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La retraite à 62 ans...


NUNKY

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bonsoir!

 

 

J'ai entendu ce soir sur France Inter dans l'émission "Le Téléphone sonne" qu'en 2009 les dividendes versés aux actionnaires par les entreprises françaises dépassaient les charges sociales. Je n'ai pas retenu le chiffre, je vais réécouter l'émission en podcast, c'est tout à la fin que le chiffre est donné.

En tous cas, les dividendes sont donc les plus grosses charges des entreprises. On ne peut douter que le Médef, qui a fait de la baisse des charges un objectif prioritaire, va très vite les réduire. Comme il va sans doute réduire la délocalisation des entreprises, et donc des contributions sociales.

Et ainsi, nos systèmes de protection et de solidarité sociales vont retrouver leur fraîcheur d'antan, nous n'aurons plus à nous inquiéter pour nos retraites, notre sécurité sociale, nos rmi et autres broutilles. Car il s'agit bien de broutilles comparées à la somme des dividendes reversés!

 

:)

Posté

En même temps, les charges sociales sont fixées par l'Etat et imposées aux entreprises. Les dividendes sont à leur liberté totale.

D'un côté un truc qui ne bouge pas et qui ne leur rapporte rien, de l'autre un truc qui bouge et va rapporter des sous... Je ne sais pas pourquoi je ne suis pas étonné par ce que tu dis. :D

 

edit : je vais peut-être préciser, quand même : les entreprises ne reversent pas aux actionnaires par pur plaisir. Elles le font car ça leur rapporte quelque chose. D'une part parce que l'actionnaire est celui qui a investi, donc donné des sous à l'entreprise à la base, donc en échange il acquiert du pouvoir et gagne de l'argent; d'autre part parce que actionnaires contents = actions bien cotées en bourses = plein de pognon.

Au final, c'est loin d'être une charge. Si c'était le cas, les entreprises chercheraient plutôt à s'en débarrasser.

 

L'exemple de BP est assez parlant : concrètement les 20 milliards qu'ils ont dépensé pour les dégâts de la marée noire, c'est une paille. Par contre la chute vertigineuse de leurs cours en bourse, ça ils n'aiment pas. Le fait de ne pas verser de dividende c'est pour regagner de la popularité... et à terme remonter en bourse. A mon avis, ils font plus ça par économie que par déontologie.

 

Bref, tout ça pour dire qu'il n'y a rien d'étonnant à ce qu'une entreprise préfère verser à ses actionnaires qu'à ses salariés. Donc si on les laisse faire ce qu'elles veulent, c'est ce qu'elles auront tendance à faire prioritairement.

 

[cette explication est garantie purement descriptive et vidée de tout avis personnel, pas le temps de me relancer dans un débat, là :be:]

Posté

Salut Créateur!

 

En même temps, les charges sociales sont fixées par l'Etat et imposées aux entreprises. Les dividendes sont à leur liberté totale.

D'un côté un truc qui ne bouge pas et qui ne leur rapporte rien, de l'autre un truc qui bouge et va rapporter des sous... Je ne sais pas pourquoi je ne suis pas étonné par ce que tu dis. :D

Je ne sais pas pourquoi, ta réponse ne m'étonne pas non plus!

 

Mais d'une part les contributions sociales entretiennent le niveau de vie général du pays, et donc alimentent la fameuse croissance intérieure, en fait ce sont des salaires différés; d'autre part les dividendes ne rapportent pas d'argent aux entreprises, mais aux actionnaires, qui veulent aujourd'hui non pas 5% comme ce fut le cas, mais 10% minimum. Ils saignent la bête à mort!

 

 

 

D'une part parce que l'actionnaire est celui qui a investi, donc donné des sous à l'entreprise à la base, donc en échange il acquiert du pouvoir et gagne de l'argent; d'autre part parce que actionnaires contents = actions bien cotées en bourses = plein de pognon

Belle vision du capitalisme dit d'entreprise, le capitalisme de "papa". Celui-là me plaisait bien!

Aujourd'hui, une boîte qui va bien (dégage 5% de bénéfice net) est rachetée par des investisseurs qui se foutent des intérêts industriels de l'entreprise, ils veulent 15% de rendement.

Alors on réduit" les coûts": la R&D n'est plus alimentée, les services internes sont donnés à la sous traitance, le personnel est réduit au minimum, et deux à cinq ans plus tard, quand l'entreprise est morte d'avoir donné 15%, elle est liquidée: on garde la marque, et les activités partent en Inde ou en Chine.

