Oui, mais voila, vous n’y connaissez rien de rien. Pas d’inquiétude ! Comme disent les banquiers, on est là pour vous aider. Attention cependant, cet article n’est pas exhaustif, c’est un tour d’horizon, destiné à « débroussailler ».
L’astronomie : la science du ciel
Commençons par le commencement : l’astronomie est l’étude du ciel. Qu’y a-t-il à étudier dans le ciel ? Petit inventaire des objets qui se trouvent au-dessus de nos têtes.
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Les étoiles : C’est la première chose à laquelle on pense, à raison. Pour faire bref, les étoiles sont semblables à notre soleil, avec des différences de taille, d’éclat etc…Les étoiles peuvent être regroupées en amas, en galaxies, ou juste par deux (ce sont les étoiles doubles). Les étoiles sont si lointaines qu’une étoile ne peut être vue que comme un point, et il en va de même dans les grands observatoires. N’en déduisez pas que cela n’a pas d’intérêt : les grands champs stellaires, les amas et les galaxies sont fascinants.
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Les nébuleuses : Les nébuleuses sont des nuages de gaz et/ou de poussière.
L’ensemble constitué par les nébuleuses, les galaxies, les amas et les étoiles est appelé ciel profond.
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Les planètes : Il y en a neuf dans notre système solaire (ou huit depuis l’été 2006). Dans l’ordre, en s’éloignant du soleil, on rencontre : Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune, [Pluton]. Comme vous le savez peut-être, Pluton a été officiellement déchu du rang de planète par l’Union Astronomique Internationale. Outre ces planètes, on peut étudier leurs satellites naturels, ou lunes. Etudier les planètes réclame généralement un matériel différent de celui utilisé pour le ciel profond (il existe des instruments polyvalents).
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Le Soleil : L’étude de « notre » étoile est un sujet d’étude très riche. ATTENTION : Il existe un matériel spécial approprié. Ne regardez JAMAIS, sous peine de lésions oculaires irréversibles, le soleil dans un appareil non prévu à cet effet. Nous y reviendrons.
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La Lune : Aucun danger à la regarder. Même avec une paire de jumelles, c’est inoubliable. La géographie lunaire est facilement accessible. Vous ne pourrez pas en revanche observer les traces des missions Apollo :cela reviendrait à vouloir observer un moustique à Marseille depuis Paris !
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Les comètes : Rares. Ce qu’on a décrit comme « des boules de glace sale » passent régulièrement à proximité de la Terre, mais généralement avec une fréquence assez basse : la célèbre comète de Halley est visible tous les 75 ans ! L’hiver dernier, les astronomes ont pu se régaler avec la comète de Holmes.
Les objets du ciel profond ont toujours le même mouvement apparent : imaginez-vous que le ciel est une demi sphère (d’ailleurs, ne parle-t-on pas de voûte céleste ?) au-dessus de nos têtes. Cette demi sphère tourne autour d’un axe passant par le pôle nord céleste, matérialisé dans l’hémisphère nord par l’étoile polaire, et par l’endroit où vous vous trouvez. Si donc les objets du ciel profond restent fixes sur cette sphère qui tourne, ce qui permet d’en dresser une carte, il n’en va pas de même des autres : pour la Lune et surtout les planètes, nommées ainsi parce que les Grecs avaient noté que c’étaient des astres « errants », il faudra calculer leur position. Vous trouverez d’excellents logiciels gratuits qui font cela très bien en fin d’article.
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Les fusées, satellites, l’ISS… : Les objets lancés par l’homme peuvent, même s’ils ne constituent pas un véritable champ d’investigation en tant que tels, être vus dans un télescope, et parfois à l’œil nu.
Maintenant que nous connaissons les grandes classes d’objets, comment les observer ?
L’œil nu : commencez par là
Saviez-vous que vous possédez un récepteur optique d’une incroyable complexité, et d’une efficacité redoutable ? Non content d’en posséder un, vous en avez deux ! Vos yeux peuvent percevoir la lumière du Soleil comme celle de la Lune, 10.000 fois moins intense ! Le nerf optique, qui relie votre œil à votre cerveau, est une ligne à très haut débit : on l’estime à 8,75Mb/s ! Alors, que peut-on faire avec cette paire de merveilles ? Les étoiles sont regroupées en constellations : des figures qui évoquent plus ou moins des animaux, des personnages mythologiques ou autres. Une carte du ciel vous aidera à les apprendre. Vous pourrez également constater le mouvement apparent des étoiles. Les nuits de pluie de météorites, l’œil est un bon moyen d’observer celles-ci.
Lorsque vous sortez observer, pensez que votre œil met au moins vingt minutes à s’habituer au noir (la pupille se dilate alors).
Les jumelles : ludiques
Une paire de jumelles vous permettra d’explorer la Lune, et de vous intéresser aux planètes les plus visibles. Le fait qu’elles soient binoculaires est un atout. En outre, si votre passion n’est pas encore bien affirmée, elles pourront toujours servir à une observation terrestre plus tard. En revanche, il convient, vous vous en apercevrez, d’utiliser un pied photo pour assurer la stabilité de l’instrument.
