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Hommage aux hussards noirs de la République. Bonsoir à toutes et bonsoir à tous , Je vous recommande tout simplement le merveilleux roman de Jean Cosmos “La dictée” écrit en 1984 : L'histoire est celle-ci : en 1881, de retour d'exil après son engagement aux côtés des insurgés de la Commune de Paris en 1871, Paulin Labarthe, ancien imprimeur épris de liberté et de justice, compte se réfugier à Soulargues, un petit village perdu au cœur de l'Aubrac rouergat, dans la vieille maison léguée par sa mère. Maria Meissonnier, une jeune veuve n'ayant qu'un fils unique, Louis, voudrait que celui-ci apprenne le français à l'école catholique de Conques (Aveyron) afin qu'il puisse éviter d'être un paysan. Hélas, le prêtre à l'accueil lui refuse l'entrée de son fils à cause de sa condition sociale trop médiocre... Lors du retour Maria et le jeune Louis sont pris dans une violente tempête de neige mais sont sauvés par la voiture de Turlan le jeune tirée par deux chevaux qui transporte les affaires de Paulin. Voyant qu'il possède des livres et admirant son savoir, Maria Meissonnier, le supplie d'apprendre à lire à son fils Louis. En échange, elle fera son ménage et s'occupera de son foyer. Un véritable amour s'établira lentement entre Maria et Louis. Quant au jeune Louis Meisonnier, qui n'était au début qu'un petit paysan aveyronnais inculte, ne parlant que le patois de l'Aveyron avec de temps en temps quelques mots de français, il fait de rapides progrès dans la langue de Paulin Labarthe qu'il admire beaucoup. Louis Meissonnier passe le concours d'entrée de l'école normale de Rodez où il est reçu premier !... Il a en effet décidé de devenir instituteur, un de ces fameux "hussards noirs de la République"... Grâce à "Youtube" vous pourrez visualiser sur Internet le premier des six épisodes tirés de ce livre : https://www.youtube.com/watch?v=5iH5DAyT34Y La chaîne de télévision TF1, alors qu'elle n'était pas encore privatisée et faisait encore honneur au "service public" de la télévision française en a tiré un remarquable téléfilm en six épisodes, intitulé lui aussi "La dictée", réalisé par Jean-Pierre Marchand, avec Yann Debray (Louis Meisonnier enfant), Éric Dufay (Louis Meisonnier adulte), Victor Garrivier (Paulin Labarthe) et Catherine Salviat (Maria Meisonnier). Un très beau roman et un très beau téléfilm rendant hommage au merveilleux métier de "Maître d'école" à la fin du 19ème siècle. Ceux qui ont eu le plaisir de voir le très beau téléfilm "La dictée" de Jean-Pierre Marchand n'ont sans doute pas pu oublier la délicieuse chanson qui illustrait le générique de fin de chacun des six épisodes (chanson interprétée par Jackie Berger) : « Ô mère mes sabots, J'entends sonner l'école, Malgré le vent il faut que j'y sois bientôt. Ce que je sais, comment je pense, Je le dois à l'ardente, douce ou sévère Leçon du maître qui guidait ma main. Ma mère mes cahiers, J'entends sonner l'école, Malgré l'orage il faut que j'y sois bientôt. Ce que je sais, comment je pense, Je le dois à l'ardente, douce ou sévère Leçon du maître qui guidait ma main. » Ma mère mon tablier, J'entends sonner l'école, Malgré la neige il faut que j'y sois bientôt. Mère, un jour je serai maîtresse de l'école, Pour à d'autres donner ce qu'elle m'a donné, Pour à d'autres donner ce qu'elle m'a donné. » Roger le Cantalien.
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Vos moments préférés de quelques-uns des 104 tours de France cyclistes.
un sujet a posté roger15 dans On fait une pause
Vos moments préférés de quelques-uns des 104 tours de France cyclistes. Bonjour à toutes et bonjour à tous , Nous sommes aujourd’hui le samedi 1er juillet 2017 (jour julien n° 2 457 936 à 12 heures 00 minute 00 secondes, Temps Universel Coordonné) et cet après-midi commencera la 104ème édition du Tour de France cycliste à Düsseldorf, en Allemagne, par une étape contre-le-montre de 14 kilomètres. Ce 104ème du Tour de France cycliste conduira les 198 coureurs présents au départ aujourd’hui (9 coureurs pour chacune des 22 équipes engagées) sur les 3 540 kilomètres du parcours sur quatre pays (Allemagne, Belgique, Luxembourg et France), dont 34 départements français. Le mythique “sommet du Tour” sera situé cet année 2017 au majestueux Col du Galibier (2 642 mètres) reliant le département de la Savoie à celui des Hautes-Alpes, le mercredi 19 juillet 2017, lors de la 17ème étape reliant La Mure (Isère) à Serres-Chevalier (Hautes-Alpes). Ce 104ème Tour de France cycliste prendra fin le dimanche 23 juillet 2017, avec la 21ème et dernière étape, reliant Montgeron (Essonne) aux Champs-Élysées (Paris 8ème arrondissement). Le départ fictif de cette dernière étape du Tour 2017 sera donné à 14h40 à l’emplacement exact de la brasserie “Le Réveil Matin” où fut donné le mercredi 1er juillet 1903 le départ fictif du premier Tour de France cycliste. Si vous voulez suivre, en léger différé de 114 ans :D , toutes les six étapes du premier Tour de France cycliste, je vous conseille de consulter la numérisation du quotidien cycliste “l’Auto” (imprimé sur un papier de couleur jaunâtre, d’où le choix de la couleur du maillot distinctif du premier coureur au classement général ) qu’a effectué le site Internet “Gallica” de la BNF (Bibliothèque Nationale de France) des 42 années (manquent hélas les années 1924, 1925 et 1926 :( ) entre 1900 et 1944 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327071375/date ; l’année 1903 est numérisée ici : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb327071375/date1903 et le mercredi 1er juillet 1903 est numérisé ici : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k46241894.item. Voilà, le décor est planté. J’aimerais que les webastrams qui se sont intéressés une année ou une autre à un Tour de France cycliste nous indiquent une anecdote (voire plusieurs anecdotes) qui les a particulièrement marquée lors d’un (ou de plusieurs) Tours de France. Roger le Cantalien. -
Il y a cinquante ans à peine, il y a cinquante ans déjà !…
un sujet a posté roger15 dans On fait une pause
Il y a cinquante ans à peine, il y a cinquante ans déjà !… Bonjour à toutes et bonjour à tous , chers amis astronomes amateurs et amateurs d’astronomie de Webastro. Je voudrais par ce sujet partager avec vous mon émotion d’avoir aujourd’hui, mercredi 16 mars 2016, une ancienneté de cinquante années à la prestigieuse Société Astronomique de France. Ce mercredi 16 mars 1966, j’étais assez anxieux en prenant à la gare d’Antony — ma ville natale — vers 20h15 le métro (c’est comme cela qu’on appelait alors la future ligne B du RER) jusqu’au terminus de Luxembourg. Là je me suis rendu à pied, assez impressionné, jusqu’à l’Institut Océanographique 195 rue Saint-Jacques (Paris 5ème arrondissement) pour assister à 21 heures à une réunion de la Société Astronomique de France (SAF) consacrée principalement à une conférence, très intéressante mais trop savante pour le jeune adolescent de 16 ans et demi que j’étais alors , d’un certain Audouin Dollfus (voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Audouin_Dollfus) sur “La recherche de la nature de la surface de la Lune et celle de la planète Mars”. Est-ce à cause de cette conférence que je prenais contact pour la première fois avec la SAF ? Eh bien non !… Si j’ai participé pour la première fois à ce type de réunion mensuelle de la SAF c’est parce qu’on allait débattre de mon adhésion. Effectivement, j’ai vu sur un panneau à l’entrée de l’amphithéâtre accrochée une liste de 45 noms qui postulaient pour devenir “membres titulaires” de la Société Astronomique de France (voir : http://articles.adsabs.harvard.edu/cgi-bin/nph-iarticle_query?1966LAstr..80..243H&data_type=PDF_HIGH&whole_paper=YES&type=PRINTER&filetype=.pdf). Pierre Tardi a déclaré en ouvrant la séance : « Vous trouverez accroché au tableau à côté de la porte d’entrée de cet amphithéâtre une liste de personnes qui désirent adhérer à notre Société. Il sera statué sur ces admissions lors de la prochaine séance. » Cette prochaine séance aura lieu le mercredi 20 avril 1966 (voir : http://articles.adsabs.harvard.edu/cgi-bin/nph-iarticle_query?1966LAstr..80..292H&data_type=PDF_HIGH&whole_paper=YES&type=PRINTER&filetype=.pdf). Ce fut de nouveau Pierre Tardi qui l’a présidée et il a alors déclaré en tout début de séance : « Aucune objection n’étant formulée par les sociétaires présents, les personnes dont les noms ont été affichés à la dernière séance sont nommés Membres de la Société. » Ouf, j’étais donc désormais un membre officiel, bien que très modeste, du milieu astronomique français !… :wub: La présidence de la soirée du mercredi 16 mars 1966 était assurée par Monsieur Pierre Tardi, Président de la Société Astronomique de France (voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Tardi et surtout http://articles.adsabs.harvard.edu/cgi-bin/nph-iarticle_query?1973LAstr..87..128K&data_type=PDF_HIGH&whole_paper=YES&type=PRINTER&filetype=.pdf puis http://articles.adsabs.harvard.edu/cgi-bin/nph-iarticle_query?1973LAstr..87..130C&data_type=PDF_HIGH&whole_paper=YES&type=PRINTER&filetype=.pdf) Quelle fut mon impression en voyant de mes yeux pour la première fois une bonne centaine d’astronomes professionnels et d’astronomes amateurs français ? Eh bien, ce fut une très désagréable déception :mad: : rien n’était fait pour accueillir (comme on le fait si bien sur Webastro ) les nouveaux de la SAF. De plus, je me suis senti très mal à l’aise dans cet aéropage prestigieux : ce n’était en très grande majorité que des vieux âgés de plus de soixante ans, qui ne conversaient qu’entre eux en arrivant dans l’amphithéâtre et qui se sont tous regroupés le plus près possible de l’estrade où allait officier le conférencier. Moi, par prudence, je me suis installé à l’arrière sur les hauteurs de l’amphithéâtre, où il n’y avait pas grand monde… Bref, je fus très déçu du manque de convivialité de la Société Astronomique de France envers les jeunes postulants à l’astronomie. :( Heureusement qu’il y avait la revue mensuelle l’Astronomie que je dévorais dès son arrivée dans ma boîte aux lettres. C’est peut-être à cause de cette très mauvaise impression causée par mon premier contact avec la SAF que j’interviens assez souvent dans la rubrique Présentation de Webastro, surtout vis-à-vis des débutants complets en astronomie. Alors, pourriez-vous me dire, pourquoi êtes-vous resté malgré tout membres de la SAF depuis cinquante ans si vos débuts avec elle n’ont pas été très sympathiques ?… Eh bien, c’est essentiellement grâce à deux personnages, membres de la SAF, à qui je veux une nouvelle fois rendre hommage : • d’abord le très célèbre calculateur belge Jean Meeus, pourquoi ? Eh bien voyez le sujet que je lui ai consacré lors de ses 82 ans : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=72131 ; • ensuite le très serviable bibliothécaire de la Société Astronomique de France Robert Sagot, pourquoi ? Eh bien voyez également le sujet que je lui ai consacré : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=21346. Roger le Cantalien. -
Un certain vendredi 22 novembre 1963 à Dallas (Texas).
