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Posté (modifié)

Pour la situation sur le coeur fondu (donc fusionné, pas fissionné) du réacteur 1, info du blog sciences et avenir : http://fukushima.over-blog.fr/ext/http://sciencepourvousetmoi.blogs.sciencesetavenir.fr/

 

D'autre part, l'over-blog spécial sur Fuksushima donne chaque jour des informations assez détaillées sur l'évolution du désastre (qui n'intéresse plus guère les média Français, mais c'est sans doute là le résultat d'un choix, libre et individuel, de chaque citoyen autonome et consentant de cette belle et moderne démocratie :be:).

 

http://fukushima.over-blog.fr/article-le-reacteur-n-1-de-fukushima-dai-ichi-est-devenu-une-passoire-73723336.html

Modifié par Jeff Hawke
Posté
Et puis quand un barrage rompt, on est englouti tout de suite, une bonne fois pour toutes et on n'en parle plus. Ce n'est pas angoissant à long terme.

 

On ne parlait pas de ça, mais des conséquences de la sécheresse respectivement sur une centrale nucléaire et sur un barrage. En cas de sécheresse, un barrage n'a guère de raisons de se rompre, surtout s'il n'y a plus d'eau dedans.

Posté

L'article donné en lien par Charles 43 évoque la possibilité de devoir arrêter des centrales nucléaires en cas de sécheresse, et la pénurie de courant. Cet inconvénient n'est pas moins probable sur une centrale hydroélectrique.

Tu réponds qu'il n'y a pas besoin de refroidir le barrage. C'est une pirouette, puisque la puissance résiduelle de la centrale arrêtée, la puissance dégagée par les produits de fission principalement, n'est plus que de quelques % de la puissance en marche. La sécheresse n'aura pas fait tomber le débit du fleuve du minimum requis pour le fonctionnement normal, à moins de quelques % de ce même débit minimum.

Posté (modifié)
Pour la situation sur le coeur fondu (donc fusionné, pas fissionné) du réacteur 1, info du blog sciences et avenir : http://fukushima.over-blog.fr/ext/http://sciencepourvousetmoi.blogs.sciencesetavenir.fr/

 

D'autre part, l'over-blog spécial sur Fuksushima donne chaque jour des informations assez détaillées sur l'évolution du désastre (qui n'intéresse plus guère les média Français, mais c'est sans doute là le résultat d'un choix, libre et individuel, de chaque citoyen autonome et consentant de cette belle et moderne démocratie :be:).

 

http://fukushima.over-blog.fr/article-le-reacteur-n-1-de-fukushima-dai-ichi-est-devenu-une-passoire-73723336.html

 

ceci dit maintenant l'accident est "industrialisé" (sans cynisme, c'est ce qu'ils ont fait à Tchernobyl) : on sait qu'il faut rajouter du béton sous le radier de 8 m pour l'empêcher d'atteindre la roche.

 

Le percement de la cuve avait été prévue aux premières heures de la catastrophe ce me semble (pas le dispositif à déployer au cas où par contre, sauf à me tromper). Le blog semble dire que la gestion post crise est perfectible...

 

Et je ne trouve pas de schéma de REB pour voir si des tuyauteries au niveau radier pourraient être utilisées pour refroidir le corium accumulé au fond, si vous avez ça...

Modifié par Poussin38
Posté
Tu réponds qu'il n'y a pas besoin de refroidir le barrage. C'est une pirouette, puisque la puissance résiduelle de la centrale arrêtée, la puissance dégagée par les produits de fission principalement, n'est plus que de quelques % de la puissance en marche. La sécheresse n'aura pas fait tomber le débit du fleuve du minimum requis pour le fonctionnement normal, à moins de quelques % de ce même débit minimum.

