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Un excellent film de Marcel Pagnol ce soir sur la chaîne "Paris Première".

 

Bonjour à toutes et bonjour à tous, :)

 

Ce soir, jeudi 17 juin 2010, la chaîne "Paris Première" diffuse à 20h35 l'excellent film de Marcel Pagnol "La fille du puisatier".

 

Certes, à la même heure, sur "l'excellente" (tu parles !... :D :D :D ) chaîne TF1 sera diffusé le match de football opposant l'équipe du Mexique à celle de la France... Pourtant, vous devriez enregistrer le film de Marcel Pagnol car il passe rarement sur une chaîne de la télévision française.

 

Pourquoi ce film vaut-il d'être regardé (je m'adresse ici à ceux qui ne l'ont jamais encore vu) ? Eh bien, pour cinq raisons :

 

- 1°) d'abord, c'est un des très grands films de Marcel Pagnol ; certes un peu au-dessous du film emblématique "Angèle" (1934) et du très célèbre film "La femme du boulanger" (1938) ;

 

- 2°) ensuite, c'est un film tourné en 1940 (il y a donc 70 ans cette année) et qui de ce fait restitue très exactement la réalité de la mentalité dans les campagnes françaises en cette fin de Troisième République ;

 

- 3°) de plus, c'est un film qui retrace les préjugés de l'époque entourant les femmes ayant eu un enfant hors mariage, donc des "filles-mères" comme on disait alors (le terme "mères-célibataires" n'est venu que bien plus tard) ;

 

- 4°) ensuite, c'est un film qui a connu des tas de difficultés pour être tourné, vu l'évolution de la situation internationale en 1939-1940, son scénario a dû de ce fait être pas mal modifié en raison des "événements" internationaux, j'y reviendrais plus loin ;

 

- 5°) enfin, c'est un film qui a subi la censure de la Libération avant d'être enfin autorisé à être re-projeté en salle après guerre, et seulement à partir de 1952...

 

 

fille_puisatier.jpg

 

 

Le début du tournage du film de Marcel Pagnol eut lieu le 20 mai 1940 (donc dix jours après le début de l'offensive allemande sur le front de l'Ouest), au départ le scénario (élaboré par Marcel Pagnol à l'automne 1939) prévoyait la victoire de l'armée française !... A cause de la débâcle, le tournage fut très rapidement interrompu début juin 1940... Il reprit le 13 août 1940 avec les mêmes interprètes (sauf Betty Daussmond, qui dans le rôle de Madame Mazel fut remplacée par Line Noro). Fernandel pour sa part remplissait ses obligations militaires entre deux prises de vues... La sortie commerciale eut lieu à Lyon, donc en zone libre, le 20 décembre 1940. A Paris, donc en zone occupée, la première projection eut lieu le 24 avril 1941.

 

L'historien et critique de cinéma Jacques Siclier évoquait en 2004 sur le lien Dailymotion suivant :

les conditions de tournage du film de Marcel Pagnol "La fille du puisatier".

 

Puisque nous sommes aujourd'hui le 17 juin 2010, j'en profite pour signaler un point important : aux deux tiers du film on voit Monsieur Mazel (interprété par Fernand Charpin), le bourgeois directeur du "Bazar", inviter fermement l'ouvrier puisatier Pascal Amoretti (interprété par Raimu) à venir écouter, en tenue de travail, devant le poste de TSF du "Bazar" le discours du Maréchal Pétain disant « c'est le cœur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat » (discours qui entraînera en réaction le fameux Appel du général de Gaulle le 18 juin 1940 :p ), il est très intéressant de constater que les personnages qui entourent le poste de TSF sont les "notables" de la ville : des bourgeois en costume, un ecclésiastique en soutane noire, et même un facteur en uniforme…. Eh bien, durant les années soixante cette partie du film fut censurée lorsqu'il passait à la télévision française. Ce n'est qu'au milieu des années soixante-dix qu'on put enfin l'entendre... D'ailleurs, vous pourrez constater qu'on entend sur la bande sonore le crachottement rappelant le moment de la censure. ;)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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C'est vrai, un très très beau et grand film; loin des orgies d'effets spéciaux d'aujourd'hui qui tuent toutes performances d'acteur.

 

Mais si ce film (vu les circonstances) peut servir un peu d'inspiration, il en est un autre de Marcel pagnol que je préfère, et qui est "Regain". ce film de 1937, (élu meilleur film étranger en 1939 par le New-York Critic's Circle Awards. ..) est pour moi, presqu'un hymne car il contient tout ce que l'on a besoin, aujourd'hui encore, pour vivre sa vraie vie, loin des miroirs aux alouettes, des plaisirs faciles et de l'égoïsme général actuel.

 

Je possède beaucup de films de Pagnol, et ne me lasse jamais de les regarder; quel plaisir à côté des bains de sang, et des sempiternelles scènes de sexe que l'on croit aujourd'hui devoir offrir au téléspectateur afin le river devant sa boîte à image pour faire de l'audimat.

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- 5°) enfin, c'est un film qui a subi la censure de la Libération avant d'être enfin autorisé à être re-projeté en salle après guerre, et seulement à partir de 1952...

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

 

ben disons que je suis toujours étonné que Fernandel et Pagnol aient pu tourner autant de films pendant la guerre alors que Jean Gabin, par exemple était parti faire son devoir sur les champs de bataille...

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ben disons que je suis toujours étonné que Fernandel et Pagnol aient pu tourner autant de films pendant la guerre alors que Jean Gabin, par exemple était parti faire son devoir sur les champs de bataille...

 

C'est une façon de voir qui frise les sous entendus, si certains ce sont battus, d'autres ont été "gardés" souvent contre leur gré, pour distraire.

 

Les trois quart des grosses vedettes américaines de l'époque ont fait pareil, et personne n'y à jamais rien trouvé à redire; ils servaient de "remontoirs de moral".

 

Pareil à notre époque; citez moi les grosses vedettes actuelles qui sont allé à la guerre du golfe ou en Afganisthan!!

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ben disons que je suis toujours étonné que Fernandel et Pagnol aient pu tourner autant de films pendant la guerre alors que Jean Gabin, par exemple était parti faire son devoir sur les champs de bataille...

 

Bonjour Antoine le Rémois, :)

 

Il y a des gens, et même beaucoup de gens, qui en France ont continué à travailler durant l'Occupation. C'était d'ailleurs le seul moyen qu'ils avaient de nourrir leur famille.

 

Mais ces "travailleurs" faisaient souvent en outre, et au péril de leur vie, leur devoir contre l'occupant allemand, avec sans doute plus de risque que n'en a pris l'enseigne de vaisseau Jean-Alexis Montcorgé (tu verras sur Wikipédia que Jean Gabin a tourné deux films aux États-Unis alors que la France était occupée avant de rejoindre les forces françaises libres en avril 1943 seulement : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Gabin).

