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Y’a des moments , com’ça !


HUMAN GO TOO

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Y’a des moments , com’ça , où l’ on se dit qu’ ça fait un bout d’temps qu’ on a pas sorti l’ bouzin !

 

Dans ces moments là , on est plus attentif aux phases de la « Grosse » , ou aux inepties caractérisées et confirmées des incapables qui officient au nom de cette science improbable qu’ est la Météo !

 

Y’a des moments , com’ça , où leur incompétence saute aux yeux , et que malgré leurs fallacieuses promesses et leur soi disant photos satellites , ces flagorneurs vous vantent les beautés d’ un ciel bleu et pur au dessus de vos têtes , et qu’ un simple regard à la fenêtre vous confirme que les couches de nuages sont épaisses , stagnantes , bien ancrées sur la région !

 

Y’a des moments , com’ça , où l’ on aimerait les prendre , à l’ ancienne , par les oreilles , et les traîner devant la preuve flagrante de leur ignorance !

 

Et puis , Y’a des moments , com’ça , ou l’ envie de sortir vous chatouille tant , que vous êtes prêt à tous les sacrifices !

 

Dans ces moments là , Machin appelle Truc , qui appelle Bidule , et ensemble , ils échafaudent des plans sur la comète , tentant de pallier aux lacunes des « pros » ( tu parles !)

 

Alors , Y’a des moments , com’ça , où l’ on se tient prêt , les pieds dans les starting blocs , prêts à dégainer « Gros tube » , et à fusiller du regard tout ce qui aura l’ outrecuidance de passer la tête dans un trou floconneux pour nous narguer , semblant dire : « eh , Machin , fait pourtant beau là au d’ssus ! Pourquoi qu’tu viens pas nous dire un p’tit bonjour ? »

 

Y’a des moments , com’ça , où nos sens s’ aiguisent et nous devenons baromètres , thermomètres , anémomètres , supputant sur les directions nimbo-cumulesques , reniflant les vitesses de ces montagnes d’H2O en suspension , portant nos regards très loin sur les horizons d’ arrivée supposée de ces merveilleux ciels bleu dont on parle , mais que comme Anne ma sœur Anne nous ne voyons point venir ( à part les nuages qui « jouffloient » , le soleil qui « grisoie » , et les étoiles qu’ on « voiepas » !

 

Pi , Y’a des moments , com’ça , où l’ on se dit « à dieu vat » et au risque ( bien faible) de se retrouver avec quelques copains , sur une esplanade ennuagée , sans sortir les calibres , simplement à papoter , nous chargeons les zotomobiles , et partons au « petit bonheur la chance » ( nouveau spot à la mode ) !

 

Y’a des moments , com’ça , où l’ on tombe dans la poésie mièvre et cent fois rabâchée de sinuosités goudronnées luisantes d’ humidité , jonchées de feuilles jaunies et roussies , au milieu de forêt majestueuses qui se sont parées des ors et des cuivres de l’ Automne , sans oublier les odeurs puissantes de l’ humus !

 

Y’a des moments , com’ça , où , dans la voiture , on parle d’ autre chose que du temps , comme pour ne pas aborder le sujet qui fâche ! Comme si le fait de l’ ignorer , pouvait nous protéger des maléfices , et que devant notre superbe dédain , les nuées décident d’ aller embêter quelqu’ un d’ autres , de préférence ailleurs , plus loin , mais pas dans notre cour ( Oh , oui , dis , s’ il te plait , vas y , fais le , file dans ta chambre , va coucher , à la niche , casse toi pôv’c.. ! »

 

Et là , Y’a des moments , com’ça , où , au détour d’ un virage , de blanches écharpes, étirées et filandreuses traversent nonchalamment la chaussée , s’ épaississent par endroits , ouatant le décor automnal , diffusant la lumière des phares en de larges flaques , opacifiant de leurs clartés laiteuses la vision de la route , et signalant à tous nos sens aux aguets, que nous sommes peut être en train de crever de notre phallique engin , l’ hymen de la « Belle étoilée » !

