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CROA entraînement astrophoto à Chamrousse 12/11/11


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Mon objectif est de tester l’ajustement du moteur de ma monture EQ2 pour de l’astrophographie avec boîtier reflex et objectif photo classique. Le week-end prolongé du 11 novembre s’annonce plutôt beau. Par contre, c’est la pleine lune le jeudi 10 novembre. Mieux vaut attendre la fin du week-end pour avoir un peu de temps avant le lever de lune. Malheureusement, je dois partir en déplacement pour le boulot le dimanche. Donc, je vise le samedi soir qui doit aussi être le plus dégagé. Le vendredi, en ballade en montagne, je constate qu’il y a de la brume dans les vallées ainsi que des voiles d’altitude. Et le samedi est effectivement bien dégagé avec juste quelques nuages qui accrochent certains sommets de Belledonne. Je m’interroge sur le site d’observation autour de Grenoble. Je dois voir dans la journée un ami qui réside dans le Vercors. Donc le Vercors, vers le Col de la Croix Perrin (alt. 1218 m), me semble un bon site sans faire de détour. Mais finalement, c’est lui qui vient me voir à Grenoble alors j’abandonne le Vercors. Comme de toute façon, la lune va bien perturber et que ce n’est qu’un entraînement, je ne veux pas faire trop de kilomètres. J’hésite entre le Charman Som en Chartreuse et Chamrousse en Belledonne. Côté Charman Som, 27 km de route, une altitude de 1670 m, éventuellement 1800 m en grimpant au sommet de la colline au-dessus du terminus de la route. Pour la pollution lumineuse, aucune source à proximité et pas trop près de Grenoble mais globalement encerclé entre la vallée du Grésivaudan et le Voironnais. Pour Chamrousse, 30 km de route de meilleure facture, une altitude de 1800 m directement au parking. Pour la pollution lumineuse, on est juste au-dessus de Grenoble mais avec un versant Est bien noir. Et les lumières de la station de Chamrousse elle-même. Finalement, j’opte pour Chamrousse.

 

16h30 : je prends la route.

 

16h40 : je commence par tomber sur les embouteillages de tous les gens qui vont faire leurs courses dans les grandes surfaces. Demi-tours et route de traverse pour sortir de l’agglomération. Chemin faisant, je me rends compte que j’ai choisi le bon massif, celui-ci ne présentant pas de voiles d’altitude contrairement au Vercors et à la Chartreuse. La situation est quand même loin d’être idéale avec un ciel qui est tout sauf coronal. En plus, l’heure tourne et je suis en train de me demander si je vais arriver à temps pour m’installer avant la nuit à un endroit que je ne connais.

 

17h20 : finalement, je trouve sans difficultés le parking visé, en haut de Roche Béranger, à 1760 m d’altitude pour être précis. Je prends mon sac à dos et je monte un peu au-dessus où je me trouve une petite combe dégagée de la route à 1780 m. Je commence à déballer mon matériel. Le seul truc auquel je n’avais pas pensé, c’est que l’herbe, ce n’est pas très pratique pour installer de manière stable une monture. Mon premier objectif est un flash Iridium. Je n’ai plus que quelques minutes pour me préparer. Et je me rends compte que j’ai oublié le trépied classique. Je dois me débrouiller avec la monture équatoriale pour orienter l’appareil dans la bonne direction. Pour le coup, j’aurais été mieux dans le Vercors pour l’intensité. Là, je n’attends qu’un flash à -1 de magnitude.

 

17h34 : il ne fait pas encore nuit. Je lance quand même la rafale de photos mais je ne vois rien…

 

Le flash:

irridium.jpg

 

Passons à l’objectif principal du jour. Je commence par une mise en station à la louche avec la boussole. Puis j’attends que les étoiles apparaissent. Le fond de l’air est bien frais avec de l’humidité qui remonte du sol.

 

17h48 : enfin, les étoiles commencent à sortir. J’hésite un peu sur la Polaire, le ciel étant bien clair.

 

17h59 : après un premier centrage au LiveView, j’affine à l’aide de mon PDA. Il y a juste un bug, c’est que ça me donne une correction pour ma planchette, pas pour la monture. Je dois me faire une petite règle de trois de tête.