 

Je vais te citer simplement deux professions qui ont comporté moult résistants dans leurs rangs :

 

D'abord les employés de la SNCF. En tant que fils de cheminot tu ne peux quand même pas admettre que la "bataille du rail" n'était pas une véritable bataille !...

 

 

la_bataille_du_rail.jpg

 

 

Voir le lien "Dailymotion" présentant un extrait célèbre de l'excellent film de René Clément :

 

 

Ensuite, les employés des PTT. Voici d'ailleurs une citation les concernant, signée par un personnage illustre :

 

« Décision n° 1.249

 

Sur proposition du Ministre de la Guerre, le Président du Gouvernement Provisoire de la République Française, Chef des Armées, cite

 

A l'Ordre de l'Armée

 

Résistance P.T.T.

 

Magnifique mouvement qui a groupé plus de 10.000 membres du corps des fonctionnaires et agents des P.T.T.

 

Dès 1940, a commencé à militer dans la clandestinité aidant au transport de documents et à la diffusion d'ordres, plus particulièrement à l'aide de postes d'émission.

 

A, par la suite, travaillé en liaison avec les services de renseignements, luttant contre les mouvements à caractère pro-allemand et contribuant largement au bon fonctionnement des liaisons sur l'ensemble du territoire.

 

Dès les premières heures de la Libération a pris une part prépondérante à la destruction des moyens de transmission de l'ennemi tout en protégeant avec succès les installations nécessaires aux forces alliées.

 

A payé un lourd tribut dans la lutte menée contre l'envahisseur : près de 800 tués, 1.500 déportés.

 

Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec palme.

 

Fait à Paris, le 16 octobre 1945.

 

Signé : Charles de Gaulle. »

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Tu as raison Roger, superbe film que cette "bataille du rail"; il figure aussi en très bonne place dans ma videothèque.

 

En parlant des postiers, cela à été pareil ici en Belgique; Plusieurs de mes oncles travaillaient à la poste, et avec leur collègues, ils détournaient beaucoup de courrier (pas tous) destiné à la gestapo. Deux de mes oncles ont été fusillés et les survivants m'ont raconté. Quand nous fûmes libérés, ils ont ressorti le courrier détourné et l'ont ouvert; certaines lettres étaient sans importances, d'autres auraient changé les données de plusieurs battailles, mais alors, quelle ne fut pas leur surprise de voir des lettres de délation et de dénonciations mensongères; certains y reconnaissaient qui un frère, qui un voisin qui voulait s'accaparer du bien laissé, d'autres reconnaissaient l'écriture de leur femmes, et d'autres encore l'écriture d'un mari.

Il y eut beaucoup de comptes qui se sont réglés dans le sang, mais à l'arrivée, des centaines et des centaines de vies épargnées grâce au travail de l'ombre des postiers, et au sacrifice suprème de nombre d'entre eux.

Posté

Bonjour Gil, :)

 

Merci pour ton témoignage concernant le sacrifice de tes deux oncles postiers lors de l'Occupation de la Belgique. :( :( :(

 

Les lettres anonymes de dénonciation furent, hélas, également très nombreuses en France. J'avais été scandalisé en lisant, voici 27 ans (le livre est sorti en 1983), des exemples de certaines lettres de dénonciation, et plus particulièrement par celle d'un prêtre !!!... Cet ouvrage, qui doit être enfoui quelque part dans le sous-sol de mon pavillon du Cantal, avait été écrit par André Halimi et s'intitulait "La délation sous l'Occupation", sa lecture était vraiment consternante sur la mentalité de l'époque !... :mad: :mad: :mad:

 

 

421212330_L.jpg

 

 

518332570_L.jpg

 

 

Maintenant, au sujet de l'excellent film de René Clément "La bataille du rail", tourné à l'automne 1945 et sorti en salles le 27 février 1946, je partage tout à fait ton point de vue : c'est "LE FILM" qu'il faut avoir vu pour comprendre les risques encouru par les Résistants lors de l'Occupation.

 

Le passage que je trouve le plus poignant est celui-ci : lorsque le cheminot responsable du Réseau de Résistance (le personnage qu'on voit avec un béret dans l'extrait "Dailymotion" que j'ai indiqué au message #5) va être fusillé par les Allemands et dont on accompagne les derniers moments... Et au moment précis où les salves des fusils nazis partatent pour l'abattre le silence pesant des précédentes secondes est déchiré par les cris stridents des sifflets de toutes les locomotives du dépôt !!!... Un film exceptionnel qu'hélas on ne voit quasiment jamais à la télévision française... Heureusement que l'INA (Institut National de l'Audiovisuel) en propose un très long extrait (le générique et les dix premières minutes) sur Internet : http://www.ina.fr/histoire-et-conflits/seconde-guerre-mondiale/video/AFE99000000/la-bataille-du-rail.fr.html

 

Sur "Dailymotion" on peut visionner la bande annonce de ce film remarquable : http://ha.ina.fr/art-et-culture/cinema/video/AFE04009785/bande-annonce-du-film-la-bataille-du-rail-de-rene-clement.fr.html.

 

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Posté (modifié)
C'est vrai, un très très beau et grand film; loin des orgies d'effets spéciaux d'aujourd'hui qui tuent toutes performances d'acteur.

 

Mais si ce film (vu les circonstances) peut servir un peu d'inspiration, il en est un autre de Marcel pagnol que je préfère, et qui est "Regain". ce film de 1937, (élu meilleur film étranger en 1939 par le New-York Critic's Circle Awards. ..) est pour moi, presqu'un hymne car il contient tout ce que l'on a besoin, aujourd'hui encore, pour vivre sa vraie vie, loin des miroirs aux alouettes, des plaisirs faciles et de l'égoïsme général actuel.

 

Je possède beaucup de films de Pagnol, et ne me lasse jamais de les regarder; quel plaisir à côté des bains de sang, et des sempiternelles scènes de sexe que l'on croit aujourd'hui devoir offrir au téléspectateur afin le river devant sa boîte à image pour faire de l'audimat.

 

Re-bonjour Gil, :)

 

Tu as tout à fait raison d'aimer le film "Regain" de Marcel Pagnol (avec des dialogues de Jean Giono). Dans ce film je retiens surtout avec une grande émotion le passage ou l'on entend Panturle dans la "tirade du pain". Malheureusement je n'ai pas retrouvé les paroles exactes de cette tirade. Dans mon souvenir c'est à peu près ceci : "on ne remercie jamais assez ceux qui nous ont prêté du blé pour pouvoir faire son pain..." Est-ce que tu connais, Gil, les paroles exactes ou un Webastram les connaît-il ?

 

Sinon, il y a aussi l'extraordinaire film "Naïs" (tourné en 1945, avec des dialogues de Marcel Pagnol d'après le roman "Naïs Micoulin" d'Émile Zola).

