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"Quand il ne peut plus lutter contre le vent et la mer pour poursuivre sa route, il y a deux allures que peut encore prendre un voilier : la cape (le foc bordé à contre et la barre dessous) le soumet à la dérive du vent et de la mer, et la fuite devant la tempête en épaulant la lame sur l’arrière avec un minimum de toile. La fuite reste souvent, loin des côtes, la seule façon de sauver le bateau et son équipage. Elle permet aussi de découvrir des rivages inconnus qui surgiront à l’horizon des calmes retrouvés. Rivages inconnus qu’ignoreront toujours ceux qui ont la chance apparente de pouvoir suivre la route des cargos et des tankers, la route sans imprévu imposée par les compagnies de transport maritime.

 

Vous connaissez sans doute un voilier nommé « Désir »."

 

Henri Laborit, Eloge de la Fuite.

Posté (modifié)

"Amour

 

Amour. Avec ce mot, on explique tout, on pardonne tout, on valide tout parce que l’on ne cherche jamais à savoir ce qu’il contient. C’est le mot de passe qui permet d’ouvrir les cœurs, les sexes, les sacristies et les communautés humaines. Il couvre d’un voile prétendument désintéressé, voire transcendant, la recherche de la dominance et le prétendu instinct de propriété. C’est un mot qui ment à longueur de journée et ce mensonge est accepté, la larme à l’œil, sans discussion, par tous les hommes. Il fournit une tunique honorable à l’assassin, à la mère de famille, au prêtre, aux militaires, aux bourreaux, aux inquisiteurs, aux hommes politiques.

 

La fonction du système nerveux consiste essentiellement dans la possibilité qu’il donne à un organisme d’agir, de réaliser son autonomie motrice par rapport à l’environnement, de telle façon que la structure de cet organisme soit conservée.

 

La motivation fondamentale des êtres vivants semble être le maintien de leur structure organique. Mais elle dépendra soit de pulsions, en réponse à des besoins fondamentaux, soit de besoins acquis par apprentissage.

 

Avec le cortex, on accède à l’anticipation, à partir de l’expérience mémorisée des actes gratifiants ou nociceptifs, et à l’élaboration d’une stratégie capable de les satisfaire ou de les éviter respectivement. Il semble donc exister trois niveaux d’organisation de l’action.

 

Le premier, le plus primitif, à la suite d’une stimulation interne et/ou externe, organise l’action de façon automatique, incapable d’adaptation.

 

Le second organise l’action en prenant en compte l’expérience antérieure, grâce à la mémoire que l’on conserve de la qualité, agréable ou désagréable, utile ou nuisible, de la sensation qui en est résultée. L’entrée en jeu de l’expérience mémorisée camoufle le plus souvent la pulsion primitive et enrichit la motivation de tout l’acquis dû à l’apprentissage.

 

Le troisième niveau est celui du désir. Il est lié à la construction imaginaire anticipatrice du résultat de l’action et de la stratégie à mettre en œuvre pour assurer l’action gratifiante ou celle qui évitera le stimulus nociceptif.

 

Le premier niveau fait appel à un processus uniquement présent, le second ajoute à l’action présente l’expérience du passé, le troisième répond au présent, grâce à l’expérience passée par anticipation du résultat futur.

 

Le système nerveux commande généralement une action. Si celle-ci répond à un stimulus nociceptif douloureux, elle se résoudra dans la fuite, l’évitement. Si la fuite est impossible elle provoquera l’agressivité défensive, la lutte.

 

Si cette action est efficace, permettant la conservation ou la restauration du bien-être, de l’équilibre biologique, si en d’autres termes elle est gratifiante, la stratégie mise en œuvre sera mémorisée, de façon à être reproduite. Il y a apprentissage.

 

Si elle est inefficace, ce que seul l’apprentissage pourra montrer, un processus d’inhibition motrice sera mis en jeu.