un sujet a posté roger15 dans On fait une pause
Un certain vendredi 22 novembre 1963 à Dallas (Texas). Bonjour à toutes et bonjour à tous , Nous allons dans quatre jours vivre le cinquantenaire d'un drame qui a énormément traumatisé l'adolescent de 14 ans que j'étais ce vendredi 22 novembre 1963 à 20h34 (heure française, soit 19h34 Temps Universel) lorsque j'ai appris à la fin du journal télévisé de vingt heures présenté par le journaliste de la RTF Maurice Séveno cette nouvelle incroyable : le Président des États-Unis John Fitzgerald Kennedy venait de mourir à l'âge de 46 ans suite à un attentat à Dallas (Texas). Tout de suite après cette sinistre annonce il y eut le générique de fin du journal télévisé puis (vu qu'à l'époque il n'y avait pas de publicité) je vis apparaître sur l'écran du téléviseur familial la figure familière - habituellement très souriante - de la speakerine Jacqueline Caurat bouleversée par l'annonce du décès du Président Kennedy. Normalement elle aurait dû annoncer le programme de la soirée, mais elle déclara, en cherchant vainement de l'aide auprès des personnes de la régie finale de la télévision française, à peu près ceci : « Je suis très bouleversée par ce que je viens d'apprendre comme vous... J'ignore si le programme prévu va être diffusé ou non ?... » et comme personne de la régie finale ne lui a répondu, elle a annoncé l'émission prévue. Le lendemain les journaux français ont reproché à la télévision française de ne pas avoir fait une émission spéciale sur l'assassinat du Président Kennedy. Se rendant compte de cette erreur, les responsables de la RTF ont fait cesser à 21h30 l'émission normalement prévue et ont alors fait une émission spéciale sur le drame de Dallas. L'attentat de Dallas a eu lieu très précisément à 12h30 heure du Texas (CST - Central Standard Time) le vendredi 22 novembre 1963, soit 13h30 heure de la Côte Est des États-Unis (EST - Eastern Standard Time ; l'heure de New York) ou 18h30 Temps Universel (l'heure du méridien de Greenwich) ou 19h30 heure française (Temps Universel + 1 heure). Le président John Fitzgerald Kennedy est décédé à 13 heures (heure du Texas), soit 20 heures (heure française). L'annonce officielle de sa mort a été effectuée à 13h34 (heure du Texas) soit 20h34 heure française. Les éditions Atlas ont publié en 1980 et 1981 une très intéressante série hebdomadaire de 120 numéros intitulée "A la une - les grands événements du 20ème siècle et les journaux de l'époque" qui reproduisait chaque semaine en fac-similé la une de quatre quotidiens au recto et au verso une des pages du journal en question. Le n° 111 était intitulé "L'assassinat de Kennedy" et reproduisait la une et une page intérieure : ● du quotidien "L'Humanité" n°5 985 (nouvelle série) du samedi 23 novembre 1963 (0,30 F) ; ● du quotidien "L'Aurore" n°5 979 (22ème année) des samedi 23 novembre et dimanche 24 novembre 1963 (trente centimes) ; ● du quotidien "Le Monde" n°5 865 (20ème année) des dimanche 24 novembre et lundi 25 novembre 1963 (0,40 F) ; ● enfin du quotidien américain "The New York Times" (International Edition, Paris) n°38 656 (113ème année) du lundi 25 novembre 1963 (0,40 F). La page 4 de L'Aurore montrait la photographie de la dépêche très brève de l'Agence France Presse du vendredi 22 novembre 1963 à 20h34 : QQQQ FLASH''' KENNEDY EST MORT 2034 ''' Apparemment, le journal télévisé de 20 heures de la télévision française du vendredi 22 novembre 1963 n'a pas été enregistré et il n'en existe donc pas de copie détenue par l'INA... Voici un très intéressant lien YouTube qui évoque cette dramatique journée du vendredi 22 novembre 1963 avec des archives audiovisuelles américaines d'époque ; et en plus c'est sous-titré en français : . ERROR: Si vous lisez ce texte, YouTube est hors-ligne ou vous n'avez pas installe Flash Et puis, il y a surtout le film "historique" tourné par la caméra 8 mm de Abraham Zapruder qui fut le seul à garder ses nerfs intacts malgré les images horribles qu'il a pu voir dans le viseur de sa caméra (voir : http://www.jfk-assassinat.com/index.php?module=pages&type=user&func=display&pageid=86) Voici le fameux film tourné par Abraham Zapruder : ERROR: Si vous lisez ce texte, YouTube est hors-ligne ou vous n'avez pas installe Flash Je trouve que la qualité des images du film de Abraham Zapruder sur YouTube est assez moyenne !... J'avais regardé - et enregistré sur vidéo-casette VHS - une émission diffusée sur France 5 à 15 heures le dimanche 23 novembre 2003 intitulée "Kennedy, images d'un assassinat" reconstituant l'histoire du film de Abraham Zapruder montrant les images (très nettes après remastérisation en mars 1997 par des procédés informatiques) de l'assassinat du Président Kennedy, je n'ai hélas pas retrouvé trace de cette émission sur Internet... :( En revanche, j'ai retrouvé ceci ( ) qui est l'interview (malheureusement non sous-titrée en français, alors qu'elle l'était dans l'émission diffusée sur France 5) de Abraham Zapruder l'après-midi du vendredi 22 novembre 1963 par la télévision locale de Dallas : ERROR: Si vous lisez ce texte, YouTube est hors-ligne ou vous n'avez pas installe Flash Roger le Cantalien. -
histoire Bon anniversaire à notre calendrier.
