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Mon premier et pas dernier champ du feu (2010)


yui

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Dans la série « I’ll be back (and longer) » voici un petit croa sans prétention sur ma soirée (trop courte) au champ du feu ce samedi 17 avril 2010 :).

 

Arrivée sur zone après 22h (famille oblige :be:) en compagnie de Madame YUI (oui).

Madame YUI aime l’astronomie mais pas le froid :(, ce qui va dès le départ donner une orientation assez particulière à cette soirée d’observation en 3 temps.

 

Premier temps : Après avoir garé la voiture à proximité des mouvantes petites lueurs rouges que nous devinons dans l’obscurité, observation du ciel depuis la voiture (vitres bien fermées) !! Bon alors voilà : On était garé le capot vers l’Est…

 

Deuxième temps : Nous sortons de la voiture (ça y est :)) et nous dirigeons vers un chapiteau monté à proximité d’un moteur ronronnant. Sous le chapiteau une faible lumière changeante, une grande affluence et une voix douce et passionnée, celle de Agnès ACKER qui expose diaporama à l’appui (45 min), la vie des étoiles ainsi les moyens qu’utilisent les astronomes professionnels pour observer le ciel (c.à.d. l’Univers en fait). Je vois ainsi « en vrai » cette femme, dont je m’endors en lisant quelques lignes de son livre « Astronomie_introduction » depuis près d’un an (il faut dire que j’ai le sommeil facile et n’ai aucune culture scientifique). Lorsque j’ai vu, via webastro, qu’elle serait présente à cette soirée, j’ai cherché sur u tube de quoi elle avait l’air et je l’ai découverte dans le cadre d’une interview télévisée très conventionnelle qui devait dater des années 80. Si aujourd’hui les codes de la communication ont bien sûr changé, j’ai tout de même retrouvé sous cette tente du champ du feu la façon claire et accessible de présenter les découvertes scientifiques ainsi que la connaissance de l’Univers qu’elles permettent continuellement de bâtir. Ce fut moment de réel plaisir que d’écouter cette femme expliquer simplement une histoire devant un écran de projection qui menaçait de lui tomber dessus à tout instant (merci au grand astram alerte et vigilant placé sur le côté droit, l’année prochaine j’apporte un parpaing).

En parallèle de la vie des étoiles, Agnès ACKER nous a indiqué (ou confirmé pour certains) deux éléments intéressants :

1/ Les observatoires nationaux historiques sont aujourd’hui désertés par les astronomes professionnels qui préfèrent demander des heures d’observation sur les grands télescopes situés dans les déserts équatoriaux ou commander à distance des observations réalisées par des équipes sur place dont les résultats sont envoyés via Internet.

2/ Contrairement au principe de « l’équation de Drake » selon laquelle si les conditions de la vie sont réunies la vie apparaît systématiquement (mécaniquement), les biologistes (terriens) n’ont toujours pas de preuve pouvant conforter cette thèse. Ainsi, les deux exo-planètes potentiellement habitables découvertes récemment ne sont pas nécessairement habitées (par une forme de vie y compris dans sa plus simple expression s’entend). Cela dit, si on y réfléchit cela fait quand même réfléchir (pour ne pas dire frémir) de se rendre compte que ça y est on est au point de se demander si oui ou non un petit objet repéré ici ou là est habité !! Bon évidemment ce ne serait pas la première fois (voir les spéculations sur Mars d’il n’y a que quelques décennies) mais tout de même…

 

Troisième temps : Observation du ciel à l’air libre. Madame YUI ayant atteint son quota de froid, elle est retourné se réfugiée dans l’habitacle. Habitacle qui, tout comme les télescopes dans lesquels je m’apprête à jeter mon œil à présent, est à présent « en température » :b:. MESSIER a son marathon, YUI aura son sprint. C’est parti : chaque seconde compte et je ne le sais que trop bien. Le chrono démarre à minuit pile (cendrillon est rentrée :wub:).

