Aller au contenu

Mécanique quantique : intrication et décohérence


christel

Messages recommandés

Posté
Non. Ni cet auteur ni tout à fait cette idée.

Ah ? Cramer est aussi celui qui m' avait "sauté aux yeux" quand le mot "transaction" a été employé. Son approche est non locale, mais semble moins "absurde" que l' idée des corpuscules essayant toutes les histoires possibles. Bien entendu ça ne fait pas disparaître les phénomènes troublants de gomme quantique et autres expériences "acausales" pendant lesquelles on modifie le système de mesure pendant l' expérience, chapitre au sujet duquel A.Aspect fait le "pitre" intentionnellement pour bien montrer l' "absurdité" du phénomène lui-même (en gros, le comportement passé du système étudié semble dépendre du futur de l'observateur. Transactions ou pas, c' est "perturbant").

 

Il me semble qu'il a été prouvé que sa description transactionnelle est équivalente au formalisme de la QFT.

Il serait intéressant que tu partages tes références ...

 

Sinon:

Certes. Avoir un modèle de représentation, même absurde, peut être considéré comme plus confortable que pas de modèle du tout.

Pour ma part, j'ai tout de même pas mal de difficultés à m'imprégner d'explications fournies à l'aide d'un modèle auquel j'ai beaucoup de mal à accorder du crédit. Cela ne suscite pas mon intérêt.

Je peux comprendre ce point de vue. Les "modèles absurdes" (s'ils sont vraiment équivalents aux équations, bien sûr) ont tout de même le mérite de souligner les points obscurs de la théorie, ceux qu'il faut adresser lors d' une explication. Aspect le souligne dans sa conférence : Une théorie non locale est "absurde", c' est pourquoi celle de Bohm n' apporte rien, parce qu'elle est au final aussi "absurde" que celle qui existe déjà, et qui marche très bien.

L' approche de t'Hooft, si elle fonctionne, serait je pense un pas en avant, puisqu' elle aboutirait à une description déterministe locale "cachée" à l' intérieur du formalisme quantique "classique" de la QFT. En tout cas l' existence même de cette approche, même à l' état embryonnaire, confirme qu'il est prématuré de tirer une conclusion "à la Copenhague", conclusion qu' Aspect se garde bien de faire d' ailleurs, contrairement à ce que semble sous-entendre Jeff Hawke.

 

Michel a raison (du reste, il me semble qu'il s'est intéressé à la MQ quand il était petit, hein Michel ;) ), en anglais on dit "Path integral", on devrait donc traduire par "integrale de chemin", sous-entendu chemin en tant que catégorie, non en tant qu' instance (sinon on dirait "intégrale du chemin"). Merci Maître Capello. M' enfin, vu le contexte, je crois que tout le monde a compris ;)

  • Réponses 354
  • Créé
  • Dernière réponse
Invité akira
Posté

WoW ... je sors d'une conf a l'IAP de Serge Haroche sur les cavites quantiques. Genial !!

Posté
et donc je ne vois pas l’échelle de valeur entre mécanique relativiste et mécanique quantique.
Echelle de "valeur" n'est pas le terme. Il y a une rupure conceptuelle entre les deux. Si tu as comblé cette rupture, il est dommage que tu n'aies pas eu l'opportunité de discuter avec Einstein et Bohr, ça leur aurait évité de s'étriper pendant 30 ans sur cette "différence". :be:

 

Je suis d'accord quand tu qualifies implicitement de « délire » les différentes explications stupéfiantes ou choquantes de la MQ par Jeff Hawke, selon lequel « [celle-ci] nous explique que la réalité ne répond pas à notre sens commun (...) »

Cette constatation - dont je n'ai pas la paternité - que la MQ nous dit des choses sur la réalité hors de notre sens commun est assez partagée par des gens dont je ne pense pas qu'on puisse aisément les qualifier de délirants...

 

Je ne suis donc pas d'accord avec la précédente intervention d'ArthurDent

dans la mesure où ce que je sais de la mécanique quantique consiste seulement à énoncer les résultats sans chercher à leur donner un sens.

Ben non. La MQ cherche à comprendre, autant que la physique classique. Mais encore une fois, cette explication qu'elle fournit est "difficile" pour nous, voila.

 

Et je pense que la MQ en est là : on en attend toujours la reformulation qui permettra de situer l'explication dans la zone accessible au sens commun et à l'intuition physique.