 

Y’a des moments , com’ça , où la voûte cloutée de ses soleils lointains nous éclate au visage comme un feu d’ artifice ! Les derniers lacets semblent s’ éterniser ! Notre excitation grandit de secondes en secondes ! Nous n’ en pouvons plus d’ attendre : « laissez moi passer , laissez moi voir , pitié, s’ il vous plaît . . . . ! »

 

Enfin , Y’a des moments , com’ça , où l’ on sort de la voiture , et dans un jet puissant , les photons éblouissants de milliers de clous d’ or Karchérisent nos yeux , pulvérisent la grisaille dont ils étaient embués , lavent à grande eau les teintes glauques de notre ordinaire des dernières semaines !

 

Dans ces moments là , y’ aurait même pas besoin d’ instruments ! C’ est tellement beau , c’ est tellement puissant , c’est tellement enivrant , que le bonheur arriverait à se passer d’ artifices techniques !

 

Y’a des moments , com’ça , où l’ on reste sans voix , et comme les bambins devant une vitrine de Noël , nous butinons frénétiquement et visuellement devant cette orgie photonique ! Ne sachant plus à quel « sein » se vouer, nous têtons sans vergogne au pis intarissable de cette voie lactée !

 

Faisons fi de la mise en place des engins , oublions la préparation technique nécessaire à la suite , tout ce que nous faisons , sera fait avec les yeux dans les cieux , détachant à regret notre regard de ces visions pour peaufiner un serrage ou un réglage , puis replongeant avec délices dans les myriades célestes !

 

Alors , Y’a des moments , com’ça , où je pourrais vous dire par le menu nos errances sur l’ « habituel » , le « normal », le « couru d’ avance » ! Je pourrais vous conter le bonheur ineffable des amas du Cocher , la joie de retrouver Andromède et ses bandes , 891 et sa bande , Jupiter est ses bandes , Jupiter et SA bande (de lunes) , M 33 et ses sbires , euh non , ses spires ! Je pourrai . . . Oui . . . Mais NON !

 

Que nenni , car voyez vous , Y’a des moments , com’ça , où un seul objet restera la vedette , tirant à lui toutes les couvertures du souvenir ! Celui qui restera pour nous bercer tout à l’ heure : Celui dont la vision restera . . . . LA vision !

 

Y’a des moments , com’ça , où le hasard fait que vous avez le bon oculaire , au bon moment , déjà sur l’ instrument ! Je ne parle pas de nombreux tâtonnements , je parle de l’ impromptu , de l’ occasion qui fait le lar. euh ! qui fait la vision !

 

Affublé lourdement de ce caillou d’ 1 Kg qu’ est mon 35mm , mon tube va , par hasard se pointer sur un objet connu, sans conviction , juste pour voir ! Mes compagnons , ignorants de la suite , attendent en devisant mon verdict à venir !

 

La gorge un peu nouée , je commence à décrire :

la couleur bleu passé , les reflets électriques ,

aux nuances verdâtres qui bigarrent le tout !

Au bord des lèvres blanches de ces nuées célestes ,

un rose cramoisi qui semble ourler l’ensemble ,

le noir dans les trouées renforce les couleurs !

les petits clous visibles en jaune ou bien en blanc

illuminent la scène ou brillent en fond d’ écran !

Comment que c’ est facile , dans ces conditions là

De passer du Croa aux fiers alexandrins !

 

Je cède la place , car les copains doivent me croire un peu fou , penser que j’ en rajoute, Y’ en a même un qui dit que ces légendes sur les couleurs , ça doit être une question de qualité d’ œil , car lui , il ne peux pas dire qu’ il en a vu beaucoup jusqu’ à aujourd’ hui ! il est donc le premier à s’asseoir près du tube !

 

Et là , Y’a des moments , com’ça , où tu restes sans voix ! C’ est ce qui lui arrive et il n’en revient pas ! Les couleurs que j’ ai vu , il les voit lui aussi ! Il va rester longtemps , et tout bien détailler !

 

Le troisième larron prendra enfin sa place , se noiera lui aussi dans ces visions dantesques ! Nous sommes tous d’accord pour convenir qu’ Orion , ben , on l’ avait jamais vue comme ça !

 

Je pourrai rester des heures dans le descriptif ! Cela n’ aurait comme résultat que de lasser le lecteur , sans vraiment approcher ( de près ou de loin ) LA sensation , LA vision de cette soirée là !