 

C'est plus compliqué que ça. La centrale nucléaire arrêtée pour cause de sécheresse doit utiliser le courant fourni par les autres centrales pour refroidir son coeur. Si par extraordinaire toutes les centrales situées sur des cours d'eau (Nogent-sur-Seine, Chooz, Fessenheim etc...) devaient s'arrêter pour cause de sécheresse, il ne resterait plus que celles situées au bord de la mer (Gravelines, Flamanville etc...) pour fournir l'électricité nécessaire au refroidissement des autres. D'où pas mal de problèmes, par exemple de réseaux électriques à l'échelle du territoire national. Simple cas d'école en fait, une telle sécheresse est difficilement envisageable, et ne s'installerait pas en quelques semaines, mais c'est juste pour désigner clairement le problème.

Posté (modifié)

pour le refroidissement du radier il y a manifestement des tuyauteries prévues dans la partie basse (p15) : http://www.nrc.gov/reading-rm/basic-ref/teachers/03.pdf

 

Par contre sont elles utilisables dans le cas qui nous occupe ?

 

EDIT : ça n'empêche pas que le système de refroidissement primaire puisse évacuer la chaleur résiduelle d'une enceinte noyée complètement. Et tepco injecte de l'acide borique sur le réacteur 3 : http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11051503-e.html . Par contre il se passe des trucs au fond de l'enceinte 2 (les bruits sont-ils dûs à une réaction eau/corium?)

Modifié par Poussin38
Posté
ceci dit maintenant l'accident est "industrialisé" (sans cynisme, c'est ce qu'ils ont fait à Tchernobyl) : on sait qu'il faut rajouter du béton sous le radier de 8 m pour l'empêcher d'atteindre la roche.

 

Mais ces travaux de bétonnage sous le radier sont-ils envisageables avec la radioactivité (sauf à adopter une façon de faire à la Soviétique avec des Stakhanov nucléaires sacrifiés...) ?

Posté
Mais ces travaux de bétonnage sous le radier sont-ils envisageables avec la radioactivité (sauf à adopter une façon de faire à la Soviétique avec des Stakhanov nucléaires sacrifiés...) ?

 

Tout dépend de la structure du radier mais sous les 8m de béton normalement le rayonnement est absorbé d'un facteur 2^24 soit environ 20 million, en prenant une épaisseur d'atténuation 1/10 du béton d'environ 30 cm pour les rayonnements gamma (24 épaisseurs de 30 cm).

 

http://www.dgdr.cnrs.fr/cnps/guides/doc/radioprotection/fiche2.pdf

 

Le corium ayant une activité de 10^6 Ci/ t de combustible (http://www.aixe-avenir.fr/public/sciences_et_techniques/Fukushima_1_et_2_cms.pdf ) soit pour un coeur de 100t environ (http://blogs.mediapart.fr/blog/jaguilar/220311/inventaire-du-combustible-present-sur-le-site-des-centrales-de-fukushima-0) un ordre de grandeur d'activité de 10^8 Ci.

 

Sous le radier on a donc une intensité de rayonnement gamma de 20 Ci soit 800 GBq environ.

 

Je reviendrais demain pour le calcul de dose absorbée mais ça fait quand même beaucoup...

Posté

Ton calcul suppose que les 8 mètres de béton ne soient pas amincis ?

En ce cas je trouve un maximum vraisemblablement encore très surévalué de 0,4 rem à l'heure, mais seulement par les gamma filtrant de l'intérieurà travers le béton ; les corps a radioactifs qui ont pu s'échapper dans la nature viennent en sus.

Posté

Euuuuuuu oui Poussin çà fait beaucoup !!!!!Je ne pense pas qu'avec une telle intensité de radioactivité il soit possible d'envisager une intervention humaine.A voir avec ton calcul mais à vu de nez çà fait une dose léthale en pas longtemps çà.

Tout dépend de la structure du radier mais sous les 8m de béton normalement le rayonnement est absorbé d'un facteur 2^24 soit environ 20 million, en prenant une épaisseur d'atténuation 1/10 du béton d'environ 30 cm pour les rayonnements gamma (24 épaisseurs de 30 cm).