 

 

754726485_L.jpg

 

 

En voici deux extraits "Youtube" :

 

 

"http://www.youtube.com/watch?v=VT9ztEUDcu4&feature=related" via YouTube
ERROR: Si vous lisez ce texte, YouTube est hors-ligne ou vous n'avez pas installe Flash

 

 

"http://www.youtube.com/watch?v=G6K4MQXU9DI&NR=1" via YouTube
ERROR: Si vous lisez ce texte, YouTube est hors-ligne ou vous n'avez pas installe Flash

 

 

Et dans ce film "Naïs" j'ai surtout aimé la tirade des petits bossus dite d'une manière poignante par Fernandel (qui joue le rôle d'un bossu). Voici cette tirade des petits bossus :

 

« Je vais vous dire Madame Rostaing, quand j'étais petit mes parents m'adoraient. Et surtout ma grand mère, j'étais déjà comme je suis naturellement.

 

Et moi, je savais pas, enfin je veux dire je savais pas la différence qu'il y avait avec les autres.

 

La bosse c'est traître, ça vous vient par derrière on la voit pas.

Chez les paysans y'a pas d'armoire à glace et on se voit dans les yeux de sa mère, et naturellement on s'y voit beau.

 

Un jour un voisin qui était très gentil m'a dit : « Oh le joli petit bossu ! » Alors j'ai demandé à ma grand-mère : « Qu'est-ce que c'est un bossu ? »

Alors elle m'a dit: « C'est vrai que tu es un joli petit bossu parce que tu as un peu le dos rond et c'est parce que tu n'es pas comme les autres qu'on t'aime beaucoup.»

 

Alors elle m'a chanté une vieille chanson, je me rappelle pas la musique mais les paroles ça disait comme ça : « Un rêve m 'a dit une chose étrange, un secret de Dieu qu'on a jamais su. Les petits bossus sont de petits anges, qui cachent leurs ailes sous leur pardessus. Voilà le secret des petits bossus. »

 

C'est joli mais c'est pas vrai. Moi, j'y ai cru jusqu 'à dix ans, je croyais que les ailes me poussaient. Alors souvent, ma grand-mère, elle me chantait la chanson qui était beaucoup plus longue que ça.

 

Seulement les grands-mères, Madame Rostaing, c'est comme le mimosa, c'est doux et c'est frais et c'est fragile. Un matin elle n'était plus là... :( :( :(

 

Un bossu et une grand-mère tout va bien on peut chanter. Mais un petit bossu qui a perdu sa grand-mère, c'est un bossu tout court. »

 

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Modifié par roger15
Posté

Oui, Fernandel était pathétique et très émouvant avec la tirade des bossus.

 

En ce qui concerne Regain, la tirade du pain, je pourrai presque te la dire de mémoire;

 

Voici la discussion :

 

...........

Le marchand : C'est toi seul qui as fait ces 20 sacs?

Arsule: Il n'en a pas fait 20, il en a fait 30!

 

Le marchand : 30 sacs??!! Que vas tu faire avec les 10 sacs que tu gardes?

Panturle : Ma femme aime le bon pain!

 

Le marchand : Mais voyons; tu ne vas pas te manger tes 10 sacs?

Panturle : 5 seulement; les 5 autres je les dois!

 

Le marchand : on t’a prêté la semence?

Panturle : 3 sacs de semence, et deux que je dois, parce-que à un moment où j'en ai eu besoin, il m'a donné 2 pains de sa terre; alors moi, je lui rends 2 sacs de la mienne!

 

Le marchand : Eeeeh bien! Tu les rends gros les pains qu'on te prête!

Arsule : Oh non! Les pains qu'on vous prête, on ne les rends jamais assez gros!

 

Voilà la tirade Roger; je crois ne pas me tromper en disant qu'elle est exacte.

Posté

Bonjour Mon Cher Gil, :)

 

Grand merci pour m'avoir indiqué les paroles exactes de la tirade du pain qu'on prête :

 

« Le marchand : Eeeeh bien ! Tu les rends gros les pains qu'on te prête.

Arsule : Oh non ! Les pains qu'on vous prête, on ne les rend jamais assez gros ! »

 

Bon dimanche Mon Cher Gil. :be: :be: :be:

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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Mon cher Roger, j'ai appris récemment, au détour d'un doc sur la Bataille du rail que l'histoire avait été très enjolivée par les autorités de l'immédiat après-guerre...

 

Je ne doute pas une seule seconde qu'il y ait eu parmi les acteurs et réalisateurs français des gens qui continuaient à faire leur boulot pour faire manger leur famille, je ne doute pas une seule seconde qu'une partie d'entre eux aient même eu des activités de résistance à l'occupant...

 

Le seule problème sur des métiers aussi "médiatiques" que le cinéma, l'écriture ou la presse, c'est que je crains fort que l'occupant et le régime vichyste n'ait conservé que ceux qui brossaient dans le sens du poil...

 

Quand un pays occupé manque de tout, surtout de bouffe, et que des cinéastes ont à disposition des matériels comme de la pellicule, il faut que ce soit avec l'accord de l'occupant, non?

 

 

Alors je ne nie pas les hauts faits de certains, mais je m'interroge...

 

Et Gabin, était marin? Il n'a donc pris aucun risque puisqu'il était sur des navires loin de la France.... Bien sûr, les U-boots allemands respectaient l'immense acteur et leurs torpilles interrogeaient le livre de bord afin d'être sûr de ne pas noyer le brave Gabin.

 

 

Je ne comprends pas Roger, tu es pourtant intelligent, je te parle de figures françaises ayant continué à "travailler" (si tant est que être acteur soit un travail!!!) en France occupé, aux ordres de la censure allemande et vichyste, et tu me parles des cheminots et des postiers...

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Bonjour Mon Cher Antoine, :)

 

Mon cher Roger, j'ai appris récemment, au détour d'un doc sur la Bataille du rail que l'histoire avait été très enjolivée par les autorités de l'immédiat après-guerre...

 

Eh oui, tous les films racontent une histoire "enjolivée". Cependant le film de René Clément "La bataille du Rail" a été conçu dans l'immédiate après-guerre et tourné avec comme figurants des cheminots qui savaient exactement ce qui c'était passé dans les années sombres de l'Occupation. Donc, même "enjolivé" ce film est le plus réaliste sur le rôle des cheminots résistants.

 

Le seul problème sur des métiers aussi "médiatiques" que le cinéma, l'écriture ou la presse, c'est que je crains fort que l'occupant et le régime vichyste n'ait conservé que ceux qui brossaient dans le sens du poil... Quand un pays occupé manque de tout, surtout de bouffe, et que des cinéastes ont à disposition des matériels comme de la pellicule, il faut que ce soit avec l'accord de l'occupant, non ?

 

Je suis tout à fait d'accord avec le début de ta dernière phrase, pour avoir très souvent entendu dans ma jeunesse (c'est dû tout simplement à mon âge) tout mon entourage évoquer les conditions de vie de la période de l'Occupation, je confirme que le souci principal de la population (surtout citadine) c'était de tenter de trouver de quoi se nourrir... La situation internationale passait bien après...

