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Voila j'ouvre ce post pour connaitre, partager vos expériences de seeing en fonction de votre situation geographique (altitude, zone urbaine, saisons etc)

 

Vos meilleures nuits, vos pires, votre seeing moyen...

 

(seeing approximativement égal a la largeur a mi-hauteur de l'étoile en arcsec)

 

En guise d'apéritif je partage cette photo que j'ai retrouve dans de vieilles archives, prise au VLT en 2007. Bien sur on ne peut guère rivaliser sous nos latitudes, mais il me semble intéressant de communiquer sur le sujet.15586-1294002001.jpg

Posté (modifié)

Euh moi hier, malgré un ciel en apparence calme (atmosphère humide, limite brumeuse) et le tube mis dehors 3h avant, impossible de voir même les bandes nuageuses de jupiter. Les étoiles dansaient dans tous les sens. Même après 2h d'observation et la nuit tombée depuis 5h. Là j'ai subitement compris ce qu'était un seeing médiocre.

 

A noter cette très bonne illustration en vidéo du seeing sur Jupiter et cette illustration visuelle de l'echelle de quantification du seeing de William H. Pickering sur le site de Damian Peach pour ajouter de la matière au sujet...

 

Sinon ma meilleure expérience de seeing (mais j'ai pas beaucoup de recul, je me suis remis à l'astro cette année), c'était cet été en aout. Là j'ai constaté (sans savoir encore ce qu'était le seeing) que 2 nuits consécutives, vers 1h du matin, les étoiles devenaient subitement très ponctuelles et mes visions en ciel profond très précises. Pour ce qui est de la localisation, je réside à Die, au pied du plateau du Vercors (oui pas loin de Valdrôme...)

 

D'ailleurs je souhaiterai évaluer la qualité des différents sites d'observation autour de chez moi (beaucoup de possibilités) et je me pose la question de l'évaluation de la qualité du seeing. Comment mesurer ça ? Quelqu'un connait-il un logiciel / une méthode facile et rapide qui permet de quantifier objectivement le seeing, comme avec ce logiciel du VLT ?

Modifié par albanc
Posté

Bonjour

 

Le seeing est surtout associé à la turbulence.... quoique...

 

Le seeing n'a pas la même définition pour un observateur visuel que pour l'astrophotographe.

 

J'ai pratiqué et je pratique encore un peu le visuel en CP. Je me suis jamais soucié du seeing. En revanche pour l'astrophoto c'est un parametre clé.

 

En visuel on priviligie le ciel noir avant toute chose. C'est vrai. Mais en astrophoto c'est avant tout le seeing qui fait la qualité de l'image, avant la noirceur du ciel.

 

Voici un avis sur le seeing de l'astrophotographe :

 

Le seeing c'est la finesse d'une étoile sur le CCD. Plus c'est fin est mieux c'est. Bien entendu il faut adapter l'échantillonnage du capteur à son optique, mais c'est un autre débat.

Disons que le seeing c'est la résolution "effective" de l'instrument en imagerie du CP. Cette résolution est affectée par 2 paramétres :

 

1/ La qualité du suivi

2/ La turbulence

 

 

Le suivi est maitrisable par l'opérateur. Il suffit de choisir une monture correcte et cohérente avec l'optique.

 

Pour la turbu c'est plus difficile. Je ne vous apprends rien. Mais certaines régles basiques permettent de limiter son effet (sol peu rayonnant, tubes fermés etc...)

 

En photo le seeing se mesure sur une image en pose longue (plusieurs dizaines de secondes) comme expliqué ci dessus par Bingocrepuscule).

 

D'ailleurs ce parametre est promordial chez les pro puisque tout passe par le capteur numérique dans les grands observatoires. On ne regarde plus les objets à l'oculaire comme au 19eme siécle.

 

Le seeing est donc une donnée incontournable pour le choix des optiques des observatoires et leur situation géographique.