un sujet a posté roger15 dans Astronomie & Astrophysique
Bon anniversaire à notre calendrier. Figurez-vous que nous sommes aujourd'hui le mardi 2 octobre 2012 et qu'il y aura cinquante-cinq ans dans deux jours que l'astronautique entrait avec force dans les médias du monde entier avec l'envol du premier satellite artificiel de l'histoire, Spoutnik 1 lancé par les Soviétiques le vendredi 4 octobre 1957 à 19 heures 28 minutes et 34 secondes (Temps Universel) et mis en orbite autour de la Terre ce même jour à 19 heures 33 minutes et 48 secondes (Temps Universel). Mais, ce n'est pas de cet anniversaire que je voudrai vous entretenir aujourd'hui, mais du 430ème anniversaire de notre calendrier grégorien. Celui-ci a succédé au vénérable calendrier julien (institué par l'empereur romain Jules César, d'où son nom, en 46 avant Jésus-Christ pour les historiens et en -45 pour les astronomes) qui a fini son existence officielle le jeudi 4 octobre 1582 à minuit pour être remplacé immédiatement (mais avec une avance considérable de dix jours entiers) à minuit par le nouveau calendrier institué par le pape Grégoire XIII, d'où son nom de calendrier grégorien, avec la date du vendredi 15 octobre 1582. Donc dix jours de l'histoire du monde ont été supprimés !... Je vais revenir , assez brièvement sur l'histoire du calendrier julien, avant d'indiquer pourquoi il fut réformé il y a 430 ans et quel est l'avenir du calendrier grégorien ? L'imprécision du calendrier julien. Ce calendrier julien fut institué en 46 avant Jésus-Christ (pour les historiens, mais en -45 pour les astronomes qui compte l'année zéro depuis 1740 avec Jacques Cassini, dit "Cassini II", deuxième directeur de l'Observatoire de Paris ; voir mon sujet : "Quelle est la date avant celle du 1er janvier de l'an 1 ?" : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=74230) par l'empereur romain Jules César (d'où son nom de "calendrier julien"), c'était précisément en l'an 708 de la fondation de Rome par Romulus. Pourquoi Jules César a-t-il éprouvé le besoin de réformer le précédent calendrier romain ? Eh bien essentiellement pour deux raisons : * faire cesser la très détestable pratiques des "mois intercalaires" ; * obtenir une date fixe pour l'équinoxe de printemps. Pour cela Jules César s'est entouré de l'astronome égyptien Sosigène d'Alexandrie qui s'est basé sur une valeur de l'année tropique (celle qui ramène les saisons) de 365 jours et six heures. Cette valeur de 365 jours 6 heures (365,25 jours) a été la base du calendrier julien pendant 1 626 ans (entre -44 et 1582). Or, Sosigène savait déjà que la durée de l'année tropique était en réalité de 365 jours 5 heures et 49 minutes, soit 11 minutes de moins. Il a dû penser que ces 11 minutes étaient insignifiantes compte tenu de la très grande incertitude des calendriers jusqu'alors, et il avait raison. Il a dû supposer que quelqu'un proposerait dans l'avenir un correctif à son calendrier lorsque ce dernier commencerait à diverger gravement avec la réalité astronomique constatée… Avec le temps qui s'est écoulé inexorablement ces 11 minutes par an ont fini par faire diverger gravement l'exactitude du calendrier julien : * en 10 ans : 110 minutes de retard (1 heure et 50 minutes) ; * en 100 ans : 1 100 minutes de retard (18 heures et 20 minutes) ; * en 1 000 ans : 11 000 minutes de retard (7,64 jours) ; * en 1 500 ans : 16 500 minutes de retard (11,46 jours). Donc en 1 500 ans le calendrier julien accusait un retard de plus de onze jours sur l'année des saisons. L'Église catholique fut la plus désireuse de réformer le calendrier julien. Pourquoi ? Eh bien à cause de la stupide rédaction de la règle fixée par le Concile œcuménique de Nicée (actuellement Iznik en Turquie) en 325 après Jésus-Christ concernant la date de la fête de Pâques : « Pâques est célébré le dimanche qui suit le quatorzième jour de la lune qui atteint cet âge au 21 mars ou immédiatement après. » Eh bien, c'est bien là tout le problème qui a amené à la réforme du calendrier par le pape Grégoire XIII en 1582 : Pâques, du fait de la stupide rédaction de la règle fixée par le concile de Nicée (référence au 21 mars et non à l'équinoxe de printemps), prenait de plus en plus de retard et de fête printanière aurait fini par devenir une fête estivale !... Pour vous donner une idée de la dérive de la date de l'équinoxe de printemps par rapport au calendrier julien nous allons consulter le site de l'IMCCE (Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Éphémérides) qui indique, grâce au magnifique travail de Patrick Rocher, astronome à l'Observatoire de Paris, les dates des quatre saisons sur 6 500 ans, entre -4000 et + 2500 : http://www.imcce.fr/fr/grandpublic/temps/saisons.php : * équinoxe de printemps en -44 (l'année où Sosigène a introduit le calendrier julien) : 23 mars -44 à 00h15m (Temps Universel) ; * équinoxe de printemps en +325 (l'année du concile de Nicée) : 20 mars 325 à 10h10m (Temps Universel). Vous constatez que les astronomes de 325 se sont déjà trompés d'un jour dans la date de l'équinoxe de printemps… * équinoxe de printemps en + 1000 : 14 mars 1000 à 23h20m (Temps Universel) ; * équinoxe de printemps en + 1582 : 10 mars 1582 à 23h55m (Temps Universel). Comme Pâques était célébré par rapport au 21 mars et non par rapport à l'équinoxe de printemps, il s'éloignait de plus en plus de ce dernier… La mise en œuvre du calendrier grégorien. La réforme dite "grégorienne" du pape Grégoire XIII fut décrétée par la bulle "Inter Gravissima", signée le sixième jour des calendes de mars de l’an 1581 (24 février 1581), dont les deux points principaux furent : * suppression de dix jours dans l'histoire du monde : le jeudi 4 octobre 1582 (calendrier julien) sera suivi du vendredi 15 octobre 1582 (calendrier grégorien) ; * suppression du caractère bissextile à trois années séculaires (c'est-à-dire dont le millésime se termine par deux zéros) sur quatre. En pratique si les deux chiffres de gauche du millésime étaient divisibles par quatre (ainsi 1600, 2000 et 2400) l'année séculaire continuerait à être bissextile comme dans le calendrier julien, mais s'ils ne l'étaient pas (ainsi 1700, 1800, 1900 et 2100) l'année n'aurait que 365 jours et non 366 comme dans le calendrier précédent. Le deuxième point de la bulle "Inter Gravissima" ne posa aucun problème… En revanche, le premier point fut unanimement rejeté par tous les états du monde, sauf trois : l'Italie, l'Espagne et le Portugal, et c'est tout !… Donc seulement les trois états très catholiques d'Europe, et leurs colonies. Tous les autres pays, les pays de rite orthodoxe, de rite protestant, et les pays mixtes comme la France n'ont pas suivi le souverain pontife. Pour eux le 4 octobre 1582 a bien été suivi du 5 et non du 15 octobre 1582... Les clercs catholiques de France étaient bien ennuyés, certes le Saint-Père leur demandait d'avancer brusquement le calendrier de 10 jours, mais non le roi de France qui était leur supérieur hiérarchique direct en vertu du Concordat de Bologne en 1516. Quand allaient-ils célébrer Noël ? le 25 décembre ou dix jours plus tôt ? Fort heureusement une ordonnance du roi de France Henri III du 3 novembre 1582 décida que le lendemain du lundi 9 décembre 1582 serait le mardi 20 décembre 1582. Cette année-là l'Avent n'eut donc que deux dimanches au lieu des quatre habituels et Noël fut célébré dès le 15 décembre, selon le calendrier julien. Avec le ralliement de la France la réforme grégorienne gagna du terrain, d'autres états s'y rallièrent peu à peu : aux Pays-Bas les provinces catholiques le firent le lendemain du 14 décembre 1582, où ils fêtèrent Noël ; en 1584 pour les provinces catholiques de Suisse et d'Allemagne ; en 1586 en Pologne et en 1587 en Hongrie. Les provinces protestantes d'Allemagne, des Pays-Bas et de Suisse n'adoptèrent le nouveau calendrier qu'en 1700, et enfin en 1752 ce fut le tour de la Suède et surtout de la Grande-Bretagne et ses colonies. Donc les États-Unis d'Amérique, indépendants depuis le 4 juillet 1776, n'ont toujours connu que le calendrier grégorien, dont ils sont un des plus ardents défenseurs. Ce n'est qu'entre 1918 et 1927 que les pays de rite orthodoxe (Bulgarie, Grèce, Russie, Turquie, Yougoslavie) ont adopté le calendrier grégorien, mais uniquement pour les usages civils. Pour les fêtes religieuses ils conservent leur vieux calendrier julien. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, en 1945, les autres états du monde (les états asiatiques, africains, arabes et Israël) ont eux aussi adopté, plus ou moins officieusement, le calendrier grégorien pour leurs relations commerciales et diplomatiques. Il est bon de le savoir, car tout projet de réforme de calendrier (ainsi le fameux "calendrier perpétuel" cher à Camille Flammarion), risquerait d'entraîner de nouveau une grave cacophonie dans la manière de compter les jours au niveau de la planète. Il a fallu plus de trois siècles pour que le calendrier grégorien soit reconnu comme calendrier international, ne brisons surtout pas ce très fragile consensus actuel… Pour ceux qui voudraient consulter le texte original de la bulle "Inter Gravissima", du 24 février 1581, je leur conseille de regarder l'excellent site Internet du Québécois Rodolphe Audette (professeur à l'Université Laval dans la ville de Québec) qui a rédigé un extraordinaire travail en retrouvant les "textes fondateurs du calendrier grégorien", et notamment le texte en latin (traduit en français moderne) de la bulle "Inter Gravissimas" du pape Grégoire XIII : http://henk-reints.nl/cal/audette/bulle.html La précision du calendrier grégorien pour l'avenir. Le calendrier grégorien sera en harmonie avec les saisons pendant encore plusieurs millénaires. La réforme grégorienne, en supprimant 3 jours tous les 400 ans ramène donc l'écart avec l'année tropique à 0,12 jours tous les 400 ans (un cycle grégorien complet), ou 2 heures 52 minutes et 48 secondes, soit presque trois heures. Donc dans environ 2 800 ans notre calendrier aura de nouveau un jour de trop. Déjà Jean-Baptiste Delambre avait prévu en 1805 que l'an 4000 et l'an 8000 ne devraient pas être bissextiles. Mais d'ici-là nos descendants auront largement le temps de voir venir... d'autant plus que la durée de l'année tropique n'est pas constante, que la durée de la rotation de la terre ne l'est pas non plus, et qu'aucun calendrier n'a survécu plus de 5 000 ans sans être réformé plus ou moins profondément. Le très grand calculateur belge Jean Meeus indique à la page 364 de son ouvrage "More Mathematical Astronomy Morsels" (paru en 2002 aux éditions Willmann-Bell à Richmond, en Virginie aux États-Unis) : « Bien que le calendrier grégorien restera excellent pour au moins quatre ou cinq mille ans, ce ne sera plus le cas dans l'avenir au-delà. La rotation de la Terre ralentit continuellement, donc nous devrons faire face à cet aspect inévitable. Irrémédiablement il y aura de moins en moins de jours solaires moyen dans une année. Quand, dans environ 2,4 millions d'années, il n’y aura plus seulement que 365,1 jours dans une année, le calendrier devra consister en seulement une année bissextile de 366 jours tous les dix ans. Encore plus tard, il y aura exactement 365 jours dans une année, et ainsi de suite... La conclusion est évidente : nous ne pouvons pas inventer un calendrier valide pour des dizaines de milliers d'années dans l'avenir. Il n'y a d'ailleurs aucun besoin de s'en préoccuper. » Roger le Cantalien. -
histoire 1957 - 1972 : les premières années de l'astronautique.
