Aller au contenu

Messages recommandés

Posté (modifié)
Opinion du vice-premier ministre (de Droite) Didier Reynders, qu'on ne peut donc soupçonner de sympathies écolo : "Je crois que le nucléaire tel qu’il existe chez nous n’est pas la solution d’avenir en matière d’énergie". (Le Soir 17/3/2011).

Voilà une réponse claire d'une personnalité d'un certain poids à la question posée en début de fil..

Ce n'est pas si clair que ça. Oui, l'énergie actuelle telle qu'elle est connue est vouée à disparaître un jour. On ne peut se permettre de contaminer 1000 km² tous les 20 ans, et l'uranium ne sera probablement pas exploitable éternellement, du moins avec les quantités bouffées par les centrales nucléaires. Mais cela ne veut pas dire qu'une énergie nucléaire autre n'est pas une solution d'avenir.

 

En attendant, y a-t-il des informations sur comment l'Allemagne compte remplacer ses centrales pour couvrir ses besoins énergétiques ? Éoliennes ? Barrages ? Achat d'électricité (nucléaire ?) ? Centrales à charbon ?

Modifié par logastro
Posté (modifié)

President Merkin Muffley: But this is absolute madness, Ambassador! Why should you *build* such a thing?

Ambassador de Sadesky: There were those of us who fought against it, but in the end we could not keep up with the expense involved in the arms race, the space race, and the peace race. At the same time our people grumbled for more nylons and washing machines. Our doomsday scheme cost us just a small fraction of what we had been spending on defense in a single year. The deciding factor was when we learned that your country was working along similar lines, and we were afraid of a doomsday gap.

President Merkin Muffley: This is preposterous. I've never approved of anything like that.

Ambassador de Sadesky: Our source was the New York Times.

 

Grosso modo (si on remplace "défense" par "electricité", le discours de l' ambassadeur est semblable à celui de logastro/createur de bugs: On doit construire des centrales :

- Pour faire comme les autres

- parce que la population a besoin de plus de machines à laver (lave-linge, lave-vaisselle, lave-cerveau , cette dernière catégorie étant en augmentation exponentielle)

Modifié par ArthurDent
Posté

Publicité des années 70, lorsque je voyais encore la télé chez mes parents :

 

(fabricant) : Les gâteaux Truc, tout faits, c'est pratique.

(consommateur masculin) : Moi, c'est Suzanne qui me les fait.

(fabricant) : Oui, mais là c'est Truc qui les fait lui-même ; c'est pratique.

(consommateur masculin) : Quand c'est Suzanne, c'est pratique aussi.

 

Voilà pourquoi je suis d'accord pour me passer de lave-linge, lave-vaisselle, etc.

Posté (modifié)

jarnicoton, tu n'utilises pas de lave-linge ? Tout à la main ? Pas au lavoir j'espère :)

 

Les écolos sont peut-être de doux rêveurs, mais cela ne vous effraie pas, vous, quand vous lisez que ce apprentis-sorciers continuent à envisager sérieusement un circuit primaire au sodium "amélioré" ?

Comme hypothèse à 30 ans, non, pas vraiment (c'est pas plus dingue que penser à lancer un satellite en 1927). Pas plus qu'une augmentation à 10 ans de 50% de l'électricité d'origine fossile en Allemagne en tout cas.

 

Mais ces liens étaient là pour montrer que les centrales nucléaires actuelles ne seront, quelle que soit la suite, qu'une transition. Ce que dit bien Reynders.

 

Sans compter qu'il n'y aura probablement pas LA solution d'avenir, mais une multitude de solutions adaptées à des besoins aussi divers que le fonctionnement d'un ordinateur, d'un véhicule individuel, d'une fonderie, situés dans des régions aussi diverses que la Sibérie, Paris, Kolkata ou le Sahel.

Il me semble qu'il ne dit pas autre chose qu'une évidence (ou des platitudes si je veux être méchant)

Modifié par logastro
Posté (modifié)
La réponse ne sera pas bonne aussi longtemps qu'elle ne te confirmera pas que la satisfaction de nos besoins passe par un recours accru à l'énergie ; recours qui, lui-même, passe par le nucléaire. Dès lors, à quoi bon argumenter si la réponse, aussi absurde qu'elle soit, est fixée d'avance.

 

Il n'y a rien de fixé d'avance. Si tu veux qu'on change de modèle pour développer une alternative, à toi de donner cette alternative. Moi, je suis tout ouïe.

