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Ce qu’il y a de bon dans la déconnexion


kenaroh

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En mai dernier, 5 neuroscientifiques américains ont passé 3 jours dans une région reculée du sud de l'Utah à faire du rafting sur le fleuve San Juan, à camper sur les plages et à faire de la randonnée dans les canyons, rapporte le New York Times (voir également l'interview de deux des protagonistes sur CNN). Contrairement aux vacances de monsieur Tout-le-Monde, celles-ci avaient un but : comprendre comment l'utilisation constante d'objets technologiques transforme notre manière de penser et de se comporter, et voir en quoi une retraite dans la nature sauvage pourrait inverser ces effets. La compréhension de l'impact sur le cerveau d'un fort usage des technologies en est encore à ses balbutiements, explique David Strayer, professeur de psychologie à l'université de l'Utah et spécialiste de la distraction des conducteurs.

 

Dans ce coin reculé et sauvage de l'Utah, les psychologues ont petit à petit abandonné leurs objets électroniques (ordinateurs et téléphones) et remisé leur connexion permanente. Mais le manque de connexion se fait vite sentir… A l'hôtel, avant de partir définitivement pour trois jours de randonnée déconnectée, l'un des participants, Art Kramer, directeur du Beckman Institute, un centre de recherche qui compte plus de 1000 scientifiques, allume une ultime fois son Blackberry pour prendre des nouvelles d'une importante subvention que ses équipes attendent.

La technologie redéfinit la notion de ce qui est urgent, estime l'un des chercheurs. À moins qu'elle ne redéfinisse un faux sentiment d'urgence, qui affecte la capacité des gens à se concentrer, lui répond un autre. En même temps, estime Art Kramer, les effets secondaires sont rares : pour sa part, la seule fois où la technologie l'a trop distrait était quand il était plongé dans la rédaction d'un papier sur son ordinateur et qu'il a oublié d'aller récupérer sa fille à l'école. Art Kramer essaye de se connecter pour obtenir des nouvelles de sa grosse subvention, sans plus y parvenir.

Ses collègues se moquent de sa dépendance, mais il est plus facile de voir les problèmes des autres que les siens. D'ailleurs de quoi souffrons-nous ? Dépendance ou pression ? N'est-ce pas plutôt le stress lié à ses responsabilités qui le conduit à tenter de se connecter en permanence, estime David Strayer, conciliant ?

 

Avant même de s'enfoncer dans le canyon, le groupe de chercheurs se divise en deux clans. Ceux qui font valoir que l'utilisation des technologies peut causer de l'anxiété, inhiber la pensée profonde, et qui prennent déjà soin de se déconnecter régulièrement. Et ceux qui utilisent leurs gadgets sans réserve et partent sans être convaincus que le voyage leur apportera quelque chose.

 

 

LES VERTUS DE LA NATURE ?

 

Durant des moments de pause, les vacanciers discutent, notamment de l'étude de l'université du Michigan qui a montré comment les sollicitations urbaines agissent sur notre capacité d'attention. Pour autant la nature peut-elle régénérer un cerveau (et un corps) trop sollicité par le stress urbain ? C'est ce que laisse entendre une récente étude sur ce qu'on appelle déjà l'écopsychologie menée par Peter H. Kahn, montrant que l'environnement a un rôle sur notre stress et qu'un jardin ou quelques arbres sont plus reposants qu'un mur blanc ou qu'un écran de télévision. "Oui, heureusement que les vacances sont reposantes !", ironise l'un des participants.

 

Au bout de 3 jours de rafting et de randonnée, petit à petit, les vacanciers sont parvenus à se détendre, cessant de vérifier continuellement le téléphone qu'ils n'avaient plus dans la poche. Art Kramer ne pense plus au mail qu'il attendait. Tout le monde est plus réfléchi, plus calme. David Strayer explique que les voyageurs connaissent une phase de détente appelée le syndrome du troisième jour. Est-ce à dire que 3 jours de repos suffisent pour revenir à notre plein potentiel cognitif ?