Les télescopes.
Nous allons différencier deux types de télescopes : les réfracteurs qu’on désigne couramment en France par le terme « lunettes astronomiques » et les réflecteurs.
Les réfracteurs : Ils sont constitués de deux lentilles. La plus grosse est appelée l’objectif, celle où l’on colle l’œil est l’oculaire. Les caractéristiques d’une lunette sont le diamètre et la focale de l’objectif. Par exemple, une lunette 50/600 a un objectif de 50 mm et une focale de 600 mm. Pour plus d’informations sur le fonctionnement des lentilles, voyez le site de M. Bertorello : http://serge.bertorello.free.fr/optique/images/images.html#refraction
Pour des raisons technologiques, on ne fabrique pas de lunettes de très grand diamètre. Le diamètre est, contrairement à une idée reçue, plus important que le grossissement. Achetez du diamètre ! Votre « entonnoir à lumière » n’en sera que plus performant :il collectera plus de lumière.
Les réflecteurs : Le plus courant est les télescope de Newton, aussi nous n’évoquerons que celui-ci. L’objectif est remplacé par un miroir concave. L’oculaire est toujours une lentille convergente. Un petit miroir plat renvoie la lumière vers l’oculaire. Si ces courtes explications ne satisfont pas votre curiosité, faites un tour ici : http ://serge.bertorello.free.fr/optique/instrum/instrum.html#newton
Avantages comparés :
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LUNETTE |
NEWTON |
Diamètre |
- |
+ |
Facilité de transport |
+ |
- |
Entretien (collimation) |
+ (jamais) |
- (périodiquement) |
Prix (à diamètres égaux) |
- |
+ |
Résolution |
+ |
- |
Evolutivité, hors oculaires |
- (aucune) |
+ |
Les montures
Souvent l’amateur débutant aura tendance à négliger ce point. Il est pourtant crucial d’avoir une bonne monture, apte à suivre les mouvements du ciel. Un télescope sans monture serait comme une voiture sans pneus. Dans un premier temps, vous choisirez une monture qui sera la plus lourde possible (donc stable). Il n'en existe que de deux types : les montures azimutales, parfois appelées altazimutales, et les montures équatoriales.
Une monture azimutale permet de déplacer le tube optique parallèlement et perpendiculairement au sol. En tout autre lieu que les pôles et l'équateur, il convient de composer ces deux mouvements pour suivre les astres qui, eux, se déplacent " en biais " par rapport à l'horizon. Pour suivre la Lune à fort grossissement, par exemple, vous devrez sans cesse agir sur les deux mouvements, ce qui, naturellement, fait vibrer l'instrument et ne facilite guère l'observation des détails. Pour un observateur débutant, enfant ou adulte, l'utilisation d'une monture azimutale est remarquablement aisée, car il suffit de poser l'instrument sur un sol à peu près plat et d'observer : on peut difficilement faire plus simple.
Et les montures équatoriales ? À l'équateur, les astres suivent des trajectoires apparentes perpendiculaires à l'horizon. Dans ce cas précis, une monture azimutale devient intéressante, car il suffit d'un seul mouvement pour compenser la rotation de la planète. Si l'on s'éloigne progressivement de l'équateur en inclinant peu à peu l'un des axes pour qu'il reste parallèle à la position qu'il avait à cet endroit, il sera possible de continuer à suivre un astre avec un seul mouvement. Autrement dit, lorsque l'on parle de monture équatoriale, on fait référence à une monture azimutale dont l'un des axes est incliné selon un angle égal à la latitude du lieu d'où l'on observe. Cela paraît simple, mais dans la pratique, c'est une des causes du désenchantement de certains acheteurs d'instruments astronomiques qui n'arrivent pas à les " mettre en station ", ou qui ignorent tout simplement qu'il convient de le faire. Pour la mise en station, vous trouverez des tutos sur le forum.
…et la photo ?
Pas de photo, du moins pour le moment. Il faut être conscient que la photo réclame un tout autre matériel que le visuel. De plus, contrairement à ce que beaucoup croient, l’astrophoto n’est pas un simple cliché de ce qu’on voit. Ce n’est pas un « souvenir ». La photo réclame aussi une bonne connaissance du ciel, qui ne peut s’acquérir qu’avec l’expérience.
Un ancien champion cycliste qui faisait encore du vélo pour son plaisir avait eu l’occasion d’observer les cyclistes amateurs sur la piste : il brocardait ceux qui avaient un vélo à 2000 Euros et qui n’en faisaient qu’un week-end, à fond de train, avant de remiser celui-ci à la cave. Ne leur ressemblez pas ! N’achetez pas un matériel qui ne vous servira pas. Commencez par l’observation visuelle, bien plus satisfaisante pour un débutant.
Si vous avez encore des questions, le rédacteur de cet article ou tout autre membre du forum se fera un plaisir d’y répondre.
Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter, au nom de la communauté astronomique Webastro,