 

http://www.dgdr.cnrs.fr/cnps/guides/doc/radioprotection/fiche2.pdf

 

Le corium ayant une activité de 10^6 Ci/ t de combustible (http://www.aixe-avenir.fr/public/sciences_et_techniques/Fukushima_1_et_2_cms.pdf ) soit pour un coeur de 100t environ (http://blogs.mediapart.fr/blog/jaguilar/220311/inventaire-du-combustible-present-sur-le-site-des-centrales-de-fukushima-0) un ordre de grandeur d'activité de 10^8 Ci.

 

Sous le radier on a donc une intensité de rayonnement gamma de 20 Ci soit 800 GBq environ.

 

Je reviendrais demain pour le calcul de dose absorbée mais ça fait quand même beaucoup...

Posté

Eh bien, voila qui en rajoute une couche...

 

La cuve est percée, les soudures ne tiennent pas, l'inox utilisé ne supporte pas les températures... et n'importe quel soudeur un peu au courant le savait!

 

Sans parler du fait maintenant que l'on pense déjà à consolider les 8 m de béton par dessous, de crainte qu'ils ne soient insuffisants et que le truc fondu n'aille s'enfoncer dans le sol pourri (le Japon, c'est pas un bloc de granit, c'est une scorie qui flotte au bord d'une faille. C'est de la lave, de la cendre, cela s'effrite de partout....)

 

 

En fait, cela me donne l'impression qu'une centrale, c'est la maison de paille du petit cochon. Cela tient quand il n'y a pas de vent... Dès que cela commence à merder, AUCUNE des protections mises en place n'est capable de supporter les contraintes! Et on le savait!

 

- il suffit d'une journée sans refroidissement pour que cela s'emballe,

- pour que les explosions d'hydrogène endommagent ce qui fonctionnait encore,

- pour que les températures atteintes soient telles que la cuve en inox ne tienne pas et laisse s'échapper ce qu'il y a dedans.

 

Tout le savoir-faire des gérants d'une centrale, c'est donc de faire en sorte qu'il n'y ait pas de vent, ou de grand méchant loup pour souffler dessus.

 

Et tout cela, bien sur, c'est le fruit d'une analyse de risque poussée, et d'un choix technique et politique bien pesé ? Franchement, fallait oser...

 

En fait, on a construit des systèmes d'un danger extrême, sensés être protégés, mais dont on savait pertinemment qu'ils étaient parfaitement insuffisants en cas de problème, en croisant les doigts pour que le problème ne survienne pas.

 

En cela, je rejoinds totalement Jeff quand il dit que le nucléaire est fondalement, philosophiquement, intrinséquement, "en soi", pervers.

Posté

Tiens, j'ai une question toute simple:

 

On vous propose demain un job à Tokyo, Japon: conditions sympa, bien payé, la langue et la culture ne seront pas un problème, c'est exactement Le job dont vous avez toujours rêvé, le truc que vous ne n'auriez jamais pensé refuser. Rien ne changera dans votre vie (vous pourrez même y faire de l'ulm... ;) ) Bien sur, vous pouvez refuser. Vous êtes un individu acteur de votre vie, parfaitement libre, optimisant votre rationalité.

 

A 200 km de la, il y a 3 ou 4 reacteurs en fusion, dont au moins un a la cuve percée, des risques d'explosion d'hydrogène, des centaines de milliers de tonnes d'eau irradiées qui se baladent on ne sait où, les cultures de riz au nord sont irradiées, le thé au sud idem. Pour le reste, pas d'info, c'est le black out.

 

C'est une décision à prendre en fonction d'une analyse "pros and cons": Vous y allez ?

Posté (modifié)

J'y vais (mais avec mon propre matériel de détection) pour montrer à mes frères japonais que je ne fuis pas lâchement le péril qu'ils sont forcés d'affronter.

Hélas je ne sais qu'une quinzaine de mots japonais.

Hélas ma vieille maman ne peut rester seule.

Hélas la réglementation des sports aériens au Japon est faite pour dissuader.

Les "risques d'explosion d'hydrogène" à 200 kilomètres ne font pas partie des dangers, je pense.

Ayant une formation aux bases de la radioprotection, je ne suis pas terrorisé a priori par l'évocation floue de périls mystérieux qui me parleraient autant que l'appareil mathématique de la théorie des cordes : je triche, en quelque sorte.