 

Et Gabin, était marin ? Il n'a donc pris aucun risque puisqu'il était sur des navires loin de la France.... Bien sûr, les U-boots allemands respectaient l'immense acteur et leurs torpilles interrogeaient le livre de bord afin d'être sûr de ne pas noyer le brave Gabin.

 

Je me doute que Jean Gabin, vu tes propos, doit être un de tes acteurs français préféré. Eh bien, sache que c'est également mon cas... :p

 

Seulement, Mon Cher Robton, lorsqu'on étudie un peu le déroulement de la Seconde guerre mondiale, il y a une date essentielle : le mardi 2 février 1943 (date de la capitulation de l'armée allemande à Stalingrad). A compter de cette date beaucoup de gens en France et en Belgique (pour ne parler que des pays francophones) ont commencé à comprendre que l'Allemagne nazie allait peut être perdre la guerre, et beaucoup ont commencé à changer d'attitude afin assurer leurs arrières... ;)

 

Les "véritables" résistants français sont ceux qui sont entrés dans la lutte contre l'occupant avant février 1943. Eux étaient vraiment des "héros" !...

 

Quant à Jean Gabin, je renvoie au lien Wikipédia indiqué au message #5 (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Gabin) : ce n'est que le 2 février 1941 qu'il s'est expatrié aux États-Unis, or l'Occupation en France a commencé dès juin 1940, donc pendant sept mois il s'est accommodé du régime de Vichy et ce n'est qu'en avril 1943, soit deux mois après la fin de la bataille de Stalingrad, qu'il s'est engagé dans les "Forces navales françaises libres".

 

Je ne comprends pas Roger, tu es pourtant intelligent, je te parle de figures françaises ayant continué à "travailler" (si tant est que être acteur soit un travail !!!) en France occupé, aux ordres de la censure allemande et vichyste, et tu me parles des cheminots et des postiers...

 

Allons, allons, Antoine, tu es beaucoup plus intelligent que moi :be: :be: :be: , et j'avoue être déconcerté par ton argumentation... Pour moi un acteur de cinéma est un travailleur comme un autre, de quel droit le mépriserais-je ? D'ailleurs, pour réaliser un film il faut tout au plus dix acteurs de premier plan, une soixantaine de figurants et une bonne quarantaine de techniciens et personnel varié. Eh bien tous ne pensaient qu'à une chose : pourvu que le film que nous tournons soit un succès pour que nous puissions être payés et ainsi pouvoir manger...

 

Sinon, vu ton hostilité envers Marcel Pagnol ainsi que sa deuxième épouse, Jacqueline Bouvier, comme tu me l'avais déjà indiqué dans un autre "topic" il y a déjà quelque temps : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=38895&page=2 (message 33), je me pose tout simplement la question : y a-t-il seulement un film de Marcel Pagnol que tu aies apprécié ? Et si par hasard ta réponse était affirmative, lequel ?... :?:

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Posté

Tu sais Roger; il y a des gens qui parleront toujours sans savoir, sans recouper leurs sources, voir même sans essayer de comprendre le pourquoi du comment de la chose.

J'en rencontre tout les jours, et du haut de leurs certitudes, ils ballayent le reste.

Mais heureusement, leurs certitudes est souvent loin d'être "la vérité".

 

Puisque l'on parlait de Fernandel, il est un moment dans "La grande bagarre de Don Camillo", ou l'auteur, l'écrivain italien Giovanino Guareschi, place une phrase qui reflète exactement ce que mes oncles me racontaient.

Dans le film, c'est au moment où Pepone doit écrire une rédaction qui à pour titre "L'homme que je n'oublierai jamais".

 

Et Pépone commence par ces mots : "Au début, dans la résistance, nous étions quelques uns. Plus tard, nous étions un peu plus; mais à la fin de la guerre, tout le monde y était"

 

Mes oncles m'ont raconté ce phénomène; quand il n'y a plus eu aucun risque, la grande majorité à voulu rejoindre l'armée des ombres, et à la libération, tous se sont targués d'être résistant; c'était à vômir!

 

Je ne veux pas polémiquer pour savoir si Gabin savait que son bâteau était "protégé" ou non; mais je sais que certaines "vedettes de cinéma" qui s'étaient engagée dans l'armée de l'air, étaient très souvent envoyées en mission sous des cieux où l'on ne voyait jamais la pointe du museau d'un avion ennemi.

 

Ils n'en étaient pas responsable, mais les hautes influences jouaient; et il fallait montrer à la troupe que leurs idoles du grand écran "faisaient" la guerre comme eux; cela leur remontait le moral.

 

Alors pour revenir à la battaille du rail, j'espère que Robton s'est rendu compte qu'il n'y avait aucune vedette dans ce film; beaucoup de cheminots ont "joué" leur propre rôle; et quand je dis joué, c'est une insulte car ce n'est pas par jeux ou par plaisir qu'ils l'ont fait; ils l'ont fait en mémoire de leurs amis morts pour la liberté de leurs semblables.

 

Ce film René clément l' à tourné de suite après la guerre, pour conserver intacte la réalité du vécu, sans que les années ne viennent à estomper la mémoire et la réalité des faits vécus. Ce film n'est pas un film; c'est un documentaire "cinématisé"; c'est un hommage 1000 fois mérité aux héros du "Rail", et aux héros de l'ombre qui ne se sont jamais fait connaître.

 

.

Posté

Bonjour Mon Cher Gil, :)

 

J'ai beaucoup apprécié tout ce que tu dis au message précédent (tu mérites vraiment la qualité de "rédacteur" du forum Webastro :be: :be: :be: ).

 

Et parmi ce que tu as déclaré, j'ai surtout apprécié ceci :

Ce film René clément l'a tourné de suite après la guerre, pour conserver intacte la réalité du vécu, sans que les années ne viennent à estomper la mémoire et la réalité des faits vécus. Ce film n'est pas un film ; c'est un documentaire "cinématisé"; c'est un hommage 1000 fois mérité aux héros du "Rail", et aux héros de l'ombre qui ne se sont jamais fait connaître.

Et puisque tu évoques les "héros de l'ombre qui ne se sont jamais fait connaître", j'en profite pour évoquer la mémoire d'une Résistante authentique, originaire tout comme Robton de la Champagne, en reprenant ce que j'avais écrit sur elle il y a quelque temps déjà sur ce forum Webastro (voir : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=19018&page=11 ; message #258) :

Bonjour Grégory, :)

 

Merci d'avoir relancé ce questionnaire. :be:

 

38- Ta ville de naissance : Chalon en champagne

 

Ainsi tu es un Champenois de naissance !... Et en plus de Chalons en champagne (Châlons-sur-Marne comme on disait dans ma jeunesse).