 

18h07 : après le premier alignement, compte tenu du froid, je n’ai pas le courage d’en refaire un second pour vérifier que la MES est bonne. J’enregistre quand même des photos pour recalculer à posteriori l’erreur de MES (<10 arcmin). J’installe le moteur d’entraînement en AD. J’ajuste sa vitesse. Pour ça, j’ai installé une languette qui appuie sur les dents de l’engrenage d’entraînement. A chaque passage de dent, il y a un petit claquement. Je chronomètre le passage de 10 dents qui doit faire 44,5 s. Ensuite, j’ai réalisé un curseur avec une moitié de pince à linge en bois que j’ai percé et monté sur le potentiomètre d’ajustement de la vitesse. Une rotation d’une largeur de pince à linge modifie le temps de passage des 10 dents de 2 s. J’utilise Jupiter pour caler le cercle AD. Je vais ensuite sur M15. En voulant contrôler la vitesse de rotation, je constate qu’il y a un problème d’entraînement. Je remets en place le moteur qui n’est pas bien monté. Je ne recale pas le cercle AD.

 

18h38 : je tente une première pause de 2 mn à f/2,0 mais le ciel est bien trop lumineux. Si j’ai pu distinguer la Voie Lactée à un moment donné, le lever de la lune qui reste cachée derrière les arbres y a mis fin. Je réduits la durée à 1 mn et je ferme le diaphragme à f/4,0. Je n’ai pas l’impression que l’amas visé soit bien dans la photo mais comme l’objectif du jour est de s’entraîner, je lance quand même une série avec ce cadrage. En fait, l’amas est bien dans la photo, juste un peu petit. La nouvelle télécommande toute neuve me fait quelques misères. Je suis obligé de la stocker au chaud dans ma poche pour qu’elle reprenne du poil de la bête.

 

18h41 : pendant la série, j’essaie un peu de ranger mes affaires qui se couvrent de givre avec l’humidité. J’essaie aussi de regarder le ciel aux jumelles. M31 est à peine visible tellement elle est noyée dans la luminosité ambiante. D’ailleurs, c’est ma seconde cible.

 

Le résultat sur M15.

 

19h02 : nouveau pointage aux coordonnées mais Andromède n’est pas là. Je retourne sur Jupiter pour le calage. J’ai 1 h en AD d’erreur. Retour sur M31 avec succès cette fois.

 

19h07 : c’est parti pour une série de 20x1 mn toujours à f/4,0. L’avantage de ma méthode actuelle d’ajustement, c’est qu’elle dure moins d’une minute, ce qui permet de l’appliquer durant une pause élémentaire. Je ne fais qu’une correction durant la série quand le temps de référence atteint 45,0 s (1 % de dérive).

 

Le résultat sur M31.

 

19h30 : je plie le camp en faisant des darks. L’air de rien, ça me prend un bon quart d’heure. Alors que je redescends à la voiture, la lune surgit de derrière les arbres.

 

19h50 : je reprends la route.

 

20h42 : je suis de retour chez moi.

 

A priori, mon dispositif astrophoto est opérationnel. Il n’y a plus qu’à trouver de bonnes conditions de prise de vue.

 

Concernant le site, je pense qu’il peut être intéressant pour de l’astrophoto en hivers en s’installant directement au bout du parking. Il est facilement accessible depuis Grenoble avec une bonne route. L’éclairage de la station est tout à fait raisonnable sans lampadaire sur ce bout de parking. Il n’y a plus qu’à attendre une mer de nuage pour couper la pollution lumineuse de Grenoble, ce qui peut se contrôler depuis la vallée grâce aux webcams de la station. Pour du visuel, je suis plus réservé. Il y a un mauvais lampadaire à 150-200 m qui risque de taper dans l’œil. Surtout, le parking est en boucle et il y a le risque que des voitures passent avec leurs phares, ce qui par expérience finit toujours par se produire.

Posté

Bonjour Eric :)

 

Voila un CROA astrophotographique bien précis avec des horaires à faire frémir la SNCF :D

 

Non, j'déconne, c'est très instructif et puis Chamrousse ça doit être le pied à cette époque, quoi que, même en pleine saison, je me souviens que Kiwi avait fait de bien belles photos :p

 

Au plaisir de te lire et bonne soirée :)

Posté

Sympa de lire un CROA photo, c'est plutôt rare... Mais j'aime bien, c'est une facette de ma passion que je ne connais pas du tout, du coup je me fais des petits délires en essayant d'imaginer ce que veulent dire les termes techniques !

 

Merci pour ce récit sympathique.

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