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Impossible d’y échapper, nous y voilà c’est le dernier transit du siècle et très probablement le dernier que pourront observer tous les êtres vivant aujourd’hui sur terre. Il me fallait donc essayer de voir ça. Le transit de juin 2004, je l’avais observé depuis Assise en Italie, par chance, il faisait très beau et notre chambre d’hôtel donnait au Sud Est. Faute de matériel, j’avais improvisé une projection sur un drap de l’image du soleil fournie par mes jumelles. On ne voyait finalement pas trop mal le disque de Vénus, mais aucun détail ni couleur. Au moment du petit déjeuner, je me souviens avoir discuté avec le patron de l’hôtel pour lui expliquer que nous vivions un moment exceptionnel et que c’était quelque chose à voir. Il n’était pas au courant et il aurait certainement pu me répondre « cela m’en touche une sans faire bouger l’autre », peut être l’a-t-il dit finalement, mais mon italien balbutiant ne m’aurait certainement pas permis de le comprendre.

 

Transit_2004.jpg

 

Je restais néanmoins un peu sur ma faim, il devait être possible de mieux voir le lors du prochain transit.

 

Huit ans après, ni la position du transit, ni la météo n’étaient très favorables, j’avais d’abord pensé monter au sommet du mont Ventoux, mais j’ai préféré aller au plus simple. Sur la route, qui va à Sault, il y a vers 900mm d’altitude un belvédère qui domine la plaine de Monieux et regarde à l’Est vers la montagne de Lure. Je perdrai quelques minutes de transit par rapport au sommet 1000m plus haut, mais ce n’est pas déterminant et puis pour regarder raz de l’horizon, il n’y a pas vraiment d’avantage à être très haut.

 

 

T_V_2.JPG

 

T_V_3.JPG

 

 

 

Je m’installe assez tôt dès que l’on commence à y voir, vers 5h un automobiliste s’arrête, c’est un astram qui vient aussi voir le spectacle, nous échangeons quelques mots et il commence à s’installer à côté. Pendant ce temps, je bataille avec le PC pour prérégler la caméra en espérant faire un ou deux films pour avoir un souvenir. Brusquement j’entends sa voiture démarrer, le temps de lever les yeux du PC, il est reparti sans un mot. Il a certainement dû vouloir aller sur un autre site au dernier moment, dommage je ne sais même pas d’où il venait.

 

 

Le phénomène va être bref, un petit problème d’alignement ne me permettra pas d’observer et de filmer simultanément comme je l’avais envisagé initialement. Sans hésiter, j’ai choisi de voir plutôt que de filmer, souvent si je fais des images, je ne vois rien, que cela ne tienne, je regarderai les photos des autres sur le net, elle sont très souvent meilleures que les miennes.

 

La Megrez 90 est sur la monture, le prisme de Herschel monté sans filtre neutre, suivi d’un Nagler 16mm, pour garder du champ. J’ai aussi monté un filtre polarisant pour ajuster la luminosité qui va beaucoup varier dans les premiers instants. Je le préfère au continuum qui donne aux images une teinte verte assez désagréable.

Je commence donc à observer avec uniquement le prisme de Herschel et guette le moment du lever du soleil sur la crête de la montagne de Lure.

 

T_V_5.JPG

 

 

A l’instant où le soleil sort, je crois voir le fameux rayon vert, presque immédiatement après apparaît le disque de Vénus alors que le soleil est encoure en partie caché par la crête. L’instant est magique la crête défile vers le bas, on voit les tâches du disque solaire, des bandes de brume transitent sur le soleil qui pendant un instant prend l’aspect d’un Jupiter géant. Coup de chance, des oiseaux passent aussi devant le disque à cet instant, qu’espérer de plus ! Il paraît que certains sont partis à l’autre bout du monde pour voir passer quelques tonnes de ferraille inanimées dans les mêmes circonstances, les oiseaux c’est quand même plus beau.

La luminosité monte, il est temps de mettre le filtre ND 3,0 pour continuer à profiter du spectacle.

Après quelques minutes, je tente quelques prises avec la caméra N&B, puis je passe au 12mm qui permettra de mieux détailler la sortie du disque de Vénus.

 

T_V_4h25_TU.jpg

 

 

Des bandes de brume cachent partiellement le soleil après le troisième contact, il faudrait retirer le filtre ND 3,0 pour éclaircir l’image, mais je préfère ne pas m’y risquer. Finalement la chance est avec moi, le soleil sort des nuages pour le quatrième contact et je peux faire mes adieux à l’étoile du berger qui ne reviendra sur le soleil qu’en 2117…

 

Je prends mon temps pour ranger, maintenant rien ne presse, accompagné par le champ des oiseaux, je peux apprécier le paysage qui s’éclaire à mes pieds en buvant une tasse de thé.

 

T_V_4.JPG

 

 

Cela valait vraiment le coup de se lever tôt ce matin

Posté

magnifique :)

tu as bien fait de préférer l'observation à la photo :)

On a pas eu tous ta chance --' mais ça fait plaisir de savoir que certain on pu voir :)

Comme quoi le monde appartient à ceux qui se lèvent tot ;)

félix

Posté
Splendide, je dirais juste un chose, ce n'est pas le dernier transit du siècle, le prochain est en 2016 avec Mercure :)

 

 

Mercure :?:

est ce visible depuis la France :?:

A quel date :p

Pour venus ce matin nuages très important et quand il y a une éclaircie venus est déjà passer :cry:

 

Pour info prochain rendez vous en octobre 2012 Jupiter passe derrière La lune

:wub:

Fab

Posté

Chouette ambiance, chouettes photos. Tu as pu en profiter et c'est tant mieux! T'as même failli avoir un compagnon :b:...

 

Merci d'avoir partagé ça avec ceux qui étaient coincés par les nuages, le sommeil... ou le boulot :confused:

 

LN

Posté

Bonjour Astrild!

 

 

Pfiouuu, ça c'est du CROA!

 

Tout est là, la technique :

 

La Megrez 90 est sur la monture, le prisme de Herschel monté sans filtre neutre, suivi d’un Nagler 16mm, pour garder du champ. J’ai aussi monté un filtre polarisant pour ajuster la luminosité qui va beaucoup varier dans les premiers instants. Je le préfère au continuum qui donne aux images une teinte verte assez désagréable.

Je commence donc à observer avec uniquement le prisme de Herschel et guette le moment du lever du soleil sur la crête de la montagne de Lure

 

Les astuces :

 

Faute de matériel, j’avais improvisé une projection sur un drap de l’image du soleil fournie par mes jumelles. On ne voyait finalement pas trop mal le disque de Vénus, mais aucun détail ni couleur.

 

 

La poésie :

 

Finalement la chance est avec moi, le soleil sort des nuages pour le quatrième contact et je peux faire mes adieux à l’étoile du berger qui ne reviendra sur le soleil qu’en 2117…

 

Je prends mon temps pour ranger, maintenant rien ne presse, accompagné par le champ des oiseaux, je peux apprécier le paysage qui s’éclaire à mes pieds en buvant une tasse de thé.

 

Et les photos.... quelles merveilles tes photos!

 

 

Merci :)

Posté

C'est superbe ! Mais il faut avouer que Sault, c'est un très joli coin, en effet, et à la hauteur de l'événement. Quant à tes photos, elles sont splendides !

 

Merci pour ce très beau partage !

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