Après, si tu me proposes une alternative dont le principe est de revenir à "avant la révolution industrielle" ou d'avoir un modèle qui ne puisse pas assurer la subsistance de 7 milliards d'individus, ou encore qui demande à ce qu'on baisse substantiellement notre niveau de vie, je pense qu'il est normal de le refuser, non ?

 

Tu pourras dire que dans ce cas ça limite tes possibilités, certes, et que c'est un refus de retour en arrière. Mais si la société a permis une énorme augmentation de la population mondiale et du niveau de vie, il est quand même normal de prétendre garder ça, même si ça empêche tout retour en arrière, non ?

 

 

Grosso modo (si on remplace "défense" par "electricité", le discours de l' ambassadeur est semblable à celui de logastro/createur de bugs: On doit construire des centrales :

- Pour faire comme les autres

- parce que la population a besoin de plus de machines à laver (lave-linge, lave-vaisselle, lave-cerveau , cette dernière catégorie étant en augmentation exponentielle)

 

Le troll classique passant par la déformation de propos pour caricature n'apportera rien de bon...

A ce train, moi je dis que tu veux qu'on s'éclaire aux chandelles et qu'on génocide les deux tiers de la population mondiale pour vivre sans excès energétique, le tout juste par effet de mode. Et puis on est vachement avancés, hein ?

Modifié par Créateur de bugs
Posté
Je ne suis pas sûr de savoir de quoi tu parles. Le fil concerne les raisons pour lesquelles on pense que le nucléaire est ou non une énergie d'avenir. C'est toi qui postules que toute contestation du nucléaire équivaut à réclamer un changement de modèle. Pas moi.

 

Non non, c'est toi qui avais dit que le nucléaire était valable uniquement pour une société fondée sur l'énergie, ce au quoi je t'avais lancé ce petit défi d'imaginer une société non-fondée sur l'énergie mais qui nous permette tout de même d'assurer la subsistance de la population actuelle ainsi que de notre niveau de vie.

 

Je suis bien sûr favorable à des changements pertinents, et j'ai déjà dit trouver que les actuels 74% français étaient de trop et limitaient notre marge de manoeuvre (diminution du potentiel de choix énergétique).

 

Par contre effectivement, je ne connais pas une seule alternative crédible fondée sur uen société dont l'énergie ne soit pas la base, d'où le défi.

 

A noter que le niveau de population n'est pas une fin en soi (...sauf dans une certaine optique religieuse, peut-être).

 

Evidemment. Mais le problème que j'évoque est que ce niveau est lié aux progrès énergétiques et technologiques, et que du coup il n'existe pas de retour en arrière possible sans catastrophe humanitaire; que les économies qu'on peut arriver à faire ne suffiront jamais à faire de changement véritablement important, mais uniquement à ralentir la progression de la consommation et assainir le modèle énergétique.

(attention, ne pas pouvoir revenir en arrière ne signifie pas qu'on ne puisse pas tranformer une source d'énergie comme le nucléaire en une autre).

 

Décidément, c'est une obsession...

 

Je ne pense évidemment pas ce que j'ai dit, je me suis contenté de répondre à la caricature par la caricature pour montrer l'inutilité et l'inconsistance de ce genre de propos.

Posté

Moi, j'appelle cela essayer de gérer l'ingérable. Dans l'optique Phenix, toute fuite entre primaire et secondaire risquait de tourner inévitablement à la catastrophe.

En septembre 2002, une explosion a eu lieu dans un réservoir raccordé à une cheminée qui débouche en toiture du bâtiment. Il s'agissait d'une réaction entre du sodium résiduel présent dans ce réservoir et de l'eau qui y aurait pénétré accidentellement par suite d'un débordement lié aux pluies abondantes qui ont affecté la région.

Et on ne parle-là que de sodium résiduel !

Le réacteur a été arrêté (prématurément) en septembre 2009. Je suppose qu'ils ont eu la frousse de leur vie...

Je ne parle pas des nombreux arrêts qui avaient précédé.

Et ils écrivent : Autrement dit :

a) ils admettent que la fuite soit bien un événement plausible, conduisant à des réactions violentes (disons carrément catastrophiques)

B) peut-être que le CO2 sera moins dangereux ; mais ils ne le savent même pas.

c) mais, de toute façon, quelle que soit la solution hypothétique, le sodium sera toujours là !

Des fous ! ! !