 

A mon sens c'est pareil pour les amateurs. C'est le seeing qui conditionne l'achat d'un instrument pour faire de la photo, surtout aux moyennes et longues focales. Inutile d'acheter un 300 mm pour imager à 1800 mm de focale si le seeing ne tombe jamais sous les 3" d'arc. Le 300 mm ne sera jamais exploité correctement. Les images seront empâtées et mal résolues.

 

Ici sur la région de Lille quand le ciel se dégage (cela arrive..) nous avons la chance d'avoir un seeing trés correct pour faire de l'imagerie.

Je reléve le seeing depuis un peu plus de 2 ans. Il est situé entre 2" d'arc et 2.8" d'arc sur image brute longue pose, rarement au dessus de 3". Exprimé en FWHM.

Mon "record" étant 1.9" cet été en imageant une nébuleuse planétaire à F10 au 235 mm.

 

 

 

Voili voilou ma p'tite contribution au seeing, une donnée souvent ignorée par les amateurs... mais ça viendra.

 

 

Christian

Posté

Quelques éléments pour la mesure de la turbulence, seeing, scintillement...http://www.meteosurf.com/spastro/seeing/index.html

 

Paradoxalement, mes meilleures observations en terme de turbulence ont été faites quelques soirs d'hiver, dans mon jardin avec fort brouillard! La lune était à peine visible à travers le brouillard, mais avec un 400, la récolte de lumière était suffisante, et l'image était incroyablement stable! Absolument rien ne bougeait. Images figées. Cela a duré 3 nuits, exceptionnelles.

Idem pour les planètes. Plus il y a de la brume, mieux c'est.

 

Sinon, ne pas observer sur une plaque de béton chauffée, pas au dessus d'un toit d'une maison chauffée, rechercher des lieux permettant d'avoir du vent en flux laminaires, avoir un observatoire installé à une dizaine de m de haut, etc...

Posté

Merci pour les éléments de mesure. C'est ce que je cherchais. Excellent aussi l'outil nmm22 pour la prédiction du seeing selon la localisation de l'observateur.

 

Et pour mesurer le seeing sur une photo, comment procède-t-on ? On mesure la taille du plus petit détail perçu et on fait une règle de 3 en fonction de la focale de l'instrument ? On mesure plutôt le diamètre des disques des étoiles ?

Posté
Merci pour les éléments de mesure. C'est ce que je cherchais. Excellent aussi l'outil nmm22 pour la prédiction du seeing selon la localisation de l'observateur.

 

Et pour mesurer le seeing sur une photo, comment procède-t-on ? On mesure la taille du plus petit détail perçu et on fait une règle de 3 en fonction de la focale de l'instrument ? On mesure plutôt le diamètre des disques des étoiles ?

 

Pour mesurer une valeur approchée du seeing, tu dois donc utiliser un programme qui mesure la FWHM. Beaucoup de logiciels fournissent cette valeur et l'utilisent comme critère pour focaliser (prism, maximdl, etc..). Il y a aussi cette application que je n'ai pas essaye (http://www.astrolabo.com/?p=1584). Tu ne peux pas le faire "a la main" a moins de savoir programmer. En gros l'algorithme généralement utilisé cherche la meilleure fonction gaussienne qui se calque sur le profil transverse de ton etoile. La largeur de la gaussienne a la moitie du pic donne la valeur de FWHM en pixel. A toi ensuite de connaitre le nombre d'arcseconde par pixel de ton montage.

Note que si ton étoile n'est pas ronde mais elliptique un bon programme te fournira deux valeurs une pour le grand et l'autre pour le petit axe.

 

Je ne sais pas si je suis assez clair :confused: mais bon.

 

Si tu n'es pas trop affecte par les erreurs de suivis et aberrations optiques, la FWHM est le meilleur moyen d'évaluer si tu es dans une bonne nuit ou pas en terme de turbulence. C'est a dire le pique de tes images.