Là, à mon avis, on risque d'attendre longtemps. :cool:

 

B) la MQ peut être décrite par des images absurdes, faute de mieux, parce que, en fait, elle est indicible (la position de jeff Hawke, il me semble)

c) c'est parce que les images de base et/ou le vocabulaire utilisés ne sont pas pertinents.

Non, ce n'est pas tout à fait ma position. Elle est, non pas indicible, mais difficilement dicible, car notre langage, qui se construit avec l'expérience interactive, n'est pas (encore ?) suffisant (voir Heisenberg dans le manuscrit de 42).

 

Ce qui amène au point 3, formulé différemment.

 

Les images que fournit la MQ ne sont pas "absurdes", elles ne correspondent pas à nos catégories conceptuelles, c'est tout. Mais elles sont extrêmement cohérentes.

 

 

Non, c'est toi que je visais :) :)
Ca n'a donc pas grand intérêt (et c'est incorrect, dans un débat, on discute des positions de chacun, on n'attaque pas les interlocuteurs).

 

Ca n'a pas d'intérêt notamment parce que ça ne fait pas avancer la chose, de ne pas préciser quelles positions tu attaques, et pourquoi... (dire "les petits délires" est insuffisant).

 

"Ma" position est celle de l'interprétation de Copenhague, d'où ma question initiale.

 

qu'il est prématuré de tirer une conclusion "à la Copenhague", conclusion qu' Aspect se garde bien de faire d' ailleurs, contrairement à ce que semble sous-entendre Jeff Hawke.

Qu'appelles-tu une "conclusion à la Copenhague" ? :?:
Posté

 

Sinon:

 

 

L' approche de t'Hooft, si elle fonctionne, serait je pense un pas en avant, puisqu' elle aboutirait à une description déterministe locale "cachée" à l' intérieur du formalisme quantique "classique" de la QFT. En tout cas l' existence même de cette approche, même à l' état embryonnaire, confirme qu'il est prématuré de tirer une conclusion "à la Copenhague", conclusion qu' Aspect se garde bien de faire d' ailleurs, contrairement à ce que semble sous-entendre Jeff Hawke.

 

 

Déterministe ? Citation du message n°51 (Arthur Dent) :

 

3) Selon cette approche, la "réalité en soi" (jargon philosophique dénué de définition claire, que j'identifie pour des raisons de clarté dans ce contexte à la description de ce que t'Hooft appelle les états ontologiques de la {future, hypothétique} théorie dont il est question, autrement dit les états mesurables à l' échelle de Planck) est déconnectée des catégories "espace" et "temps" puisque les lois physiques qui les régissent à cette échelle, si on les exprime dans le formalisme "classique" de la QFT, sont comme l' écrit t'Hooft non locales et acausales

 

Le déterminisme peut-il être acausal ?

 

Dodgson

Posté

Oui, tu as raison de relever ce point, je m'étonnais aussi de cette qualification de "déterministe" pour une réalité ("en soi" ;)) déconnectée des catégories espace et temps.

Posté
WoW ... je sors d'une conf a l'IAP de Serge Haroche sur les cavites quantiques. Genial !!

 

Damned, je l'ai ratée. A-t-il parlé de l'expérience qu'il avait proposée en 2005 avec Jean-Michel Raimond (entre autres) sur la non-localité mésoscopique ? (Milman & al, Eur. Phys. J. D,32,233). Il s'agissait de tester l'effet dynamique de la décohérence sur la non-localité. Tout ce que je sais, c'est que début septembre dernier l'expérience n'avait pas encore commencé; ils envisageaient de la faire à l'automne mais je n'en ai pas entendu parler. A mon humble avis, il s'agit d'une expérience fondamentale.

 

Dodgson

Invité akira
Posté
Damned, je l'ai ratée. A-t-il parlé de l'expérience qu'il avait proposée en 2005 avec Jean-Michel Raimond (entre autres) sur la non-localité mésoscopique ? (Milman & al, Eur. Phys. J. D,32,233). Il s'agissait de tester l'effet dynamique de la décohérence sur la non-localité. Tout ce que je sais, c'est que début septembre dernier l'expérience n'avait pas encore commencé; ils envisageaient de la faire à l'automne mais je n'en ai pas entendu parler. A mon humble avis, il s'agit d'une expérience fondamentale.