Tout ça me fait penser que je n'ouvre pas assez les fenêtres chez moi, dans cette maison de granit à cent cinquante mètres d'un ancien filon d'uranium devenu étang (réel). On y pêche juste pour le sport ; les espèces peuplant l'endroit sont des formes inconnues tenant du poisson-chat, de la chimère et du batracien. La radioactivité dûment mesurée au scintillateur dans les pièces est quatre fois celle du bassin parisien (réel). On est un peu gêné pour l'astrophoto par l'aura bleutée du bâtiment, mais d'un autre côté c'est commode pour retrouver ses clefs quand on les laisse tomber la nuit. Passez quand vous voulez prendre un café ; vous serez surpris par ma cafetière sans fil, un gadget promotionnel en uranium distribué par EDF, qui chauffe tout seul.

Modifié par jarnicoton
Posté
C'est une décision à prendre en fonction d'une analyse "pros and cons": Vous y allez ?

Moi, je n'y vais pas. J'y serais probablement allé avant l'accident de la centrale, mais plus maintenant.

Posté
Ton calcul suppose que les 8 mètres de béton ne soient pas amincis ?

En ce cas je trouve un maximum vraisemblablement encore très surévalué de 0,4 rem à l'heure, mais seulement par les gamma filtrant de l'intérieurà travers le béton ; les corps a radioactifs qui ont pu s'échapper dans la nature viennent en sus.

Je ne suis pas certain du tout du calcul, j'ai pris des hypothèses trouvées sur le net pour essayer par règle de 3 de faire ressortir l'ordre de grandeur du rayonnement, avec les 8m de radier en supposant celui-ci plein (pour les détracteurs, ça en fait des hypothèses d'ingénieur hein...:cool:).

Comment obtiens-tu tes 0.4 rem à l'heure ?

 

Eh bien, voila qui en rajoute une couche...

 

La cuve est percée, les soudures ne tiennent pas, l'inox utilisé ne supporte pas les températures... et n'importe quel soudeur un peu au courant le savait!

 

Sans parler du fait maintenant que l'on pense déjà à consolider les 8 m de béton par dessous, de crainte qu'ils ne soient insuffisants et que le truc fondu n'aille s'enfoncer dans le sol pourri (le Japon, c'est pas un bloc de granit, c'est une scorie qui flotte au bord d'une faille. C'est de la lave, de la cendre, cela s'effrite de partout....)

 

 

En fait, cela me donne l'impression qu'une centrale, c'est la maison de paille du petit cochon. Cela tient quand il n'y a pas de vent... Dès que cela commence à merder, AUCUNE des protections mises en place n'est capable de supporter les contraintes! Et on le savait!

 

- il suffit d'une journée sans refroidissement pour que cela s'emballe,

- pour que les explosions d'hydrogène endommagent ce qui fonctionnait encore,

- pour que les températures atteintes soient telles que la cuve en inox ne tienne pas et laisse s'échapper ce qu'il y a dedans.

 

Tout le savoir-faire des gérants d'une centrale, c'est donc de faire en sorte qu'il n'y ait pas de vent, ou de grand méchant loup pour souffler dessus.

 

Et tout cela, bien sur, c'est le fruit d'une analyse de risque poussée, et d'un choix technique et politique bien pesé ? Franchement, fallait oser...

 

En fait, on a construit des systèmes d'un danger extrême, sensés être protégés, mais dont on savait pertinemment qu'ils étaient parfaitement insuffisants en cas de problème, en croisant les doigts pour que le problème ne survienne pas.

 

En cela, je rejoinds totalement Jeff quand il dit que le nucléaire est fondalement, philosophiquement, intrinséquement, "en soi", pervers.

Pierre ton argumentaire est exagéré et pourrait s'appliquer aussi à n'importe quelle construction : les poutres métalliques qui constituent les immeubles sont aussi dimensionnés face à un risque (de charge), les réseaux électriques idem (risques neige, vent, givre), etc... C'est valable pour cette centrale, c'est aussi valable pour un barrage ou les raffineries : si tu leur applique un effort pour lequel ils ne sont pas dimensionnés ils se brisent (cf dernière marée noire dans le golfe du mexique).