Posté

La formule FWHM*x = seeing est encore un peu obscure pour moi, mais au moins maintenant je sais que je dois chercher du coté de la FWHM pour déterminer le seeing, et c'est déjà un grand pas ! Merci ;-)

 

Au passage très beau (et oh combien mystérieux...) ton avatar Bingo. C'est jupiter en CH4 ?

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En tout cas merci pour l explication :)

 

Dur la photo :s

 

 

Le seeing moyen au VLT est de l'ordre de 0.85 arcsecondes. Ça évolue changements climatiques oblige. Donc c'était une très bonne nuit. C'est d'ailleurs un critère important pour le choix de sites des grands observatoires. On peut comprendre aussi que certaines photos prises avec des télescopes amateurs sur ces sites soient si belles.

 

Voici un lien qui peut intéresser certains: les mesures de seeing (et autres paramètres) en direct du VLT. Il est intéressant de voir les fluctuations de turbulence pendant la nuit.

 

http://archive.eso.org/asm/ambient-server?site=paranal

Posté
La formule FWHM*x = seeing est encore un peu obscure pour moi, mais au moins maintenant je sais que je dois chercher du coté de la FWHM pour déterminer le seeing, et c'est déjà un grand pas ! Merci ;-)

 

Au passage très beau (et oh combien mystérieux...) ton avatar Bingo. C'est jupiter en CH4 ?

 

C'est Jupiter prise au VLT en bande J,H,K (infrarouge donc) et AVEC optique adaptative. L'infrarouge permet de sonder Jupiter dans les couches inférieures de son atmosphère. L'optique adaptative, elle, permet de corriger la turbulence et d'atteindre la resolution theorique du telescope.

Si le champ de la photo avait été assez large pour imager une étoile dans la bande K (2.2um), sa FWHM aurait été d'environ ~0.06 arcsecondes (si mon calcul est bon).

Posté

C

 

He bé... :b:

Tu as un lien vers la full de ton avatar des fois qu'on puisse profiter de ses merveilleuses 0,06 secondes d'arc plutôt que de la résolution 100x100 pixels du forum ? :rolleyes:

Posté

 

He bé... :b:

Tu as un lien vers la full de ton avatar des fois qu'on puisse profiter de ses merveilleuses 0,06 secondes d'arc plutôt que de la résolution 100x100 pixels du forum ? :rolleyes:

 

La voila. Ne pas oublier que c'est une image infrarouge et que le pique de l'image est par définition moins excitant quand on s'éloigne des longueurs d'ondes visibles. Donc a ne pas comparer avec des images visibles, on observe pas la même chose!!! Mais la résolution est la.

http://apod.nasa.gov/apod/ap081106.html

et en francais: http://www.cidehom.com/apod.php?_date=081106

 

Au delà de l'image elle même c'est la nouvelle technique d'optique adaptative dite multi-conjuguée (MCAO) qui est intéressante. Les grands télescopes sont en train de s'en équiper en général avec étoile guide laser.

Posté

Ce qui se passe surtout c'est que les technologies d'optiques actives ne fonctionnent (aujourd'hui) qu'en IR (pour la catégorie de plus de 6m environ).

Car malgré un seeing moyen de 0,3" d'arc à la Silla, c'est très (très) en deça des performances d'un instrument de 8m !!!

Note bien que 0,3" je m'en contenterais bien au quotidien moi !

 

Pour ma part, les meilleures nuits sont en été et dans les saisons intermédiaires soit au tout début de la nuit, soit avant le lever du soleil. En hiver c'est toujours pourri ... habitant en ville les bâtiment mal isolés ont d'énorme déperditions qui brouillent les images.

A l'inverse, en été, le béton se refroidit en quelque heures et se stabilise vite rendant les images particulièrement belles.

