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Posté (modifié)

En septembre 2004 je faisais avec ma 106-camping car un de ces voyage dont j'ai la manie. C'était : Creuse-Estonie-Turquie jusque Malatya-Creuse, 13 000 kilomètres en treize jours (le boulot m'attend...). Quittant Talinn sur le golfe de Finlande, je regagne Riga en faisant un large détour par Tartu. J'entre dans cette ville vers 23 heures, et faute de panneaux assez nombreux, me gare en bord de rue dans le centre ville pour me repérer. Je suis le long d'un trottoir passant non devant des façades, mais au long d'un jardin public en pente assez forte qui se perd dans la noir ; il est touffu, rempli de bosquets. J'y entre me dégourdir les jambes et entreprends de monter jusqu'au sommet de la petite colline.

 

La noirceur en grimpant se teinte du jaunâtre d'un discret éclairage au sodium. Au sommet, il y a quelque chose. Une vague idée s'insinue doucement. Au sommet, il y a bien un dégagement dans les arbres et un bâtiment de style néo-classique, loin de tout quoique en pleine ville. Il est crépit d'un jaune assez laid, symétrique de part et d'autre d'un avorton de grosse tour centrale. Au sommet, une simple rembarde. la vague idée se précise ; Tartu ne s'est pas appelée toujours ainsi. A trente mètres, un panneau. Je vais regarder : j'y lis ce dont je commençais à me douter. En estonien et plus commodément en anglais, il est bien expliqué en effet qu'il s'agit de l'observatoire de Dorpat, en cours de restauration. J'avais oublié que Tartu était l'ancienne Dorpat. Sur la porte de l'observatoire désert, l'indication d'une certaine durée de fermeture ; sans quoi j'aurais attendu le lendemain ; car à ma connaissance le tsar il y a près de deux siècles entendit munir l'université de Dorpat du plus grand instrument du monde, une lunette équatoriale de 24 cm construite par Fraunhofer entraînée par un mouvement d'horlogerie. Existe-t-elle encore ? Dans la nuit jaune je me hisse sur la pointe des pieds devant toutes les fenêtres en tentant de voir quelque chose à l'intérieur des ailes du bâtiment, puisque la tour centrale est dégarnie de tout instrument. Il n'y a rien, que de la pénombre. Par derrière, je finis par distinguer une silhouette allant presque au plafond. Un dinosaure est tapis là, dont on peut finir par détailler l'apparence, le piètement, les accessoires qui flanquent le tube, les contrepoids en forme de grosses boules de pétanque.

 

C'est le Keck, c'est le Palomar de son temps, le plus gros instrument en 1824. Je mets... longtemps, avant dans la nuit silencieuse de me décider à reprendre la route, heureux !

Modifié par jarnicoton

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