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Aujourd'hui c'est l'anniversaire de Jeannot, le Castelthéodoricien


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Aujourd'hui c'est l'anniversaire de Jeannot, le Castelthéodoricien.

 

 

jeandelafontaine11-hp.jpg

 

 

 

« Petit Jean, toujours à la traîne, faites silence dans le rang,

Répondez quand on vous appelle, taisez-vous petit garnement,

Petit garnement !...

 

Qu'est-ce que vous regardez par la fenêtre ? Petit Jean vous n'écoutez pas,

Vous n'écoutez jamais le Maître, quand vous venez, vous n'êtes pas là,

Vous n'êtes pas là !...

 

Moi monsieur, c'est pas ma faute, sur mon cahier, il y a un grillon,

Moi monsieur, c'est pas ma faute, il y a une fourmi qui fait des bonds,

Qui fait des bonds !...

 

Qu'est-ce que c'est que cette ficelle, cette fronde et cet hameçon ?

Vous baillez toujours aux corneilles au lieu d'apprendre vos leçons,

D'apprendre vos leçons !...

 

Moi monsieur, c'est pas ma faute, si les lions parlent avec les rats,

Moi monsieur, c'est pas ma faute, si pour moi deux et deux font trois,

Deux et deux font trois !...

 

Vous dissipez vos camarades, vous êtes sot et malappris,

Vous êtes nul en orthographe, vous ne ferez rien dans la vie,

Rien dans la vie !...

 

Moi monsieur, c'est pas ma faute, si le loup a mangé l'agneau,

Moi monsieur, c'est pas ma faute, si le chêne a dit au roseau,

A dit au roseau !...

 

Petit Jean vous êtes trop bête, on ne peut plus vous supporter,

Par la porte, ou par la fenêtre, Jean de La Fontaine sortez !

Jean de La Fontaine : sortez !... »

 

http://www.musicme.com/#/Gilbert-Becaud/albums/100-Chansons-D'or-0724357126922-02.html?play=0724357126922-02_15

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Posté

Bonjour Super, :)

 

C'est si gentiment demandé que j'essaierais - malgré mes très piètres qualités de versificateur et encore moins de poète - de composer un petit poème personnalisé à l'occasion de ton 29ème anniversaire. :)

 

En contre-partie j'espère que tu me feras le plaisir de me promettre de passer un jour à Maurs-le-Jolie (Cantal). Tu verras que c'est presque aussi bien que tes Landes natales, aussi agréable que la Corrèze (d'ailleurs le Cantal est limitrophe de ce département), nettement mieux que l'Ille-et-Vilaine et nettement plus ensoleillé que le Loir-et-Cher. :D :D :D

 

Et puis, quel honneur ce serait pour moi de recevoir un "haut dignitaire" en vert de Webastro !... ;)

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Posté

les paroles sont de Frank Thomas et la musique de Monsieur 100 000 volts

 

les décors sont de Roger Harth et les costumes de Donald Cardwell...

à non ça c'est pour un éventuel autre sujet :D

Posté
les paroles sont de Frank Thomas et la musique de Monsieur 100 000 volts

 

les décors sont de Roger Harth et les costumes de Donald Cardwell...

à non ça c'est pour un éventuel autre sujet :D

 

Merci Christel pour cet utile complément. :D :D :D

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Posté (modifié)

Bonjour à toutes et bonjour à tous, :)

 

A l'occasion du 390ème anniversaire de la naissance de ce bon Monsieur Jean de La Fontaine à Château-Thierry (Aisne) le jeudi 8 juillet 1621 je vais vous proposer trois fables de ce génie de la versification en langue française, dont les deux premières prises parmi celles qu'hélas on n'apprend point à l'école : d'abord "Les loups et les brebis" (ceux qui connaissaient un peu l'histoire de l'Europe seront peut être sensibles au fait que cela peut tout à fait expliquer l'échec des accords de Locarno signés le 16 octobre 1925, à l'issue de leur signature ce brave Aristide Briand déclarera : « C'est la collaboration entre pays qui s'ouvre, les États-Unis d'Europe commencent ». Hélas, le 7 mars 1936 un ex caporal autrichien annonce aux états européens que les accords de Locarno sont désormais nuls. On connaît la suite... :( :( :( ), ensuite une fable peu connue qui se moque de l'astrologie : "L'Horoscope", enfin la fable assez connue dont on peut hélas vérifier chaque jour de 2011 la morale : "Les animaux malades de la peste".