 

Dodgson

 

C'est toujours pas fait. Il a juste parle d'experience avec une seule cavite. Mais c'etait extra. Des chats de Schoedinger partout !!

Posté
Dans ce cas, il faut faire ce qu'il faut pour que cela devienne facile... C'est le boulot des vulgarisateurs.
Mais ce n'est pas la question ! Elle est difficile pour les humains. Ca n'a rien à voir avec le niveau en physique. Einstein par exemple, ben il n'a pas compris.

 

Pourquoi un pessimisme aussi résolu ?

Pourquoi pessimisme ? La réalité n'est pas conforme à notre sens commun. Et alors ?

 

J'accepte par contre l'idée que cette science n'a pas encore atteint la maturité nécessaire pour se formuler de manière parfaitement intelligible, au besoin avec des mots d'acception revue, soignée et débarrassée de divers préjugés, avec des images tenant mieux compte de ce que l'on sait de cette réalité.

Oui, je suis d'accord. Il nous faut le langage pour penser une réalité différente de ce que l'on croyait. C'était notamment la position de Bohr.

 

Mais c'est un point de vue. Je ne vois pas pourquoi il y aurait matière à militer.
Non, on ne milite pas, on essaie d'expliquer comment on voit et comprend les choses. ;)
Posté
Le déterminisme peut-il être acausal ?

Formulé comme ça, le lecteur naïf aurait tendance à répondre "non".

 

Oui, tu as raison de relever ce point, je m'étonnais aussi de cette qualification de "déterministe" pour une réalité ("en soi" ;)) déconnectée des catégories espace et temps.

Tu fais une confusion, c' est la théorie approchée qui est "déconnectée". Je vais essayer d' éclaircir ce que semble suggérer t' Hooft.

 

Il cherche, parmis les théories déterministes locales (et donc causales) si par hasard certaines ne laisseraient pas émerger, lorsqu' on choisit de regrouper les états en classes d' équivalences bien choisies, la fameuse violation des inégalités de Bell qui signe l' existence d'une théorie non locale.

 

Et il indique une piste possible (ce qui suit découle de ce que j' ai compris du papier cité plus haut, je ne garantit pas l' exactitude):

 

Prenons une théorie fine (disons, à l' échelle de Planck) déterministe et locale. Elle est constituée d'états et de lois d' évolutions déterministes.

 

Les lois d' évolutions sont telles qu' un certain nombre d' états différents évoluent tous en direction d' un état commun (un genre d' attracteur).

 

Alors, si on approxime la théorie en question en regroupant tous les états évoluant vers cet attracteur,

en une seule classe d' équivalence qui devient l' état de la théorie approchée, les lois d' évolution de celle-ci deviennent non locales et acausales, et les inégalités de Bell sont violées dans cette théorie approchée.

 

Parce que (selon t'Hooft, et si j'ai bien compris) l' état initial du système dans cette théorie approchée dépends de l' évolution future de l' état initial du système dans la théorie fondamentale ...

 

Voilà l'idée telle que je la comprends. Elle semble permettre de construire des théories à variables cachées (les états fins regroupés dans une même classe) violant "macroscopiquement" les inégalités de Bell. Je répète qu' à ce stade c' est encore de la pure spéculation.

Posté
c' est la théorie approchée qui est "déconnectée". Je vais essayer d' éclaircir ce que semble suggérer t' Hooft.
Ah OK, je n'avais pas compris...

 

Effectivement, c'est malin...Un espoir pour D.Jeep alors...:cool:

 

La réalité est bien locale, déterministe, tout ça...mais il y a un enfumage intermédiaire dans lequel on se prend les pieds et on invente la MQ pour s'en dépatouiller...avant de parvenir à descendre un cran plus bas/petit.

Posté

Jeff :

Oui, je suis d'accord. Il nous faut le langage pour penser une réalité différente de ce que l'on croyait

c'est pour cela que JML (Jean Marc Levy-Leblond, pas l'autre) a appelé les bestioles quantiques des QUANTONS histoire que l'on ait aucune référence mentale ni image à onde, corpuscule, corde, etc ...

 

Merci Maitre Capello :rolleyes:

3001439:jpeg_preview_medium.jpg

 

(il faut rentrer maintenant)

Invité Scopy
Posté
(...)c'est pour cela que JML (Jean Marc Levy-Leblond, pas l'autre) a appelé les bestioles quantiques des QUANTONS histoire que l'on ait aucune référence mentale ni image à onde, corpuscule, corde, etc ...

