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Mars : Une Trop Brève ère Liquide ?


quetzalcoatl

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rep sky35

 

Parce que je pense que la finalité de l'exploration spatiale est la colonisation humaine et l'exploitation des ressources, pas seulement la recherche de la connaissance.

Si jamais on trouve même des microbes fossilisés depuis 3 milliards d'années sur Mars, on soupconnera qu'il peut en exister des vivants quelque part, ce qui amènera toutes sortes de complications :

- les extrémistes du principe de précaution y trouveront un autre prétexte pour contester le principe même des vols habités vers Mars, au risque de ramener des organismes dangereux sur Terre

- les adeptes des débats éthiques clameront : de quel droit prenons-nous le risque de mettre en danger une forme de vie extra-terrestre ? Même s'il s'agit de microbes. C'est ridicule mais c'est comme ça.

etc. etc. etc.

 

Au passage, un argument souvent avancé pour justifier la recherche de la vie est que celà constituerait une "révolution philosophique", en prouvant que l'homme n'est peut-être pas seul dans l'univers. Ce qui est vraiment très contestable : il se peut que les micro-organismes soient relativement répandus, mais que la suite, le développement d'organismes pluricellulaires évolués, soit un accident excessivement rare, car résultant d'une conjonction d'événements individuellement très peu problables. En trouvant des microbes fossilisés sur Mars, on ne sera pas plus avancés, d'autant plus qu'on sait qu'il y a eu des échanges de météorites entre la Terre et Mars et que des micro-organismes ont pu survivre au voyage.

 

Non, il vaut beaucoup mieux que Mars soit rigoureusement stérile.

Tout comme les autres planètes du système solaire en dehors de la Terre, d'ailleurs.

Comme ça, on pourra y implanter la vie sans risquer d'interférer avec une vie autochtone, ...et exploiter les ressources sans craindre les foudres de la SPE (Société Protectrice des Extraterrestres ;) ).

Posté

Reponse à Lambda0.

 

Puis- je me permettre de développer un point de vue radicalement différent ?

La finalité de l’exploration spatiale c’est, comme son nom l’indique l’exploration et par la même la recherche de la connaissance. La colonisation et l’exploitation des ressources de l’espace pourraient en être le prolongement et s’inscrirait assez bien dans le développement incontrôlé de l’espèce humaine qui consiste dans son modèle actuel à pourrir un lieu puis son voisinage puis un peu plus loin et encore plus loin etc…etc

Croissez et multipliez nous enseigne la parole divine, serrons la main aux évolutionnistes qui nous garantissent l’occupation du sommet de leur pyramide.

Nous sommes les maîtres, tout nous est permis et l’extermination de masse que nous réussissons ici, nous pouvons, nous devons l’étendre à l’ensemble de l’univers pour peu que la vie ait eu la mauvaise idée d’être un phénomène pluriel.

Tu nous parles de ces intégristes du principe de précaution, tu me sembles en être un autre du principe de l’anthropocentrisme.

Bien entendu, je ne propose pas un retour en arrière, je ne condamne pas la sciences ni même la technologie. Je pense et je souhaite que l’humanité puisse vivre sur d’autres mondes et je ne crois pas qu’une souche microbienne doive lui interdire à jamais l’implantation sur une planète quelconque.

Mais enfin y a t’il urgence a occuper un désert glacé, La priorité me parait être de connaître, de comprendre, avant de pouvoir faire des choix.

Mais notre controverse pourrait être déjà caduc si l’on en croit cet article d’Astrora'

ICI :)

Posté

Cette étude est à relativiser, d'une part car il n'y a que 7 Nakhlites sur les 35 météorites connues (SNC) supposées martiennes à ce jour (imaginons qu'on ne dispose que de quelques cailloux provenant de l'Himalaya pour déterminer le climat de la Terre entière il y a des milliards d'années...), d'autre part car cela ne cadre pas avec les analyses récentes des rovers MER dont l'équipe scientifique a conclu à l'évidence d'étendues d'eau stagnante pendant plusieurs millions d'années où se sont formés des sulfates.

 

Peut être que ces lacs acides et soufrés ont été trop brefs et/ou inhospitaliers pour permettre le développement de formes de vie avant que Mars perde la majeure partie de son atmosphère, mais on sait que le volcanisme a été très actif en certains points de Mars (Olympus Mons, Elysium, Tharsis...) jusqu'à une époque récente, et cela signifie sans doute des phénomènes géothermiques rendant possible une évolution prébiotique en profondeur.

