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Petit passage, tiré des confessions de j.j. rousseau livre 6.

 

Il s'installe aux "Charmette" (Chambéry) 1736 il en part en 1742

Il a entre 24 et 30 ans quand il vie cette situation.

Il lit "un abrégé chronologique de l'histoire universelle sacrée et profane" de Denis Pétau 1583-1652.

(Charles Messier a 18 ans de moins que lui)

 

"Je voulus étudier le P. Pétau, et je m'enfonçais dans les ténèbres de la chronologie; mais je me dégoûtai de la partie critique qui n'a ni fond ni rive, et je m'affectionnai par préférence à l'exacte mesure des temps et à la marche des corps célestes.

J'aurais même pris du goût pour l'astronomie si j'avais eu des instrument, mais il fallut me contenter de quelques éléments pris dans des livres, et quelques observations grossières faites avec une lunette d'approche, seulement pour connaître la situation générale du ciel: car ma vue courte ne me permet pas de distinguer, à yeux nus, assez nettement les astres.

Je me rappelle à ce sujet une aventure dont le souvenir m'a fait rire.

J'avais acheté ce planisphère sur un châssis, et les nuits ou le ciel était serein, j'allais dans le jardin poser mon châssis sur quatre piquets de ma hauteur, le planisphère tourné en dessous, et pour l'éclairer sans que le vent soufflât ma chandelle, je la mis dans un seau à terre entre les quatre piquets; regardant alternativement le planisphère avec mes yeux et les astres avec ma lunette, je m'exerçais à connaître les étoiles et à discerner les constellations. Je crois avoir dit que le jardin de M.moeray était en terrasse; on voyait du chemin ce qui s'y faisait.

Un soir, des paysans passant assez tard me virent dans un grotesque équipage occupé à mon opération.

La lueur qui donnait sur mon planisphère, et dont ils ne voyaient pas la cause parce que la lumière était cachée à leurs yeux par les bords du sceau, ces quatre piquets, ce grand papier barbouillé de figures, ce cadre, et le jeu de ma lunette, qu'ils voyaient aller et venir, donnaient à cet objet un air de grimoire qui les effraya.

Ma parure n'était pas propre à les rassurer; un chapeau clabaud par-dessus mon bonnet, et un pet-en-l'air ouaté de Maman qu'elle m'avait obligé de mettre, offraient à leurs yeux l'image d'un vrai sorcier, et comme il était prés de minuit, ils ne doutèrent point que ce ne fut le commencement du sabbat. Peu curieux d'en voir davantage, ils se sauvèrent très alarmés,éveillèrent leurs voisins pour leur conter leur vision, et l'histoire courut si bien, que dés le lendemain chacun sut dans le voisinage que le sabbat se tenait chez M. Noeray."

 

quelques pages plus bas

 

"nous en rimes beaucoup."

"Cependant il fut résolut, crainte de récidive, que j'observerais désormais sans lumière, et que j'irais consulter le planisphère dans la maison."

Posté (modifié)

Un CROA très émouvant. On ne se sent pas en mesure de juger l'écriture de JJRousseau, on n'en attendait pas moins de sa part...

Mais se retrouver édité au même endroit que lui, mince... :be:

Modifié par ln2d2
Posté

Dieu sait que j'ai bien eu du mal à apprécier ces confessions quand il devenait sujet d'examen au bac de francais il y a désormais 13 ou 14 ans....

Cela me donne envie d'y regouter désormais.

 

Merci pour ce petit extrait qui donne envie de dépoussiérer ce bouqin :)

Posté

Le titre du CROA m'interpelait... J'ai bien fait de m'y arrêter!

 

C'est vrai que parfois, un astram peut avoir l'air étrange, de loin!! Avoir partagé ça avec Rousseau, c'est excellent quand même!!

Merci! ^^

Posté

Bonjour Zer :)

 

C'est sympa de nous faire partager ces quelques lignes :p

 

Il s'installe aux "Charmette" (Chambéry) 1736 il en part en 1742

Donc, il serait le père des "Astropotes" savoyards :be:

Posté (modifié)

C'est vrai que parfois, un astram peut avoir l'air étrange, de loin!! Avoir partagé ça avec Rousseau, c'est excellent quand même!!

Merci! ^^

 

Oui c'est exactement se que je voulais entendre.

 

Bonjour Zer :)

 

C'est sympa de nous faire partager ces quelques lignes :p

 

 

Donc, il serait le père des "Astropotes" savoyards :be:

 

je te connais peu, mais j'en etait sur!

 

Autre chose.

On se pleind de notre ciel, eux l'avais noir.

Mais avec des instruments introuvable/inabordable.

Des problemes de vue.

Je me demande à quoi pouvais bien resembler leurs "p.s.a." ?

 

Avec qui parler astronomie?

Modifié par zer311

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