C'est aussi pour ça qu'il prend cet exemple que j'ai également trouvé très judicieux du "duckmole", le canard-taupe qu'on appelle ornithorynque car si devant il ressemble à un canard et derrrière à une taupe, ce n'est ni l'un ni l'autre, c'est un ornithorynque :D !!

Je remercie Jeff d'avoir conseillé la lecture de ce petit livre très bien écrit et compréhensible par tous ;) !

Posté
Jeff :

 

c'est pour cela que JML (Jean Marc Levy-Leblond, pas l'autre) a appelé les bestioles quantiques des QUANTONS histoire que l'on ait aucune référence mentale ni image à onde, corpuscule, corde, etc ...

 

 

Je peux me tromper, mais il me semble bien que Jean-Marc Lévy-Leblond a emprunté ce terme à Mario Bunge.

Invité shf
Posté
Ah OK, je n'avais pas compris...

 

La réalité est bien locale, déterministe, tout ça...mais il y a un enfumage intermédiaire dans lequel on se prend les pieds et on invente la MQ pour s'en dépatouiller...avant de parvenir à descendre un cran plus bas/petit.

 

Tu veux dire quoi, là ??

 

C'est de l'ironie, ou de la haute philosophie quantique ?

 

Ce que tu dis semble aussi hermétique que la MQ ;)

Invité shf
Posté
Jeff :

 

c'est pour cela que JML (Jean Marc Levy-Leblond, pas l'autre) a appelé les bestioles quantiques des QUANTONS histoire que l'on ait aucune référence mentale ni image à onde, corpuscule, corde, etc ...

 

(il faut rentrer maintenant)

 

Et qu'est ce que ça change ? Franscisation du terme latin quantum accepté en language français et universalement utilisé ?

 

Les bestioles quantiques du genre "quanton", connais pas :p, les esturgeons oui !!!

Posté

Merci michelB pour le lumineux texte d'Edgar Morin que j'ai commencé à lire et qui montre que les philosophes philosophent mieux que les physiciens ;) .

 

Il dit bien mieux que moi ce que j'ai bafouillé plus haut :

L'association complémentaire onde/corpuscule n'est pas née d'un illogisme de la pensée. Elle est née d'un illogisme de la réalité.
[...] on n'attaque pas les interlocuteurs)
Oula, un peu d'humour ... au départ je réagissais à ton propos :
Alors que la physique quantique ne traite que d'une réalité inter-subjective, dans laquelle nous, sujets observants, sommes irrémédiablement liés.
... réflexion qui me parait un peu ... disons ... superfétatoire et contradictoire avec ton autre affirmation :
"Ma" position est celle de l'interprétation de Copenhague.
L'interprétation de Copenhague (qui me semble aussi celle d'Alain Aspect), c'est : la mécanique quantique pour l'instant "ça marche", point final, les interprétations sont superflues.

 

Enfin, c'est ce que j'en comprends et c'est ce point de vue que je partage.

 

Je me résume, pour comprendre la mécanique quantique, il faut, à mon avis, d'abord s'imprégner de la réalité paradoxale que nous impose le comportement des petits photons ;) et ensuite comprendre comment la théorie a essayé de (et pour une large part réussi à) rendre compte de cette réalité.

Posté

D.JeeP, je ne vois pas ce qui nous sépare quand je relis le #139 et le #140. Il me semble que j'aurais (à quelques détails près) pu écrire ton #139.

 

Eclaire moi :b:

Posté
Je m'explique à partir de ceci : Tout d'abord, je ne pense pas que, prise au pied de la lettre, une telle démarche soit possible : on ne peut pas partir du préjugé d'une réalité paradoxale, pour seulement ensuite attaquer la compréhension de la théorie. Je pense que c'est le contraire de la démarche scientifique : on construit une théorie à partir des raisonnements qui sont induits par sa cohérence mathématique. Ensuite, seulement, on se met en quête d'un sens à ce que l'on a trouvé (c'était déjà vrai du temps de Newton ; voir sa lettre célèbre à Richard Bentley).