 

Autre question : on te propose de quitter un port sur un ferry d'ancienneté classique (avec la maintenance qui va avec) chargé jusqu'à la gueule de poids lourds de 15t et par tempête disons force 8-9. S'il y va, tu y vas ? :cool:

 

 

Moi, je n'y vais pas. J'y serais probablement allé avant l'accident de la centrale, mais plus maintenant.

J'espère que tu n'habites pas à proximité d'une centrale, sinon les nuits doivent être difficiles ;)

 

...d'autant plus que là bas la situation semble évoluer et pas dans le bon sens :confused:

 

http://radioprotection.eklablog.com/special-japon-c587930

Posté

Une question, au cas où quelqu'un aurait la réponse: une idée de combien de temps une boule de corium tient an auto-réaction ?

 

A noter qu'à 3MI, 20% du coeur avait fondu et coulé sans transpercer l'enceinte.

Posté (modifié)

Pour arriver à 0,4 rem à l'heure

 

Je n'ai pas de brouillon. Hypothèses : le corium de 100 tonnes est ramassé sur une boule ramassée de faible taille, quelques m3, qui irradie le personnel à 10 m de distance à travers 8 m de béton. Les 100 millions de curies atténués par 2^24 font un certain nombre de photons gamma, que je répartis à 10 m sur une surface sphérique de 300 m², auxquels je donne une énergie de 1 MeV chacun. Je suppose le sujet irradié offrant une surface frontale de 0,5 m² sans les membres moins radiosensibles et dont la perte laisse en vie ; 50 kilos de matière là-dedans et la totalité du 1 MeV déposée dans le sujet avec un facteur de qualité de 1. Au final chaque kg d'intervenant reçoit 0,004 joule à l'heure, 0,004 sievert ou 0,4 rem. Une erreur de puissance de dix quelque part reste bien possible...

 

Le chiffre semble surévalué. Le corium est sans doute plus étalé, beaucoup de produits de fission ne sont qu'émetteurs bêta inoffensifs à travers le béton, le photon transperce et ne dépose pas toute son énergie. Le résultat est très grossier et suggère seulement qu'un passage de quelques minutes à dizaines de minutes est imaginable si les 8 mètres de béton ne sont pas amincis. Mais ceci ne tient compte que du rayonnement venu du corium, et pas du tout des radioéléments qui auraient fui sous le réacteur.

Modifié par jarnicoton
Posté

Euh, je ne sais pas trop si mon argumentaire est si exagéré que cela ...;). Disons que je raisonne en direct...:)

 

En fait, la cuve est-elle faite pour protéger uniquement en temps normal (quand tout marche bien, que le coeur est refroidi en permanence), ou bien la cuve est-elle aussi conçue pour constituer une protection au cas ou le refroidissement ne fonctionne plus et que le réacteur fusionne comme c'est le cas à Fukushima?

 

Apparemment, le deuxième cas n'a pas été prévu puisque dans le cas de Fukushima, avec un réacteur en fusion, la cuve a percé, tout simplement parce que l'inox utilisé ne tient pas...

 

Donc, la cuve, comme la maison de paille, ne sert que lorsqu'il n'y a "pas de vent", quand tout marche bien. Dans le cas contraire, elle ne sert pas à grande chose. Sans doute permet-elle de protéger contre de petits échauffements temporaires, certes, c'est déjà ça, mais en tout cas, pas à éviter que le coeur ne la transperce si ce dernier entre en fusion.

 

Et comme on est en risque binaire "tout ou rien" (dès que l'on perd le contrôle du réacteur en cas de panne du refroidissement, il est (presque) possible de reprendre la maîtrise, sauf à l'arroser en permanence, on le voit à Fukushima), la cuve ne sert que lorsque tout va bien, puisque dans l'autre cas, on sait qu'elle perce...

