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La Comédie Galactique


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Bonjour à tous,



Je suis passionné de Littérature et totalement fan de H2G2 (vous connaissez sûrement, des romans humoristiques écrits par Douglas Adams.)

 

Partant de cette source d'inspiration, j'ai récemment commencé à écrire un roman humoristique. C'est une expérience des plus agréables: l'une des rares fois où j'écris comme ça vient en me faisant réellement plaisir.

 

Je poste donc ici le premier chapitre (relativement court) de ce roman; un coup d'œil serait énormément apprécié :) Ne soyez pas effrayés par l'aspect du texte qui parait énorme... C'est très vite lu ;)

 

Bonne lecture (je l'espère).

 

 

 

Dans l'hémisphère sud de la planète Volia, dans les vallées verdoyantes qu'entourent de grands et paisibles océans, la tension était à son comble. Au centre de ces vallées se dressait une ville imposante et construite en hauteur, si bien que les longs bâtiments qui la composaient dépassaient les nuages et dominaient ainsi l'ensemble du continent lorsque le temps y est clair. Quoi qu'il en soit, ce jour-là, une forte population d'être verts, agglutinée autour d'un appareil étrange, faisait office de public à ce qui s'avérait être le lancement du premier Gex dans l'espace à destination d'une exoplanète aussi lointaine pour le peuple Gex. Pour faire simple, si ce peuple avait déjà voyagé par-delà des étoiles et rencontré d'autres formes de vies, jamais une expédition aussi audacieuse n'avait été organisée: un Gex allait effectuer un trajet colossalement long dans l'espace, en destination d'une planète presque inconnue. Les seules informations que l'ont tenait de celle-ci étaient les suivantes: elle possédait beaucoup d'eau, la vie y existait et la composition de l'atmosphère était très proche de celle de Volia.

A côté de cet appareil étrange, donc, se tenait un spationaute saluant les photographes de la presse, un comité présidentiel et un scientifique. Alors que le « pilote » de l'appareil faisait ses adieux au public, le scientifique lui résumait une dernière fois le déroulement de l'opération.

・ Bon, la navette possède assez de carburant pour le voyage aller ainsi que pour le retour, vous n'aurez aucun problème de ce côté-ci. Jad, vous m'écoutez?

Oui, oui, répondit l'intéressé entre deux sourires à la foule. Vous me parliez de vos problèmes de vessie.

Le scientifique frappa le pilote à l'épaule et lui dit:

・ Ne riez pas trop, Jad, ceci est de la plus haute importance. Vous prenez cela à la légère, je vous connais, mais sachez que vous n'avez pas droit à l'erreur.

・ Comment commettre une erreur alors que tout le vol est programmé par ordinateur et que je vais passer mon temps à dormir? Répondit-il dans un sourire.

・ Je vous connais, vous savez. L'erreur pourrait être commise une fois sur Myscasia.

・ Mais non. Je me pose à l'endroit prévu, je prélève l'autochtone le plus évolué, je repars en réactivant ce cher ordinateur et voilà.

・ Bien. Donc, vous entrerez en état d'hibernation pour les trente prochaines années, et l'ordinateur – ne souriez pas – vous réveillera à votre approche de Myscasia. Vous savez comment le réactiver. Votre organisme ne vieillira pas, vous serez donc « conservé » et aurez seulement l'impression d'avoir dormi une longue nuit. A votre approche de la planète, vous brouillerez les radars, ce qui risque peut-être de déclencher la panique chez les autochtone. Cachez-vous et tout ira bien.

 

Les Gex étaient d'apparence humanoïde mais ne mesuraient guère plus d'un mètre. Leur teint était vert et leurs membres fins, ils ne possédaient que quatre doigts, un nez à peine remarquable et des yeux larges. La navette, elle, n'était pas bien grande non plus. Une partie ovale, de la taille du spationaute, était précédée de quelques gros réacteurs de taille semblable et en dessous de cet ensemble se trouvait un autre cockpit, plus grand, prévu pour l'autochtone que Jad avait le devoir de ramener sur Volia. La dernière partie du vaisseau était petite et cachée sous le cockpit du spationaute; il s'agissait de l'ordinateur de bord, lequel était surprotégé par plusieurs couches de blindage. L'appareil était entièrement blanc.

