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Rassemblement des Astronomes Amateurs de Touraine N°4


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Rassemblement des Astronomes Amateurs de Touraine N°4 :

 

Nous sommes arrivés vers 22h30 sur notre terrain de chasse de prédilection : le terrain de l'aéro-club ULM de Rillé , petit village isolé d’Indre et Loire.

L'endroit est bien dégagé sur plus de 500 mètre à la ronde, bordé au nord et au sud de petits bois. Nous sommes loin des lumières de la ville, et Tours ne nous offre qu’une bien pale aurore, sagement contenue à l’extrême sud-est. Tant mieux.

 

Le ciel est clair, une légère brise se fait sentir. La manche à air nous en indique la direction

et l'intensité : le vent vient du nord-est et atteint les 10 nœuds par intermittence, il nous protégera cette nuit de l’humidité.

 

Nous garons les voitures en file indienne : elles nous abritent ainsi du vent et nous pouvons commencer à installer tranquillement notre matériel.

 

Bernadette(Takaya) s'empresse d'asseoir son gros scope sur sa base équatoriale magique : « cela y ressemble mais n’est pas un Dobson » me précisera-t-elle. Pierre(Schnauzer) s'occupe de son Maksutof, laissant parfois échapper quelques noms d’oiseaux, tandis que Guillaume(Guik) installe son Dobson (authentique celui là !) qui ressemble décidément de plus en plus au petit robot R2D2 du célèbre film.

L’ambiance est à la bonne humeur entre copains astrams. Moi je m’affaire autour de mon petit 114 sur son EQ1. Je risque d’osciller au grès des vents. Tant pis !

 

Nous attaquons les étoiles doubles pour commencer avec Albireo du Cygne. La différence de couleur est saisissante : l’une bleue, l’autre rouge. Puis nous enchainons sur Sheliak dans la Lyre et d’autres encore dont j’ai oublié les noms…c’est Guillaume qui me pilote dans ce nouvel exercice.

 

La nuit s’avance et j’en profite pour vérifier ma collimation. Elle tient encore la route. Direction Saturne à présent. Il faut profiter de la belle car à la prochaine lune elle sera trop basse sur l’horizon.

Le globe s’apprécie et révèle quelques nuances sur son pôle sud. Les anneaux se dessinent bien, pratiquement sans turbulences mais la division de Cassini se devine plus qu’elle ne se voit. Il me semble distinguer nettement Titan très éloigné à 3h et Rhéa beaucoup plus proche à 9h. C’est à vérifier. Un troisième satellite se distingue sur les 250mm de mes collègues.

 

J’attaque les nébuleuses. Le Scorpion est levé et suffisamment haut. Je pointe son œil et débute par la facile M4 : « tu pointes Antares et tu glisses sur 1° en ascension droite » m’avais conseillé un astropote. J’accomplis cette première mission de débutant, sans gloire, mais avec un certain plaisir….

 

La théière du Sagittaire s’élève à son tour : Je trouve du premier coup la superbe Lagune, puis remonte sur M22, et salue au passage la petite M28. Repartant de M8 (décidément cette lagune….), je « décline » et tente la trifide, mais cela ne rend rien au 114. Je m’y attendais, il ne faut pas être trop gourmand non plus.

 

La petite brise s’est infiltrée un instant entre les voitures : je « vibre » sereinement . Je devais m’y attendre, c’est une vraie tempête dans l’oculaire (fichue monture !), puis tout se calme.

 

Je termine avec M13, ma préférée « maudite » : Hercule est au zénith et il me faut tordre le cou pour la viser ! Mon arthrose cervicale regimbe et je dois me battre 10 bonnes minutes avant d’accueillir le bel amas dans mon oculaire de 25. Le plaisir est là, intact et renouvelé à chaque fois.

 

Je résous déjà quelques étoiles mais Guillaume qui pointe sur le même amas me permet la comparaison : l’objet, réservé mais prometteur voir aguicheur sur mon 114, devient éclatant sur le 250.