Et c'est justement cette deuxième phase qui n'est actuellement qu'à l'état d'ébauche, qui conduit à toutes sortes de brainstormings que tu qualifiais (de manière un peu forte à mon sens) de « délires ». Le brainstorming est souverain, à condition de ne pas faire d'un préjugé un préalable.

Ce que je rejette, c'est le préalable d'une réalité supposée paradoxale.

Je trouve plus rationnel de dire : il existe une théorie ; elle est mathématiquement cohérente, mais on n'a pas encore réussi à lui donner un sens satisfaisant.

Mais il est clair que certains jubilent de cet état de fait et considèrent l'absurdité apparente de la théorie formulée sans nuance avec les termes du langage courant comme un résultat satisfaisant, démontrant ainsi que la vérité scientifique serait désormais réservée aux seuls initiés.

 

Que pensez-vous de ces énoncés, formulés par Alain Aspect lors de sa conférence du 2 mai 2007 à l'IAP ? :

 

minute 34 (environ) : "il y a un conflit entre la physique quantique et puis la conception du monde à la Einstein"

 

minute 51 (environ) : "ceci oblige à une révision radicale d'un certain nombre de concepts qu'on aurait pu avoir au fond de nos têtes, consciemment ou inconsciemment"

 

minute 52 (environ) : "il faut bien reconnaître que la physique quantique possède en elle une propriété étrange, que certains appellent la non-localité et que d'autres préfèrent appeler le holisme"

 

Question subsidiaire : que pensez-vous des expériences de "choix retardé" (notamment celle de Jacques, Wu, Grosshans, Treussart, Grangier, Alain Aspect lui-même, et Roch, Science, vol. 315, n°5814, 16 février 2007) et de "gomme quantique à choix retardé" (Kim, Yu, Kulik, Shih et Scully, Physical Review Letters, n°84, janvier 2000) ?

Posté
Je trouve que ta croyance en une vérité scientifique aux limites (d'un côté ou de l'autre) du dicible se rapproche assez fort du mysticisme, lequel est toujours empreint au moins d'une touche d'élitisme (la vraie vérité est dévoilée à ceux qui sont derrière le rideau, où se pratique un langage ésotérique).
Non, non, ce n'est pas du tout ça, la réalité (je préfère à "vérité") est difficilement dicible parce qu'elle est compliquée par rapport à notre sens commun.

 

Le mysticisme n'a rien à faire là-dedans, on parle bien de langage. Et d'essayer de comprendre, et d'expliquer, passe par ne pas cacher les difficultés en simplifiant ce qui ne peut l'être.

 

C'est quelque chose que j'ai essayé de faire, par exemple dans le fil sur le théorème de Bell (pour moi, d'abord, ma propre compréhension, n'étant ni physicien, ni enseignant :cool:). La violation des inégalités de Bell, ce n'est ni mystique, ni élitiste. Mais bon, ça ne tombe pas sous le sens.

 

Et contrairement à ce que tu sembles dire à un moment (mais peut-être n'est-ce qu'une formulation maladroite de ta part), la démarche scientifique n'a pas pour but de faire entrer la réalité dans nos cadres conceptuels, mais de la dévoiler, quitte à retoucher lesdits cadres. C'était très précisément la démarche admirable d'Einstein avec la Relativité : faire exploser le concept figé d'espace-temps.

 

Mon point de vue est donc que, jusqu'à preuve du contraire, il n'est pas prouvé que la description la plus juste de la réalité soit d'un accès difficile aux humains et ne puisse s'exprimer que d'une manière qui, dans le langage courant, n'aurait pas de sens.

C'est un point délicat de la philosophie du langage et de la connaissance : le sens et le langage... Le temps d'Einstein n'est pas le temps du langage courant, mais pourtant, maintenant cette notion de relativité du temps est à peu près comprise de tout un chacun, alors qu'à l'époque, même de "grands esprits" l'ont rejetée avec force.

 

J'ai déjà mentionné que les bizarreries que semble présenter la relativité aux yeux d'un profane deviennent pour lui des évidences si on prend la peine de lui montrer les pièges que lui tendent les préjugés infondés et souvent inconscients du langage qu'il pratique. Une fois ces pièges déjoués, le chemin devient beaucoup plus facile.

Nous sommes d'accord. Ceci a été exactement la démarche de Bohr pour la MQ. Dépouiller le langage courant des préjugés pour mieux appréhender la réalité quantique.