un sujet a posté roger15 dans Astronautique
1957 - 1972 : les premières années de l'astronautique. Bonjour à toutes et bonjour à tous, J'aimerais, du moins si ça vous intéresse, évoquer dans ce sujet les quinze années entre 1957 et 1972 qui ont vu les débuts puis l'apogée de l'astronautique dans le monde. Mais tout d'abord, voyons les préparatifs soviétiques de la "conquête de l'espace" (bien la "conquête" et non "l'exploration" car à l'époque la sinistre "guerre froide" était hélas d'actualité) entre la fin de 1953 et le début de septembre 1957. I) L'astronautique soviétique entre fin 1953 et début septembre 1957 : * 1.1) fin 1953 : le vice-Premier ministre soviétique Viatchelav Malychev demande à Sergueï Korolev de concevoir un missile balistique intercontinental capable de propulser une charge thermonucléaire de 5,6 tonnes depuis le territoire soviétique sur les villes de New-York ou de Washington. A cette époque Sergueï Korolev travaillait sur des missiles R-5, lointains dérivés des V-2 allemands. Ces missiles R-5 avaient une masse au décollage de 28,6 tonnes qui ne leur permettait d'emporter qu'une charge de 1,5 tonne (représentant une charge nucléaire de 80 kilotonnes ; soit quatre fois la puissance de la bombe d'Hiroshima) à seulement 1 200 km de distance. Cette demande du vice-Premier ministre soviétique survenait 3 mois après la première explosion thermonucléaire soviétique (bombe à hydrogène, dite bombe H) le 12 août 1953. La première bombe atomique soviétique (bombe A) avait explosé le 29 août 1949. * 1.2) début 1955 : les militaires soviétiques commencent les travaux d'aménagement (jusqu'à 15 000 m³ de terre seront dégagés chaque jour) du nouveau site pour les tirs d'essais des fusées et missiles. Le lieu choisi s'appelle Tiouratam, qui est rebaptisé Baïkonour, près de Kzuk-Orda dans le Kazakhstan. Jusqu'à présent, depuis 1945 c'est à Kapustin Yar (le "trou aux choux") près de Stalingrad que korolev avait effectué tous ses tirs de fusées et missiles. Le nouveau site de Baïkonour a été choisi en plein milieu de l'URSS pour pouvoir se soustraire à l'espionnage aérien américain. * 1.3) 30 janvier 1956 : Le gouvernement soviétique confie à Korolev la responsabilité de mettre en orbite un satellite artificiel à l’aide du missile intercontinental dont la construction vient de commencer. * 1.4) début 1957 : le nouveau pas de tir soviétique à Baïkonour au Kazakhstan est enfin opérationnel. * 1.5) vendredi 15 mars 1957 : A 19h05 (heure locale) a lieu le premier tir d'essai du missile intercontinental soviétique à deux étages (la R7-Sémiorka), [267 tonnes de poids au décollage, 29 m de hauteur, 20 tuyères qui développent une poussée totale de 500 tonnes] à partir de la base de Baïkonour, au Kazakhstan. Malheureusement la fusée explose après seulement 103,6 secondes de vol. :o * 1.6) dimanche 9 juin 1957 : Deuxième tir d'essai du missile intercontinental soviétique depuis la base de Baïkonour. C'est encore un échec, dû à une fuite importante de carburant. :( * 1.7) vendredi 12 juillet 1957 : Troisième tir d'essai du missile intercontinental soviétique depuis la base de Baïkonour. C'est toujours un échec, dû à un court circuit dans une batterie de bord. :confused: * 1.8) mercredi 21 août 1957 : Quatrième tir d'essai du missile intercontinental soviétique depuis la base de Baïkonour. Cette fois-ci c'est enfin le succès. :be: A 15h25 (heure locale) le missile intercontinental soviétique à deux étages (la R7-Sémiorka) décolle impeccablement et s'oriente vers l'Est. Son ogive se détachera au large du Kamtchatka où elle sera détruite à 10 kilomètres d'altitude. Ce jour-là, pour la première fois de l'histoire, un missile balistique a été lancé. L'URSS possède l'arme absolue : un missile intercontinental capable de transporter une bombe atomique thermonucléaire !... :o * 1.9) mardi 27 août 1957 : l'agence soviétique d'information Tass annonce enfin, avec six jours de retard, aux Soviétiques et au monde entier la nouvelle du lancement du premier missile balistique intercontinental. * 1.10) samedi 7 septembre 1957 : Cinquième tir d'essai du missile intercontinental soviétique depuis la base de Baïkonour. C'est de nouveau le succès. :) Voici le missile balistique intercontinental "R7-Sémiorka" avec ses 20 tuyères : II) Les deux exploits de l'astronautique soviétique à l'automne 1957 : * 2.1) vendredi 4 octobre 1957 : Ce vendredi là, à 19h 28m 34s (Temps Universel), soit à 22h 28m 34s (heure de Moscou), à l'occasion du mois du quarantième anniversaire du mardi 24 octobre 1917 en calendrier Orthodoxe [donc en calendrier Julien, soit le mardi 6 novembre 1917 en calendrier Grégorien ; la Russie révolutionnaire passera du calendrier julien au calendrier grégorien à minuit, heure locale de Moscou, la nuit du mercredi 31 janvier 1918 (julien) au jeudi 14 février 1918 (grégorien)], qui vit le parti Bolchevique prendre le pouvoir en Russie, l'Union Soviétique lança de nouveau, pour la sixième fois, depuis Baïkonour la fusée "Vostok-K", dérivée du missile intercontinental à deux étages (la R7-Sémiorka) qui, cette fois-ci emportait le premier satellite artificiel de l'histoire : Spoutnik ("compagnon" en russe). Cinq minutes et 14 secondes plus tard (à 19h 33m 48s Temps Universel - 22h 33m 48s heure de Moscou) Spoutnik est satellisé !!!... Pour la première fois de l'histoire l'homme a réussi à doter la planète Terre d'un "compagnon", un "satellite artificiel"... :be: Voici Spoutnik 1 : Spoutnik 1 mesurait 58 cm de diamètre et avait une masse de 83,6 kg. La sphère du satellite était munie de quatre antennes permettant à deux émetteurs radiophonique d'émettre des signaux dans la bande Ondes Courtes des 15 mètres (20,005 MHz) et dans la bande des 40 mètres (40,022 MHz). Au début Spoutnik 1 faisait une révolution autour de la Terre en 96,2 minutes. Sa hauteur au-dessus de la surface terrestre variait entre un minimum de 226 km et un maximum de 950 kilomètres. Son inclinaison sur l'équateur était de 65° (ça signifiait que Spoutnik 1 passait au zénith sur tous les territoires situés entre 65° de latitude Nord et 65° de latitude Sud). La fusée porteuse de Spoutnik s'est consumée dans les hautes couches de l'atmosphère terrestre le dimanche 1er décembre 1957, donc après 58 jours de satellisation au cours de laquelle elle a effectué 879 révolutions autour de la Terre. Quant à Spoutnik 1 lui-même, il s'est désintégré en retombant dans l'atmosphère terrestre, après 1 400 révolutions et un parcours de 70 millions de kilomètres, le samedi 4 janvier 1958. Spoutnik 1 a donc tourné autour de la Terre pendant 92 jours. Bien entendu cette première spatiale de l'Union Soviétique fut ressentie par les Américains comme un véritable camouflet, ils ont alors évoqué pour la première fois un "Pearl Harbor technologique" !... Voici la "une" de "La Pravda" du dimanche 6 octobre 1957 : * 2.2) dimanche 3 novembre 1957 : Ce dimanche là, soit seulement 30 jours après le lancement de Spoutnik 1, l'Union Soviétique lance Spoutnik 2 avec le premier être vivant à partir pour l'espace, l'adorable petite chienne Laïka : Le site Internet http://www.espace-sciences.org/archives/jsp/fiche_pagelibre_70930572.html donne les précisions suivantes sur la chienne Laïka : « Laïka était une petite chienne bâtarde d'environ trois ans et pesant environ 6 kg trouvée dans les rues de Moscou. Le personnel qui s'occupait d'elle lui avait donné plusieurs noms et surnoms, parmi lesquels « Koudryavka » (qui signifie : petite boucle ou peu bouclé »), « Zhoutchka » ou « Limontchik ». Mais comme « Koudryavka » était trop difficile à prononcer pour des non soviétiques, le choix s'est porté sur le nom Laïka. Ce mot russe signifie « aboyeur » et il est également un nom désignant des chiens bâtards ressemblant à un husky. Cet animal était extrêmement calme et d'une très grande docilité, c'est d'ailleurs pour ces raisons qu'elle avait été repérée. Son véritable pedigree est bien évidemment inconnu, mais il est quasi certain qu'il s'agisse d'un croisement entre un husky (ou autre race nordique) et un terrier. » Ce même site ajoute : « Laïka fut installée dans la capsule de Spoutnik 2 le 31 octobre 1957, mais le lancement n'eut lieu que le 3 novembre 1957. Elle fut lavée soigneusement et désinfectée aux endroits où se trouvaient installées les électrodes. Laïka était sous haute surveillance ! De nombreux fils émanant de son costume devaient informer les scientifiques de son rythme cardiaque, de sa fréquence respiratoire, de ses activités motrices et de sa pression artérielle. Une caméra et un émetteur radio permettaient, au travers d'un hublot de verre, d'observer ses faits et gestes. Évidemment, d'autres instruments de mesure calculaient la température de la cabine ainsi que la pression atmosphérique. Des spectromètres évaluaient l'émission de rayons X et d'ultraviolets émis par le Soleil. » Les caractéristiques techniques de