Le président de Volia, un petit Gex aux traits allongés, s'approcha de Jad et lui sera la main en souriant aux photographes, après quoi il lui adressa ce qui allait être les dernières paroles que Jad entendrait avant plusieurs dizaines d'années:

・ La planète entière, le peuple Gex entier compte sur vous, Jad. Ne nous décevez pas.

・ Je ferai de mon mieux, fit ce dernier en une solennelle révérence.

Il escalada le vaisseau, s'assit dans la machine et adressa un signe de main au public, regarda l'infini ciel bleu au dessus de lui en rêvant puis s'allongea en même temps que le cockpit se refermait. L'équipe technique s'affaira autour de l'appareil, pressa une foule de boutons sur des panneaux de commande, tira des leviers et poussa des manettes, et finalement la navette émit un grondement effrayant en faisant tout trembler autour d'elle. Elle s'éleva doucement à un mètre du sol, s'immobilisa quelques instants avant de partir subitement à une vitesse ahurissante. Elle n'était déjà plus qu'un point dans le ciel.

Lorsque la navette eut totalement disparu et que la foule commençait à se disperser, un Gex se fraya un chemin jusqu'au scientifique et lui parla, haletant:

・ Excusez-moi, fit-il, j'ai cru comprendre que la navette devrait atteindre Myscasia dans trente ans?

・ C'est bien ça, répondit le scientifique, satisfait.

Donc le chemin du retour prendra trente ans lui aussi?

Le scientifique perdit soudain son sourire et fixa son interlocuteur.

・ Et alors ? Fit-il en hésitant.

・ Alors il sera de retour dans soixante ans, Lâcha t-il.

Le scientifique se frappa le front. C'était évident. Les Gex avaient ce défaut: ils savaient construire des engins spatiaux, les programmer pour faire de nombreuses choses, ils savaient conserver un être pendant des années et des années, ceci dit, les détails les plus simples échappaient toujours à leur esprit compliqué. Le scientifique courut vers le président pour lui annoncer la nouvelle.

・ Bon sang, fit le président, comment n'y avoir pas pensé avant !

・ J'ai toutefois une idée, répondit le scientifique. Pourquoi ne pas conserver pendant soixante ans un de nos scientifiques en connaissance du projet, pour accueillir Jad à son retour et terminer l'expérience ?

Parfait, s'écria le président en faisant sursauter le scientifique, trouvons un scientifique en connaissance du projet, dans ce cas.

Un silence s'installa et le président le rompit finalement, au bout de quelques secondes:

・ Quel est votre nom?

・ Kyrod, fit le scientifique avec méfiance.

・ Et bien, c'est vous que nous conserverons ! Répondit le président.

Kyrod fit une moue en simple signe de désaccord puis se plaignit:

・ Mais monsieur, je suis un scientifique important, j'ai du travail !

・ Qu'importe, vous serez conservé.

Le président s'éloigna en souriant et Kyrod s'assit à terre en soupirant.

 

Très loin de là, une trentaine d'années plus tard, sur une planète couverte d'eau et flanquée d'une multitude de continents - d'îles, se trouvait un homme assis au sommet d'un colline, perdant son regard rêveur dans l'infinie voute céleste. Soudain, un engin brillant et bourdonnant fendit le ciel avec violence et réchauffa l'air, pour venir se poser à côté de l'homme aussi vite qu'il était arrivé. Là dessus, Jad sortit de la navette, bailla, empoigna l'humain, le balança dans son appareil et y retourna aussi sec.

 

L'homme, complétement largué – et passablement étourdi par la décharge électrique que Jad a eu le soin de lui envoyer en l'attrapant – ouvrait de grands yeux alors que le cockpit achevait de se refermer. Curieusement, l'habitacle était plus large que celui de Jad pour la simple et bonne raison que des livres emplissaient des tiroirs sur le côté. Les premiers instants, cette raison ne parut pas du tout bonne à l'homme qui n'avait toujours pas comprit ce qui lui arrivait, jusqu'à ce qu'il découvre un papier où l'on avait écrit sur sa droite. Dessus était griffonné un simple dessin: celui d'un homme qui pose sur sa tête un étrange casque brillant, dont le modèle réel se trouvait d'ailleurs à côté de la note. Se disant qu'il n'avait rien à perdre, Thomas (car tel était son nom) respecta la consigne.