 

Eh bien, sache qu'une personne, très chère à mon cœur était champenoise, née à Fagnières, toute petite commune de la Marne tout à côté de Châlons-sur-Marne (voir : http://www.annuaire-mairie.fr/ville-fagnieres.html). Et cette "Fagnièrote" était venue avec sa famille, tout juste vers les années 1905-1910, s'installer à Antony (Seine), ma ville natale, et plus précisément au 6 rue de Châtenay, donc tout à côté de la ferme de mes grands-parents maternels (au 4 rue de Châtenay), la "ferme des Boucher".

 

Et puis est arrivée la mobilisation du samedi 1er août 1914. Les hommes valides ayant été mobilisés, le maire d'Antony Auguste Mounié s'est retrouvé seul pour s'occuper de la mairie, son secrétaire étant parti aux armées...

 

La guerre franco-allemande (qui devait très largement être terminée pour l'automne 1914) s'éternisant, Auguste Mounié, maire d'Antony depuis 1912, a dû recruter une secrétaire de mairie début octobre 1914, ce fut notre voisine Simone Deuillet. Au départ, elle ne fut recrutée que jusqu'au 31 décembre 1914, le temps que le secrétaire de mairie titulaire revienne du front, mais en réalité elle a occupé ce poste jusqu'à la fin de 1965 (soit pendant 51 ans !!!...) jusqu'à ce que le maire de l'époque Georges Suant (qu'elle détestait fortement depuis...) ose la mettre à la retraite d'office !...

 

Simone Deuillet fut donc l'unique collaboratrice d'Auguste Mounié durant toute la Grande guerre. Une très grande estime mutuelle les a beaucoup rapprochés.

 

Une petite anecdote révélatrice de cette triste période : Simone Deuillet m'a révélé dans ma jeunesse un détail : ce qui a été le plus pénible à Auguste Mounié c'est de devoir porter lui-même à partir de l'automne 1914 aux familles concernées la lettre du ministère de la guerre les informant du décès d'un de leurs garçons "mort au champ d'honneur". Ce fut si pénible pour lui que très vite il ne voulu plus le faire et demanda à Simone de s'en charger... Elle refusa lui disant que c'était le rôle d'un homme de faire cette triste besogne, elle lui suggéra de confier cette tâche à un facteur d'Antony, ce qui fut fait...

 

Entre 1918 et 1940, la population d'Antony augmenta très rapidement :

* 1911 : 4 490 habitants ;

* 1921 : 7 549 habitants ;

* 1926 : 12 468 habitants ;

* 1931 : 17 645 habitants ;

* 1936 : 19 780 habitants ;

* 1946 : 21 233 habitants.

et plusieurs autres employés municipaux rejoignirent Simone à la mairie. Mais Auguste Mounié, qui admirait sa très belle écriture, a insisté pour qu'elle conserve la rédaction des actes de l'État-Civil et le compte-rendu des Conseils municipaux.

 

Petite parenthèse personnelle : Simone tenait, puisqu'elle était notre voisine la plus proche, a rédiger elle-même, avec beaucoup d'application tous les événements familiaux (gais comme le mariage de mes parents, et la naissance de mes deux frères et de moi-même, ou tristes comme les décès très proches qui nous ont touchés...), et lorsque bien plus tard (après son décès) j'ai voulu faire un peu de généalogie sur ma famille maternelle dans les archives de l'État-Civil de la mairie d'Antony, j'ai à chaque fois été ému de reconnaître sa très belle écriture...

 

De même, à l'occasion du cinquantenaire de la Libération d'Antony (le 24 août 1944) par la Deuxième Division Blindée du général Leclerc "l'Association pour la Promotion du Patrimoine d'Antony" a fait paraître au printemps 1994 un opuscule très intéressant retraçant toute cette période avec des témoignages inestimables, et avec surtout la reproduction en fac-similé des délibérations du Conseil municipal d'Antony après la Libération qui concernaient cette période, avec bien sûr la très belle écriture de Simone Deuillet...

 

Simone Deuillet a été très peinée par la mort d'Auguste Mounié survenue dans son bureau de la mairie d'Antony le 3 décembre 1940. Il fut remplacé par un maire nommé (et non plus élu) par le Gouvernement de Vichy, maire pour lequel elle n'avait que du mépris... :mad: :mad: :mad:

 

Simone Deuillet, bien qu'étant une catholique très pratiquante (elle assistait à la messe tous les jours le matin avant d'aller travailler en mairie) et avec des idées nettement ancrées très à droite, fut cependant contactée en 1942 par des collègues sympathisants communistes qui lui proposèrent d'entrer dans la résistance et de confectionner des faux papiers pour aider les Résistants et les Juifs... Bien que cette demande émana de sympathisants communistes, elle l'accepta, uniquement "pour combattre à son modeste niveau les occupants allemands". Après la guerre, elle n'aimait pas raconter cette période et quand j'insistais elle me répondait : « Roger, tu as eu la chance de naître après cette triste période, alors ne soit pas trop curieux de savoir ce qu'on fait ceux qui étaient en plein dedans... Sache une chose : je n'ai fait que mon devoir de Française face à l'Occupation allemande. »

 

Elle refusa toute décoration après la guerre. Et ce n'est que lors de son enterrement que j'ai appris qu'elle avait été cependant décorée par la Royal Air Force pour avoir permis à trois aviateurs anglais abattus dans les environs d'Antony de s'échapper grâce à de faux papiers qu'elle leur avait confectionnés.

 

Excuse-moi Grégory d'avoir été si long, mais ça m'a fait très plaisir de pouvoir évoquer la mémoire d'une très grande française, originaire de Fagnières dans la Marne, donc une "compatriote" à toi. ;)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

 

Je n'ai rien à rajouter d'autre...

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Posté

C'est un bel hommage à la personne dont tu parles Roger; il y en a eu beaucoup des personnes qui ont risqué plus d'une fois leur vie pour sauver leur semblable et qui sont restées ignorées non seulement de monsieur et madame tout le monde mais aussi qui ont été considéré comme quantité négligeable par l'état.

 

Si à tout hasard tu as besoin d'une copie de film, tu m'envoie un MP

Gil.

Posté

non mais attendez, vous dites que la plupart des Résistants ont commencé à résister après 1943, mais que la Bataille du Rail a été tourné par de vrais résistants, donc estampillés pré-1943 je suppose????

 

Comment sait-on s'ils ont vraiment résisté avant 1943??? Mon père, qui a connu la Libération à cheval sur le canon d'un Shermann (il avait 5 ans), disait que les fondateurs de l'Union (le "grand journal issu de la Résistance" local de Reims) n'avait commencé à résister qu'une fois les Amerloques sur le "Pont de Witry", c'est-à-dire à la porte de Reims...

 

Quant à la bataille du rail, faut quand même pas oublier que ce sont aussi des cheminots qui ont acheminé les trains de la mort... et les policiers français qui les ont remplis...