Je commence à descendre le parking heureux comme un gamin et m’arrête devant un télescope relativement imposant pointé vers la grande ourse. M81 et M82 dans le viseur. L’astram à la manœuvre est un homme (comme souvent d’ailleurs) fort sympathique (même constatation) qui me conseille de faire preuve d’attention afin de bien voir les bras spiraux de celle du bas à gauche (M81 je crois). C’est vrai que l’on peut les discerner, c’est très joli. Plutôt que de penser à les regarder aux jumelles ce qui apparemment est possible, d’autant que le ciel était bien noir (bon c’est partie remise, l’ourse est fidèle toute l’année), je profite de son savoir pour lui demander des précisions sur un élément du ciel à l’opposé entre le Bouvier et le Lion. Un soir de mai 2009 alors que je cherchais sans le trouver (à la manière d’un David VINCENT ;)) M3 avec mes jumelles, j’avais repéré depuis mon jardin un très joli astérisme qui depuis me perturbait. Pas trop quand même mais assez pour être heureux de le revoir ce 17 avril à l’œil nu et surtout d’avoir à côté de moi un astram éclairé. Il m’apprend qu’il s’agit de la chevelure de Bérénice. Me voila ravi car comme souvent lorsque l’on apprend des choses par l’observation et par les lectures en parallèle, il est difficile de faire le lien mais une fois le lien établi entre les deux c’est magique on se sent comblé. Il pointe alors l’astérisme et me dit que je peux tranquillement me promener dedans. Je prends la précaution de lui demander s’il s’agit bien d’un Dobson (afin de ne pas le lui endommager par une manœuvre trop osée) et je me promène joyeusement. J’y vois des étoiles mais aussi des petites taches floues. Ce que je commence à comprendre avec l’astronomie c’est que dans le ciel nocturne on ne voit en fait pas grand-chose, il y a surtout du noir. Du coup si l’on tombe sur une région peuplée d’étoiles (comme cela avait été le cas pour moi l’an passé avec cette chevelure de Bérénice aux jumelles) on sait qu’il s’agit de quelque chose de précis (savamment et depuis longtemps répertorié). De même si l’on admet que l’on voit un petit point flou quelque part c’est que cela correspond forcément à quelque chose. J’aurais bien aimé en savoir plus mais le propriétaire de l’engin étant joyeusement en train d’ouvrir une bouteille histoire de fêter le bon déroulement de la soirée avec sa petite tribu :p, je choisis de ne pas le déranger et m’empare tout à fait de son télescope pour viser Saturne puis Mars (bien plus petite qu’en Janvier me dira-t-il plus tard). N’ayant pas demandé le grossissement et n’y connaissant rien (désolé les gars) je ne pas en dire plus long concernant les planètes.

Ce sympathique astram m’a également permis de tirer au clair de façon définitive mon interrogation relative à Alcor et Mizar : Mizar brille fortement et en dessous on peut, avec de bons yeux, distinguer Alcor. C’était d’ailleurs, me dit-il, le critère permettant de sélectionner les soldats de l’Egypte antique (histoire qu’ils visent les bonnes cibles :)). Encore et toujours l’Egypte, déjà la chevelure de Bérénice y faisait référence : chevelure de Bérénice II reine d'Égypte 245 avant JC, femme de Ptolémée III (pas le géographe !!). Avec ces histoires d’étoiles doubles je m’y perds un peu car pour moi des étoiles doubles doivent obligatoirement tourner l’une autour de l’autre or à l’œil nu cela se saurait (même à long terme) d’où mon embarras. Bref à suivre…Je peux tout de même clarifier mon croa tautavel.

« Le ciel est-il bon ? » demande-je, « Pas mal oui » me dit-il, « Pour mesurer (échelle ?), il faut compter les étoiles dans la casserole ». Nous comptons : 1,2,3,4,5,6,7 peut-être…on s’arrête car cela lui semble un peu trop. D’après des témoignages ultérieurs le ciel était effectivement nickel ce soir là et en prime dépourvu d’avion sur les photos (aéroports bloqués, le malheur des uns…;)).

Le temps m’étant précieux je quitte ce dobson super sympa à utiliser (viseur avec rond rouge, habillage permettant une manipulation très confortable…) pour aller un peu plus bas. J’y rencontre des connaissances. Avec 4 mois d’ancienneté de club astro on connaît déjà du monde, c’est très sympa. En descendant je repère un astram de Saverne, un astram très expérimenté de Russ qui remballe son Dobson fait maison et qui a l’air de s’interroger au sujet de sa construction, je ne le dérange pas pour le saluer et le laisse contempler avec un compère le socle en fonte posé à nu par terre…Je descends, je descend et tombe sur un jeune membre de mon club souriant (lui) comme toujours. Il semble très content de sa soirée et s’apprête justement à pointer E.T. dans Cassiopée. Je sais qu’il est temps, largement temps, pour moi de rejoindre Madame YUI et je ne peux donc pas m’éterniser. Je ne résiste toutefois pas à la tentation d’admirer E.T. (à l’endroit en plus, le luxe ;) !). En remontant j’accompagne l’astram de Saverne là où il sait et je suis content d’apprendre que lui aussi a passé une très bonne soirée.

 

Merci à tous les astram présents lors de cette soirée, ouverts et passionnés :D

 

« I’ll be back (and longer) »

 

P.S. : Ce qui est sympa avec ces rencontres astro c'est que chacun a son coin du ciel préféré.

Au champ du feu certains attendaient le dauphin, pour un autre c'était l'apparition du cygne avec Albireo...

A chacun ses repères...

Posté

Dommage que tu n'es pas pu en profiter plus.