 

Nous avons essayé de nous détacher de cet envoûtement , mais rien n’ y a fait ! Nous trouvions tout fade , et sans intérêt !

 

Et puis , Y’a des moments , com’ça , où l’ on trouve que le ciel semble être d’ un coup moins bon , les objets sont moins nets , la nuit est bien avancée ! Sans vraiment de regrets , car la vision d’ Orion nous a largement payé en retour de notre outrecuidance de sortir malgré les nuages !

 

D’ ailleurs , avant de plier , encore un regard sur ce qui va nous bercer ! Mais c’est décidé , le ciel est moins bon , et on remballe !

 

Et , là , Y’a des moments , com’ça , où l’ on se giflerait , où l’ on se mettrait des coups de pieds au derche , car en pliant l’ engin , on s’ aperçoit d’ un coup que le secondaire est entièrement recouvert d’ une buée épaisse et humide ! Complètement opaque ! Même les lumières blanches des frontales ne renvoient aucun reflet ! Du verre dépoli serait plus transparent !

 

Y’a des moments , com’ça où l’ on oublie le principal ! Toute notre expérience est passée à la trappe ! Comme des imbéciles , pas un de nous n’ a pensé à vérifier cet élément essentiel !

 

Pour tout vous dire , on a même redonné un coup de laser de collim , cherchant très loin , (trop loin ?) d’ où pouvait venir cette dégradation !

Quelle honte !

 

Y’a des moments , com’ça , on est vraiment trop c.. !:cry:

Posté

Bonjour Human Go Too, :)

 

Y'a des moments comme ça où l'on adore lire tes merveilleux "CROA" :wub: :wub: :wub: . Et en plus tes larrons ont pu voir un objet en couleur !... :o :o :o Quelle chance vous avez eu de ne point trop croire aveuglément les météorologues !... ;)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Posté

L"amour rend un peu benêt, c'est bien connu...

Et il y a tellement d'amour du ciel dans ce CROA, au hasard de cette fantastique rencontre avec M42, qu'on te (vous?) pardonnera bien cette oubli de vérification du secondaire. :)

 

En fait, peut-être même qu'il ne fallait pas le vérifier, pour que cette soirée reste unique autour d'un objet unique...

 

Ne jamais rien regretter..... :)

Posté

Y a des moments, comme ça, ou quand on commence à lire un CROA, on ne peut plus décrocher! C'est le cas avec les tiens. Tu sais parfaitement captiver le lecteur. Un grand merci.

Posté
La gorge un peu nouée , je commence à décrire :

la couleur bleu passé , les reflets électriques ,

aux nuances verdâtres qui bigarrent le tout !

Au bord des lèvres blanches de ces nuées célestes ,

un rose cramoisi qui semble ourler l’ensemble ,

le noir dans les trouées renforce les couleurs !

les petits clous visibles en jaune ou bien en blanc

illuminent la scène ou brillent en fond d’ écran !

Comment que c’ est facile , dans ces conditions là

De passer du Croa aux fiers alexandrins !

 

Une pépite!

 

Merci HGT!

 

Patte.

Invité Scopy
Posté
(...)dans un jet puissant , les photons éblouissants de milliers de clous d’ or Karchérisent nos yeux , pulvérisent la grisaille dont ils étaient embués , lavent à grande eau les teintes glauques de notre ordinaire des dernières semaines !
:wub:

 

C'est si vrai ... après une longue privation, on se précipite sur tous les objets avec un appétit d'après-jeûne.

Ton récit le dit si joliment, merci Jean-Paul :) !

Posté

Merci , le Fan-club !

 

Vous êtes trop aimables avec mes élucubrations de vieux radoteur !

 

Je suis pour ma part un peu déçu du résultat final , car même si le texte était bien étoffé , à la relecture je ne ressens pas toute la beauté de ces couleurs dans Orion , ni de l' "exceptionnalité" de cette vision que je crains de ne pouvoir retrouver de sitôt !

 

Y' a des moments com'ça , où les mots n' y suffisent pas !

 

Va falloir que je bosse un peu mon descriptif !

 

Merci encore pour votre affabilité et votre gentillesse !

Posté

salut HGt...

 

y'as des moment comme ça, ou l'on regrette d'être si loin....

 

 

 

a très bientot j'espere..

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