Les quelques étoiles observées au départ se transforment en un ensemble lumineux et harmonieusement ponctué dans lequel je me plais à chercher les moindres nuances. La vision décalée en souligne la cohérence et les subtilités. La douleur du cou s’oublie et je reste un long moment à voir se composer cette fleur improbable.

 

1h30, nous prenons une petite pause. Nous partons à la recherche de « Totor » dans les proches alentours. C’est un petit ver luisant qui nous avait accompagnés tout au long de la nuit précédente. Sans doute alléché par les lumières rouges et vertes de nos frontales respectives, il s’était niché sur une touffe d’herbe parmi nos télescopes, mais ce soir point de « Totor ».

 

Les Rillons de notre région apportés par Pierre, suivis d’un cake aux fruits très anglais et d’un délicieux vin chaud à la cannelle préparée par Bernadette nous réchauffent. La légère brise du Nord-est se fait un peu plus mordante à présent. Nous reprenons nos observations silencieusement.

 

Intervient ce moment que j’aime particulièrement lors de ces nuits d’observation. Cet instant ou le silence s’impose, ou plus rien ne bouge et tout s’anime à la fois. Cette perception enivrante et délicieuse de l’immensité qui nous entoure et dont on guette le moindre changement, dont on épie la moindre évolution. On prend des repères, cela rassure. On contemple, compare, décrit, les plus hardis calculent parfois et finalement on s’émerveille, toujours.

 

 

J’attaque la deuxième partie de nuit, bien décidé à aborder entre autres les nébuleuses. Je pointe mon scope, resté à la verticale, sur la Lyre et plus particulièrement sur M57, la « ring nebula ». La vision est nette et donne l’impression d’une bille discrètement bleutée du plus bel effet. Je me permets même une poussée à l’oculaire de 10 ! je comprends la confusion des anciens qui pensaient voir une planète.

Bernadette entre temps s’est posée sur la nébuleuse de l’œil du chat, surprenante et mystérieuse dont l’iris ne vous lâche plus.

 

Tandis que Guillaume jette un coup d’œil « en passant » sur Andromède, qui n’est pas au mieux de sa forme, Bernadette nous convie tous à venir découvrir M51 dans les chiens de chasse. L’oculaire de 25 mm montre nettement les deux galaxies, et sa super nova se laisse deviner en vision décalée.

 

On passe cette fois à l’oculaire de 15 mm. Nous perdons en vision globale mais gagnons en résolution : le changement est radical ! Cette fois la grosse étoile est bien visible, discrète et « posée » sur le bord d’un bras. La vision des derniers instants de l’astre est émouvante. Tout se passe à tempo, mais avec un décalage de « quelques » milliers (millions ?) d’années lumière tout de même…………

 

Je reprends les commandes de mon Newton et repasse de la Lyre au Cygne : La « Nord Américaine » ne passe pas, je dévie vers l’extrémité de l’aile à la recherche des fameuses dentelles : déception, ça ne passe pas non plus. La présence d’un ciel magnifique honoré du petit vin chaud m’auraient-ils rendu boulimique et trop optimiste?

 

Bernadette trouve la solution salvatrice et me confie ses filtres O3 et UHC. La grande dentelle apparait. La vision reste très fantomatique mais elle est bien là. Plus tard j’ai l’occasion de revenir sur « veil nebula » et de redécouvrir cette splendeur du ciel profond au 250mm. Quelle finesse, quelles subtilités dans les découpes ! Je me surprends à la parcourir minutieusement d’un bout à l’autre pour ne rien laisser échapper de ce merveilleux spectacle. J’ai parfois l’impression de couleurs pastels roses ?, vertes ? mon imagination ? Un vrai travail d’orfèvre divin !