 

Je suis optimiste moi et je pense qu'il faut aller sur Mars pour faire de la science et pas seulement pour coloniser sans réflexion à long terme...

 

En envoyant des scientifiques (pas de simples pilotes de l'armée de l'air) sur Mars, nous avons beaucoup à apprendre sur les origines de la vie, les conditions de son démarrage et les contraintes de son évolution. Si Mars se révèle stérile au final, nous aurons quand même appris beaucoup sur nous même...

Posté
Message écrit par quetzalcoatl@Jul 21 2005, 11:29 PM

Reponse à Lambda0.

 

Puis- je me permettre de développer un point de vue radicalement différent ?

La finalité de l’exploration spatiale c’est, comme son nom l’indique l’exploration et par la même la recherche de la connaissance. La colonisation et l’exploitation des ressources de l’espace pourraient en être le prolongement et s’inscrirait assez bien dans le développement incontrôlé de l’espèce humaine qui consiste dans son modèle actuel à pourrir un lieu puis son voisinage puis un peu plus loin et encore plus loin etc…etc

 

Je préfère "humanisme" à "anthropocentrisme" : je refuse simplement cette idée diffuse que tout ce que fait l'homme est mauvais, en conséquence de quoi il devrait se faire le plus discret possible, et même à la limite disparaitre de l'univers. L'idée que tu exprimes est bien dans l'air du temps, et implique des idées assez pessimistes quant à la nature humaine. Mais bon, ça ne se discute pas, je respecte ton point de vue. De mon côté, sans nier ce qui est mauvais, je préfère voir ce qui est bon.

De plus, j'ai bien dit que la recherche de la connaissance était bien aussi une finalité. Je dis seulement que ce n'est pas la seule.

 

D'autre part, si la seule finalité de l'exploration spatiale était la recherche de la connaissance, ce qui est tout à fait respectable, une conséquence directe serait qu'il est inutile de développer les vols habités : s'il s'agit de chercher des micro-organismes, ou d'examiner des minéraux, les sondes automatiques font aussi bien le travail. Les vols habités sont alors inutilement coûteux et dangereux. Comment pourrait-on justifier de dépenser des centaines de G$ pour rechercher des microbes fossilisés alors qu'il y a tant de chose à faire sur Terre ? C'est justement parce qu'on raisonne comme celà qu'on a déjà beaucoup de mal à trouver quelques G$ pour lancer une grosse sonde tous les 10 ans.

 

Pour répondre à yo: la colonisation implique justement une réflexion à très long terme, sur ce que devrait être l'avenir de l'humanité. D'autre part, les moyens requis sont tels que ça ne se fera jamais sans réflexion et concertation.

 

A+

Posté

Salut Lambda0,

 

Chacun de nous apportant nuances et précisions à son exposé initial, tu verras qu’à la fin, nous pourrions être d’accord sur pas mal de choses.

Cependant, je te confirme le pessimisme que j’éprouve face à la nature humaine et que je trouve dans l’air du temps plutôt la force d’inertie de nos mauvaises habitudes.

Vraiment, la conscience et la clairvoyance sont des denrées rares et ce, quelque soit l’époque.

Paradoxalement, Humanisme sonne à mes oreilles, comme une issue à l’impasse dans laquelle je nous crois fourvoyée.

Cela impliquerait à mon sens des rapports de justice et même de fraternité entre les hommes ainsi que respect et connaissance de la nature dont nous sommes issues.

Ou en sommes nous par rapport à cela ?

En l’humanité, le bon n’annule pas le mauvais et inversement. La sagesse nous oblige à appréhender l’ensemble de nos actions avec le max d’objectivité.

Il serait illusoire de penser que la colonisation de l’espace sauvera notre monde du désastre que nous lui préparons. Il nous faudra d’abord trouver les solutions durables de notre existence ici et, rapidement.

Puisque toute la communauté de l’espace et à plat ventre devant lui, j’en prendrai Hubert Reeves pour témoin.

Si tu venais à me demander si je n’étais pas un de ces écolos qui roulent en bagnole et laissent couler l’eau en se brossant les dents, je te dirai catégoriquement…oui.

Et j’ajouterai que chaque jour, j’essaie de m’améliorer pour que ma vie cadre mieux avec les principes dans lesquelles je crois… :)

Posté

Salut queztalcoatl

 

C'est vrai que j'étais un peu excessif dans mon premier message.

