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A l'Hacienda (Miscellanées australes - 4)


Jeff Hawke

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A l’hacienda

 

 

 

Philo-vagabondage.

 

 

 

Le matin, il y a du soleil qui s’insinue par les rideaux, la nuit est depuis longtemps abolie, mais il ne saurait être question d’en accueillir le jour si tôt : Il faut dormir, encore un peu, toujours un peu plus, des Voies Lactées sur l’écran noir de notre sommeil en clair-obscur.

 

Ce sommeil qui finit par céder sur plusieurs fronts : La lumière, la chaleur (eh oui, c’est l’Eté, ici !), la faim, et sa propre fin, l’extinction du désir de dormir…

 

Souvent, je me hâte sur mon cahier pour noter ce que j’ai encore, vif, en mémoire, avant le gommage progressif qui fait les observations incertaines…

 

Le petit-déjeuner se prend à l’heure du déjeuner…

 

Il est toujours d’un étrange effet de se lever à la pleine lumière et aux ombres courtes du midi, après s’être endormi aux lueurs incertaines de l’aube, la répétition quotidienne de ce rythme n’altérant pas son caractère insolite.

 

Le jour n’existe pas, c’est une impression fugace dont la certitude si elle pouvait être, s’estomperait rapidement à l’installation empressée du crépuscule.

 

Déjeuner docs (Night Sky Observer's Guide, Splendeurs du ciel profond, PSA), discut’s (de l’astro à la beauté des lieux, en passant par refaire le monde. Il ne faut jamais cesser de vouloir refaire le monde).

 

 

Cosmos vivant

 

Inventaire (incomplet) des Animaux Diurnes : Deux ânesses, un Baladin (un bouvier des Flandres, natif de Santiago), des têtards, une couleuvre prise pour un redoutable serpent chilien dans un premier temps, après un peu de recul prudent, des oiseaux criards,…

 

Il y avait un colibri, aperçu plusieurs fois, j’en ai oublié les détails, mais Neve s’en souvient, et complète avec un peu d’érudition.

 

Neve : « Picaflor chico en espagnol ou Colibri du Chili : il n'était pas facile à voir, fugace, vert, moiré. Il venait sur les fleurs écloses tout près de la salle commune et le long du ru (sur le gui austral : le Quintral) »

 

Il y a un ruisseau, ténu, en contrebas, bien caché. Un évasement y forme une petite mare toute ombragée, microcosme de vie aérienne, aquatique et rampante. Comme la minuscule réplique solaire en un lieu terrestre des mondes lointains, touchés des yeux durant les nuits.

 

 

 

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La Sieste est à l’heure de la sieste. Un point de repère stable, même dans le rythme acausal de l’astronomie vagabonde.

 

Puis ne rien faire, ou si peu… Préparer, un peu, les pistes et les chemins de la nuit à venir.

 

Et enfin acheminer la journée en pente douce vers un Pisco Sour…Frais et fort.

 

Les journées brèves et un peu étonnantes, elles bruissent des observations de la nuit précédente avant de se tendre vers celle qui vient.

 

Ici, le jour est de peu d’importance, et la nuit remue.

 

C’est un Eté de contrebande, pour les voyageurs que nous sommes, en provenance du Septentrion (les sept étoiles de la Grande Ourse, eh oui !), incrédules à ce Soleil anachronique, et dont la substance des journées se concentre en les nuits. Les jours ne sont que des petits bouts d’Eté volés, entre deux sommes et des repas chaleureux.

 

Que dire de plus ? L’essentiel est dans les nuits, dont les CROAs tentent de donner un aperçu. Ces quelques notes sur les lambeaux de jours sont pour l’éclairage, pour donner à voir le relief (un clair-obscur temporel) par un effet d’ombre inversé, de ce rythme en négatif qui fait les séjours astros.

 

 

 

…et toujours, la nuit proche, la nuit qui vient… :rolleyes:

 

 

Infusé d'astres et lactescent

Modifié par Jeff Hawke
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Les gens de là-bas, ils ne vous prenaient pas un peu pour des vampires (si ça existe dans leur culture) ou des papillons de nuits?

 

Ah les mémoires continuent! Et chouette: j'ai du retard en lecture!

 

Il me semble qu'un séjour de ce type dépasse de loin les mini-bonheurs amassés au cours d'une année en restant sous les cieux par trop délavés.

 

Patte.

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Les gens de là-bas, ils ne vous prenaient pas un peu pour des vampires (si ça existe dans leur culture) ou des papillons de nuits?

 

C'était peu peuplé, en cet endroit perdu et peu accessible. :cool:

 

Il me semble qu'un séjour de ce type dépasse de loin les mini-bonheurs amassés au cours d'une année en restant sous les cieux par trop délavés.

Oui, c'est vrai que c'est difficilement comparable... Ca questionne sur la pratique astro quand on est un urbain au quotidien, où les étoiles ne sont accessibles brièvement que lors de rapines occasionnelles. Mais ça aussi, c'est un bonheur... :rolleyes:

 

(Le ciel me manque un peu, là...:b:).

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