 

 

Les Loups et les Brebis.

 

 

« Après mille ans et plus de guerre déclarée,

Les Loups firent la paix avec les Brebis.

C'était apparemment le bien des deux partis ;

Car si les Loups mangeaient mainte bête égarée,

Les Bergers de leur peau se faisaient maints habits.

Jamais de liberté, ni pour les pâturages,

Ni d'autre part pour les carnages :

Ils ne pouvaient jouir qu'en tremblant de leurs biens.

La paix se conclut donc : on donne des otages ;

Les Loups, leurs Louveteaux ; et les Brebis, leurs

Chiens.

L'échange en étant fait aux formes ordinaires

Et réglé par des Commissaires,

Au bout de quelque temps que Messieurs les Louvats

Se virent Loups parfaits et friands de tuerie,

Messieurs les Bergers n'étaient pas,

Étranglent la moitié des Agneaux les plus gras,

Les emportent aux dents, dans les bois se retirent.

Ils avaient averti leurs gens secrètement.

Les Chiens, qui, sur leur foi, reposaient sûrement,

Furent étranglés en dormant :

Cela fut sitôt fait qu'à peine ils le sentirent.

Tout fut mis en morceaux ; un seul n'en échappa.

Nous pouvons conclure de là

Qu'il faut faire aux méchants guerre continuelle.

La paix est fort bonne de soi,

J'en conviens ; mais de quoi sert-elle

Avec des ennemis sans foi ? »

 

Jean de La Fontaine (Fables, livre III-1668)

 

 

loubreb.jpg

 

 

L'horoscope.

 

 

« On rencontre sa destinée

Souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter.

Un père eut pour toute lignée

Un fils qu'il aima trop, jusqu'à consulter

Sur le sort de sa géniture

Les diseurs de bonne aventure.

Un de ces gens lui dit, que des Lions sur tout

Il éloignât l'enfant jusqu'à certain âge ;

Jusqu'à vingt ans, point davantage.

Le père pour venir a bout

D'une précaution sur qui roulait la vie

De celui qu'il aimait, défendit que jamais

On lui laissât passer le seuil de son Palais.

Il pouvait sans sortir contenter son envie,

Avec ses compagnons tout le jour badiner,

Sauter, courir, se promener.

Quand il fut en l'âge où la chasse

Plaît le plus aux jeunes esprits,

Cet exercice avec mépris

Lui fut dépeint : mais, quoi qu'on fasse,

Propos, conseil, enseignement,

Rien ne change un tempérament.

Le jeune homme, inquiet, ardent, plein de courage,

A peine se sentit des bouillons d'un tel âge,

Qu'il soupira pour ce plaisir.

Plus l'obstacle était grand, plus fort fut le désir.

Il savait le sujet des fatales défenses ;

Et comme ce logis, plein de magnificences,

Abondait partout en tableaux,

Et que la laine et les pinceaux

Traçaient de tous côtés chasses et paysages,

En cet endroit des animaux,

En ce autre des personnages,

Le jeune homme s'émut, voyant peint un Lion.

Ah ! monstre, cria-t-il, c'est toi qui me fais vivre

Dans l'ombre et dans les fers. A ces mots, il se livre

Aux transports violents de l'indignation,

Porte le poing sur l'innocente bête.

Sous la tapisserie un clou se rencontra.

