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Posté

Si j'osais le bon mot classique, je dirais que ce poème est troublant, il a été écrit en 1854 par le poète Gérard de Nerval, il y décrit ni plus ni moins qu'un Trou Noir :

 

"En cherchant l’œil de Dieu, je n'ai vu qu'un orbite

Vaste, noir et sans fond, d'où la nuit qui l'habite

Rayonne sur le monde et s'épaissit toujours;

 

Un arc-en-ciel étrange entoure ce puits sombre,

Seuil de l'ancien chaos dont le néant est l'ombre,

Spirale engloutissant les Mondes et les Jours!"

 

Gérard de Nerval, Chimères, 1854

 

;)

Merci à JP Luminet de m'avoir fait découvrir ce poème...

Posté (modifié)

Salut Dr, loin de moi de vouloir remplacer Mr Luminet, je porte néanmoins à ta connaissance ceci (du même auteur) :

 

Prière de Socrate

 

O toi dont le pouvoir remplit l'immensité,

Suprême ordonnateur de ces célestes sphères

Dont j'ai voulu jadis, en ma témérité,

Calculer les rapports et sonder les mystères ;

Esprit consolateur, reçois du haut du ciel

L'unique et pur hommage

D'un des admirateurs de ton sublime ouvrage,

Qui brûle de rentrer en ton sein paternel !

 

Un peuple entier, guidé par un infâme prêtre,

Accuse d'être athée et rebelle à la foi

Le philosophe ardent qui seul connaît ta loi,

Et bientôt cesserait de l'être,

S'il doutait un moment de toi.

 

Eh ! comment, voyant l'ordre où marche toute chose,

Pourrais-je, en admirant ces prodiges divers,

Cet éternel flambeau, ces mondes et ces mers,

En admettre l'effet, en rejeter la cause ?

 

Oui, grand Dieu, je te dois le bien que j'ai goûté,

Et le bien que j'espère ;

A m'appeler ton fils j'ai trop de volupté

Pour renier mon père.

 

Mais qu'es-tu cependant, être mystérieux ?

Qui jamais osera pénétrer ton essence,

Déchirer le rideau qui te cache à nos yeux,

Et montrer au grand jour ta gloire et ta puissance ?

 

Sans cesse dans le vague on erre en te cherchant,

Combien l'homme crédule a rabaissé ton être !

Trop bas pour te juger, il écoute le prêtre,

Qui te fait, comme lui, vil, aveugle et méchant.

Les imposteurs sacrés qui vivent de ton culte,

Te prodiguent sans cesse et l'outrage et l'insulte ;

Ils font de ton empire un éternel enfer,

Te peignent gouvernant de tes mains souveraines

Un stupide ramas de machines humaines,

Avec une verge de fer.

 

A te voir de plus près en vain il veut prétendre ;

Le sage déraisonne en croyant te comprendre,

Et, d'après lui seul te créant,

En vain sur une base il t'élève, il te hausse ;

Mais ton être parfait n'est qu'un homme étonnant,

Et son Jupiter un colosse.

 

Brûlant de te connaître, ô divin Créateur !

J'analysai souvent les cultes de la terre,

Et je ne vis partout que mensonge et chimère ;

Alors, abandonnant et le monde et l'erreur,

Et cherchant, pour te voir, une source plus pure,

J'ai demandé ton nom à toute la nature

Et j'ai trouvé ton culte en consultant mon coeur.

 

Ah ! ta bonté, sans doute, approuva mon hommage,

Puisqu'en toi j'ai goûté le plaisir le plus pur ;

Qu'en toi, pour expirer, je puise mon courage

Dans l'espoir d'un bonheur futur !

Réveillé de la vie, en toi je vais renaître.

A tous mes ennemis je pardonne leurs torts,

Et, puisque je me crois digne de te connaître,

Je descends dans ton sein, sans trouble et sans remords.

 

 

 

 

Gérard de NERVAL (1808-1855)

;)

 

Académie Des Sciences et des Lettres, CQFD :)

Modifié par pas03410
Posté

Sinon, moi qui ne suis pas scientifique, je trouve une forte portée poétique fans les textes scientifique.Par exemple l'horizon des trous noir. J'avais un article dans la revue de la société française d'astronomie sur la fin cataclysmique des étoiles massives, la lutte contre la gravitation etc, que je trouvais à la limite de l'oeuvre d'art.

Posté
Si j'osais le bon mot classique, je dirais que ce poème est troublant, il a été écrit en 1854 par le poète Gérard de Nerval, il y décrit ni plus ni moins qu'un Trou Noir :

 

"En cherchant l’œil de Dieu, je n'ai vu qu'un orbite

Vaste, noir et sans fond, d'où la nuit qui l'habite

Rayonne sur le monde et s'épaissit toujours;

 

Un arc-en-ciel étrange entoure ce puits sombre,

Seuil de l'ancien chaos dont le néant est l'ombre,

Spirale engloutissant les Mondes et les Jours!"

 

Gérard de Nerval, Chimères, 1854

 

;)

Merci à JP Luminet de m'avoir fait découvrir ce poème...

 

une autre interpretation :

 

http://la-litterature-du-monde.blogspot.fr/2012/07/nerval-le-christ-aux-oliviers.html

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