( très rapide entre -9000 et -7000 ) et, en trois ou quatre millénaires, leur disparition totale se soldera par l'apparition des animaux actuels qui vont, les remplacer dans un milieu en constante transformation.

 

 

Une question récurrente hante les préhistoriens américains depuis les années soixante (lire 1960- 1970), es-ce l'homme qui serait la cause de la disparition de la mégafaune par une prédation massive et systématique?

 

 

C'est un chercheur américain, Paul Martin, qui le premier avança cette explication et qui même prétendait possible que cette extermination se fût produite en moins d'un siècle pour l'ensemble du continent ! Il s'appuyait pour étayer sa thèse, sur l'apparition d'un nouveau matériel lithique, les pointe de Clovis, qui aurait rendu la chasse hyper efficace et permis dans un même temps une augmentation significative de la population, entraînant ainsi un effet de boule de neige...

A titre personnel, cette théorie m'a toujours paru assez grotesque.

 

 

D'autres chercheurs privilégièrent l'action destructrice d'un événement éruptif majeur et trouvèrent en plusieurs sites des fossiles de cet âge associés à des couches de cendres volcaniques...

Mais là encore, l'ampleur de la disparition d'une quarantaine d'espèces préhistoriques sur la totalité des trois Amériques, nord, centre et sud, s'accorde mal avec cette solution en l'absence de corrélation avec ce qui se produisait sur les autres continents.

 

 

Véritablement, l'explication par un changement climatique reste la plus crédible, sans exclure toutefois l'influence minime des autres causes, mais sur un ordre de grandeur considérablement moins important, surtout en ce qui concerne la cause anthropique.

 

 

C'est au cours de ce bouleversement que va débuter la néolithisation sud américaine avec les premières domestication végétales dans les Andes.

 

 

Le site des grottes de Guitarrero au Pérou occupe une place un peu particulière dans les recherches concernant les débuts de l'agriculture en Amérique du sud.

Son occupation humaine permanente couvre une période allant de - 9000 à - 3500 ce qui permet aux chercheurs d'avoir une longue fenêtre sur l'évolution des techniques agricoles de cette région.

Les conditions très sèches régnant dans les grottes ont permis de conserver les conditions optimales d'une parfaite conservation des matières organiques. A ce titre, Guitarrero est certainement un des gisements les plus extraordinaires nous donnant un aperçu sur les premières domestications entreprises dans le foyer sud-américain.

En effet, on y retrouve en excellent état, des outils en bois, des cordes, de la vannerie et naturellement nombre de vestiges végétaux.

Les piments (Capiscum chinense) et deux sortes de haricots (Phaséolus lunatus et P. vulgaris) font leurs apparitions entre - 8500 et – 8000. Il faut attendre - 5800 pour voir apparaître les maïs (Zéa mays) sous une forme archaïque mais indubitablement domestique .Vers – 5000, c'est la courge et la calebasse qui feront l'objet de cultures raisonnées.

 

 

C'est à la même époque que le coton, prêt des côtes du Pacifique va être cultivé et remplacera les fibres végétales traditionnelles (Cactus et joncs) pour de multiples usages (notamment fabrication des filets de pêche). Cela va donner lieu, après l'invention du métier à tisser, à l'essor d'un artisanat du tissage totalement unique, même à l'échelle du Monde et toutes époques confondues !!!

 

 

Dans la vallée d'Ayacucho, on trouve presque toutes ces plantes cultivées dès – 6000 mais il faudra attendre – 4000 pour y voir prospérer le maïs. Par contre, ce dernier fait déjà l'objet de cultures très loin de Guitarrero dès – 5000 en Equateur et au nord du Chili !

On voit donc qu'il reste beaucoup de travail pour comprendre la diffusion régionale de sa domestication et, d'un manière plus générale, la source exacte des premières expérimentations agricoles.

On ne peut certainement pas clore ce chapitre sans parler des remarquables techniques d'irrigations qui très tôt vont s'étendre des régions côtières au piémont andin en passant par le vallée fluviales comme celle de la Supe. Là, des cités comme Caral incarneront les premiers grands centres céremoniels du nouveau monde, à la même époque (- 3500 environ) à un niveau assez comparable de développement que connaissaient les villes sumériennes et égyptiennes (la poterie en moins).