Spoutnik 2 étaient les suivantes : période de révolution initiale : 103,3 minutes (1h 43,3m) ; périgée initial : 224 km ; apogée initial : 1 670 km ; inclinaison de l'orbite sur l'équateur : 65,33° ; masse : 508 kg. Spoutnik 2 effectua 2 368 révolutions autour de la Terre en 162 jours au cours desquels il parcouru 120 millions de kilomètres. Il s'est consumé au-dessus des Antilles le lundi 14 avril 1958. Sa destruction fut fortement photographiée. Voici par exemple deux photographies prises alors de cet exceptionnel "météore" : Et Laïka dans tout ça ? Eh bien, ce fut la plus grande erreur des communicants scientifiques soviétiques. Dans un premier temps ils firent croire aux journalistes américains - qui étaient très curieux sur le sort réservé à cette chienne - que tout avait été prévu pour la ramener saine et sauve sur Terre. Ensuite, ils durent admettre qu'en réalité rien n'avait été prévu pour cela... Mais le plus gros - et le plus scandaleux !!!... :mad: - mensonge des Soviétiques fut de cacher la fin de Laïka : ils affirmèrent qu'elle était morte après dix jours de vol spatial (ils précisèrent même que la chienne était morte par un poison mélangé à sa nourriture afin de ne pas la faire souffrir lors du retour dans l'atmosphère). En réalité - et cela ne sera révélé seulement qu'en 2002 par le docteur Dimitri Malachenkof - la pauvre Laïka est morte dès la cinquième heure du deuxième vol spatial ; les Soviétique eurent le culot de diffuser le son des battements de son cœur pour prouver qu'elle était toujours vivante plusieurs jours après sa mort !!!... :mad: Permettez-moi de faire état d'un souvenir personnel : à l'époque (j'avais tout juste huit ans) j'écoutais avec attention les explications données par le journaliste scientifique de Radio-Luxembourg, Lucien Barnier, sur le vol de Laïka, et lorsque j'ai appris - sans doute au troisième ou quatrième jour de la mission - que rien n'avait été prévu par les Soviétiques pour récupérer la pauvre Laïka j'ai détesté les Soviétiques qui n'étaient que des scientifiques sans aucune parcelle de chaleur humaine au fond de leurs cœurs... Je ne fus sans doute pas le seul petit garçon à avoir été ému par le sort tragique de la pauvre chienne Laïka. :cry: Pardonnez-moi ce souvenir personnel, mais ça m'a fait du bien de ressortir cela 54 ans après le vol de Spoutnik 2. Sinon, par rapport à Spoutnik 1, Spoutnik 2 avait un "plus" : un appareil de détection des radiations cosmiques. Seulement il n'avait point d'appareil enregistreur pour les garder en mémoire et ne faisait que de les diffuser en direct par des signaux codés que seuls les Soviétiques pouvaient interpréter. Or lorsque Spoutnik 2 survolait le territoire le l'Union Soviétique il était proche du point le moins élevé de son orbite (le périgée) à 212 km environ et alors il ne détectait aucune radiation et donc ne transmettait rien, alors que quand il était proche de son apogée (vers 1 160 km) il captait parfaitement les radiations (qu'on appellera ensuite les "ceintures de Van Allen", qui seront découvertes lors du vol du premier satellite artificiel américain "Explorer 1" lancé le 1er février 1958) et transmettait cette information par radio. Cela fut parfaitement capté en Australie et en Amérique du Sud mais les scientifiques de ces pays ne pouvaient pas les interpréter, ignorant la "clef de décodage" de ces signaux... Eh oui !... Il ne faut jamais oublier qu'on était alors en pleine "guerre froide" et que la "conquête de l'espace" en était un élément essentiel. :( Deux à zéro, après les succès soviétiques de Spoutnik 1 et de Spoutnik 2 les officiels américains pressèrent donc l'US Navy d'envoyer très rapidement leur premier satellite artificiel, et en tout cas avant la fin de 1957 !… Cette pression lui fut hélas fatale… * 2.3) vendredi 6 décembre 1957 : le lancement raté de "Vanguard 1A". L'Amérique est humiliée !... Le vendredi 6 décembre 1957 allait être la journée de la revanche des États-Unis : non seulement ils allaient réussir eux aussi à envoyer un satellite artificiel, mais, certains de la fiabilité de leur technologie, ils allaient convier le monde entier à y assister (alors que les deux lancements soviétiques s'étaient effectués dans le plus grand secret, et révélés seulement dès qu'on était certain de leur succès). Et, cerise sur le gâteau, les caméras de la télévision américaine étaient invitées à diffuser ce lancement en direct depuis Cap Canaveral (Floride). A 16h 44m (Temps Universel) les moteurs de la fusée emportent vers l'espace le satellite "Vanguard-1A" une sphère en aluminium de 15,2 cm de diamètre et pesant 1,36 kg. Les trois réseaux télévisés américains (ABC, CBS et NBC) diffusent en direct ce magnifique décollage. Mais, deux secondes après avoir quitté le sol et après s'être élevée d’environ un mètre et vingt centimètres, la fusée composée de trois étages perd de la poussée et commence à retomber en penchant vers l’arrière. Ayant touché violemment la rampe de lancement, les réservoirs de carburant se rompent et explosent, détruisant entièrement la fusée et endommageant gravement la rampe de lancement !… Toute l'Amérique assiste en direct à la télévision à ce désastre technologique sans précédent !… :o Les États-Unis ont été humiliés par la stupide US Navy, dont les responsables ont alors rasé les murs du Pentagone dans les jours suivants… :confused: Une véritable hystérie secoue alors les États-Unis : les Russes peuvent leur envoyer des fusées porteuses de bombes atomiques et eux se révèlent incapables d'envoyer une fusée à plus de deux mètres de hauteur !… :o Le seul gagnant de ce désastre fut le satellite Vanguard-1A lui-même : éjecté de la fusée lors de l'explosion, sa coque a bien résisté et ses émetteurs ont bien fonctionné !… L'émotion causée par cet échec aux États-Unis sera telle que la presse américaine la comparera une deuxième fois à Pearl Harbor… :( L'Américain le plus vexé par cet échec fut bien sûr le Président des États-Unis Dwigth David Eisenhower. Quatre jours après ce nouveau Pearl Harbor technologique, le mardi 10 décembre 1957 il ordonna au ministre de la défense de lever immédiatement l'embargo qui frappait l'équipe de Wernher von Braun et de lui donner l'ordre de procéder le plus vite possible au lancement d'un satellite artificiel américain. Voici deux vidéos, avec des commentaires américains, de ce lancement raté : d'abord une vidéo en noir et blanc, puis une vidéo en couleur. "http://www.youtube.com/watch?v=JK6a6Hkp94o&feature=player_embedded" via YouTube ERROR: Si vous lisez ce texte, YouTube est hors-ligne ou vous n'avez pas installe Flash "http://www.youtube.com/watch?v=zVeFkakURXM&feature=related" via YouTube ERROR: Si vous lisez ce texte, YouTube est hors-ligne ou vous n'avez pas installe Flash L'année 1958 verrait-elle la revanche des États-Unis ? :?: Roger le Cantalien. -
"Trains de vie" pour tous ceux qui aiment le train. Bonjour à toutes et bonjour à toutes, Figurez-vous que depuis que je suis petit j'ai toujours aimé l'atmosphère qui entourait les trains et les vois ferrées de la Société Nationale des Chemins de Fer Français. Pourquoi ? Peut-être - et même sûrement - à cause de ce retour mouvementé de colonie de vacances en train entre Thonon-les-Bains et la gare de Lyon fin juillet 1957, et que j'ai évoqué sur Webastro au message #19 du "topic" de Pinx consacré à son "Astroniversaire" à Ayze en Haute-Savoie : https://www.webastro.net/forums/topic/38996-astro-niversaire/?do=findComment&comment=512969 et https://www.webastro.net/forums/topic/38996-astro-niversaire/?do=findComment&comment=513037. Cet été nous sommes allés, mon épouse et moi, passer quelques jours dans l'Ouest de la France : d'abord à La Mothe-Achard en Vendée puis tout près d'Hennebont dans le Morbihan. Lors du deuxième séjour nous avons eu le plaisir de rencontrer un sympathique Webastram morbihannais qui a bien voulu nous servir de guide dans la région de Lorient. J'en profite pour le saluer (il se reconnaîtra !... ). Lors du premier séjour, à La Mothe-Achard en Vendée j'ai eu l'œil attiré par hasard sur un livre intitulé "Trains de vie". Je l'ai feuilleté et l'ai acheté. Ce fut un véritable coup de foudre pour moi : cet ouvrage, sorti en mars 2010, écrit par Gérard Glameau, un professeur de sciences physiques retraité, né en 1946, fils d'un cheminot chef de gare dans plusieurs gare de l'Ouest de la France et d'une garde-barrière, évoque d'une façon très agréable à lire l'environnement du monde cheminot des années cinquante et soixante, de plus il est le père d'une fille entrée à la SNCF et "responsable de la feuille" en gare du Havre. Je ne puis que conseiller aux Webastrams qui sont cheminots, cheminots retraités, conjoints ou conjointes de cheminots, ou enfants ou petits-enfants de cheminots, de lire cet ouvrage de Gérard Glameau "Trains de vie", Geste éditions ISBN 978-2-84561-600-4 / LUP 802. Roger le Cantalien.