 

Sauf que l'on m'avait toujours dit ( et que j'avais compris) que les cuves nucléaires, c'était le dernier rempart, que c'était la pointe de la pointe de la technique en matière de siderurgie, chaudronnerie, etc... Et que cela contenait le réacteur en cas de problème.

 

On voit que non.

 

On est donc bien dans un système où on fait en permanence tout ce que l'on peut pour que jamais au grand jamais l'incident ne se produise, parce que l'on sait pertinemment que si on commence à perdre le contrôle, plus rien ne peut arrêter la catastrophe et que toutes les barrières mises en place sont des fétus de paille fasse à l'ampleur du risque. On en revient au raisonnement de Jeff.

 

 

Idem pour la dalle de 8 m de béton au dessous: si on en est déjà à envisager de la consolider, cela signifie qu'elle risque fort d'être insuffisante pour empêcher le coeur ne fusion de la transpercer. Si ces 8 m de béton sont insufisants, combien faut-il de dizaines de mètre de béton supplémentaires pour être vraiment protégé ?

 

Autre question:

 

Ce coeur en fusion qui attaque tout, inox, béton, etc, et qui risque de s'enfoncer inexorablement, pendant combien de temps peut-on envisager qu'il va continuer ainsi ? Va t'il s'arrêter un jour ? Qu'elle est la durée de vie espérée d'une dalle de béton, même de 20 ou 30 m d'épaisseur ?

 

Enfin, dernière question: Dans les EPR dernière génération, a t'on trouvé un alliage ( inox ?) et des techniques de chaudronnerie et de soudures qui résisteraient à la fusion d'un coeur aux températures atteintes à Fukushima ?

Posté

On paye un choix technologique effectué dans les années 1960, et ce sera pareil avec l'EPR : 80% des réacteurs en service dans le monde dérivent de la chaudière nucléaire développée dans les années 50 par les américains pour propulser les sous-marins et porte-avions de l'US Navy.

Conditions d'utilisation et cahier des charges initiaux :

- pas de problème de source froide, il y a l'océan tout autour

- coeur très compact, à haute densité de puissance : caractéristique recherchée pour un réacteur embarqué

Il existe d'autres voies de développement, menant à des réacteurs à faible densité de puissance et à grande capacité thermique, pouvant même supporter une panne totale de tous les systèmes de refroidissement, mais les développements sont souvent restés marginaux (beaucoup se prêtaient mal à la production de plutonium militaire...)

=> problème fondamental incurable, la résolution remettrait en cause des dizaines d'années d'investissement dans une filière particulière, et l'EPR continue dans cette lignée.

On va juste empiler encore et encore des systèmes de sécurité au lieu de repartir sur des concepts de réacteurs dont la sécurité thermique est garantie par la physique plutôt que par des systèmes complexes (enfin, les chinois le font justement, en toute discrétion, c'est peut-être bien de là bas que peut émerger la vraie innovation).

 

Il y a quelque chose dans notre culture technique qui fait qu'on est très impressionné par les solutions complexes, alors que le génie réside au contraire, d'après moi, dans les solutions simples à des problèmes complexes.

Posté

Pas le temps de participer dans le détail, quelques éléments sur le corium :

 

"Ainsi, au bout de 20 ans, l’activité du corium devient le millième de ce qu’elle était à l’instant initial de l’arrêt du réacteur (103curies/tonne)." issu d'un lien donné plus haut http://www.aixe-avenir.fr/public/sciences_et_techniques/Fukushima_1_et_2_cms.pdf

 

Bref attendre 20 ans ça peut être long pour le béton du radier... :confused:

Posté
Une question, au cas où quelqu'un aurait la réponse: une idée de combien de temps une boule de corium tient an auto-réaction ?

 

A noter qu'à 3MI, 20% du coeur avait fondu et coulé sans transpercer l'enceinte

Le coeur était resté emmergé pendant un temps mais le niveau de la cuve a été rétablis par la suite permettant d'arrêter la fusion.

 

Fukushima c'est différent.Il faut se rendre à l'évidence que les coeurs ont été à sec et on complètement fondu ( ou presque).Vous mettez du corium brulant sur de l'eau çà dégaze à mort et çà explose car la chaleur dissocie la molécule d'eau.