 

Ok Gabin est resté en France jusqu'en 1941..., et ok Pagnol a transformé ses studios en plantations de fleurs pour faire bouffer ses techniciens...

 

Et sans doute que sans ses films, pas mal de techniciens auraient eu du mal à trouver du boulot!

 

Mais j'estime juste que la production ciné de l'époque étant forcément visée par la censure, il fallait être rudement arrangeant avec les dodores!!!

 

Quant à la résistance, on a tous quelqu'un dans la famille qui a résisté un peu ou beaucoup, mes deux grands pères par exemple, l'un n'a jamais parlé des faux-papiers faits dès 1940, et mon père l'a appris par hasard, après sa mort, l'autre a caché des aviateurs Anglais... et si ce dernier criait "vive Pétain" en 1940, c'est qu'il avait confiance dans le vainqueur de Verdun... tout n'est pas si simple certes....

 

Mais moi, j'aurais toujours plus de respect dans Saint-Ex ou Mendès partis se battre pour leur patrie, que pour ceux qui sont restés servir la soupe aux affreux!!

 

 

Maintenant, j'ai pas plus d'amitié pour l'épuration que vous, à aucun niveau...

 

Mendès-France a démissionné de sa loge, après qu'on lui ait demandé, à lui, le Juif, le rad-soc, l'aviateur, l'homme de gauche et de combat, des "preuves" de ses actes de résistance...

 

 

et pour répondre à ta question, non je n'aime pas Pagnol qui a plagié Giono, en faisant croire que les oeuvres étaient de lui, je n'aime pas Pagnol qui faisaient tourner les filles qu'il engrossait, et non, je n'aime pas plus Gabin, ce pseudo "grand seigneur" du cinéma français, imbu, totalement rempli de sa propre fatuité, et de son orgueil démesuré...

 

Bonne soirée!

Posté
Tu sais Roger; il y a des gens qui parleront toujours sans savoir, sans recouper leurs sources, voir même sans essayer de comprendre le pourquoi du comment de la chose.

J'en rencontre tout les jours, et du haut de leurs certitudes, ils ballayent le reste.

Mais heureusement, leurs certitudes est souvent loin d'être "la vérité".

 

 

quel mépris ...

qu'est ce qui te permet d'affirmer que Rob parle sans savoir ? :b:

et si jamais c'était le cas, il a quand même le droit de s'interroger non ? :rolleyes:

il me semble bien qu'il essaye justement de comprendre le pourquoi du comment des choses en se posant des questions...

Posté

Bonsoir Robton Kob, :)

 

Puis-je savoir, Mon Cher Antoine, quels réalisateurs de cinéma français d'avant 1970 ont tes faveurs et quels sont les acteurs ou actrices de cette époque qui te plaisent ?...

 

Et puis, tant que j'y suis je te pose une troisième question : peux-tu nous révéler quels sont tes cinq films français d'avant 1970 qui sont tes préférés ?

 

Tiens, je vais te dire mes cinq films préférés :

 

- 1°) "Angèle" de Marcel Pagnol (1934) ;

 

- 2°) "Napoléon" de Sacha Guitry (1954) ;

 

- 3°) "Le Corbeau" de Henri-Georges Clouzeau (1943) ;

 

- 4°) "Mélodie en sous-sol" de Henri Verneuil (1962) ;

 

- 5°) "L'armée des ombres" de Jean-Pierre Melville (1969).

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Posté

Roger le RG veut tout savoir et rien payer????

 

J'aime bien Lautner et ses "Tontons flingueurs", par la grâce de l'ami Audiard, donc on va mettre le Président de Verneuil avec gros Gabin dans son meilleur rôle, mais pour moi, le chef-d'oeuvre absolu d'engagement c'est Costa-Gavras... Z en 1969 et l'Aveu en 1970...

 

Sinon, avant 1970, je pense que les cinéma italien et américain sont bien plus intéressants, merci Leone, merci Preminger, merci Ford....

 

 

ah si, y a bien un film que j'apprécie, c'est la Féline avec Simone Simon, mais je suis pas sûr que ce soit français, bien que Simon le soit!

Posté

Robton, je partage totalement ton avis sur "Z" et "l'Aveu" de Costa-Gavras... :be: :be: :be:

 

Quant à "La Féline", j'avoue que je n'ai jamais vu, ni même entendu parler de ce film. :( :( :( Tu vois que tu as beaucoup plus de connaissances cinématographiques que moi !... ;)

Posté
quel mépris ...

qu'est ce qui te permet d'affirmer que Rob parle sans savoir ? :b:

et si jamais c'était le cas, il a quand même le droit de s'interroger non ? :rolleyes:

il me semble bien qu'il essaye justement de comprendre le pourquoi du comment des choses en se posant des questions...

 

Bonsoir Christel,

 

1) Je voudrais que tu me montre le "mépris" que j'ai selon toi affiché.

J'ai beau me relire, je n'en vois nulle part.

 

2) Je n'affirme rien; je me contente de constater et de réagir sur certaines de ses "interrogations" qui ressemblent furieusement à des affirmations.

 

Ce n'est pas parce qu'on n'aime pas quelqu'un, qu'il faut lui prêter tous les défauts de la terre.

 

Alors pour info, Pagnol n'a jamais plagié Giono; au contraire ils ont collaboré ensemble sur plusieurs adaptations des livres de Giono. puis il y eut un différent; Giono reprocha à Pagnol d’étoffer le scénario de Regain d’événements superflus, alors que très souvent, on "raccourcit" plutôt l'histoire du livre.

Aussi, la dispute s’intensifia pour le tournage de La femme du boulanger, d’après un épisode de "Jean le bleu"; dispute déjà présente lorsque Pagnol termina Angèle, transposée d’ "Un de Baumugnes".

 

Mais du plagiat, il n'y en eut jamais. Pourtant Robton l'affirme!

 

A propos des femmes qui auraient "tourné" uniquement parce que Pagnol les aurait "engrossé", que dire alors des Guitry et autres Chaplin pour ne citer qu'eux, (il y en a d'autres) ce n'est pas une raison pour détester quelqu'un.

 

Allez, j'arrête ici, car je pourrai démonter tous ses arguments un à un sans problème.

Posté

Gil,

 

nous n'allons pas polémiquer mais je trouve que tes écrits (repris en citation dans mon post précédent) sont quelque peu méprisants envers Rob

 

il a des doutes et les exprime simplement

il n'a pas tort pour le tournage des films, rien ne pouvait se faire sans l'accord de l'occupant et on se doute bien qu'il fallait montrer patte blanche de leur point de vue

 

lui (et moi aussi) savons pertinemment que rien n'était simple en cette période...

chacun a le plus souvent fait ce qu'il a pu

 

mais on a aussi le droit d'avoir des doutes pour d'autres... et le droit de l'écrire aussi (c'est cela qui me "dérange" le plus dans ton écrit) sans se prendre une petite réflexion au passage :)

 

et j'ai eu raison, c'est un "frère" puisqu'il aime les Tontons :be:

Posté

Bon, on va laisser de côté l'aspect uniquement "condition de tournage des films en France sous l'Occupation" et revenir à l'aspect uniquement "film".

