CROA: ballades estivales

[vincent.becker]

De retour de deux jours à Europa Park avec les enfants, je rentre passablement épuisé. Mais un ciel exceptionnel, avec une voie lactée moutonnante jusqu'à l'horizon comme je n'en avais pas vu depuis plus d'un an, m'a convaincu de sortir le 200 malgré tout.

 

Fort heureusement, j'avais un programme d'observation tout prêt que j'avais fait pour une soirée précédente qui avait fini en eau de boudin avec l'arrivée des orages. Je l'ai donc ressorti pour le mener à bien.

 

J'avais organisé mon programme en plusieurs ballades thématiques: amas globulaires, nébuleuses diffuses, nébuleuses planétaires et amas ouverts.

 

Les amas gobulaires

 

Je démarre ma première ballade par M4, dans le Scorpion. Je pointe Antares, et tombe sur l'amas très rapidement. Celui-ci m'apparaît bizarrement ténu: pas de chance, il est déjà à moitié dans le pommier...

 

Je monte donc directement sur M14 dans le Serpentaire. Il n'est pas bien impressionnant mais plaisant à regarder. C'est le Nagler 9 qui le rend le mieux, comme tous les globulaires d'ailleurs.

 

Je file ensuite sur les deux amas jumeaux, M10 et M12, toujours dans le Serpentaire. J'aime bien ces deux amas qui se répondent l'un à l'autre. Ils sont plus brillants que M14 sans être les plus remarquables du ciel d'été.

 

Direction M5 ensuite dans la Tête du Serpent. Je le trouve après quelques recherches, les étoiles guide sont peu nombreuses dans le coin. Il est vraiment énorme, bien défini, très dense.

 

Je termine sur les deux amas d'Hercule: M13 bien sûr, avec sa forme arachnéenne et ses étoiles jaune et bleue qui le flanquent, et M92, plus petit mais très élégant.

 

Les nébuleuses diffuses

 

Le ciel a tourné, c'est maintenant le Sagittaire qui me tend les bras (ou l'anse, c'est selon) au sud. Je commence donc ma ballade des nébuleuses. Je pointe tout d'abord M8, très basse sur l'horizon. Je tombe sur une étoile flanquée d'une nébulosité mal déterminée. Je mets le filtre UHC en place et l'image est transfigurée, la Lagune m'apparaît d'un coup dans son étendue dans le Panoptic 24. Le Nagler 13 fait là des miracles en assombrissant le fond de ciel tout en gardant l'intégralité de la nébuleuse dans le champ.

 

Je remonte un peu vers M20, la nébuleuse Trifide juste au-dessus, évidente avec l'UHC (mais invisible sans). Les trois chemins sombres sont bien visibles en vision décalée. Le petit 200 marche vraiment bien! Là aussi c'est le Nagler 13 qui offfre la meilleure vue, bien que le Panoptic 24 donne un très beau champ.

 

Encore un cran au-dessus, c'est la nébuleuse du Cygne, M17, qui s'étale dans l'oculaire. La "virgule" centrale est parfaitement visible sans filtre mais l'UHC révèle la grande étendue de la nébulosité qui l'entoure.

 

Encore plus haut, M16, la nébuleuse de l'Aigle donne un spectacle décevant avec une nébulosité ténue où on devine l'indentation principale.

 

Un grrrand coup vers le haut et je pointe les Dentelles du Cygne. L'UHC fait toujours merveille. Au panoptic 24, chacune des dentelles rentre en entier. Le Nagler 13 permet de détailler les entrelacs subtils qui valent son nom à ce très bel ensemble.

 

Et pour finir...

 

Voilà pour mon programme "nébuleuses diffuses". Les nébuleuses planétaires et les amas ouverts restent à faire, mais une bonne partie est déjà passée. Je tente quand même quelques planétaires mais l'heure tardive n'incite pas à s'arracher les yeux à essayer de les repérer. Un essai infructueux sur NGC7009, la nébuleuse Saturne douche mes ardeurs. Ces petites planétaires sont insupportables à trouver, trop de champ et on les confond avec des étoiles, pas assez et on passe à côté sans jamais les voir. Ca sera pour un autre soir.