 

 

Jarnitocon : ton calcul de la dose reçu tient la route je trouve.J'ai pas eu le courage de ressortir quelques cours pour faire le calcul mais c'est çà je pense.

4 msV /h c'est acceptable comme débit de dose.J'aurais pensé plus mais bon.

Posté

Mais bien entendu mon calcul de dose est fait sur un ensemble de données si incertaines que, donnant un résultat dans les limites de l'acceptable pour une situation de nécessité extrême, il peut très bien dans la réalité sauter d'un ordre de grandeur ou davantage et ne plus cadrer avec une dose acceptable du tout !

Posté
Fukushima c'est différent.Il faut se rendre à l'évidence que les coeurs ont été à sec et on complètement fondu ( ou presque).

 

Il faut se rendre à l'évidence que EDF Areva TEPCO a soigneusement, et le plus longtemps possible, caché cette information...Démontrant par là-même la grande confiance que l'on peut faire en le sérieux, la responsabilité, l'honnêteté, et le respect envers les citoyens de la part de membres du lobby pro-nucléaire. :refl:

Posté

Eh bien, en plus, c'était une erreur humaine...

 

http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2011/05/18/fukushima-tepco-evoque-la-piste-d-une-erreur-humaine-sur-le-reacteur-1_1523994_3216.html

 

Y a un type qui aurait fermé la mauvaise vanne, juste entre le tremblement de terre et le tsunami...

 

Au dela de la technique, on en revient toujours à la même chose, l'homme et ses limites...

Posté (modifié)
Il faut se rendre à l'évidence que EDF Areva TEPCO a soigneusement, et le plus longtemps possible, caché cette information...Démontrant par là-même la grande confiance que l'on peut faire en le sérieux, la responsabilité, l'honnêteté, et le respect envers les citoyens de la part de membres du lobby pro-nucléaire. :refl:

 

Caché je dirais pas çà

 

Je me souviens dans la voiture en descendant aux JOA , un spécialiste de l'IRSN qui d'un ton assez nerveux parlait de la catastrophe de Fukushima.

Il s'exclamait qu'ils avaient trop peu d'info venant des Japonais mais qu'ils savaient que l'instrumentation des chaufferies étaient complètement inopérante et donc que ce qu'annonçait TEPCO était de pure estimation.

 

En sous entendu çà veut dire que c'est le foutoir le plus total et qu'ils naviguent à vu.

Le ton anxieux des spécialistes sur les supputations des conséquences de la catastrophe traduit bien un manque d'information important.

 

Je suis pas sur qu'il y ai eu beaucoup de désinformation venant des spécialistes du nucléaire chez nous.On ressent un grand manque d'information.Le peu d'info que l'on a eu tout au long de ces semaines, en lisant entre les lignes laissait sous entendre des dommages bien plus grave sur les coeurs des réacteurs.Ca se confirme avec le temps.

 

TEPco est une boîte privé et au Japon il n'y a pas de contrôle de l'état sur les centrales nucléaires.

Modifié par tutu56
Posté
Je suis pas sur qu'il y ai eu beaucoup de désinformation venant des spécialistes du nucléaire chez nous.On ressent un grand manque d'information.

 

OK, en fait là, je pensais plutôt à TEPCO comme cachottier. Si j'ai mis sous forme raturée deux autres acteurs connus du nucléaire mondial, c'était pour suggérer, au conditionnel probable, qu'ils feraient sans doute de même lors d'un désastre hexagonal (dont d'ailleurs ils nient plus ou moins qu'il puisse se produire).

 

(Bien entendu, dans ces considérations, je distingue les institutions et les individus. Il me semble, mais je peux me tromper, que si une partie des mensonges sur la supposée fiablité des EPR est connue, c'est sans doute grâce à des gens d'Areva et d'EDF, qui prennent leurs responsabilités de citoyens et fournissent des informations que leurs employeurs préféreraient réserver au cercle limité des "experts".)

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