 

L'interprétation de Copenhague (qui me semble aussi celle d'Alain Aspect), c'est : la mécanique quantique pour l'instant "ça marche", point final, les interprétations sont superflues.
Oui, mais bon, ça ce n'est pas l'interprétation de Copenhague, c'est plutôt la vision qu'en donne Wikipedia par exemple... :be:

 

Si cela se résumait à ça, on comprendrait difficilement les milliers de pages d'articles, de conférences, et de correspondance, de gens comme Bohr, Heisenberg, Dirac, Pauli, Born...pour ne citer que les plus connus.

Posté
Question subsidiaire : que pensez-vous des expériences de "choix retardé" (notamment celle de Jacques, Wu, Grosshans, Treussart, Grangier, Alain Aspect lui-même, et Roch, Science, vol. 315, n°5814, 16 février 2007) et de "gomme quantique à choix retardé" (Kim, Yu, Kulik, Shih et Scully, Physical Review Letters, n°84, janvier 2000) ?

 

On en avait un peu parlé ici : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=56518

Posté
Oui, mais bon, ça ce n'est pas l'interprétation de Copenhague, c'est plutôt la vision qu'en donne Wikipedia par exemple...
Tu parles de la version française ? si elle te parait inexacte ou incomplète, tu devrais l'amender, on attend ton interprétation de l'interprétation de Copenhague depuis 2007 :be: - je m'instruirai avec plaisir.

 

Et puis, pour une fois tu diras ce qui est - et non pas comme (presque) toujours "c'est pas ça" :p

Posté
Et puis, pour une fois tu diras ce qui est - et non pas comme (presque) toujours "c'est pas ça" :p

 

C'est plus bref de dire une chose fausse sur l'interprétation de Copenhague (comme par exemple, que "la MQ, ça marche et c'est tout", que c'est "tais toi et calcule") que d'exposer clairement et complétement quelque chose de peu évident...

 

Cela dit, et contrairement à tes allégations, j'en parle de temps en temps en donnant des éléments de ma compréhension du truc, il suffit de lire...:be:

 

Il s'agit notamment, dans cette interprétation, de constater que la MQ ne nous informe pas sur la réalité, mais sur le degré de connaissance que nous pouvons en avoir, et ce par des mesures sur lesquelles les observateurs s'accordent. La MQ est donc à objectivité faible (ou intersubjective).

 

Copenhague place donc le sujet (nous, avec notre langage, nos concepts), non pas en face d'une réalité objective et extérieure, mais en interaction intime avec elle...Dit d'une autre façon, la façon dont nous objectivons le monde quantique fait intervenir nos outils de connaissance (des instruments d'observation aux outils conceptuels de pensée, en passant par nos catégories intuitives). Ce qui est une rupture radicale avec la réalité objectivée dans la physique classique (incluant les Relativités ;)).

Posté
Dit d'une autre façon, la façon dont nous objectivons le monde quantique fait intervenir nos outils de connaissance (des instruments d'observation aux outils conceptuels de pensée, en passant par nos catégories intuitives). Ce qui est une rupture radicale avec la réalité objectivée dans la physique classique (incluant les Relativités ;)).

Ben non. En relativité, par exemple, pour "objectiver" un événement, il faut faire intervenir nos instruments de connaissance (systèmes de mesures, règles, horloges). Idem pour toute la physique. Pas de physicien, pas de physique.

 

La différence avec l' approche quantique, c' est qu' en relativité, et dans les autres théories classiques, quand on fait une mesure, on ne modifie pas le système mesuré, alors qu' en MQ, si.

Ce qui amène à des interprétations pour le moins cocasses (Le photon : "Tiens, ce coup-ci je suis dans un interféromètre, je vais me comporter comme une onde")

Je dirais que l' interprétation de Copenhague, ce n' est pas "tais-toi et calcule", mais plutôt le constat embarrassé que le calcul est juste mais les raisons par lesquelles on le justifie sont inavouables en public, comme les fariboles d' "effondrement de la fonction d' onde", et autres complémentarités onde-particules (comme disait Feynman en rigolant: "L' électron est une particule le Lundi, une onde le Mardi")

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...

Information importante

Nous avons placé des cookies sur votre appareil pour aider à améliorer ce site. Vous pouvez choisir d’ajuster vos paramètres de cookie, sinon nous supposerons que vous êtes d’accord pour continuer.