 

Je décide donc de conclure sur quelques classiques: M27, splendide au Nagler 9, et M57, avec le même oculaire que je pousse même à la Barlow mais sans grand succès. Si l'UHC est très utile sur M27, M57 est mieux sans, avec plus d'étoiles autour.

 

Enfin je conclus sur M11, l'amas du Canard sauvage, splendide au Nagler 13. Le Nagler 9 le résoud mieux mais le champ supérieur du 13 lui confère une plus belle mise en scène.

 

Programme mené en 2h30, il est temps d'aller au lit. Peut-être pourrai-je poursuivre demain soir, mais la météo semble moins favorable et la Lune commencer à être présente.

[Jeff Hawke]

Ces petites planétaires sont insupportables à trouver, trop de champ et on les confond avec des étoiles, pas assez et on passe à côté sans jamais les voir.

Insupportables ? Tu veux plutôt dire délicates et subtiles à trouver, non ?

 

 

Un bon ratissage messier d'Eté...

[vincent.becker]

Insupportables ? Tu veux plutôt dire délicates et subtiles à trouver, non ?

 

Non, insupportable comme quand au bout de dix minutes de recherches tu as envie de tout balancer dans le ravin le plus proche et de te mettre à la peinture sur soie

 

Un bon ratissage messier d'Eté...

 

A quand le marathon!

[Invité Bételgeuse76]

Belle ballade dans le ciel d'été, bien préparée, avec un programme quasiment respecté. Félicitations !

 

A quand la fin de la ballade ?

 

Bon ciel !

 

Annie.

[Ktatonic]

Un grrrand coup vers le haut et je pointe les Dentelles du Cygne. L'UHC fait toujours merveille. Au panoptic 24, chacune des dentelles rentre en entier. Le Nagler 13 permet de détailler les entrelacs subtils qui valent son nom à ce très bel ensemble.

 

Meme matos que toi, jamais tenté le le nag 13mm sur les dentelles, toujours le 24mm O III/UHC, à te lire ça vaut la peine de tenter, merci du partage, du Messier à gogo, certes, mais comme on dit tout est bon dans le jambon

[vincent.becker]

Ah ben ça, quand on a une nuit potable tous les 18 mois, on rentabilise. Et le Nag 13 sur les dentelles complète très bien le 24

[Dédé de St Fé]

Salut Vincent

 

Bon, je te répond avec un peu (beaucoup) de retard, s'cuses-me

 

Envoyé par vincent.becker

Ces petites planétaires sont insupportables à trouver, trop de champ et on les confond avec des étoiles, pas assez et on passe à côté sans jamais les voir.

 

Ma méthode, c'est d'y aller directement avec un filtre (OIII de préférence) et avec mon 23mm (70°) c'est pratiquement infaillible, tu ne peux plus confondre une planétaire avec une étoile, à noter qu'avec le UHC ça marche aussi mais c'est moins évident

 

Encore plus haut, M16, la nébuleuse de l'Aigle donne un spectacle décevant avec une nébulosité ténue où on devine l'indentation principale.

 

M16 est très délicat à observer, il faut avoir un ciel d'une qualité exceptionnelle et un bon gros miroir

 

Programme mené en 2h30, il est temps d'aller au lit

Tout ça en 2h30, et bien, t'as pas chomé

 

Au plaisir de te lire.

[syncopatte]

Avec les nébuleuses planétaires, faut savoir à quoi s'attendre.

 

L'œil de chat par exemple (ngc 6543), je suis passé dessus et par dessus sans que ça ne fasse tilt: je me l'imaginais plus grande.

La Blinking aussi, pas si évidente!

 

Alors la technique filtre marche bien, mais pour moi surtout bien centrer la zone (chercheur) et grossir!

 

Puis, cela dépend probablement des personnes (et du ciel), outre l'aspect d'étoile floue, c'est souvent la couleur qui attire mon pointage (sans filtre là)

 

Patte.