Je n'ai jamais pensé la colonisation et l'expansion comme la solution aux problèmes actuels. Pour cette raison, je ne soutiens pas beaucoup des projets comme Mars Direct qui sont fondés qur l'idée qu'il faut le faire le plus vite possible, en agitant toutes sortes de menaces sur la survie de l'humanité.

L'exploration humaine, et éventuellement la colonisation, ne se conçoit que comme un plan à long terme, on n'en est pas à 30 ou 40 ans près, et comme je l'ai dis, pour que celà soit pérenne, pas seulement une aventure type Apollo, il serait bon de traiter, sinon de résoudre, certains problèmes criants.

Je soutiens le principe d'un investissement modéré mais continu pour le développement des vols habités. Ce n'est pas prioritaire par rapport à d'autres choses, mais ce serait quand même une erreur de réduire cet investissement à zéro tant qu'on a pas résolu tous les problèmes qui se posent à l'humanité, car dans ce cas, on ne fera jamais rien.

 

Diable, on dérive pas mal du sujet initial... Honte sur moi :s

 

A+

Posté

En fait on est d'accord sur beaucoup de choses, mais je crois que tu confonds le principe du "Mars Direct" de Zubrin (si c'est bien ce dont tu parles) qui vise juste à optimiser l'effort pour aller sur Mars avec les technologies de propulsion existantes, le minimum de dépenses et en se servant des ressources locales (pas de RV en orbite inutiles et dangereux, "faire le plein sur place", prévoir une implantation permanente sur Mars dès le début au lieu d'une aventure sans lendemain...) et certaines justifications maladroites qui spéculent sur la peur pour accélérer l'aventure.

De toute manière il s'agira d'une décision politique qui visera autant à remobiliser l'opinion publique qu'à faire progresser la science et la connaissance.

Posté

Rep yo

 

C'est bien Zubrin lui-même qui use de ces arguments pour justifier un calendrier tendu, arguments qui sont ensuite repris par d'autres personnes. C'est lui-même qui parle d'urgence. Et cette impression de précipitation me dérange un peu. En creusant un peu, il y a quand même bien quelques faiblesses dans son argumentation, et des extrapolations assez hatives.

J'avais simplement une préférence pour une autre stratégie, qui était d'attendre de disposer d'un système de propulsion permettant de faire le voyage en 2 mois ou moins, ce qui veut dire plus de R&D, en particulier sur les moteurs plasmiques, et probablement pas de vols habités interplanétaires avant 2025 ou 2030.

En attendant, son initiative est bienvenue pour susciter l'intérêt du public pour l'exploration spatiale habitée.

 

A+

Posté

Pour un voyage si long et dangereux il faut des technologies mâtures... même si la Nasa fait des recherches sur le Vasimr on n'utilisera pas un prototype sans l'avoir testé sur une distance plus courte. Dans ce cas ce serait 1er voyage vers la lune en 2030 et vers Mars en 2050 seulement ... :s

Posté

Rep yo :

 

Quelques idées sur cette notion de technologie mature :

 

Le Vasimr est une option parmi d'autres. Certains moteurs plasmiques, comme le moteur à effet Hall sont des technologies tout à fait matures : le moteur Hall a été inventé et utilisé par les russes depuis les années 1970. La NASA a récupéré cette techno au début des années 1990, et termine maintenant le développement d'un moteur 50 fois plus puissant. Encore un facteur 10, et ça devient crédible pour propulser des vaisseaux habités. Ce qui est remarquable est que la NASA a gagné ce facteur 50 en 10 ans.

A part ça, la propulsion plasmique est intrinsèquement plus sûre que les moteurs chimiques : la poussée est faible et continue (donc pas de contraintes mécaniques), celà ne met jamais en jeu des puissances instantanées très importantes, et surtout, il n'y a pas de combustion, donc pas de risque d'explosion lié au fonctionnement du moteur lui-même.

Tout concours à la réduction des risques.

 

On pourrait discuter longtemps de tous ces points techniques, mais la propulsion chimique est toujours dangereuse, et à terme, ne devrait plus être utilisée que pour décoller des surfaces planétaires, parce qu'on n'a pas d'autres solutions. Sur les quelques missions Apollo vers la Lune, une a failli mal se terminer, et il ne s'agissait que d'un petit voyage de quelques jours. Et il y a bien toujours des échecs de tirs de fusées. Tout celà laisse penser que ce n'est pas parce que des technologies sont matures qu'elles sont sûres : celà signifie seulement qu'on a atteint un optimum, et il reste des risques incompressibles. Un moteur chimique avec ses réservoirs de LH2 et LO2 est bien toujours une bombe volante.

 

A+

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