Test de la lunette TS Individual ED APO 70/420mm

[astrotophe]

Test de la lunette TS Individual ED APO 70/420mm

 

 

http://www.teleskop-express.de/shop/product_info.php/language/en/info/p1151_TS-Individual-ED-APO-70-420mm---2--Crayford---Carbon---Case.html

 

Diamètre : 70 mm

Focale : 420 mm

f/D : 6

Formule optique : lunette doublet ED traitement multicouche

Coulant : 2"

Porte oculaire : Crayford avec une plage de mise au point de 8,5 cm

Poids : environ 2 kg

 

Description :

La lunette TS Individual ED APO 70/420 est livrée dans une belle mallette noire, souple mais suffisamment rigide. Le plus drôle, c’est la petite taille de la mallette : 28 x49 cm et 16 cm de hauteur. Il faut dire qu’à l’intérieur, la lunette repliée ne mesure que 31 cm, c’est compact. En plus, dans cette mallette, il y a la possibilité de ranger deux oculaires et un renvoi coudé de 2" sans difficulté.

 

La lunette en elle-même est belle avec son tube en carbone et son pare-buée rétractable. Le plus impressionnant est le couvercle qui est en métal et qui se visse sur le pare-buée. Aucun risque de chute, il faut faire presque 1,5 tours pour le dévisser. Ce côté-là est bien solide. De l’autre côté (porte-oculaire), le Crayford est de belle facture. Il y a 3 vis de serrage pour le coulant 2", avec un serrage annulaire. La bague d’adaptation au coulant 1.25" est fournie et le serrage est annulaire également mais il ne se fait qu’avec une seule vis. Le porte-oculaire est rotatif, ce qui est bien agréable. Même si je ne l’ai pas testé, je suppose que le porte-oculaire doit être capable de porter une charge assez lourde.

 

 

La fixation de la lunette peut se faire sur un pied photo grâce à ces 2 trous au pas Kodak mais la platine de fixation est également une queue d’aronde au format Vixen. Besoin d’aucune pièce supplémentaire, tout est là pour la fixer.

 

J’ai acheté en même temps un point rouge ( http://www.teleskop-express.de/shop/product_info.php/info/p3034_TS-LED-Red-Dot-Finder-Metal-Design-for-Crayford-focusers-with-Sh.html ). Il y a 2 trous, bouchés par une vis, sur le porte-oculaire, ce qui permet de mettre le chercheur à droite ou à gauche suivant les préférences ou les disponibilités. Ce point rouge est complètement en métal avec des réglages précis qui se font à la clé 6 pans. Il y a également la possibilité de choisir sa mire. En tout, les différentes mires sont très fines. J’aime bien ce point rouge de part sa solidité et de la finesse de ses mires.

 

Voici, les oculaires qui ont servi pour le test :

- TS WA Erfle 30mm, 68° soit un grossissement de 14x et un champ de 4,85°

- Pentax XW 20mm, 70° soit un grossissement de 21x et un champ de 3,33°

- Nagler 11mm, 82° soit un grossissement de 38x et un champ de 2,14°

- Nagler 5mm, 82° soit un grossissement de 84x et un champ de 0,97°

- TS HR Planetary, 60° soit un grossissement de 131x et un champ de 0,45°

 

Pour commencer, la vision en observation terrestre, car c’est une lunette qui peut également servir à observer la terre et ses habitants. J’ai surtout utilisé le 30mm et le Nag11. L’image est très belle, lumineuse, piquée dans les 2 oculaires. Les différents plans se différencient bien. Le plus impressionnant, c’est la distance minimale qui est de seulement 5 m (cinq mètres, il n’y a pas d’erreur). J’ai pu observer une mouche se baladant sur un pissenlit sans difficulté.

 

Passons à ce que l’on attend d’une lunette astronomique, l’observation des étoiles et des planètes.

 

Commençons par l’observation grand champ car c’est le but premier de l’achat de cette lunette. Chaussons l’Erfle 30mm. C’est l’oculaire que j’ai le plus utilisé avec le Nag11. L’image est belle, piquée du centre jusqu’au 3/4 du champ, voir un peu plus. Après les étoiles se déforment à cause d’ un peu d’astigmatisme. Je ne peux pas dire si ce défaut vient de l’oculaire ou de la lunette car on approche des limites du matériel. La Lune ne présente pas de chromatisme sauf à l’extrême bord du champ. Ce n’est pas une zone qui pose des problèmes lors des observations habituelles.

 

Voici une petite sélection d’objets visités : le double amas devient triple, voire quadruple avec Stock2 et NGC957. M42 se retrouve bien entourée par NGC1980 et NGC1981. Les grandes nébuleuses comme la Rosette n’ont pas pu être abordées car la Lune était bien trop présente lors des essais. La vision de M81 et M82 dans la lunette était tout de même belle : les 2 dans le même champ, certes toutes petites mais des détails commençaient à apparaître malgré la Lune et un ciel un peu voilé.

 

Avec le Pentax 20mm, l’image est nette et piquée sur tout le champ et avec tous les oculaires de focale plus faible jusqu’au HR Planetary 3,2, l’image est restée belle et piquée. Beaucoup d’objets sont également passés dans ces oculaires, il n’y a pas de chromatisme gênant, à la rigueur visible sur l’extrême bord du champ.

 

La lunette a également un excellent contraste qui a pu être éprouvé lors d’une occultation d’une étoile de magnitude 4. Avec le Nag11 et un ciel légèrement voilé, la disparition du côté sombre a été suivie sans difficulté et j’ai réussi à voir l’émersion très proche de la Lune du côté illuminé (je n’ai pas vu la sortie immédiate de l’étoile car je ne regardais pas au bon endroit).

 

Saturne était assez fine dans le HR Planetary 3,2 malgré la turbulence mais elle est très petite. Cette vision est loin d’être désagréable surtout que 2 satellites étaient bien visible.

 

Un comparatif entre la lunette et le C8 + réducteur de focale a été effectué. Pour le grand champ, il n’y a pas de surprise, la lunette est gagnante vu sa courte focale, les grands objets rentrent mieux. Sur la Lune, le C8 avec un Nag de 5 et la lunette un Nag de 11 pour avoir des grossissements similaires et pour que la Lune rentre entière dans le champ. L’image est belle dans la lunette mais dans le C8, l’image est plus fine et détaillée grâce à son diamètre supérieur. Pas de surprise, les instruments sont bien complémentaires.

 

En conclusion, c’est une superbe lunette du point de vue esthétique. Elle est légère. Son montage sur une monture ou un pied photo est très facile grâce à sa petite queue d’aronde intégrée. L’image est piquée, contrastée. Son domaine de prédilection est le grand champ pour tous les objets qui ont en général du mal à rentrer dans un télescope. C’est une vue différente sur l’Univers qui nous entoure.

 

Voici la fin du test en visuel. Je vous ferai part de mes impressions sur la photo quand le beau temps sera revenu.

Modifié 12 avril 2011 par astrotophe

[Franck34]

Sympa la revue.

As-tu pris le flattener pour la photo ?

[astrotophe]

Oui, j'ai pris le flattener mais je n'ai malheureusement pas encore pu le tester.

[zaurel]

Je confirme: excellent instrument, qui présente une image piquée et un contraste étonnant, aussi bien en observation terrestre qu'en astro.

L'instrument idéal pour voyager léger (très léger!) et se faire plaisir sur le ciel et sur Terre!