 

A côté des agressions directes, physiques ou chimiques, l’agression psychosociale au contraire passe obligatoirement par la mémoire et l’apprentissage de ce qui peut être nociceptif pour l’individu. Si elle ne trouve pas de solution dans l’action motrice adaptée, elle débouche sur un comportement d’agressivité défensive ou, chez l’homme, sur le suicide. Mais si l’apprentissage de la punition met en jeu le système inhibiteur de l’action, il ne reste plus que la soumission avec ses conséquences psychosomatiques, la dépression ou la fuite dans l’imaginaire des drogues et des maladies mentales ou de la créativité.

 

L’amour déculpabilise, car pour que tous les groupes sociaux survivent, c’est-à-dire maintiennent leurs structures hiérarchiques, les règles de la dominance, il faut que les motivations profondes de tous les actes humains soient ignorés.

 

Le mot d’amour se trouve là pour motiver la soumission, pour transfigurer le principe du plaisir, l’assouvissement de la dominance.

 

Aimer l’autre, cela devrait vouloir dire que l’on admet qu’il puisse penser, sentir, agir de façon non conforme à nos propres désirs, à notre propre gratification, accepter qu’il ne vive pas conformément aux nôtres. Mais l’apprentissage culturel au cours des millénaires a tellement lié le sentiment amoureux à celui de possession, d’appropriation, de dépendance par rapport à l’image que nous nous faisons de l’autre, que celui qui se comporterait ainsi par rapport à l’autre serait en effet qualifié d’indifférent.

 

Ce que l’on appelle « amour » naît du réenforcement de l’action gratifiante autorisée par un autre être situé dans notre espace opérationnel et le mal d’amour résulte du fait que cet être peut refuser d’être notre objet gratifiant ou devenir celui d’un autre, se soustrayant ainsi plus ou moins complètement à notre action. Ce refus ou ce partage blesse l’image idéale que l’on se fait de soi, blesse notre narcissisme et initie soit la dépression, soit l’agressivité, soit le dénigrement de l’être aimé.

 

On naît, on vit et l’on meurt seul au monde, enfermé dans sa structure biologique qui n’a qu’une seule raison d’être : celle de se conserver. Mais, chose étrange, la mémoire et l’apprentissage font pénétrer les autres dans cette structure, et, au niveau de l’organisation du moi, elle n’est plus qu’eux.

 

La source profonde de l’angoisse existentielle, occultée par la vie quotidienne et les relations interindividuelles dans une société de production, est cette solitude de notre structure biologique enfermant en elle-même l’ensemble, anonyme le plus souvent, des expériences que nous n’avons pas retenues des autres. Angoisse de ne pas comprendre ce que nous sommes et ce qu’ils sont, prisonniers enchaînés au même monde de l’incohérence et de la mort."

 

L'Amour (résumé), Henri Laborit, Eloge de la Fuite.

 

PS: je relis ce texte, lentement, je suis ébloui par cette lucidité. Tout à coup, tout devient évident.

Modifié par GéGé
Posté (modifié)

Il est bon de lire ces textes clairs, sains. Henri Laborit aborde de cette façon les principaux sujets de notre vie: la travail, la mort, l'enfance, les autres, le bonheur, la société...

Si cela vous intéresse...:)

 

Henri Laborit était biologiste et psychiatre. Il a tenté de comprendre comment fonctionne notre pensée, notre cerveau. Certaines de ses expériences sont fondamentales, ainsi celle ci-dessous, réalisée sur des rats, puis d'autres animaux, puis constatée chez l'homme. Il en a débouché un film: Mon Oncle d'Amérique, où il fait le parallèle constant entre un homme en société, et le rat.`

 

L'expérience elle-même consiste, à la base, à enfermer deux rats dans une cage à deux compartiments. Dans un compartiment, on envoie de temps à autre des décharges électriques.

Très vite, les rats s'aperçoivent que s'ils changent de compartiment, ils ne reçoivent plus de décharges. Donc: décharge, ils changent de compartiment, tout va bien.

Mieux que cela: si l'on envoie les décharges à intervalles réguliers, disons tous les quarts d'heures, ils finissent par changer de compartiment avant la décharge, et reviennent après! Tout va bien.