Ce fut alors, dans les premiers instants, comme si quelqu'un éclatait son cerveau avec une pelle. Puis, les couleurs changèrent, et sa vision effectua les plus curieuses des acrobaties pour finalement se rétablir en même temps que la machine effectuait un petit « bip ». Thomas se dit que ce devait être la fin de l'opération quelle qu'elle fut. Il ôta le casque et s'empara à nouveau du papier à la recherche d'autres informations. Au dos de celui-ci se trouvait quelques mots d'une langue inconnue, que Thomas comprit à sa grande surprise. La note disait ceci: « Bonjour, je vous prie à l'avance de m'excuser pour cet enlèvement quelque peu brutal. Je vous emmène sur ma planète où l'on vous étudiera. Nous arriverons dans 30 ans, (à la lecture de ces mots, Thomas vomit précipitamment sur sa gauche) mais vous serez endormi et conservé pendant tout le voyage, sauf pendant le premier mois, où vous pourrez lire des livres parlant de notre galaxie pour vous cultiver un peu. (et à la lecture de ces mots-ci, Thomas regretta d'avoir vomit précipitamment sur sa gauche). L'espèce de casque que vous avez enfoncé sur votre tête était un Traducto-Sub 12, un appareil qui modifie votre cerveau pour vous faire croire que si vous ne connaissez pas une langue, vous la comprenez. Épatant, non? (Thomas refréna précipitamment une envie de vomir qui ne l'était pas moins, précipitée.) »

 

Finalement, Thomas haussa les épaules (manœuvre plus compliquée qu'il n'y paraît vu sa position allongée et , du coup, moins nonchalante) et s'empara d'un gros livre blanc: « Histoire culturelle et intellectuelle de la planète Volia, tome I » et en commença la lecture. Le temps ne passait pas, et Thomas sentait parfois la fatigue le gagnait, il n'avait qu'à fermer les yeux et à son réveil le livre l'attendrait de nouveau. L'histoire de Volia était une histoire intéressante et quelque peu étrange. Le chapitre 12 du Tome I de son encyclopédie traitait des grands philosophes du peuple Gex, et notamment de Gzero, dont on devine l'identité. Celui-ci avait écrit plusieurs dizaines de livres traitant de la complexité de la vie moderne et des questions qu'on était amené à se poser. Finalement, dans le dernier de ses ouvrages, il conclut qu'il ne fallait pas se plaindre parce que beaucoup donneraient tout ce qu'ils avaient pour être à sa place. Un autre philosophe y répondit que certain n'avaient rien, alors que du coup, c'était vachement facile. Celui-ci fut condamné, pour ses propos déplacés, à être lapidé avec des bouteilles de lait de vache sulfurique pendant un orage magnétique sur la place publique, mais ne le fut finalement pas, faute d'avoir trouvé une place publique.

Au chapitre traitant d'astronomie, Thomas découvrit que sa planète, la Terre, était nommée Myscasia par les Gex, laquelle était une déesse de la fertilité et des tartes aux fruits.

Au chapitre 15, traitant de la technologie en général, Thomas découvrit que le peuple Gex avait découvert le voyage spatial avant d'avoir comprit le fonctionnement des astres et d'un système planétaire, ce qu'il trouva plutôt étrange. La première page du chapitre était illustrée par le dessin d'un Gex se frappant le front tandis qu'au loin, un vaisseau s'abîmait dans le soleil bouillonnant.

Consterné, Thomas abandonna l'encyclopédie pour commencer un roman (très conseillé par un fameux guide, lequel était publié par une grande maison d'édition de la petite ourse) à l'eau de rose parlant d'un Gex ordinaire se morfondant dans son quotidien monotone et solitaire jusqu'à la rencontre d'un amour impossible, parlant également d'un grand méchant empêchant cet amour, d'un vieil homme (Gex) sage, d'un dîner aux chandelles, d'une course haletante, d'une nuit passionnée, d'un petit chien, d'un coucher de soleil, d'un chausson, d'un bouquet de fleur et d'un amour tout rose. Thomas se dit avec une grimace que l'univers devait être finalement un peu pareil partout, et se plongea tout de même dans la lecture dudit roman.

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