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Bon anniversaire à Jean Meeus pour ses 82 ans.
un sujet a posté roger15 dans Astronomie & Astrophysique
Bon anniversaire à Jean Meeus pour ses 82 ans. Bonjour à toutes et bonjour à tous, Aujourd'hui Monsieur Jean Meeus a 82 ans (il est né en effet le mercredi 12 décembre 1928), et je voudrais par ce modeste message sur Webastro l'assurer de tout mon respect et le remercier pour la très grande satisfaction qu'il m'a procurée - et a dû procurer également à tous ceux qui aiment la mécanique céleste - durant plus de quarante ans par ses remarquables travaux sur ce merveilleux sujet qui consiste à calculer avec précision tous les extraordinaires rendez-vous célestes que les points lumineux là-haut sur la voûte étoilée nous fixent concernant des événement remarquables qui se sont produits autrefois ou qui se produiront dans un avenir plus ou moins proche. Ayant adhéré à la Société Astronomique de France (S.A.F.) le mercredi 16 mars 1966 (j'avais à l'époque 16 ans et demi), j'ai alors commencé à recevoir sa revue mensuelle l'Astronomie. Et parmi tous les auteurs qui rédigeaient des articles "savants" sur l'astronomie ceux qui étaient signés d'un certain "Jean Meeus" ont tout de suite retenu mon attention. Le premier article de Jean Meeus qui a attiré mon attention était intitulé "Quelques occultations rasantes visibles en France" dans le numéro de juin 1966 [comme c'était le numéro qui annonçait à la page 243 mon adhésion à la S.A.F., vous pouvez vous douter que je l'ai lu intégralement plusieurs fois à l'époque avec beaucoup d'attention ], à la page 224 (http://articles.adsabs.harvard.edu/cgi-bin/nph-iarticle_query?1966LAstr..80..224M&data_type=PDF_HIGH&whole_paper=YES&type=PRINTER&filetype=.pdf). Ce très court article m'a impressionné : j'ai découvert alors l'existence des occultations rasantes d'étoiles par la Lune !... Le deuxième article de Jean Meeus qui a retenu mon attention était intitulé "Passages simultanés de l'ombre de deux satellites sur le disque de Jupiter" dans le numéro de novembre 1966, à la page 416 (http://articles.adsabs.harvard.edu/cgi-bin/nph-iarticle_query?1966LAstr..80..416M&data_type=PDF_HIGH&whole_paper=YES&type=PRINTER&filetype=.pdf). Cet autre très court article m'a également beaucoup intéressé : je découvrais alors qu'il existait des phénomènes astronomiques très rares que Jean Meeus arrivait à prédire à l'avance. !... Dès cette première année d'adhésion à la S.A.F. je ne regrettais pas d'en faire partie, surtout grâce aux informations extraordinaires que je découvrais en épluchant au fil des années les articles de Jean Meeus. Durant l'année 1971 j'ai osé écrire à Jean Meeus en Belgique et il m'a très gentiment répondu. Je lui avait demandé à l'automne 1971 s'il avait déjà écrit un article sur la périodicité des occultations ? Il m'a répondu que non... Et deux mois après, j'ai eu la surprise de recevoir une grosse enveloppe de Jean Meeus me disant que suite à ma lettre il avait décidé d'écrire un article sur ce sujet, qu'il m'envoyait en avant-première, me demandant de garder cela pour moi tant que ce ne serait pas publié dans l'Astronomie. Il m'avait flatté en me disant que vu que j'étais en quelque sorte le "parrain" de cet article, il estimait normal de me l'envoyer en avant-première. Trois mois plus tard cet article sera publié dans l'Astronomie de mars 1972, pages 141 à 147 sous le titre de "la périodicité des occultations" (voir http://articles.adsabs.harvard.edu/cgi-bin/nph-iarticle_query?1972LAstr..86..141M&data_type=PDF_HIGH&whole_paper=YES&type=PRINTER&filetype=.pdf). Lors de mes correspondances avec Jean Meeus j'ai découvert qu'il écrivait dans plusieurs autres revues astronomiques : en français dans "Ciel & Terre" pour la Belgique francophone et en anglais dans "Sky & Telescope" (États-Unis) ainsi que dans le "Journal of British Astronomical Association" (Grande-Bretagne). Malgré mes faibles connaissances en anglais je lui en ai commandé pas mal (à l'époque il existait ce que l'on nommait les "tirés à part") et ai découvert que les termes astronomiques anglophones étaient souvent identiques, ou du moins très proches, de leurs équivalents francophones. Depuis les années soixante-dix (septante) j'ai toujours été en admiration devant les multiples articles de Jean Meeus et j'ai été très content qu'à la fin des années quatre-vingt-dix (nonante) et au début des années deux mille il en regroupe une très grande partie dans ses cinq "Morsels" (Morceaux d'astronomie mathématique). Par la suite, ayant eu le plaisir à partir de décembre 2000 d'acquérir des logiciels d'astronomie (d'abord "RedShift 3", puis "RedShift 4", puis "Guide 7" - qu'il m'avait chaleureusement recommandé, puis "Guide 8"), j'ai pu véritablement "m'éclater" en reproduisant visuellement des centaines de phénomènes célestes du passé, du présent et du futur, un peu partout sur la Terre ou sur les autres astres du Système solaire, tels qu'ils étaient décrits avec précision dans ses cinq "Morsels". Ces balades dans "l'astronomie à travers les siècles" ont été, sont et seront encore longtemps pour moi un véritable enchantement. :be: Voici d'abord le premier des cinq "Morsels" de Jean Meeus : Voici ensuite un autre livre passionnant de Jean Meeus, ses "Tables Astronomiques du Soleil, de la Lune et des Planètes" ("Astronomical Tables of the Sun, Moon and Planets") : Voici enfin un livre de Jean Meeus (sans doute son plus célèbre) qui était, reste et restera la "bible" pour tous ceux qui s'intéressent aux calculs astronomiques : "Les Algorithmes Astronomiques" ("Astronomicals Algorithms") : Pour tous vos considérables travaux de vulgarisation en matière de mécanique céleste je vous remercie infiniment Cher Monsieur Jean Meeus. Je me permets de vous souhaiter respectueusement en ce matin de dimanche très froid mais superbement ensoleillé dans le Sud-Ouest du Cantal un très bon anniversaire pour vos 82 ans Monsieur Jean Meeus. Roger Lesourd. PS : si d'autres internautes de Webastro apprécient comme moi ses travaux sur la mécanique céleste, qu'ils n'hésitent pas à intervenir sur ce fil. Merci d'avance. -
histoire Les chiffres mystérieux du calendrier 2011.