 

Ne pas oublier d'autres gracieusetés de ces réacteurs surgénérateurs à neutrons rapides :

«Il est évident qu'en raison du temps de vie beaucoup plus court des neutrons, les pressions et les puissances de crête accompagnant une excursion de réactivité dans un réacteur à neutrons rapides peuvent être beaucoup plus grandes que dans un réacteur à neutrons lents. De plus, un réacteur à neutrons rapides contient tant de matière fissile que, si le réfrigérant pouvait être enlevé et le coeur compacté par fusion pour remplir les vides qui en résulteraient, plusieurs masses critiques seraient présentes. Dans certaines circonstances, on pourrait concevoir une explosion ressemblant à celle d'une bombe atomique (peu efficace).» (George I. Bell et Samuel Glasstone, Nuclear Reactor Theory, Van Nostrand Reinhold Company, New York, 1970)

J'en ai d'autres à votre service.

Posté

"peu efficace", la bombe, bien sûr, faute de compression et surtout faute de la vitesse de plusieurs km/s nécessaire au rapprochement des quantités de plutonium à faire exploser (en rapport avec l'abondance du flux neutronique ambiant qui entame l'explosion dès qu'est atteinte une masse critique plus epsilon, d'où la puissance dégagée faible).

 

Il suffit donc de placer le réacteur dans une enceinte de confinement plus épaisse.

Si tout le monde était inquiet de tout, Fermi n'aurait pas mis en marche son premier réacteur, qui n'avait pas le moindre blindage anti-radiations...

Posté (modifié)
si le réfrigérant pouvait être enlevé et le coeur compacté par fusion pour remplir les vides qui en résulteraient

 

Pas compris: ça signifie un truc du genre "si on plaçait le réacteur dans une broyeuse géante après avoir retiré volontairement et manuellement toutes les sécurités" ?

 

A ce moment la, on peut dire aussi "si on prenait les réserves de chaque centrale nucléaire pour les rassembler en un endroit sans aucune sécurité, on pourrait déclencher une explosion nucléaire par criticité". Certes, mais... C'est un peu étrange comme supposition, non ?

Modifié par Créateur de bugs
Posté
"peu efficace", la bombe, bien sûr, faute de compression et surtout faute de la vitesse de plusieurs km/s nécessaire au rapprochement des quantités de plutonium à faire exploser (en rapport avec l'abondance du flux neutronique ambiant qui entame l'explosion dès qu'est atteinte une masse critique plus epsilon, d'où la puissance dégagée faible).

 

Il suffit donc de placer le réacteur dans une enceinte de confinement plus épaisse.

Si tout le monde était inquiet de tout, Fermi n'aurait pas mis en marche son premier réacteur, qui n'avait pas le moindre blindage anti-radiations...

 

Objection, Votre Honneur. Pensez au mécanisme envisagé par Bethe (prix Nobel de physique en 1967) et Tait : une première excursion nucléaire entraîne la dissociation des parties inférieure et supérieure du coeur en fusion, d'où, selon eux, une seconde excursion bien plus puissante quand la partie supérieure retombe (Richard Wilson, "Physics of liquid metal fast breeder safety", Reviews of Modern Physics, vol. 49, n°4, octobre 1977). Bien sûr on n'atteindrait pas l'équivalent de 10 kilotonnes de TNT, mais 1 tonne serait bien suffisante.

Posté
Pas compris: ça signifie un truc du genre "si on plaçait le réacteur dans une broyeuse géante après avoir retiré volontairement et manuellement toutes les sécurités" ?

 

A ce moment la, on peut dire aussi "si on prenait les réserves de chaque centrale nucléaire pour les rassembler en un endroit sans aucune sécurité, on pourrait déclencher une explosion nucléaire par criticité". Certes, mais... C'est un peu étrange comme supposition, non ?

 

Non, ça veut dire si le sodium réfrigérant est volatilisé par la température atteinte (il est liquide de 98°C à 883°C) et si le coeur, en fusion et compactifié, où la matière fissile proprement dite est très concentrée (beaucoup plus que dans un réacteur à eau bouillante ou pressurisée), commence à s'amuser tout seul.