Maintenant, on ferme le passage qui permet de changer de compartiment, de fuir. Et on envoie les décharges. Très vite, les rats finissent par se battre, violemment, jusqu'à se tuer. Et ils restent en bonne santé (sauf celui qui est mort, évidemment).

Puis on enlève un rat de la cage, il en reste un, seul. Et rapidement, ce rat devient malade. Il développes des maladies courantes chez l'Homme: maladies de peau, cancers, infarctus, boulimie, anorexie...

 

De sa vie de chercheur, de biologiste et de psychiatre, henri Laborit arrive à la conclusion que chez tous les mammifères, on retrouve la même organisation: le premier niveau, dit cerveau reptilien, assure les besoins fondamentaux de l'animal: se nourrir, boire, fuir l'expérience douloureuse (un serpent entrant dans un feu, fuit), la reproduction.

Le second niveau est la mémoire, qui permet de reproduire les expériences gratifiantes, et d'éviter les expériences nociceptives (un serpent entrant dans un feu, fuit, mais ne se souviendra pas de l'expérience et la reproduira. Un rat se souviendra, il évitera le feu).

Les troisième niveau est le cortex cérébral, il permet le développement de stratégies gratifiantes (Un singe entrant dans un feu fuit, puis il se souviendra de l'expérience et ne la reproduira pas. Mieux, il finira par jeter de l'eau pour éteindre le feu).

Chez l'Homme, le troisième niveau est le plus développé, au point de retourner parfois la punition en action gratifiante, pour éviter la souffrance. Ainsi un reclus dans un presbytère, se soustrait au désir pour éviter la douleur du non assouvissement du désir. Un Homme pourra se tuer plutôt que d'en tuer un autre, ou pourra tuer sur ordre de la hiérarchie dominante, tellement la souffrance morale, acquise des autres, sera insupportable....

Modifié par GéGé
Posté

Sympa ces petits poemes .

J'en ai trouvé un , qui n'a rien a voir avec ceux de Gégé , mais je pense qu'il vous plaira , je pense tout specialement a Dédé qui nous emerveille de ces CROAs .

Je ne vous met pas le texte ici , il est long , tres long , mais tres beau , vous le connaissez surement déjà .

Gégé , Dédé et a tous les amis astram .

 

Janvier 1842 La Voie Lactée de Théodore Banville

Posté
L'homme est bien compliqué, il aime se torturer.....

 

J'aime bien ces textes, en as-tu un sur l'amitié ????

 

Bonjour Mon Cher Dédé, :)

 

Lorsqu'on évoque l'amitié, un texte me vient immédiatement à l'esprit : celui qu'a écrit le Maire de Bordeaux, un certain Michel de Montaigne, en hommage à son ami disparu à l'âge de 32 ans et 9 mois, le 15 août 1563, Étienne de La Boétie « Parce que c'était lui, parce que c'était moi ».

 

Voici ce très beau texte, qui date de 1580 :

 

« Au demeurant, ce que nous appelons ordinairement amis et amitiés, ce ne sont qu'accointances et familiarités nouées par quelque occasion ou commodité, par le moyen de laquelle nos âmes s'entretiennent. En l'amitié de quoi je parle, elles se mêlent et confondent l'une en l'autre, d'un mélange si universel qu'elles effacent et ne retrouvent plus la couture qui les a jointes. Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne se peut exprimer, qu'en répondant : “Parce que c'était lui, parce que c'était moi.”