Tu le constateras toi-même quand tu travailleras dans le privé.

 

Voilà la réalité, voilà ce qu'il faut stopper si l'on ne veut pas que le pays sombre. C'est ce que j'attends de la gouvernance européenne.

 

La retraite à 62 ans ne fera que retarder l'échéance. D'ailleurs déjà moins du tiers des plus de 55 ans travaillent, c'est dire combien cette réforme est inutile et consacre en fait la soumission du politique au capitalisme spéculatif, et les jeunnes ne trouvent déjà plus de travail.

 

:)

Invité Ortog
Posté
à part crier "on veut pas de retraite après 60 ans", quelles sont les solutions pour régler ce problème des retraites autres que "faut taxer à mort les vilains riches et leur enlever la nationalité française s'il se barrent de France" ?

 

Il est possible d'étendre l'assiette de cotisation au stock option, dividende, actions gratuites, interessement et participation.

 

Les vilains pauvres qui veulent prendre aux gentils riches... La proportion des revenus du capital a énormément augmenté, la ou la proportion des revenus salariaux ont énormément diminués.

 

De mémoire,

En 1960 : Pour 100 F de richesse créée, c'est 50 au capital et 50 au salariat

En 2010 : Pour 100 € de richesse créée, c'est 72 pour le capital et 28% pour le salariat.

Nous sommes revenus au proportion d'avant le new deal...

Si le salaire moyen est encore assez haut, le salaire médiant est terriblement descendu ! 50% de la population sont sous les 1600 € brut

 

 

Belle vision du capitalisme dit d'entreprise, le capitalisme de "papa". Celui-là me plaisait bien!

Aujourd'hui, une boîte qui va bien (dégage 5% de bénéfice net) est rachetée par des investisseurs qui se foutent des intérêts industriels de l'entreprise, ils veulent 15% de rendement.

Alors on réduit" les coûts": la R&D n'est plus alimentée, les services internes sont donnés à la sous traitance, le personnel est réduit au minimum, et deux à cinq ans plus tard, quand l'entreprise est morte d'avoir donné 15%, elle est liquidée: on garde la marque, et les activités partent en Inde ou en Chine.

Tu le constateras toi-même quand tu travailleras dans le privé.

 

:)

 

Gégé, cette image est extrèmement bien retranscrite dans "La mise à mort du travail". CdB, je te conseille de regarder ce dvd, il est extrèmement bien fait.

 

 

Ortog

Posté

Hello!

 

Si je peux développer un peu mon point de vue, je dirai que la capitalisme ne m'est pas insuportable. Le socialisme a montré qu'il ne fonctionne pas, le bel idéal communiste de l'URSS s'est cassé les dents sur la soif de pouvoir et les égoïsmes individuels. Et on l'a aidé à se casser la pipe! Mais de toutes façons les hommes sont partout les mêmes: on ne travaille pas pour les autres. Ce constat amer établi, il faut quand même voir des nuances dans le capitalisme.

Je vois plusieurs sortes de capitalisme:

 

1)Le capitalisme de grand papa.

Des gens, riches, ont de l'argent. Ils veulent le placer, de façon plus profitable que le livret A. Alors ils examinent les entreprises, choisissent celles qui leur semble avoir un bel avenir, et investissent dedans: ils en achètent des parts, et attendent autour de 5% de rendement. Ils font le travail des banques!

Le projet industriel les intéresse, ainsi que la qualité du personnel; les hommes, la formation sont des investissements, et tout le monde au final y trouve son compte.

C'est l'époque où l'on disait que les bénéfices étaient partagés en trois: une part pour l'entreprise, une part pour les salariés, une part pour les investisseurs-actionnaires.

 

2) Le capitalisme boursier.

On dit aussi short trade. On ne fait que regarder son PC: les courbes de valeur des actions, durant les derniers mois. Si la tendance est à peu près stable, ou monte, c'est bon. Et sur la courbe, qui ressemble à une PEC de monture, il y a un bruit en dents de scie. Le jeu consiste à vendre les actions en haut d'une dent de scie, et à vendre en bas. On gagne la différence entre le haut et le bas, au final on possède toujours les actions et on a réalisé un gain en quelques jours ou quelques heures.

Ce procédé est immoral, parce que l'entreprise n'intéresse absolument pas le spéculateur, il s'en fout royalement. Mais il va quand même chez le médecin et attend ses allocations familiales.

 

3) Le capitalisme prédateur.