 

Robton, tu déclares :

et pour répondre à ta question, non je n'aime pas Pagnol qui faisait tourner les filles qu'il engrossait

Moi, vois-tu Antoine, le personnage de Marcel Pagnol m'indiffère complètement, seules ses œuvres cinématographiques m'intéressent. Et ceci est valable pour tous les réalisateurs.

 

Ainsi, j'adore regarder le film de Louis Malle "Lacombe Lucien" (certaines scènes ont été tournées à Figeac, non loin de chez moi) qui est un des rares film (sinon le seul, Gil nous dira ce qu'il en pense) à avoir osé aborder franchement le problème des jeunes Français qui se sont engagés dans la police allemande pendant l'Occupation. C'est, selon mon modeste avis, un film excellent. Et pourtant je ne sais rien de la vie de son réalisateur et c'est très bien comme ça (je dis ça car je crois savoir qu'à une certaine période il était très proche des milieux d'extrême droite français...).

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Posté
Gil,

 

nous n'allons pas polémiquer mais je trouve que tes écrits (repris en citation dans mon post précédent) sont quelque peu méprisants envers Rob

 

il a des doutes et les exprime simplement

il n'a pas tort pour le tournage des films, rien ne pouvait se faire sans l'accord de l'occupant et on se doute bien qu'il fallait montrer patte blanche de leur point de vue

 

lui (et moi aussi) savons pertinemment que rien n'était simple en cette période...

chacun a le plus souvent fait ce qu'il a pu

 

mais on a aussi le droit d'avoir des doutes pour d'autres... et le droit de l'écrire aussi (c'est cela qui me "dérange" le plus dans ton écrit) sans se prendre une petite réflexion au passage :)

 

et j'ai eu raison, c'est un "frère" puisqu'il aime les Tontons :be:

 

Bonjour Christelle

 

Je ne veux pas polémiquer non plus, mais je ne peux te laisser interpréter mes écrits de façon erronnée. Quand je dis "qu'il y a des gens qui parleront toujours sans savoir, sans même essayer de comprendre", tu ne peux nier que c'est la réalité de tous les jours.

 

Mais il n'y a rien de méprisant dans mes écrits; toi tu parles des doutes de Robton, moi j'y ai vu quelques insinuations ou sous entendus qui ne me plaisent pas. Si le fait de sortir un film pendant la guerre catalogue d'office comme douteux ou collabos, je ne suis pas d'accord et je le dis.

 

A ce tarif là, beaucoup de bouquins, de chansons ou toute autre oeuvres éditées pendant la guerre sont suspectes et nauséabondes.

 

Alors là, si Robton veux "gratter", il aura de la besogne.

 

Ce n'est certainement pas moi qui vais défendre les collabos ou les allemands;

En plus de mes oncles fusillés, pratiquement toute l'autre branche de la famille a péri lors de la contre offensive von Rundschtedt en ardennes Belge.

Dans le petit village de Bande dans le Condroz, les Allemands ont rassemblé tous les habitants y compris beaucoup de femmes et enfants , dans une grande grange sous prétexte de les "lister". Une fois les gens dans la grange, il y ont jeté des grenades incendiaires et ont tout arrosé au lance-flamme; et ceux qui tentaient malgré tout de s'enfuir étaient "tirés" comme des lapins.

Voici un lien : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bande_(Belgique)

 

Mais ce n'est qu'une partie de la vérité; une autre personne à réussi à se cacher et à fuir à la nuit; ma tante Ida qui vient de mourir il a deux mois, et qui nous a aussi tout expliqué en détails; c'était l'horreur dans toute l'acceptation du terme; et crois moi, les femmes survivantes qui sont tombées dans leurs pattes ont regretté de ne pas avoir péri avec les autres.

 

Pour revenir à des choses moins "morbides" et plus gaies, je suis heureux d'apprendre que je serais éventuellement aussi un frère pour toi!

 

J'ai dans les "Tontons flingueurs" dans ma vidéothèque, et il ne se passe pas 6 mois que je ne le regarde; les dialogues d'Audiard sont sublîmes; je serai tenté de dire "comme d'habitude".

 

Mais il n'y a pas que les tontons que j'adore; et quelques "Lautner" sont dans ma "collection"; tels que : "les barbouzes", toute la série des "monocles" (mais ceux là je ne les possèdes pas) "Ne nous fâchons pas", "laisse aller c'est une valse", "Quelques messieurs trop tranquilles", "Il était une fois un flic", "La Valise", "Pas de problème", "Ils sont fous ces sorciers", et dans un autre genre, "L'inconnu dans la maison".

 

Voili voilou;)

Posté

bah, on ne peut nier que toute oeuvre écrite pendant cette période devait avoir l'aval (ou Laval :p) des "autorités"... d'où un questionnement réel

 

Pour revenir à des choses moins "morbides" et plus gaies, je suis heureux d'apprendre que je serais éventuellement aussi un frère pour toi!

 

J'ai dans les "Tontons flingueurs" dans ma vidéothèque, et il ne se passe pas 6 mois que je ne le regarde; les dialogues d'Audiard sont sublîmes; je serai tenté de dire "comme d'habitude".

 

sois tenté car on n'est jamais déçu par ce génie de l'humour :be:

et tu es un frère aussi (pis frères et soeurs se chamaillent tout le temps, c'est bien connu :p)

 

Frère Rob débrouille toi maintenant avec Frère Gil :)

ça fait moine hein "frère" alors que hein, bon... on se comprend :D :D

Posté

Oh oui Soeur Christel; et le mot "frère" me fait aussi penser à ce "Frère Gaucher" et à son fameux élixir:be::be:

Posté

Gil, excuse moi, mais si tu as lu le "Temps des amours" de Pagnol, il y a un long passage qui reprend exactement l'histoire du "Hussard sur le toit" du père Giono, non? Comment appelle-t-on le fait de reprendre une histoire dans un livre édité à son nom? Si ce n'est pas un plagiat, peux tu me trouver le terme exact?

 

Évidemment que tous ceux qui ont tourné pendant la guerre n'était pas des collabos, mais pour Pagnol, je sais pas, c'est peut-être qu'une impression, j'ai jamais pu l'encadrer!

 

Enfin, bref, Gil, tu sembles d'une science inébranlable, donc je vais pas "gratter", car la besogne et moi... ;)

 

Par contre, une chose quand même, peux-tu me dire honnêtement ce que tu penses de Jacqueline Pagnol dans le rôle de Manon? et que penses tu de Orane Demazis , et de son jeu surtout, dans le rôle de Fanny?