 

Il y a, au-delà de tout mon discours, et de ce que j'en puis dire particulièrement, ne sais quelle force inexplicable et fatale, médiatrice de cette union. Nous nous cherchions avant que de nous être vus, et par des rapports que nous oyions l'un de l'autre, qui faisaient en notre affection plus d'effort que ne porte la raison des rapports, je crois par quelque ordonnance du ciel ; nous nous embrassions par nos noms. Et à notre première rencontre, qui fut par hasard en une grande fête et compagnie de ville, nous nous trouvâmes si pris, si connus, si obligés entre nous, que rien dès lors ne nous fut si proche que l'un à l'autre. Il écrivit une satire latine excellente, qui est publiée, par laquelle il excuse et explique la précipitation de notre intelligence, si promptement parvenue à sa perfection. Ayant si peu à durer, et ayant si tard commencé, car nous étions tous deux hommes faits, et lui plus de quelques années, elle n'avait point à perdre de temps et à se régler au patron des amitiés molles et régulières, auxquelles il faut tant de précautions de longue et préalable conversation. Celle-ci n'a point d'autre idée que d'elle-même, et ne se peut rapporter qu'à soi. Ce n'est pas une spéciale considération, ni deux, ni trois, ni quatre, ni mille : c'est je ne sais quelle quintessence de tout ce mélange, qui ayant saisi toute ma volonté, l'amena se plonger et se perdre dans la sienne ; qui, ayant saisi toute sa volonté, l'amena se plonger et se perdre en la mienne, d'une faim, d'une concurrence pareille. Je dis perdre, à la vérité, ne nous réservant rien qui nous fût propre, ni qui fût ou sien, ou mien. »

 

Roger le Cantalien.:rolleyes:

Posté
L'homme est bien compliqué, il aime se torturer.....

 

J'aime bien ces textes, en as-tu un sur l'amitié ????

 

Et bien je suis content de ne pas en être un!

 

Laurent :b::be::rofl:

Posté

Salut Dédé..

 

... en as-tu un sur l'amitié ????

 

moi j'en ai un de poeme sur l'amitié.. :refl:

 

 

Amitié,

 

Dans ce monde y a souvent des manigances

Mais aussi souvent des alliances

 

Il ne faut pas accordé sa confiance a n'importe qui

Car on pourra souvent être dans l'ennui

 

Sur cette terre il n'y a pas de pitié

Car souvent certains ne connaissaient pas la valeur de l'amitié

 

Certains font des choses sans en avoir conscience

C'est surtout qu'ils ont pas de conscience

 

Toujours aider son prochain

Toujours lui tendre la main

 

Même si c'est ton ennemi

Passer au travers des différences

 

De coté mettre sa rancoeur

Et donner un peu de bonheur

 

Nous sommes tous des être humains

Alors c'est main dans la main

Que nous prendrons le même chemin

 

Pour allé vers l'amitié

Bien sur en toute sincérité... :)

Posté (modifié)

L'éloge de la fuite est un essai court, bien écrit, probablement la perle des écrits de Laborit (je veux oublier son dernier livre fait en commun avec une astrologue). Il est à avoir lu, résolument. Je n'exclus pas qu'il aille trop loin dans le cynisme mécaniste pour expliquer l'altruisme... mais je n'en sais rien.

Autre essai à lire non moins résolument, quoique sans aucun rapport, mais tant qu'on en est aux essais : la trahison des clercs de Julien Benda.

Modifié par jarnicoton
Posté
L'homme est bien compliqué, il aime se torturer.....

 

J'aime bien ces textes, en as-tu un sur l'amitié ????

 

Bonsoir Mon Cher Dédé, :)

 

A propos de l'amitié, connais-tu cette très jolie chanson de François Hardy, sortie en 1965 et intitulée justement “L'amitié” ?

 

 

"http://www.youtube.com/watch?v=MXWfb1PpmbQ" via YouTube
ERROR: Si vous lisez ce texte, YouTube est hors-ligne ou vous n'avez pas installe Flash

 

 

« Beaucoup de mes amis sont venus des nuages,

Avec soleil et pluie comme simples bagages,

Ils ont fait la saison des amitiés sincères,

La plus belle saison des quatre de la Terre.

 

Ils ont cette douceur des plus beaux paysages,

Et la fidélité des oiseaux de passage,

Dans leurs cœurs est gravée une infinie tendresse,

Mais parfois dans leurs yeux se glisse la tristesse.

Alors, ils viennent se chauffer, chez moi,

Et toi aussi, tu viendras.