Ce clou le blesse ; il pénétra

Jusqu'aux ressorts de l'âme ; et cette chère tête

Pour qui l'art d'Esculape en vain fit ce qu'il put,

Dut sa perte à ces soins qu'on prit pour son salut.

Même précaution nuisit au poète Eschyle.

Quelque Devin le menaça, dit-on,

De la chute d'une maison.

Aussitôt il quitta la ville,

Mit son lit en plein champ, loin des toits, sous les Cieux.

Un Aigle, qui portait en l'air une Tortue,

Passa par là, vit l'homme, et sur sa tête nue,

Qui parut un morceau de rocher à ses yeux,

Etant de cheveux dépourvue,

Laissa tomber sa proie, afin de la casser :

Le pauvre Eschyle ainsi sut ses jours avancer.

De ces exemples il résulte

Que cet art, s'il est vrai, fait tomber dans les maux

Que craint celui qui le consulte ;

Mais je l'en justifie, et maintiens qu'il est faux.

Je ne crois point que la nature

Se soit liée les mains, et nous les lie encore,

Jusqu'au point de marquer dans les cieux notre sort.

Il dépend d'une conjoncture

De lieux, de personnes, de temps ;

Non des conjonctions de tous ces charlatans.

Ce Berger et ce Roi sont sous même planète ;

L'un d'eux porte le sceptre et l'autre la houlette :

Jupiter le voulait ainsi.

Qu'est-ce que Jupiter ? un corps sans connaissance.

D'où vient donc que son influence

Agit différemment sur ces deux hommes-ci ?

Puis comment pénétrer jusqu'à notre monde ?

Comment percer des airs la campagne profonde ?

Percer Mars, le Soleil, et des vides sans fin ?

Un atome la peut détourner en chemin :

Où l'iront retrouver les faiseurs d'horoscope ?

L'état où nous voyons l'Europe

Mérite que du moins quelqu'un d'eux l'ait prévu ;

Que ne l'a-t-il donc dit ? Mais nul d'eux ne l'a su.

L'immense éloignement, le point, et sa vitesse,

Celle aussi de nos passions,

Permettent-ils à leur faiblesse

De suivre pas à pas toutes nos actions ?

Notre sort en dépend : sa course entre-suivie,

Ne va, non plus que nous, jamais d'un même pas ;

Et ces gens veulent au compas,

Tracer les cours de notre vie !

Il ne se faut point arrêter

Aux deux faits ambigus que je viens de conter.

Ce Fils par trop chéri, ni le bonhomme Eschyle,

N'y font rien. Tout aveugle et menteur qu'est cet art,

Il peut frapper au but une fois entre mille ;

Ce sont des effets du hasard. »

 

Jean de La Fontaine (Fables, livre VIII - 1678)

 

 

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Les Animaux malades de la peste.

 

« Un mal qui répand la terreur,

Mal que le Ciel en sa fureur

Inventa pour punir les crimes de la terre,

La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom)

Capable d'enrichir en un jour l'Achéron,

Faisait aux animaux la guerre.

Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :

On n'en voyait point d'occupés

A chercher le soutien d'une mourante vie ;

Nul mets n'excitait leur envie ;

Ni Loups ni Renards n'épiaient

La douce et l'innocente proie.

Les Tourterelles se fuyaient :

Plus d'amour, partant plus de joie.

Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,

Je crois que le Ciel a permis

Pour nos péchés cette infortune ;

Que le plus coupable de nous

Se sacrifie aux traits du céleste courroux,

Peut-être il obtiendra la guérison commune.

L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents

On fait de pareils dévouements :

Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence

L'état de notre conscience.

Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons

J'ai dévoré force moutons.

Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense :

Même il m'est arrivé quelquefois de manger

Le Berger.

Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense

Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi :

Car on doit souhaiter selon toute justice

Que le plus coupable périsse.

- Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;

Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;

Et bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,

Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur

En les croquant beaucoup d'honneur.