un sujet a posté roger15 dans Astronomie & Astrophysique
Les chiffres mystérieux du calendrier 2011. Bonjour à toutes et bonjour à tous, Certains l'ont peut-être déjà reçu, d'autres vont bientôt le recevoir, le très utile calendrier de La Poste pour 2011 (remarquez ce que je vais indiquer est valable pour tous les types de calendriers imprimés sur un morceau de carton, plus ou moins grand : celui de votre banque, celui de votre compagnie d'assurance, celui de l'entreprise ou vous travaillez, etc.). Peut-être n'y avez-vous jamais fait attention, mais il y a (généralement juste après le dernier jour du mois de février) cinq mystérieuses dénominations... Il est en effet indiqué (pour 2011) : * Épacte : 25 (épacte 2010 : 14 ; épacte 2012 : 6) ; * Lettre dominicale : B (lettre dominicale 2010 : C ; lettre dominicale 2012 : G) ; * Cycle solaire : 4 (cycle solaire 2010 : 3 ; cycle solaire 2012 : 5) ; * Nombre d'or : 17 (nombre d'or 2010 : 16 ; nombre d'or 2012 : 18) ; * Indiction romaine : 4 (indiction romaine 2010 : 3 ; indiction romaine 2012 : 5) ; Bigre, bigre !... Que signifient ces mystérieuses données ?... :?: Après avoir observé les résultats des années 2010, 2011 et 2012, en première approximation nous constatons que les chiffres indiqués pour le cycle solaire, le nombre d'or et l'indiction romaine augmentent d'une unité chaque année, certes, mais la question fondamentale est : selon quels cycles ? En revanche, pour l'épacte et la lettre dominicale, le cycle semble très hermétique !... :( Au Moyen-Age, seuls les clercs "computistes" connaissaient les "secrets du calendrier" et veillaient jalousement à ne point les révéler aux simples laïcs. Une corporation a toutefois réussi à percer le "secret" régissant les cycles de ces mystérieuses cinq données vues plus haut (à savoir : l'épacte, la lettre dominicale, le cycle solaire, le nombre d'or et l'indiction romaine) et s'en est servi pour authentifier les "lettres de change" et "billets à ordre" permettant aux voyageurs parcourant les routes de l'Europe de toucher, auprès des banquiers d'un autre pays, des espèces sonnantes et trébuchantes (en pièces d'or ou d'argent) en leur remettant une lettre de change ou un billet à ordre. Or, pour s'assurer que le document présenté n'était pas un faux, ces banquiers l'examinaient scrupuleusement en portant l'attention sur l'année d'émission (ces cinq données étaient-elles les données exactes de l'année d'émission ?) mais, surtout, l'année de péremption (généralement cinq ou dix ans après l'année d'émission) : les "faussaires" auraient beaucoup de difficultés (sauf complicité évidemment ) à indiquer les bonnes données pour l'année qui aurait lieu dans cinq ou dix ans. Bien entendu, les livres des banquiers précisant ces données étaient enfermés dans des coffres-forts ultra-sécurisés !... :be: A partir de la renaissance (au 16ème siècle) les astronomes laïcs ont commencé eux aussi à s'intéresser à l'élaboration du calendrier "romain", et surtout après la réforme dite "Grégorienne" du pape Grégoire XIII en 1582 (voir mes deux sujets sur Webastro : d'abord "La notion de calendes, nones et ides d'un mois" : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=52072, puis ensuite "Pourquoi y a-t-il parfois certaines années un 29 février ?" http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=29327). C'est un certain Dominique François Rivard (1687-1778) qui a écrit avant la Révolution le plus important ouvrage concernant le calendrier : "Traité de la sphère et du calendrier" paru en 1768 (6ème et avant-dernière édition en 1804 - elle est numérisée par "Google Livres" : http://books.google.fr/books?id=POM4AAAAMAAJ&printsec=frontcover&dq=Trait%C3%A9+de+la+sph%C3%A8re+et+du+calendrier&source=bl&ots=JsEER3343n&sig=5cnkNg0JY3mB43tFn4_GVQuqGUc&hl=fr&ei=Q27FTNS1OpCD4Qbk4fW5Aw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBoQ6AEwAA#v=onepage&q&f=false ; 7ème édition en 1837 chez l'éditeur "Bachelier"). 6ème édition (1804) numérisée par "Archives.org" :http://www.archive.org/stream/traitdelasphree00lalagoog#page/n5/mode/1up. François Arago a, dans sa célèbre "Astronomie Populaire", paru à titre posthume, encore davantage démystifié le "comput ecclésiastique" en le détaillant complètement à l'intention des simple "curieux des choses du ciel" : Tome IV (paru en 1857), livre XXXIII "Le calendrier", pages 702 à 758. (voir : https://archive.org/stream/astronomiepopula04arag#page/702/mode/1up et plus spécialement les pages 706 à 716, voir : https://archive.org/stream/astronomiepopula04arag#page/706/mode/1up). Dans ce tome IV (paru en 1857) de son "Astronomie Populaire", les chapitres suivants nous aident à mieux comprendre les rouages mystérieux du comput ecclésiastique : - chapitre XXXV (pages 705 et 706) "Usage des nombres d'or pour fixer les dates des fêtes de l'Église" ; - chapitre XXXVI (pages 706 à 709) "épactes - comput ecclésiastique" ; - chapitre XXXVII (pages 709 à 714) "lettres dominicales - calendriers perpétuels" ; - chapitre XXXVIII (pages 715 et 716) "calcul des lettres dominicales - cycle solaire". Pour ceux qui désirent lire les quatre chapitres que je viens d'indiquer de cette "Astronomie Populaire" de François Arago dans le texte, voici le lien qu'il convient d'utiliser : http://www.archive.org/stream/astronomiepopula04arag#page/705/mode/1up. Pour ceux qui désirent une explication plus sommaire des cinq mystérieuses dénominations figurant en bas du mois de février 2011, voici ce qu'on peut en dire : - 1°) l'épacte (il s'agit évidemment de "l'épacte grégorienne" - "l'épacte "julienne" n'étant plus utilisée depuis le calendrier de 1582) : l'épacte est une quantification de la différence entre les calendriers solaire et lunaire. Dans le calendrier grégorien, il s'agit de l'âge de la Lune ecclésiastique (attention c'est une "Lune moyenne" qui peut parfois différer d'un jour ou deux avec l'âge de la Lune astronomique ) la veille du premier janvier de l'année considérée. Cet "âge" consiste à compter le nombre de jours écoulés entre la dernière Nouvelle Lune de l'année précédente et le 31 décembre. Les chiffres de l'épacte varient de 0 à 30. Exemple pour 2011 : la dernière Nouvelle Lune ecclésiastique de l'année 2010 aura lieu le lundi 6 décembre 2010 (Nouvelle Lune astronomique : dimanche 5 décembre 2010 à 17h36 Temps Universel), donc au 31 décembre 2010 la Lune sera âgée de 25 jours (26 jours pour les astronomes), la lettre dominicale de 2011 sera donc "25". Ça c'est la théorie, en pratique les "computistes" n'ont très vite plus recherché du tout l'âge de la Lune la veille du premier janvier, mais ont déterminé directement l'épacte en fonction du "nombre d'or" d'une année. En 2011 le "nombre d'or" étant "17", l'épacte vaut donc "25". - 2°) la lettre dominicale : c'est un système de représentation des jours de la semaine consistant à leur attribuer une lettre au lieu des traditionnelles appellations lundi, mardi, mercredi, etc. Ces lettres sont attribuées pour une année donnée. Pour une année donnée, on fait correspondre successivement chacune des sept premières lettres (A, B, C, D, E, F et G) à chacun des jours de l’année, en commençant par A pour le 1er janvier. Ensuite, on répète ce cycle tous les sept jours, donc chaque semaine. Pour une année considérée sa lettre dominicale de l'année est celle correspondant aux dimanches. Lors des années bissextiles, il y a deux lettres dominicales : l'une du 1er janvier au 29 février, l'autre du 1er mars au 31 décembre. Ainsi 2008 a eu comme lettre dominicale "FE" et 2012 aura comme lettre dominicale "AG". On calcule ainsi la lettre dominicale d'une année, ainsi pour 2011 : * on divise le millésime par 4 : 2011 / 4 = 502 (quotient) reste 3. * on ajoute le quotient au millésime : 502 + 2011 = 2 513. * on divise ce résultat par 7 : 2 513 / 7 = 359 (quotient) reste 0. On regarde alors la concordance du reste avec la lettre dominicale de l'année (attention, ce tableau n'est valable qu'entre 1900 et 2099) : reste 0 = lettre dominicale B ; reste 1 = lettre dominicale A ; reste 2 = lettre dominicale G ; reste 3 = lettre dominicale F ; reste 4 = lettre dominicale E ; reste 5 = lettre dominicale D ; reste 6 = lettre dominicale C. La lettre dominicale de 2011 est donc B. Vérification : la lettre dominicale d'une année est A si le 1er janvier est un dimanche, B si c'est un samedi, C si l'année commence un vendredi, D si l'année débute par un jeudi, E si l'année démarre par un mercredi, F si le 1er janvier est un mardi, et enfin G si l'année débute par un lundi. Le 1er janvier 2011 est un samedi, donc la lettre dominicale de 2011 est bien B. - 3°) le cycle solaire : c'est le rang (compris entre 1 et 28) d'une année dans le cycle de 28 ans d'une échelle de temps ayant commencé arbitrairement en l'an 20 de l'ère chrétienne. On le calcule ainsi pour l'année 2011 : - 1°) on rajoute 8 au millésime de l'année : 2011 + 8 = 2019. - 2°) on divise ce chiffre par 28 : 2019 / 28 = 72 (quotient) reste 3. On ajoute 1 au reste : 3 + 1 = 4. Le cycle solaire de 2011 est 4. - 4°) le nombre d'or : c'est le rang (compris entre 1 et 19) d'une année dans un cycle de 19 ans (cycle de Méton) ramenant les mêmes phases de la Lune à une même date. Le nombre d'or est égal au reste de la division euclidienne par 19 du millésime de l'année augmenté de 1. Ainsi pour 2011 : 2011 +1 = 2012 / 19 = 105,89 soit 105 (quotient) reste 17. Le nombre d'or de 2011 est donc 17. - 5°) l'indiction romaine : c'est une période de 15 ans, qui n'a aucune référence astronomique ou ecclésiastique, et qui depuis l'empereur Constantin en 313 a rendu obligatoire dans chaque acte juridique ou administratif le numéro d'ordre d'une année (selon une numérotation allant de 1 à 15). Dans leur excellent ouvrage "Calendriers et chronologie", paru aux éditions Masson en février 1997, Jean-Paul Parisot (professeur d'astronomie à l'Université de Bordeaux I et astronome à l'Observatoire de Bordeaux) et Françoise Suagher (professeur de mathématiques au lycée Jules Haag à Besançon) ont en bas de la page 90 et au début de la page 91 indiqué très justement ceci : « C'est seulement après Charlemagne que les papes élevés au rang de souverains commencèrent à dater leurs actes par l'année de l'indiction dont le début fut fixé au premier jour de l'an 313. Auparavant, ils les dataient par référence aux règnes des empereurs ou à leur pontificat. Il faut noter que cette datation appelée “petite date” ainsi que le nombre d'or et le cycle solaire, étaient utilisés dans les documents officiels (bulles, diplômes, chartes) en parallèle avec la notion classique afin de multiplier les dates par précaution contre les faussaires. » En pratique pour calculer l'indiction d'une année, par exemple 2011 : * on rajoute 2 au millésime de l'année : 2011 + 2 = 2013 ; * on divise ce chiffre par 15 : 2013 / 15 = 134 (quotient) reste 3 ; * on rajoute 1 au chiffre du reste : 3 + 1 = 4 ; * ce dernier chiffre est celui de l'indiction : 4 est donc le chiffre de l'indiction pour 2011. Vous avez pu constater que ces calculs sont longs et fastidieux... Aussi, depuis les années 1990 de très nombreux informaticiens ont calculé des programmes qui permettent à un internaute de pouvoir trouver en seul clic tous les chiffres du "comput ecclésiastique d'une année". Voir par exemple : http://le.voirloup.free.fr/comput/fr/test.htm. Toutefois, c'est Gilbert Javaux qui, dans son excellent site astronomique sur Internet "PGJ - l'Astronomie une Passion à Partager", a indiqué la méthode la plus rigoureuse pour trouver tous les éléments (et pas seulement les cinq que j'ai indiqués plus haut) des "computs" julien et grégorien grâce au formulaire élaboré par Albert Troesch en 1992 (que Patrick Rocher, brillant calculateur du service des calculs de l'IMCCE, a qualifié de "meilleur" dans "l'Astronomie" - le bulletin de la Société Astronomique de France - de mars / avril 2006, page 174, car « il a le mérite d'utiliser et de faire apparaître les éléments du comput ».) : http://pgj.pagesperso-orange.fr/paques.htm). Voilà, j'espère que vous en savez désormais un peu plus sur notre bon vieux calendrier, qui généralement trône dans nos cuisines... :) Roger le Cantalien. -
Comment débutent les Saros et comment finissent-ils ?