 

Tu pourras repartir au fin fond des nuages,

Et de nouveau sourire à bien d'autres visages,

Donner autour de toi un peu de ta tendresse,

Lorsqu'un autre voudra te cacher sa tristesse.

 

Comme l'on ne sait pas ce que la vie nous donne,

Il se peut qu'à mon tour je ne sois plus personne,

S'il me reste un ami qui vraiment me comprenne,

J'oublierai à la fois mes larmes et mes peines.

Alors, peut-être je viendrais, chez toi,

Chauffer mon cœur à ton bois. »

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Invité Scopy
Posté
la fuite reste souvent, loin des côtes, la seule façon de sauver le bateau et son équipage.
C'est vrai ...

 

:)

Posté

"Dieu a créé la mer et il l'a peinte en bleu pour qu'on soit bien dessus. Et je suis là, en paix, l'étrave pointée vers l'orient, alors que j'aurais pu me trouver cap au Nord, avec un drame au fond de moi"

 

B. Moitessier " La longue route"

 

Et

 

"il n'y a pas de vent favorable à celui qui ne sait où il va" Sénèque

 

 

Bon vent Gégé :)

Posté

Tu as raison, Albéric! AU moins on saura s'il faut mettre le réducteur de focale ou le correcteur de coma pour la soirée, ou pas! Et si possible les aligner avec la Lune avec deux degérs d'écart sur la même AD, ça facilitera le repérage. Et on peut pas les aligner par ordre alphabétique?

 

:cool:

Posté (modifié)
"Dieu a créé la mer et il l'a peinte en bleu pour qu'on soit bien dessus. Et je suis là, en paix, l'étrave pointée vers l'orient, alors que j'aurais pu me trouver cap au Nord, avec un drame au fond de moi"

 

B. Moitessier " La longue route"

 

Et

 

"il n'y a pas de vent favorable à celui qui ne sait où il va" Sénèque

 

 

Bon vent Gégé :)

Oh, c'est bien joli tout ça! Merci, Poussin!

La longue route... j'ai beaucoup aime ce bouquin. Et Bernard Moitessier. Il avait gagné la première course à la voile autour du monde. Et deux jours avant l'arrivée, il a informé qu'il abandonnait, ne voulant pas retrouver les hommes. Son périple a encore duré deux ans.

 

:-_-:

Modifié par GéGé
Posté (modifié)
Tu as raison, Albéric! AU moins on saura s'il faut mettre le réducteur de focale ou le correcteur de coma pour la soirée, ou pas! Et si possible les aligner avec la Lune avec deux degérs d'écart sur la même AD, ça facilitera le repérage. Et on peut pas les aligner par ordre alphabétique?

:cool:

 

:na:

Je boude... :p

Il va falloir que je me replonge dans le recueil de pensées poético-phylosophiques de Bigard (Jean Marie) pour faire bonne figure ! :D

 

Albéric

Modifié par xs_man
Posté
"Quand il ne peut plus lutter contre le vent et la mer pour poursuivre sa route, il y a deux allures que peut encore prendre un voilier : la cape (le foc bordé à contre et la barre dessous) le soumet à la dérive du vent et de la mer, et la fuite devant la tempête en épaulant la lame sur l’arrière avec un minimum de toile. La fuite reste souvent, loin des côtes, la seule façon de sauver le bateau et son équipage. Elle permet aussi de découvrir des rivages inconnus qui surgiront à l’horizon des calmes retrouvés. Rivages inconnus qu’ignoreront toujours ceux qui ont la chance apparente de pouvoir suivre la route des cargos et des tankers, la route sans imprévu imposée par les compagnies de transport maritime.

 

Vous connaissez sans doute un voilier nommé « Désir »."

 

Henri Laborit, Eloge de la Fuite.

 

En lisant ce passage, et pratiquant un peu la planche à voile, c'est la peur qui me vient à l'esprit. J'ai déjà eu un coup de panique sur ma planche et ce n'était pas très poétique. :confused:

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