Posté
Objection, Votre Honneur. Pensez au mécanisme envisagé par Bethe (prix Nobel de physique en 1967) et Tait : une première excursion nucléaire entraîne la dissociation des parties inférieure et supérieure du coeur en fusion, d'où, selon eux, une seconde excursion bien plus puissante quand la partie supérieure retombe (Richard Wilson, "Physics of liquid metal fast breeder safety", Reviews of Modern Physics, vol. 49, n°4, octobre 1977). Bien sûr on n'atteindrait pas l'équivalent de 10 kilotonnes de TNT, mais 1 tonne serait bien suffisante.

 

Pas trouvé comment on accède à l'article entier. Juste vu les quatre lignes d'introduction donnant un exemple de 100 MJ (20 kg de TNT, NdJ) non destructif pour l'enceinte considérée.

 

Mais objection à quel propos au juste ? Qu'est-ce qui est faux dans le motif que j'ai invoqué pour approuver la notion de bombe peu efficace ?

Posté
Non, ça veut dire si le sodium réfrigérant est volatilisé par la température atteinte (il est liquide de 98°C à 883°C) et si le coeur, en fusion et compactifié, où la matière fissile proprement dite est très concentrée (beaucoup plus que dans un réacteur à eau bouillante ou pressurisée), commence à s'amuser tout seul.

 

En gros c'est pour un scénario à la Fukushima, avec panne de refroidissement, emballement et fusion, donc ?

Mais l'intérêt du sodium, c'est pas justement d'avoir un système de refroidissement plus efficace ? Est-ce qu'un tel système à 4 couches (si j'ai bien compris coeur -> refroidissement sodium > transport sodium > eau) peut réellement avoir de tels ennuis ?

 

Tu avais l'air de dire que tu avais plein d'infos pour montrer qu'un supergénérateur était dangereux, je les veux bien. Je me suis un peu renseigné par curiosité (j'avais jamais vraiment étudié Super Phoenix jusque la, il fallait bien que je confirme tout ce que j'en entendais) mais les infos que j'ai vu jusqu'à présent ne sont pas si alarmistes que ce que j'en entends, les décisions de fermetures étant plutôt présentées comme à motifs politiques et géostratégiques.

Posté
En gros c'est pour un scénario à la Fukushima, avec panne de refroidissement, emballement et fusion, donc ?

Mais l'intérêt du sodium, c'est pas justement d'avoir un système de refroidissement plus efficace ? Est-ce qu'un tel système à 4 couches (si j'ai bien compris coeur -> refroidissement sodium > transport sodium > eau) peut réellement avoir de tels ennuis ?

 

Tu avais l'air de dire que tu avais plein d'infos pour montrer qu'un supergénérateur était dangereux, je les veux bien. Je me suis un peu renseigné par curiosité (j'avais jamais vraiment étudié Super Phoenix jusque la, il fallait bien que je confirme tout ce que j'en entendais) mais les infos que j'ai vu jusqu'à présent ne sont pas si alarmistes que ce que j'en entends, les décisions de fermetures étant plutôt présentées comme à motifs politiques et géostratégiques.

 

Je ne sais pas d'où tu sors çà .Superphénix pas si dangereux que çà????? Mais c'est du délire !!!!!!!!!!!!!!!!!!:o:o:o:o:o

Intrinsèquement la réaction en chaîne est plus stable que sur un réacteur à uranium mais c'est le caloporteur qui ne va pas.

DES MILLIERS DE TONNES DE SODIUM LIQUIDE!!!!!!!!!!!le moindre problème dessus tu vas le refroidir avec de l'eau?:be: BOUM!!

Une fuite de sodium liquide? BOUM!!

 

C'était un gros délire d'ingénieurs et de scientifique heureusement que çà s'est arrêté!

Posté (modifié)

Ah, Astrid...

Plus le nucléaire menacera d'être définitivement propre, plus on peut être certain que fleuriront les cris de l'antinucléarisme. Personne n'aime voir baisser la cote de sa foi.

 

http://blogs.mediapart.fr/blog/victorayoli/020410/nucleaire-astrid-un-joli-nom-pour-une-belle-saloperie

 

Ce qui m'embête, ce n'est pas tant le plutonium que le sodium. Mille tonnes de sodium en feu, c'est une radioactivité monstrueuse déversée sur le monde entier, vu la radioactivité proprement effarante du sodium. [début de mode sarcastique] De plus, le sodium en brûlant, puis le produit de la combustion s'hydratant avec l'humidité, puis se carbonatant à l'air, donne un produit final auprès duquel la toxine botulique passerait pour inoffensive. [fin de mode sarcastique]

 

Bon, enfin j'ai déjà eu l'outrecuidance d'établir un parallèle entre les manifestations de l'antinucléarisme et celles de l'aspiration au transcendant.

