La Chine en voie d'acheter l'Europe?

[Invité Julie Charland]

C'est étrange ce que les nouvelles se ressemblent d'un continent à l'autre. Ici, on lisait dans les journaux que les États-Unis seraient bientôt dépassés par la Chine.

 

Julie

[dominique e]

Comme déjà dit, il est tout à fait possible que la France désormais n'attire pas les meilleurs étudiants en matières scientifiques ou technologique. En faire une généralisation est un peu rapide....

 

Il y a 25 ans, quand ces petits genies chinois cotoyaient les prepas et les grandes écoles françaises, ils étaient envoyés la parce qu'ils étaient la crême de la crême, et qu'il était supposé qu'ils seraient moins pourris par le système que s'ils étaient partis aux US. Ils venaient d'ailleurs dans une prépa à Lyon, parce que Paris était considéré comme trop dangereux. A l'époque, ils portaient encore le bleu de travail à la Mao...

 

Maintenant, il est bien évident que vu le classement international fort médiocre des écoles et universités françaises (cela se discute, certes, mais le classement existe et fait référence), et vue l'attraction de l'Amérique, les meilleurs éléments ne vont pas venir en France...

 

D'où un effet biaisé: parce que les meilleurs ne viennnent pas ici, on a l'impression qu'ils sont tous médiocres...

 

Pour ce qui est du fiston il fait son doctorat dans le meilleur labo d'europe (en Allemagne) et il était également auparavent dans le meilleur labo de chimie de France (avec un prix Nobel...). Donc si ceux là n'attirent pas les meilleurs je sais pas. Et c'est dans ces labos que deux des constats cité plus haut avait été fait donc désolé pa d'effet biaisé au moins pour ces deux cas.

[PierreDesvaux]

Attention aux effets journalistiques...

 

Les Etats Unis, c'est encore presque 3 fois le PIB de la Chine. Il faudrait 20 ans peut-être, avec des hypothèses de croissance forcenée, pour que la Chine rattrape les US. Et en supposant l'absence de crise, de bulles spéculatives qui éclatent, de crises politiques ou sociales, etc...

 

On a eu le même type de discours avec le Japon il y a 20 ou 30 ans.

 

Dans les années 60 et 70, le Japon était considéré comme un fabriquant de pacotilles et de transistors (De Gaulle). Dans les années 80, ce fut la fascination pour un pays en train de devenir très riche et leader technologique, un modèle social et industriel (les centres de qualité, le juste à temps, la cohésion sociale), puis la crainte qu'ils ne rachètent le monde (les Van Gogh qui partaient à Tokyo, les chateaux du Bordelais que les Japonais rachetaient, etc). Puis, les très fortes pressions internationales pour que le Japon réajuste sa monnaie (comme la Chine en ce moment), la généralisation du Japan bashing (taper sur les japs), et puis, l'éclatement de la bulle immobilière au début des années 90, la crise des banques japonaises, et enfin, 20 ans de marasme, de reprises avortées, de remise en question du modèle. Désormais, on ne parle plus du Japon... Dépassé par la Chine, c'est comme s'il n'existait plus... Sic transit gloria mundi...

 

La différence avec le Japon, c'est que la Chine est un très grand pays, une population dix fois supérieure au Japon, d'énormes bassins de croissance potentielle, une mentalité orgueilleuse et ambitieuse, persuadée d'être le centre du monde depuis 3000 ans, et un esprit de revanche sur l'Occident...