Des nuages? Tant mieux,vs allez pouvoir sortir au ciné

[gil31]

Et paf, encore un film qui, de prime abord, ne me tentais pas. Sa présentation lifté Hollywood, avec une affiche sur laquelle on peut voir Nicolas Cage surplombant le sol jonché de balles de fusil, a tout du énième flic-movie américain.

 

Il n’en est rien.

 

Le générique de début résume à lui seul une facette de l’histoire. On suit le trajet de la fabrication d’une balle en vue subjective, façon Doom, en partant d’une plaque de métal poinçonnée à l’usine, modelée, transbahutée, triée, conditionnée, exportée, importée, acheminée, chargée, visée, tirée puis logée dans le crâne de sa victime. 2 minutes pour voir ce dont je n’ai jamais pris la peine de prendre conscience : des gens fabriquent de quoi tuer de la même façon que d’autres fabriquent de quoi regarder le ciel.

 

Nicolas Cage joue donc le rôle de Youri Orlov, un Ukrainien qui fera fortune dans le business de l’armement. Les joies du capitalisme effréné sur le dos de l’Afrique et de ses pays sous dictature.

 

Le type est doué pour la vente et les retournements de situation. Il finit toujours par passer entre les mailles du filet que lui tend Jack Valentine, le flic qu’il a aux trousses. Ultra cynique, Orlov, malgré la raisonnable sensibilité de son frère, trouve toujours le moyen de justifier ses actes à coup de « c’est pas notre guerre » ou « si c’était pas moi, quelqu’un d’autre le ferait ». Il sait profiter des vides juridiques et de son charisme pour arriver à ses fins, et plus il y a de génocides et de guerres, plus le gars s’enrichit, jusqu’au coup de gong final…

 

Une des grandes forces du film c’est de ne porter aucun jugement. Le monde nous est montré tel qu’il est, démerdons-nous avec. L’histoire s’inspire de nombreux faits réels et nous rappelle en conclusion que trois des pays les plus vendeurs d’armes font partis de l’ONU.

 

J’ai vu ce film une fois, puis une seconde. Si mes calculs sont bons, ça fait une paire de baffes.

[takaya]

Même sensation, avec en plus l'estomac brouillé et le moral à zéro ... une grande réussite philosophico-politique, une réalisation à ne pas manquer et qui ne s'oublie pas.

 

takaya

[Ithilian_bzh]

Tout pareil... Un personnage d'un cynisme absolu... Ca donne envie de se bouger d'une façon ou d'une autre ! A ne pas manquer, en film ou en DVD.