 

Jupiter se lève à présent sur l’horizon. Pierre en surveille l’évolution avec son Maksutof . L’image reste tout d’abord très vacillante par la présence de turbulences mais on distingue cependant les 2 bandes équatoriales : la reine flanquée de ses 4 gardes du corps retrouve enfin son apparat. Plus tard nous en admirons quelques détails à sa surface. Le petit télescope fait des merveilles en planétaire.

 

 

Déjà le lointain s’anime : un coq, un aboiement, les toutes premières lueurs à l’Est. La nuit progressivement s’évanouie. Nous rangeons notre matériel. Lentement je rentre d’un très beau voyage, lentement on se réorganise……

Pardon d’avoir été si long et cependant d’avoir oublié tant de choses. Merci de m’avoir lu.:)

Modifié par arpège
Posté

Un bien beau CROA, bien tranquille, et pas si lacunaire que cela.

On passe cette fois à l’oculaire de 16 mm. Nous perdons en vision globale mais gagnons en résolution : le changement est radical ! Cette fois la grosse étoile est bien visible, discrète et « posée » sur le bord d’un bras. La vision des derniers instants de l’astre est émouvante. Tout se passe à tempo, mais avec un décalage de « quelques » milliers (millions ?) d’années lumière tout de même…………
Le 16mm, c'est le tien. Moi j'ai un 15, et Guillaume un 10. Enfin, je chipote... :p
1h30, nous prenons une petite pause. Nous partons à la recherche de « Totor » dans les proches alentours. C’est un petit vert luisant qui nous avait accompagnés tout au long de la nuit précédente. Sans doute alléché par les lumières rouges et vertes de nos frontales respectives, il s’était niché sur une touffe d’herbe parmi nos télescopes, mais ce soir point de « Totor ».
Le voilà :

1656-1309714064.jpg

 

Le ciel de Touraine nous a, une fois de plus, gratifié de deux nuits claires consécutives !!! La seconde a été la plus transparente des deux, mais encore moins belle que celle de la semaine précédente...

 

Eh oui, chez nous on ne range même plus les tuyaux !!! :p

Posté

Super CROA Pierre-Olivier !

 

Après ces 2 magnifiques nuits d'observations en votre compagnie, je me suis senti bien "seul" hier soir devant ma TV à la recherche d'un programme digne d’intérêt !

 

Vivement la prochaine...

Guik

Posté

Bonjour Arpege :)

 

Et bien, il me semble que tu t'es bien éclaté avec toute cette belle brochette d'amateurs tourangeau :p

 

Bernadette(Takaya) s'empresse d'asseoir son gros scope sur sa base équatoriale magique : « cela y ressemble mais n’est pas un Dobson » me précisera-t-elle.

 

:refl: Il me semble que c'est un dobson monté sur une table équatoriale, c'est vrai que ce genre de télescope porte à confusion........... :confused:

 

Je reprends les commandes de mon Newton et repasse de la Lyre au Cygne : La « Nord Américaine » ne passe pas, je dévie vers l’extrémité de l’aile à la recherche des fameuses dentelles : déception, ça ne passe pas non plus. La présence d’un ciel magnifique honoré du petit vin chaud m’auraient-ils rendu boulimique et trop optimiste?

 

Bernadette trouve la solution salvatrice et me confie ses filtres O3 et UHC. La grande dentelle apparait. La vision reste très fantomatique mais elle est bien là. Plus tard j’ai l’occasion de revenir sur « veil nebula » et de redécouvrir cette splendeur du ciel profond au 250mm. Quelle finesse, quelles subtilités dans les découpes ! Je me surprends à la parcourir minutieusement d’un bout à l’autre pour ne rien laisser échapper de ce merveilleux spectacle. J’ai parfois l’impression de couleurs pastels roses ?, vertes ? mon imagination ? Un vrai travail d’orfèvre divin !

 

Y'a pas à dire, sur ce genre d'objet, le diamètre parle :blush:

 

Merci de nous avoir si bien décris cette belle soirée et au plaisir de te lire :)

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