Le requin est déjà plus gros: un concurrent, une banque. On cherche une entreprise qui va bien (dans le sens du capitalisme de grand papa), dont le patron, qui a souvent créé l'entreprise ou est son héritier, cherche désespérément de l'argent, pour moderniser son outil de production, ses labos de R&D... les banques refusent, il ne trouve pas. Alors il met son entreprise sur le marché boursier, souvent sur le second marché.

Illico il se fait rachter par un concurrent ou des fonds de pension. Qui tout de suite mettent des hommes à eux à leur tête, et réduisent drastiquement les "coûts": investissement de R&D, personnel, outil de production. Pendant deux à cinq ans, l'entreprise vit sur son élan et du fait de la purge dégage ses 15%. Ensuite, elle s'effondre, d'obsolescence.

Ce procédé immonde est le plus courant aujourd'hui, entretenu qu'il est par les fonds de pension, dont le but est de payer les retraites des pays qui n'ont pas de système de répartition!

Je n'ai qu'un mot: qu'ils crèvent, nos entreprises ne devraient jamais être vendus à ces gens là.

 

4) Le capitalisme de guerre.

Cette fois les requins sont énormes et évoluent en bancs. Ils chosissent une entreprise, voire un secteur d'activité complet, dont ils possèdent des actions en masse, et se mettent d'accord pour vendre massivement et brutalement. Le cours s'effondre, il n'y a plus qu'à racheter à vil prix après avoir dégagé des gains monstrueux. A ce stade le but est souvent aussi politique: on peut tuer un secteur clé d'un pays, voire un pays lui-même.

C'est ce qui nous pend au nez!

 

Alors que faire? Le grand général De Gaulle disait que la politique de la France ne se faisait pas à la corbeille. Donc il faut une vraie volonté politique, pour, comme le dit très justement Ortog, étendre l'assiette de cotisation aux stock options, gains boursiers, dividendes, actions gratuites, interessement et participation.

 

Je cite: de mémoire,

En 1960 : Pour 100 F de richesse créée, c'est 50 au capital et 50 au salariat

En 2010 : Pour 100 € de richesse créée, c'est 72 pour le capital et 28% pour le salariat.

Nous sommes revenus au proportion d'avant le new deal...

 

Et arrêtons de croire que nous sommes responsables de l'effondrement de nos régimes de solidarité, tout ce qui se passe est voulu par le grand capital. Les hommes, la planète, en crèveront.

 

:)

Posté

Les deux dernières formes de capitalisme sont les formes évoluées du capitalisme de "grand papa" : Dès l' instant où l' un des apporteurs de fonds réussit à faire 15% là où les autres font 5%, tous les autres copient sur sa méthode. Et même s'ils ne copiaient pas, vu que les "15%" s' enrichissent plus vite que les "5%" ils éliminent ces derniers par un classique processus darwinien.

 

La triste réalité est qu' aucun grand "dogme économique" n' est pérenne. L'évolution des sociétés est plus proche de l' avalanche que de la tranquille fonte des neiges. Pas mal de signes semblent indiquer qu'on est pas loin (1, 2 générations ?) de la prochaine. Réveillez-vous, il va falloir de nouveau changer le monde. Vu les forces en présence, j' ai bien peur que ça ne soit pas une bonne nouvelle pour la majorité des occidentaux: Va falloir réapprendre comment survivre.

Invité Ortog
Posté

J'adhère complétement à la vision "autruchienne" du capitalisme de gégé...

 

Ce qui est grave, c'est que contairement à la première moitié du XXème siècle, il y a la télé qui passe en boucle des dogmes comme des solutions uniques aux problèmes.

 

Chacun devrait être étonné qu'en démocratie, il n'y ait qu'une solution possible à un problème.

Les nombreux spots radios et télés payés par nos impots pour nous entrer dans la tête la "seule solution" raisonnable en sont la preuve.

 

Si nous appliquions la même vision dogmatique aux sciences, ou en serions nous ???

 

Je retiens que les solutions du gouvernement sont un calque parfait des positions du MEDEF... y compris sur la pénibilité...Etonnant non ?

 

Ortog

Posté

J'entendais à midi que le G20 s'est mis d'accord sur une réduction des déficits des pays de 50% à l'horizon 2020. Pas pour faire payer les boursicoteurs, non, pour appauvrir les moins riches.

C'est quand la grande révolution mondiale, le 1789 ou octobre 1917 mondial?

Pauvres de tous les pays, unissez vous...

 

:b:

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