 

De retour à l'hôtel, M. Kramer récupère son ordinateur. Il a reçu 216 e-mails, mais aucune nouvelle de la subvention. Le voyage ne les a pas transformés. M. Braver a récupéré son téléphone la veille au soir, et il remarque que souvent, il se tourne vers lui au moindre moment d'ennui… "Trop souvent, je l'utilise comme excuse pour avoir un comportement peu sociable". De retour à Saint Louis, il se promet de chercher à mieux comprendre ce qu'il se passe quand le cerveau se repose et souhaite utiliser l'imagerie médicale pour voir si les effets de la nature sur le cerveau peuvent être mesurés, voir reproduits, par la méditation par exemple.

Art Kramer quant à lui s'interroge pour savoir si le bien-être ressenti à l'issu de ces 3 jours est lié à l'expérience de la nature, à l'effort sportif ou à une combinaison des deux… Mais il reconnait également se mentir à lui-même en affirmant pouvoir écouter ce qu'il se dit pendant une réunion pendant qu'il consulte son ordinateur pendant une réunion. "Peut-être dois-je veiller à être plus attentif aux autres", conclut-il.

 

Sans savoir très bien comment ces courtes vacances ont eu un impact sur le cerveau, l'ensemble des participants est tout de même prêt à recommander à tout le monde de faire une petite pause de temps à autre. "Nous prescrivons bien de l'aspirine sans en connaître le mécanisme exact", conclut modestement Art Kramer.

 

A croire que quand il se repose, l'esprit est vraiment moins exigeant avec lui-même.

 

 

Hubert Guillaud

Le Monde

 

source

 

Et en astro ? L'effet Dobson ? ;)

Posté

surtout vue la conclusion...

Sans savoir très bien comment ces courtes vacances ont eu un impact sur le cerveau, l'ensemble des participants est tout de même prêt à recommander à tout le monde de faire une petite pause de temps à autre.

 

3 jours ne sont pas suffisants, pour ma part, confronté à des projets très denses et courts (3 mois chacun) il me faut 3 semaines mini pour recharger les batteries (une fois par an) : 1 semaine pour laisser le cerveau en roue libre, 1 de plus pour oublier l'ancien rythme et commencer à prendre le nouveau (celui des vacances) et une dernière pour s'habituer au nouveau et être capable de raisonnements adapté à ce nouveau rythme (que l'ancien typerait au niveau "glandouille", révasserie, etc... mais tellement bon pour l'inconscient).

 

Une telle expérience telle que celle d'au dessus ne me semble pas avoir pris conscience des rythmes biologiques -notamment circadien- des êtres humains (quel être humain régule ses rythmes profonds en 3 jours...?).

Posté

Et encore, ils étaient trois et avaient une occupation!! Qu'eussent-ils fait s'ils avaient dû contempler tous seuls, "le silence éternel des espaces infinis" ?? En eussent-ils été effrayés ?

 

Et si on les avait mis, "sans divertissement", et qu’on les avaient laisser "considérer et faire réflexion sur ce qu’ils (sont)" qu'eussent-ils donc découvert ? "le malheur naturel de notre condition faible et mortelle, et si misérable, que rien ne peut nous consoler, lorsque nous y pensons de près? "

 

Sans nul doute...

 

(merci Pascal...;))

Posté

J'ai d'autres sujets à leur proposer:

 

Incidence entre importance des mises et alcoolémie dans un casino

 

Portée du regard et zones d'intérêt en fonction de la consommation d'alcool dans un club à filles.

 

Etude sur les habitudes de déplacement des possesseurs de Ferrari et Porsche en milieu urbain.

Crédit en cours de validation pour la location des voitures (c'est le mail qu'il attendait)

 

Vendredi prochain ils font une étude sur l'inertie dans un kart.

 

C'est beau la science :D

 

Et encore, ils étaient trois et avaient une occupation!! Qu'eussent-ils fait s'ils avaient dû contempler tous seuls, "le silence éternel des espaces infinis" ?? En eussent-ils été effrayés ?

 

Et si on les avait mis, "sans divertissement", et qu’on les avaient laisser "considérer et faire réflexion sur ce qu’ils (sont)" qu'eussent-ils donc découvert ? "le malheur naturel de notre condition faible et mortelle, et si misérable, que rien ne peut nous consoler, lorsque nous y pensons de près? "

 

Sans nul doute...

 

(merci Pascal...;))

 

Ah mais c'est prévu mais avec un groupe d'étudiants :be:

 

"http://www.youtube.com/watch?v=OKobbtAzZCI" via YouTube
ERROR: Si vous lisez ce texte, YouTube est hors-ligne ou vous n'avez pas installe Flash

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