Et quant au Berger l'on peut dire

Qu'il était digne de tous maux,

Etant de ces gens-là qui sur les animaux

Se font un chimérique empire.

Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir.

On n'osa trop approfondir

Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances,

Les moins pardonnables offenses.

Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins,

Au dire de chacun, étaient de petits saints.

L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance

Qu'en un pré de Moines passant,

La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense

Quelque diable aussi me poussant,

Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.

Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.

A ces mots on cria haro sur le baudet.

Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue

Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,

Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.

Sa peccadille fut jugée un cas pendable.

Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !

Rien que la mort n'était capable

D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.

Selon que vous serez puissant ou misérable,

Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »

 

Jean de La Fontaine (Fables, livre VII- 1678)

 

 

280px-Les_Animaux_malades_de_la_Peste.jpg

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Modifié par roger15
Posté

Bonjour Roger,

 

Tu sais, j'ai un superbe livre de Jean... Il m'arrive assez souvent de l'ouvrir et

de me faire une petite fable. Ca fait du bien à mon égo. Ca me remet bien en

place. euh.... petite, toute petite place!! Qu'est ce que ça fait du bien de temps

en temps de savoir rester à sa place, d'un seul coup la vie parait plus belle. Oui

oui, c'est bien le secret d'être bien dans la vie, savoir rester soi!! Pas si facile

et pourtant qu'est que l'on se sent bien et passe bien dans la société. Super

gars que ce Jean.

Posté
RV,

 

cette fable, tu dois sans doute l'apprécier :

 

http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/chenroso.htm

 

Bonjour Ecliptic, :)

 

Tu as eu une très bonne idée que de dédicacer la fable de Jean de La Fontaine "Le chêne et le roseau" à notre ami Hervé :) . Si tu n'y vois point d'inconvénient, je vais lui en dédicacer une autre, que j'aime tout particulièrement : "Le laboureur et ses enfants" (texte dit par Roger Montsorret) :

 

 

"http://www.youtube.com/watch?v=tYiwrJKO-IY" via YouTube
ERROR: Si vous lisez ce texte, YouTube est hors-ligne ou vous n'avez pas installe Flash

 

 

Et pendant que j'y suis je dédie à tous les nouveaux astronomes amateurs de Webastro, trop impatients de tout voir et tout de suite, sans aucun délai, la fable de ce bon Monsieur Jean de La Fontaine dont la morale devrait être la devise de tout amoureux de l'observation des beautés de la voûte étoilée : « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage » (fable "Le lion et le rat").

 

 

"http://www.youtube.com/watch?v=g75oS0EIk4E&feature=related" via YouTube
ERROR: Si vous lisez ce texte, YouTube est hors-ligne ou vous n'avez pas installe Flash

 

 

Roger le Cantalien. :rolleyes:

Posté

Bonjour Roger,

 

sacré RV, il est gâté car c'est aussi un très bon choix. Pourvu qu'il n'ait pas la larme à l'oeil !

Ces fables sont de véritables pépites et ce personnage de La Fontaine est tout aussi intéressant.

Posté

Bonjour Ecliptic, bonjour Roger,

 

C'est drôlement sympathique de m'avoir offert ces poèmes, heu... fables.

 

Mais dites donc comment saviez vous que je n'apprenais jamais mes récitations

à l'école? Même pas la première ligne. Par contre, les dessins étaient eux soignés!

Même que ces dessins m'avaient fait éviter le zéro au certif!! :D:D

 

Je n'ai pas eu la chance d'avoir une seule fable de Jean et ce pendant toutes

ma scolarité. Peut-être que si, ça aurait changé toutes mon existence? Allez

savoir?

 

C'est vrais que pour les jeunes d'aujourd'hui, de les amener à prendre leurs

temps serait pas mal. C'est d'ailleurs le secret du bonheur, savoir laisser le

temps passer à son rythme. Pas plus vite, pas plus lentement.....

 

Merci encore de vos cadeaux. :)

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