Modifié par jarnicoton
Posté

Les réacteurs type superphénix sont effectivement assez sûrs, enfin, tant qu'il n' y a pas de problèmes.

(Vous aprécierez les euphémismes qui parsèment le texte ci-dessous, en quotation).

 

Superphénix ne tournait pas comme une horloge, les décisions d' arrêter les définitivement les frais et (avant cela) de ne pas redémarrer après un arret technique, ont bien été politiques, mais les (multiples) décisions d' arrêt de fonctionnement, elles, étaient majoritairement techniques.

 

Florilège :

 

Mars 1987 Détection d’une fuite dans le barillet de stockage des éléments combustibles (en attente de transfert soit vers le cœur soit vers l’extérieur). Cette fuite était due à un acier défectueux ne résistant pas à la corrosion par le sodium.

 

 

Juin 1990 Détection d’un faible fuite d’air polluant le sodium. La fuite se situait au niveau d’un compresseur du circuit d’argon. Opération d’épuration du sodium pendant 8 mois.

 

 

Décembre 1990 A la suite d’une grosse chute de neige, effondrement du toit du bâtiment des alternateurs (partie classique). Arrêt de la centrale.

 

 

Octobre 1991 La DSIN demande à la NERSA d’améliorer les dispositifs de lutte contre les feux de sodium (suite à un incendie ayant eu lieu dans une centrale solaire espagnole refroidie au sodium)

 

 

Août 1994 Redémarrage à faible puissance. Légère fuite d’argon détectée, difficilement localisée et réparée à l’été 1995

 

Comportement du réacteur en cas de pépin de refroidissement :

(REP : réacteurs à eau pressurisée; RNR: réacteur à neutron rapides)

http://lpsc.in2p3.fr/gpr/sfp/superphenix.html

La situation s’inverse si les conditions de perte du réfrigérant ont été atteintes. En effet, dans ce cas, les REP deviennent automatiquement sous-critiques car les neutrons ne sont plus ralentis. En l’absence d’eau liquide le combustible des REP ne permet pas d’obtenir une configuration critique. Il suffira donc d’assurer l’évacuation de la chaleur due à la radioactivité résiduelle du cœur fondu. Dans les conceptions modernes des REP la radioactivité devrait pouvoir être contenue dans l’enceinte de confinement, comme ce fut le cas à Three Miles Island. Dans le cas des RNR, au contraire, la disparition du réfrigérant rend la configuration plus réactive et la réaction en chaîne se poursuivrait alors jusqu'à ce que l’augmentation de la température et la dispersion de la matière fissile conduise à l’arrêt de la réaction en chaîne. Même si une tel accident est très peu probable, il paraît extrêmement difficile d’assurer le confinement de la radioactivité et d’éviter la mise en contact des vapeurs de sodium avec l’air. Le risque d’un accident majeur de type Tchernobyl ne peut donc être complètement exclus. L’accident pourrait même être de plus grande gravité, et plus difficile à traiter, du fait du risque Sodium.

Les hautes pressions présentes dans les REP peuvent induire une rupture brutale des grosses canalisations, et là encore, amener à la disparition du fluide de refroidissement, et donc à la fusion du cœur. Comme signalé plus haut, même dans ce cas, le confinement de la radioactivité devrait pouvoir être assurée. Dans le cas des RNR un dénoyage du cœur dans des conditions analogues (sans excursion catastrophique de puissance) ne paraît pas possible.

Dans les conditions normales, l’utilisation du Sodium est, en fait, la principale préoccupation en matière de sûreté. En effet le Sodium chaud s’enflamme spontanément au contact de l’air et conduit à une réaction explosive au contact de l’eau ou de l’alcool. Des précautions drastiques sont donc prises pour éviter tout événement de ce type, précautions qui expliquent pour une grande part le coût élevé des RNR, et qui entraînent des contraintes sévères d’exploitation. Toute fuite de Sodium entraîne l’arrêt du réacteur jusqu'à réparation du défaut. La situation est toute différente dans les REP où des fuites modestes n’imposent pas l’arrêt du réacteur.

 

Non vraiment, superphénix, c' était pas dangereux :be:

Posté (modifié)
Pas trouvé comment on accède à l'article entier. Juste vu les quatre lignes d'introduction donnant un exemple de 100 MJ (20 kg de TNT, NdJ) non destructif pour l'enceinte considérée.

