Bien ‘l’bonjour !
Voici un petit topo sur le PST et sur une des manières de l’incruster à une lunette de grand diamètre.
D’abord, un tour du pst :
Mon pst a été refait en 2007 ou 2008, dès lors coronado a ajouté un filtre dans la bague allonge ... filtre n'existant pas dans les pst de première génération.
Fonctionnement du PST modifié :
A partir d'un spectre lumineux visible d'origine, qui va de l'ultraviolet à l'infrarouge, on cherche à isoler la raie Halpha, qui correspond à 656,28nm (la lettre C sur l'image ci-dessous), et se trouvant donc dans la partie rouge du spectre :
- Pour observer les protubérances solaires, une bande passante inférieure à 1nm est nécessaire.
- Pour obtenir des détails de la chromosphère sur la surface solaire, cette fois il faudra une bande passante de moins de 0,1nm.
Ces bandes passantes sont bien inférieures à ce qu'on sait fabriquer en terme de filtre interférentiel à prix acceptable. Ceux qu'on trouve dans le commerce pour la prise de vue CCD font dans les 7nm pour les meilleurs (Astrodon ou Baader).
Le filtre ERF
On va d'abord monter un premier filtre à l'avant de l'instrument, pour rejeter la majeure partie du spectre qui ne nous intéresse pas, et en profiter pour virer tout ce qui est nocif (IR et UV). D'où son nom de filtre ERF (Energy Rejection Filter). A noter que le filtre ERF ne supprime pas totalement les infrarouges lointains :
L'étalon de Fabry-Pérot
On traverse alors l'objectif de l'instrument, et à son foyer on va appliquer le fameux étalon de Fabry-Pérot. Celui-ci va décomposer le spectre qui lui arrive dessus en de nombreuses cannelures de moins de 1nm de largeur :
Attention, les rayons qui arrivent sur l'étalon Fabry-Pérot doivent être le plus parallèles possibles pour un rendement maximum. C'est pourquoi notre étalon est équipé d'une lentille divergente en entrée, puis d'une lentille convergente en sortie qui redonne leur courbure d'origine aux rayons.
Le filtre bloquant
On a donc une cannelure centrée sur Halpha, mais avec une infinités d'autres cannelures parasites qu'il faut éliminer. C'est le rôle du dernier filtre, le fitre bloquant ou BF (blocking Filter). Ce filtre est un peu la même chose qu'un filtre interférentiel halpha pour la CCD ciel profond, avec une bande passante permettant d'isoler la cannelure qui nous intéresse, 656.28nm (c'est la courbe qu'on voit en petit pointillé sur l'image du dessus) :
On isole alors complètement la raie Halpha, centrée sur 656,28nm, avec une bande passante de moins de 0,1nm (en général entre 0,08 et 0,1nm). Cette bande passante est suffisante pour obtenir de très beaux détails sur les protubérances, et une vision de la surface chromosphérique acceptable. Réduire la bande passante augmentera le contraste sur la surface mais assombrira les protubérances.
Intérêts de la modification : gagner en résolution ! à vous les détails les plus fins et les grossissements de malade (150x – 200x et plus)
Inconvénients : - sacrifice d’une lulu (pas systématique)
-adjonction d’éléments onéreux (ERF, BF …)
- sacrifice du PST (si on est bourrin !) et de sa garantie surtout !
-effet de sweet spot (seule une petite zone sera totalement Halpha sur le disque)
Je précise que j’ai acheté ma lulu déjà modifiée, je n’ai eu qu’à y coller mon pst derrière.
Modifications coté lunette :
Il s’agit à la base d’une lunette achromatique Celestron C6R, 150/1200 .
Le pst est un instrument possédant un objectif de 40mm, pour une focale de 400mm. On se retrouve donc avec un f/D = 10 . Afin de conserver cet ordre de grandeur lors de l’adjonction du PST dans la lulu, cette dernière a été amputée de 15cm grosso modo coté crémaillère et elle est diaphragmée à 120 mm en entrée. On retrouve donc une 120/1200 donc f/D = 10 …
Ce tronçonnage n’est pas absolument nécessaire, tout dépend de la lulu utilisée sans doute. On suppose que le Fabry- Perot (qui sélectionne la bande Halpha) est dimensionné pour travailler à f/D de 10, mais l’expérience montre qu’il fonctionne bien à d’autres rapports (Cf modif de JP Brahic sur lulu SW blackdiamond 120/600 ?)
Avant de couper, il faut essayer !
Pour éviter l’échauffement, il est nécessaire de placer devant la lulu un filtre ERF (qui coupe les IR et UV). Dans mon cas, il s’agit d’un Baader 135 mm, mais je ne l’utilise qu’à 120mm pour les raisons évoquées plus haut.
Photo issue du site "astroshop.de"
Modifications coté PST :
Pour le PST, c’est plus simple. Il suffit d’ôter l’objectif de 40mm et de l’enfiler dans la lunette tel quel ! Certains objectifs sont montés avec du frein filet … bon courage à vous ! j’ai dézingué le mien en écrasant le tube doré dans un étau et en dévissant l’objectif avec une pince multiprise … ça laisse des marques.
Le tube doré mesure un poil moins de 2 pouces, il passe donc aisément dans le porte oculaire. Il est parfois nécessaire de virer les espèces de diaphragmes qui se trouvent dans la lulu, non loin de la crémaillère, pour pouvoir l'enfiler. Ça dépend de la lulu choisie.
Dans l’absolu, le montage fonctionne comme ça. Pour gagner en confort, on peut investir dans un filtre bloquant (BF) plus large. D’origine, il mesure 5mm sur le pst. Je possède un Bf 15 qui permet d’avoir un champ plus intéressant.
Du fait de ce montage, on obstrue le chercheur du pst, il faudra donc s’en faire un ou en acheter un. Perte de garantie également si vous laissez de grosses traces.
Ya plus qu’ à !!!
Photo de lastrofieffe
Il existe d’autres possibilités de montage, notamment en supprimant le corps noir du PST … soit pour le linéariser, soit en y mettant un RC à la place … cela demande quelques adaptations.
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Le PST et sa modification sur grosse lulu
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