C'était une bien belle soirée effectivement : Le ciel s'est bien amélioré au moment ou tu es arrivé.

Tu serais descendu plus bas sur le Parking, on se serait surement rencontré.

Ce n'est que partie remise : Moi aussi je pense y retourner...

 

Au plaisir.

Posté

Bonjour Yui :)

 

Madame YUI aime l’astronomie mais pas le froid , ce qui va dès le départ donner une orientation assez particulière à cette soirée d’observation en 3 temps.

 

C'est souvent ainsi, les gens sous-estiment les températures fraiches lorsque le Soleil fait place à la nuit en altitude, même en plein été, il faut toujours avoir une petite laine voir même de bons vêtements chauds sous le coude sous peine de gacher une belle nuitée sous les étoiles :(

 

Merci de nous avoir fait part de cette bien belle Star-Party alsacienne :p

Posté

Salut Comète 54,

On se verra peut-être à la session d'automne :cool:

 

Salut Dédé,

ALors c'est vrai que tu lis tous les croa :D

C'est super que tu organises un rendez-vous astro toi aussi :)

Posté
1/ Les observatoires nationaux historiques sont aujourd’hui désertés par les astronomes professionnels qui préfèrent demander des heures d’observation sur les grands télescopes situés dans les déserts équatoriaux ou commander à distance des observations réalisées par des équipes sur place dont les résultats sont envoyés via Internet.
Eh oui, malheureusement. :confused:

 

2/ Contrairement au principe de « l’équation de Drake » selon laquelle si les conditions de la vie sont réunies la vie apparaît systématiquement (mécaniquement), les biologistes (terriens) n’ont toujours pas de preuve pouvant conforter cette thèse.

C'est intéressant de mettre ce point en évidence; les astronomes ont tendance à voir la possibilité de la vie partout alors que les spécialistes de la vie sont effectivement beaucoup plus dubitatifs. :refl:

 

Plutôt que de penser à les regarder aux jumelles ce qui apparemment est possible
Tout à fait. :cool:

 

 

 

Il faisait quel diamètre, ce dob que tu sembles avoir eu une grande facilité à manoeuvrer ? :cool:

Invité akira
Posté
Eh oui, malheureusement. :confused:

 

Pourquoi malheureusement. Le service mode (observation par des astronomes locaux) a quaisment tous les avantages. Quand on a du temps garanti, et qu'il fait pas beauc quand on y est, pas de donnees, on l'a dans l'os. En service mode, on a toujours (ou presque) du temps.

Les requirements pour les observations (Seeing, photometrie) sont imcomparablement mieux geres en service mode. On peut adapter les observations en fonction des conditions. Impossible en visitor mode.

Ecologiquement, le visitor mode est un gachis phenomenal ... en CO2 et en pognon ... les observatoires ne sont tout de meme pas la pour payer des vacances aux astrophysiciens,

Invité akira
Posté
Malheureusement pour ce que cela signifie pour le ciel d'ici. :confused:

 

Ah ok ... j'avais pas compris ca comme ca.

Posté
Eh oui, malheureusement. :confused:

 

D'autant que du coup les observatoires de notre vieux continent sont de moins en moins cités pour les découvertes :(

Bon ça fait un peu eurochauvin c'est vrai :cool: Mais quand même le fait que ce soit depuis l'observatoire de Haute-Provence que Michel MAYOR ait découvert la première exo-planète (1995) ça a quand même un petit côté sympa :)http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Mayor

 

En parallèle à ce que dit Jeff, il y a je crois un certain nombre de coupoles plus ou moins importantes qui ont tendance à tomber en désuétudes en France. Y a pas de lien direct mais c'est dommage :( (voilà dit, en passant)

 

Alors pour le Dobson je ne connais malheureusement pas le diamètre (je n'ai pas demandé et je n'ai pas l'habitude des appareils. Il ne devait pas être géant cela dit.

Il faudrait lancer un appel : Quelqu'un sait qui a débouché une bouteille sur le coup de minuit et demie d'un air un jovial en disant "Voici le bruit que j'aime entendre par une nuit au champ du feu !!" ?

Posté

Il faudrait lancer un appel : Quelqu'un sait qui a débouché une bouteille sur le coup de minuit et demie d'un air un jovial en disant "Voici le bruit que j'aime entendre par une nuit au champ du feu !!" ?

 

J'ai pas entendu le bouchon sauter de là ou j'étais (je serais accouru sinon...)

Si c'est un dob qui se situait en haut du parking pas loin du marabout, en tube plein (il y en avait deux l'un à coté de l'autre) c'était un 250 Orion, ...

...sinon s'il était ouvert avec une "chaussette" noire, c'était peut être le 500 ! :o (soi disant, trés court et compact, ça m'a surpris).

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