 

Mais objection à quel propos au juste ? Qu'est-ce qui est faux dans le motif que j'ai invoqué pour approuver la notion de bombe peu efficace ?

 

A dire vrai, je suis un peu victime de ma conception «physicienne» des choses. Il y a quatre types de réactions en chaîne :

Celle qui est gouvernée par les neutrons lents (ralentis par le modérateur) et retardés (émis avec un certain délai par les produis de fission). C'est la situation normale dans les réacteurs à neutrons lents : graphite-gaz (Chinon, Saint-Laurent), graphite-eau (Hanford, Tchernobyl), eau lourde, eau ordinaire (bouillante -> Fukushima, pressurisée -> réacteurs français).

Celle qui est gouvernée par les neutrons lents et prompts, ce dernier terme signifiant émis directement par la fission des noyaux d'U235 et/ou de Pu239. Ce sont les réacteurs précédents en cas d'accident de criticité.

Celle qui est gouvernée par les neutrons rapides (pas besoin de modérateur, en raison de la concentration en matière fissile) et retardés. Ce sont les surgénérateurs en situation normale (Phénix, Superphénix).

Celle qui est gouvernée par les neutrons rapides et prompts : surgénérateurs en accident de criticité, bombes atomiques.

Bien sûr, dans le cas de la bombe atomique, cette réaction est optimisée pour produire le maximum d'énergie mécanique dans le minimum de temps – et pour la bombe atomique il suffit en gros de 5 kg de Pu239 ou 20 kg d'U235. Mais dans le cas d'un coeur de surgénérateur contenant 5 tonnes de Pu239 et/ou d'U235, et 5 à 6 fois plus d'U238, si ce coeur est compacté à la suite d'une fusion, on va avoir une succession de réactions en chaîne physiquement de même nature que celles d'une bombe atomique, et bien malin qui pourra donner la borne supérieure de l'énergie mécanique émise de façon explosive (ça dépend des recombinaisons de matière, des possibles compressions induites par des explosions thermiques ou chimiques extérieures, etc...). Pour Superphénix, l'estimation faite était de 150 kg de TNT. Cela m'a toujours paru assez arbitraire – peut-être défini a posteriori à partir de la résistance de la cuve ? Mais ne soyons pas mauvaise langue.

Bombe peu efficace selon les critères militaires, effectivement, mais capable de rendre inhabitable pendant des siècles ou des millénaires une partie non négligeable de l'Europe occidentale, car dégageant environ autant de radioactivité qu'un millier de bombes atomiques standard (sans parler de la radioactivité du sodium du circuit primaire, sujet que je laisse à d'autres contributeurs).

Modifié par Dodgson
Posté
On peut compléter la liste (sources : Jacques Neirynck, précité, et wiki) :

 

Ouais, enfin je ne suis pas sûr que ça soit très pertinent, tout ça. SuperPhénix était un réacteur expérimental, c'est dans sa nature que de connaître tout un tas d'incidents que l'on règle au fur et à mesure.

 

La citation d'Arthurdent et les précisions de Dodgson me paraissent bien plus importantes que cette liste.

Posté (modifié)

Ce qui m'embête, ce n'est pas tant le plutonium que le sodium. Mille tonnes de sodium en feu, c'est une radioactivité monstrueuse déversée sur le monde entier, vu la radioactivité proprement effarante du sodium. De plus, le sodium en brûlant, puis le produit de la combustion s'hydratant avec l'humidité, puis se carbonatant à l'air, donne un produit final auprès duquel la toxine botulique passerait pour inoffensive.

 

 

Le sodium du circuit primaire est effectivement radioactif. Il s'active par capture de neutrons (formation de l'isotope 24 à partir de l'isotope 23 naturel). Pour Superphénix (5000 mètres cube de sodium), cela représentait 50 millions de curies (1 curie = 3,7. 10 puissance 10 becquerels), soit autant de radioactivité que 50 tonnes de radium.

 

Pas de quoi embêter le monde entier, mais disons, une bonne partie de la région Rhône-Alpes...

Modifié par Dodgson

Rejoignez la conversation !

Vous pouvez répondre maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous pour poster avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...

Information importante

Nous avons placé des cookies sur votre appareil pour aider à améliorer ce site. Vous pouvez choisir d’ajuster vos paramètres de cookie, sinon nous supposerons que vous êtes d’accord pour continuer.