 

 

Pagnol est sans doute un de tes auteurs/réalisateurs préférés, donc je m'en voudrais de gâcher ton plaisir, moi, ses écrits m'emmerdent, ses réalisations m'endorment, le personnage me déplaisent, et ses actrices me font rire à mauvais escient....

 

Mais sans doute n'ai je pas le droit?

Posté

Ecoute Robton, on ne va pas se bouffer le nez; toi tu constate une chose, pas de problème! Je n'ai certainement pas la prétention d'avoir une "science inébranlable" mais tu parles de plagiat, et là encore je dis non; le mot n'est pas exact.

Franchement, ignores tu qu'ils sont nés la même année, que lorsqu'ils se sont rencontrés, ils sont devenus de grands copains, et qu'ils s'échangeaient des idées à la pelle, en paroles, et par courrier. Giono les a accomodés "à sa sauce", et Pagnol à la sienne. L'un racontait la Provence d'en haut, et l'autre, la Provence d'en bas.

Leurs vies étaient paralèles, comme l'étaient celles de Picasso et de Modigliani; avec les même heurts, les mêmes disputes et les mêmes sensibilités propres à chacun. Une petite différence toutefois, Modigliani est mort assez jeune.

 

Alors je le redis; que tu n'aime pas Pagnol, c'est ton droit; mais ce n'est pas une raison pour lui mettre sur le dos toutes les casseroles du monde.

 

Moi j'aime les deux, parce que je retrouve chez eux ce que j'ai connu de la vraie Provence; pas celle des touristes; celle des indigènes.

 

De Digne à Manosque en passant par Aubagne, Marseille, Avignon,Orange ou Sérignan du Comtat, depuis trente cinq ans je suis les histoires et la vie de ses chantres que furent chacun à leur façon, Giono, Pagnol, Jean Henri Fabre, (pour les insectes) car à la manière de Daudet ou de Mistral, ils vénéraient leur terroir.

Alors tu vois, contrairement à toi, moi je trouve que tout compte fait, ces deux là se complétaient très bien.

 

Maintenant, c'est le cinéphile qui parle, et là, je suis d'accord avec toi; Jaqueline Bouvier n'était pas à sa place dans Manon, ni dans Naïs.

 

Pour Orane Demazis, c'est différent, vu que Pagnol à créé la trilogie pour elle; donc, même si je trouve qu'elle est trop "théatrale" et que une actrice du "cru" eut mieux passé, il faut rendre justice à quelqu'un qui à inspiré ce monument.

 

Mais tu sais, ce n'est pas la seule incongruité; quand Pagnol a réalisé "Angèle", le rôle de Saturnin, joué par Fernandel, avait au départ été attribué à Michel Simon.

 

Tu imagines, un Suisse avec un accent de titi parisien qui aurait interprété Saturnin??

 

A propos, ne te tracasses pas, tu ne gâche pas mon plaisir; toute ma façon d'être est dans ma signature.;)

Posté
Maintenant, c'est le cinéphile qui parle, et là, je suis d'accord avec toi; Jaqueline Bouvier n'était pas à sa place dans Manon, ni dans Naïs.

 

Bonjour Gil, :)

 

Eh bien, sur cette affirmation, je ne suis absolument pas d'accord avec toi, du moins pour "Manon". ;)

 

Marcel Pagnol a réalisé le très long film en noir et blanc d'une durée de 3 heures 48 minutes (tourné l'été 1952) "Manon des sources" (qui comporte deux parties, séparées par l'entracte dans les salles de cinéma : première partie "Manon des sources" [1 heure 58 minutes], deuxième partie "Ugolin" [1 heure 50 minutes]) uniquement pour le personnage de Jacqueline Bouvier (qui était devenue Jacqueline Pagnol lors de leur mariage fin 1945). Ce n'est que bien après la sortie du film (le 16 septembre 1952) que Marcel Pagnol en a fait un roman, paru en 1963, sous le titre de "l'eau des collines", en deux tomes : tome 1 "Jean de Florette", tome 2 "Manon des sources" (d'habitude le roman précède le film, là ce fut l'inverse :p ) qui ont servi à Claude Berry pour tourner les deux films en couleur "Jean de Florette" et "Manon des Sources" en 1986.

 

A propos du film noir et blanc en 1952 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Manon_des_sources_(1953) ;

 

A propos du roman de Marcel Pagnol de 1963 : http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Eau_des_collines ;

 

A propos des deux films de Claude Berry en 1986 : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Florette_(film) et http://fr.wikipedia.org/wiki/Manon_des_sources_(1986).

 

J'ai découvert Jacqueline Bouvier-Pagnol à la télévision française à l'automne 1968 lorsque le film de 1952 fut présenté en épisodes saucissonnés de quinze minutes, entre 19h40 et 19h55. J'ai été émerveillé par la découverte de cette histoire de source criminellement bouchée et surtout par les trois personnages principaux de Manon (Jacqueline Bouvier-Pagnol), de l'instituteur Bernard (Raymond Pellegrin) et de Ugolin (Rellys).

 

A l'automne 1969 je travaillais dans une compagnie d'assurances rue Drouot, et sur les grands boulevards au fameux cinéma "Rex" j'avais été interpellé par le fait qu'ils faisaient durant trois semaines un "hommage à Marcel Pagnol" en projetant une vingtaine de ses plus grands films, et bien sûr parmi eux le fameux "Manon des sources". Je l'ai donc visionné un soir, sur le très grand écran du "Rex", et ce fut 3 heures 48 minutes d'un très grand bonheur !... Pour moi le passage le plus émouvant (qui hélas n'est pas repris dans la version de Claude Berry... :mad: ) est celui où Ugolin a une vision : il aperçoit le bossu Jean et ses deux jeunes enfants revenir d'une source lointaine avec des jarres pour ramener de l'eau dans leur maison. Il y a alors un merveilleux air d'harmonica. Ugolin est ému par ce spectacle et tente, pour se racheter, d'aider la très jeune Manon en prenant sa jarre, mais son image se brouille et disparaît... Ugolin reste seul, et décide alors de mettre fin à ses jours... :( :( :(

 

Par la suite, au début des années quatre-vingt-dix j'ai pu acheter à la FNAC les deux films vidéo en cassettes VHS de la version de 1952 (diffusée par la "CMF" - Compagnie Méditerranéenne de Film - en 1991) : ce fut pour moi un régal pour les yeux (c'est peut-être l'effet "madeleine de Proust"), que je n'éprouve pas avec la version de 1986 (dont j'ai également les deux films vidéo en cassettes VHS).

 

Pour ceux qui n'auraient jamais vu la version originale de "Manon des sources", tournée en 1952 en voici un extrait "Youtube" :

 

"http://www.youtube.com/watch?v=kmJMhtZNRRE&feature=related" via YouTube
ERROR: Si vous lisez ce texte, YouTube est hors-ligne ou vous n'avez pas installe Flash

 

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

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