 

Marc

Posté (modifié)

bonjour

 

le site de prévision météo "météoblue" indique une valeur du seeing en arcsec , mais malheureusement elle est complètement farfelue par rapport à la réalité observée ....:confused:

 

Il indique aussi la valeur estimée de la vitesse des "jet stream" , et ça c'est pas mal je trouve , car si la vitesse est élevée , alors c'est sur la turbu sera là !!!! , pas la peine de sortir les gros diamètres et les grandes focales , ni de se lancer dans de l'imagerie planétaire .... du ciel profond au 150-750 sera déja un grand maximum me concernant .

 

ici à Tourrettes sur loup je suis à flanc de montagne mais tournant le dos au vent domimant ( c'est l'autre versant qui est exposé ) = >j'ai donc très souvent de l'écoulement turbulent en altitude alors que je ne perçois rien étant protégé ....

 

effet210.jpg

 

pour parler simplement je suis au niveau du point R sur l'image précédente

 

 

quand j'ai en dessous de 4 arcsec , je suis déja bien content !!!! les dernières "expériences" j'étais à 6 arc sec .... :cry:

 

il faut vraiment qu'il n'y ait pas de mistral ni de jet stream pour que cela soit bien calme , ça arrive mais c'est loin d'être systématique

 

Mais comme précise Christiand , je n'en suis pas encore au niveau du contrôle régulier et systématique sur chaque brute car il ya encore bcp à faire sur les trucs plus basiques ( colimation / MES / MAP / suivi ....)

disons que je fais partie des amateurs juste "sensibilisé " ( par ce forum et Christiand ) au seing je m'efforce de le préciser quand je poste un chef d'oeuvre :be: ....

 

grâce à cela j'ai bien conscience que c'est impossible d'exploiter des grandes focales avec un site turbulent : c'est une perte de temps .

 

actuellement le 150-750 est plus approprié à mon " site favori" qui est mon jardin que ne l'est le C9 .

 

à bientôt

 

Gg

Modifié par gglagreg
Posté
Ce qui se passe surtout c'est que les technologies d'optiques actives ne fonctionnent (aujourd'hui) qu'en IR (pour la catégorie de plus de 6m environ).

Car malgré un seeing moyen de 0,3" d'arc à la Silla, c'est très (très) en deça des performances d'un instrument de 8m !!!

Note bien que 0,3" je m'en contenterais bien au quotidien moi !

 

Pour ma part, les meilleures nuits sont en été et dans les saisons intermédiaires soit au tout début de la nuit, soit avant le lever du soleil. En hiver c'est toujours pourri ... habitant en ville les bâtiment mal isolés ont d'énorme déperditions qui brouillent les images.

A l'inverse, en été, le béton se refroidit en quelque heures et se stabilise vite rendant les images particulièrement belles.

 

Marc

 

Deux petites corrections: le seeing moyen a La Silla au Chili est légèrement inférieur a 1". Il y a 20 ans il était bien meilleur, mais il se dégrade très légèrement d’année en année. Mais bon ce genre de site c'est le rêve pour tout astronome amateur ou professionnel. Le nombre de nuit observable est de même très important.

Et puis tu sembles confondre optique active et adaptative (ce qui n'est pas un drame car c'est pointu). L'optique active corrige les défauts inhérent au télescope (flexions...) à basse fréquence (de l'ordre du hertz) et se fait dans le visible avec une étoile brillante hors champs. L'optique adaptative corrige la turbulence à plusieurs centaines de Hertz car le temps de cohérence de la turbulence est très faible (quelques millisecondes). Les senseurs fonctionnent en général dans le visible pour des instruments scientifiques qui fonctionnent eux dans l'infrarouge car à ces longueurs d'ondes la correction est beaucoup plus efficace.

 

Quand je vois que certains astram ont des expériences a moins de 2" de FWHM, je me dis qu'il doit y avoir pas mal d'envieux. Au moins parmis ceux qui ont de très bonnes montures.

 

Et puis oui je trouve dommage que cette valeur de FWHM soit si peu mentionnée dans les posts d'images astro. C'est pourtant un paramètre important et facile à extraire.

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