Bullialdus à la 230

[JiBé]

Ce soir à 20h00 je suis allé ouvrir et mettre la lulu à température, je suis rentré dîner et regarder le premier épisode des Experts et, à 21h30, direction l’observatoire : la lune pile au méridien. Transparence ok, peu de vent. Tout c’que j’aime !!!!!!!

Après un rapide tour à 88x, mon attention est attirée par un beau cratère que la lunaison met bien en évidence : c’est Bullialdus. Je lui mets 205x puis 228x et ça commence à parler, je note immédiatement quelques belles rainures et une petit mer qui a l’air bien sympa. Je trouve la carte 53 du Rükl et commence à la détailler à la frontale (je viens d’en changer les piles : je vois enfin quelque chose !!!!!!). Bullialdus est vraiment magnifique les bords extérieurs sont nets et il est accompagné au nord et au sud par deux aitres reliefs bien caractéristiques : Kies et Lubiniezky, deux gros cratères remplis de lave, donc on ne voit d’eux que la silhouette, c’est vraiment beau, leur fond est donc très lisses (une peu comme Platon) Entre Bullialdus et Konig trois petits cratères disposés à angle droit sont aussi bien vus, il s’agit de Bullialdus E, F et G. Un petit massif montagneux est bien visible à côté de F. On voit aussi un bel alignement au nord de Bullialdus, il s’agit des 3 cratères Lubiniezky F, H et G.

Du côté de Kies, on peut voir une belle petite rainure qui pointe Konig. Elle part de la zone située entre Mercator et Campanus (signalée sur le Rukl mais pas identifiée). Là, on commence à titiller la lulu en matière de pouvoir séparateur pour ce soir, cette rainure est bien vue à 450x mais il faut un peu avoir l’œil quand même. Mercator et Campanus sont “énormes” et c’est en les détaillant que je découvre un superbe lever de soleil sur Palus Epidemiarum qui se présente comme un petite mer intérieure au fond orné d’un très joli cratère. Je suis à 228x avec le 13,5 Manent et la lumière est splendide, on a l’impression d’un dessin de Rudaux, des ombres de pics acérés qui bordent une zone très plate et sereine, c’est une miniature magnifique. En remontant vers le nord je tombe sur l’ensemble de rainures caractéristiques et d’une finesse extrême rimae Hippalus et Agatharchrides. Je suis chacune d’entre elles sur toute sa longueur. Elles traversent des cratères (Hippalus A et Campanus A et K), des zones montagneuses, mais on les retrouve quelques dizaines de km plus loin, c’est génial !!!!!! Et d’une finesse, d’une fragilité … !!! Mais la plus belle zone ce soir c’est vraiment Palus Epidemiarum ; on a l’impression que c’est vraiment une mer fermée, comme un grand lac, un petit havre très serein où le relief interne est très doux.

Au fur et à mesure de l’observation, je vois apparaître de façon assez fugitive de nombreux petits cratères massifs montagneux isolés. C’est vraiment une belle région, je reviendrai sûrement !! Presque par hasard je tombe sur la barlow 1,8x et me dis “- Après tout, on verra bien.” Et là, à 410x, tous les détails sautent aux yeux, tout devient évident, établi. Je ne peux résister à la tentation de refaire un tour complet. Mon œil est maintenant bien habitué au relief de la région et je passe donc en revue toute la soirée. C’est absolument splendide. La lulu envoie l’bois comme personne, tous les détails montent, chaque anfractuosité se révèle sans problème , c’est vraiment chouettos d’avoir du matos pareil à disposition. RB Cafferata, l’inventeur de la 230, a dû s’éclater comme un malade !!!

Ce qui est dingue c’est le mariage improbable mais superbe de la barlow 1,8x et du 13,5 Manent. Le spectacle à 410x est vraiment chouettos, inattendu.

Ce soir l’observation a duré 1h30, cool …

Demain, c’est Gassendi, là, c’est du lourd …

[Jeff Hawke]

c’est en les détaillant que je découvre un superbe lever de soleil sur Palus Epidemiarum qui se présente comme un petite mer intérieure au fond orné d’un très joli cratère.

En plus, c'est lent un lever de Soleil sur la Lune...

 

on a l’impression d’un dessin de Rudaux, des ombres de pics acérés qui bordent une zone très plate et sereine, c’est une miniature magnifique.

On dirait du Hergé (mais avec des mots).

 

(il aurait pompé sur Rudaux ? )

 

La lulu envoie l’bois comme personne

Tiens ? Curieuse expression...

 

Bel enthousiasme lunaire...

[JiBé]

On dirait du Hergé

c'est tout à fait cela, la petite teinte sépia accentue cette sensation !!! Je comprends, respecte et adore les dessins de cette époque car j'ai un instrument de cette époque. Tant qu'on a pas passé une nuit à la 230 à mater la lune avec un instru comme ma lulu, on imagine assez mal. Je suis sûr que tous les astrams qui ont de vieux tromblons me “comprennent” parfaitement. Chaque observation un peu poussée apporte un flot de sensations d'une autre époque.

Cette teinte si magique, irremplaçable et inimitable est peut-être due au vieillissement des verres ??