 

 

Les traces des plus anciens villages sédentaires du nouveau monde se trouve sur les côtes péruvienne et remontent à – 6000.

Pourtant, il est fort probable que cette sédentarisation ce fût produite encore plus tôt puisque la montée du niveau de l'océan provoquée par la fin de la glaciation a effacé du paysage archéologique le villages qui auraient été construit avant - 6000....

Ce sont des implantations de pêcheurs semi-nomades (pratiquant aussi la chasse et la cueillette) qui vont se fixer définitivement sur des emplacements propices à leurs activités maritimes. Ils exploitent notamment de façon intensive les bancs d'anchois extraordinairement riches dans ces eaux. Ils complètent le fruit de leurs pêches par une collecte de plantes locales mais sont confrontés à une désertification de toute cette zone géographique. De façon cyclique le phénomène El Nino vient gonfler les rios qui descendent de la cordillère mais cela intervient un peu comme de « bienfaisants cataclysmes épisodiques ».

 

 

Comme partout dans l'Amérique précolombienne, l'élevage des d'animaux gardera un caractère très secondaire par rapport à son développement dans l'ancien monde. Quelques volailles comme le dindon au Mexique, le chien, le cobaye (cochon d'inde) et, faisant exception par son très grand impact culturel dans les Andes, les camélidés de la famille du lama, vigognes, guanacos, alpagas...

D'abord chassés à l'état sauvage, ils seront progressivement domestiqués à partir de – 2000 et participeront de plus en plus aux compléments carnés apportés par la chasse. La laine des animaux sera précocement employée à la confection d'étoffes. Plus tard l'utilisation du lama sera aussi importante dans le transport de charge lourde sur les chemins montagneux puis sur les colossales chaussées de l'Empire Inca.

 

 

Voilà, j'arrive au terme de ce post sans avoir évoqué la genèse de la céramique précolombienne et, de ce fait, sans apporter ni commentaires ni conclusions sur les spécificités et enseignements que nous pouvons tirer de ce panorama.

 

Je me propose de le faire ultérieurement, mais, que cela ne vous empêche surtout pas de continuer à enrichir ce topic en abordant le thème par vos propres considérations. Je les lis avec un vif intérêt même si le temps me manque en semaine pour réagir comme je le souhaiterais.

 

 

A+ :)

Posté
Cela va donner lieu, après l'invention du métier à tisser, à l'essor d'un artisanat du tissage totalement unique, même à l'échelle du Monde et toutes époques confondues !!!
Que veux-tu dire ? unique par l'utilisation du coton ?
Posté (modifié)

Bonsoir, :)

 

Que veux-tu dire ? unique par l'utilisation du coton ?

 

Pas du tout ChiCo',

 

 

Je voulais seulement dire que l'art du tissage dans le Pérou ancien n'a d'équivalent nul part dans le monde. La virtuosité des ces artisans andins dépasse des sommets Himalayens.

Il faut avoir vu un manteau cérémoniel Paracas en laine de Vigogne ou d'alpaca pour se rendre compte de l'accomplissement d'un art à son plus haut niveau.

Ils enveloppaient leurs morts dans de multiples couches de tissus somptueux (fardos) dont certains ont été retrouvés dans des états de conservations très satisfaisants.

A l 'origine, les Paracas avaient été influencé par la grande civilisation Chavin et, la fin de leur culture donnera lieu à une transition qui accouchera des Nazcas (très célèbres pour leurs géoglyphes monumentaux).

Les trois civilisations que je viens de citer sont universellement reconnues pour leur formidable maîtrise des tissages de laines et du coton.

 

 

Souvenirs d'une expo quai Branly en 2008 :

 

 

http://www.quaibranly.fr/uploads/tx_gayafeespacepresse/MQB-CP-Paracas-tresors-Perou-ancien-FR.pdf

 

 

Il faudra absolument que je retrouve les photos d'un travail de broderie figurant des personnages comme sculptés dans l'étoffe et formant une frise en relief d'un manteau d'apparat. Ce serait pour vous l'occasion de mieux appréhender le génie de ces peuples méconnus. ;)

Modifié par quetzalcoatl

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