un sujet a posté roger15 dans Astronomie & Astrophysique
Ainsi passent les Saros... Bonjour à toutes et bonjour à tous, Je voudrais vous entretenir aujourd'hui d'une merveilleuse découverte astronomique : le Saros. Qu'est-ce qu'un Saros ? Qui l'a découvert ? Comment débutent les Saros, combien de temps durent-ils et comment finissent-ils ? C'est, si vous le voulez bien, ce à quoi je vais essayer de répondre dans ce sujet. I) QU'EST-CE QU'UN SAROS ? Le Saros est la plus courte période qui régit le retour des éclipses de Lune et de Soleil. Sa durée (du moins si on s'en tient à un nombre rond de jours) est de 18 ans et 11 jours en moyenne. Plus exactement sa durée est de 6 585 jours représentant 223 révolutions synodiques de la Lune (cycle qui régit les "phases" de la Lune : la Nouvelle Lune, le Premier Quartier, la pleine Lune et le Dernier Quartier). Dans le cas des éclipses de Lune, seul compte le retour de la Pleine Lune et dans le cas des éclipses de Soleil seul compte le retour de la Nouvelle Lune. Si on veut avoir une règle plus rigoureuse qui régisse le retour des Saros, il faut tenir compte du nombre d'années bissextiles dans cette période de 223 révolutions synodiques de la Lune : * s'il y a quatre années bissextiles (cas le plus normal) : le saros durera 18 ans et 11 jours ; * s'il n'y a que trois années bissextiles : le saros durera 18 ans et 10 jours ; * s'il y a au contraire cinq années bissextiles : le saros durera 18 ans et 12 jours. En réalité, un Saros ne dure pas 6 585 jours exactement, mais 6 585,3211 jours. Donc, la Terre aura tourné d'un tiers de jour de plus sur elle-même, ce qui veut dire qu'elle se sera décalée de 116° vers l'Ouest. Ce qui fait qu'au bout d'un Saros une éclipse visible en France, par exemple la fameuse éclipse totale du mercredi 11 août 1999 (éclipse n° 7631 dans le "canon" de l'astronome autrichien Theodore Oppolzer [1841-1886], saros n° 145 dans la numérotation de l'astronome hollandais George van den Bergh [1890-1966]) n'y sera plus onze ans plus tard... En effet, cette éclipse reviendra le lundi 21 août 2017 mais ne sera visible qu'aux Amériques, la ligne de centralité traversera tous les États-Unis. Pour qu'une éclipse de ce Saros n° 145 redevienne visible en France, il faudra attendre trois Saros, soit 54 ans et 33 jours, très précisément le vendredi 12 septembre 2053 où la bande de totalité passera juste de part et d'autre du détroit de Gibraltar, et la ligne de centralité juste au milieu de ce détroit. En France, cette éclipse ne sera visible que comme éclipse partielle... En Algérie, à 20 kilomètres au Sud-Ouest d'Oran (très précisément à Bou Tlelis), on pourra admirer une magnifique totalité de 1 minute 45 secondes. II) QUI A DÉCOUVERT LE SAROS ? Certains affirment que se serait les Chaldéens, en Mésopotamie, qui auraient découvert le Saros vers le sixième siècle avant notre ère. En réalité, c'est le deuxième "Astronome Royal" de l'Observatoire de Greenwich, Edmund Halley qui introduisit ce terme en 1692 dans ses "Transactions Philosophiques". Pour approfondir cette question voir ce qu'en dit le site du Bureau des Longitudes : http://www.bdl.fr/fr/grandpublic/systeme/promenade/pages4/468.html. III) COMMENT DÉBUTENT LES SAROS, COMBIEN DE TEMPS DURENT-ILS ET COMMENT FINISSENT-ILS ? Un Saros débute lorsque le bord Nord ou Sud du Soleil est faiblement échancré par le disque de la Lune. La première éclipse d'un Saros n'est visible que dans les régions polaires : Arctique ou Antarctique. Ensuite, progressivement la Lune va "descendre" ou "remonter" vers le centre du Soleil, de partielles les éclipses vont devenir alors "centrales" (annulaires ou totales ; selon la taille respective des disques du Soleil et de la Lune) lorsque le centre de la Lune sera exactement à la hauteur du centre du Soleil. Au milieu de la durée du Saros aura lieu l'éclipse avec le maximum de durée de la totalité (ou de la centralité pour les éclipses annulaires), puis les éclipses du Saros en questions diminueront en durée et cesseront d'être centrales (totales ou annulaires) pour redevenir partielles et un beau jour ce sera la toute dernière éclipse du Saros... 18 ans et 11 jours plus tard il n'y aura plus d'éclipse !... Combien de temps dure un Saros ? Jean Meeus dans son ouvrage “ Mathematical Astronomy Morsels ” (paru en 1998 aux éditions Willmann-Bell à Richmond en Virginie aux États-Unis) indique à la page 51 : « Les Saros contiennent de 69 à 86 éclipses, leur durée varie entre 1 226 et 1 532 ans. » Comme exemple d’un Saros contenant un nombre record d’éclipses, Jean Meeus indique le Saros ayant commencé le 14 août -1378 et ayant pris fin le 19 février +155, qui comprenait 86 éclipses. D’après le logiciel astronomique "Guide 8", il s’agit du Saros n° 52 ; il s’est étendu sur 1 532 ans ½. Comme exemple d’un Saros contenant un nombre très faible d’éclipses, Jean Meeus indique le Saros qui commencera le 1er juillet 2011 et qui prendra fin le 14 juillet 3237, qui comprendra seulement 69 éclipses. D’après le logiciel astronomique "Guide 8", il s’agira du Saros n° 156 ; il s'étendra sur 1 226 ans. A titre d'information, voici les dates où des Saros ont pris fin ou ont débuté entre 1900 et 2100 (source : logiciel astronomique "Guide 8") : * 8 avril 1902 : fin du Saros n° 108 ; * 19 juillet 1917 : début du Saros n° 154 ; * 17 juin 1928 : début du Saros n° 155 ; * 12 septembre 1931 : fin du Saros n° 114 ; * 5 janvier 1935 : fin du Saros n° 111 ; * 12 août 1942 : fin du Saros n° 115 ; * 22 juillet 1971 : fin du Saros n° 116 ; * 1er juillet 2011 : début du Saros n° 156 ; * 3 août 2054 : fin du Saros n° 117 ; * 21 juin 2058 : début du Saros n° 157 ; * 20 mai 2069 : début du Saros n° 158 ; * 15 juillet 2083 : fin du Saros n° 118 ; * 24 octobre 2098 : début du Saros n° 164. A partir de là j'avoue ma très grande perplexité : pourquoi ce Saros ne porte-t-il pas le n° 159 ? Le Saros n° 159 commencera le 2mai 2134 ; le Saros n° 165 commencera le 16 octobre 2145 ; le Saros n° 161 commencera le 1er avril 2174 ; le Saros n° 160 commencera le 13 mai 2181 ; le Saros n° 167 commencera le 6 septembre 2203... Bref, jusqu'au Saros n° 158 la numérotation semble logique, ensuite elle est pour le moins "curieuse" !... :confused: Quelqu'un aurait-il une explication à cette bizarrerie de la numérotation des Saros à partir de 2098 ? Roger le Cantalien. -
Quels sont vos souvenirs de la première éclipse de Soleil que vous avez observée ? Bonjour à toutes et bonjour à tous. C'est le fameux astronome amateur savoyard "Lulu 105" qui m'a donné l'idée de rédiger ce sujet. En effet, il a récemment fait un sujet sur Webastro intitulé "CROA imagé de l'éclipse solaire depuis la Chine" (voir : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=49791) dans lequel une phrase a particulièrement retenu mon attention : Ainsi donc, malgré son jeune âge, Lulu 105 a déjà observé dix éclipses de Soleil !!!... :o Cette phrase de Lulu 105 m'a interpellé : combien moi-même avais-je vu d'éclipses de Soleil, et surtout quelle fut la première ? Ce sujet vise à répondre à la deuxième question. Tout d'abord, je voudrais dire à Lulu 105 que mon rêve secret serait de pouvoir observer de mes yeux ce qu'il a eu la très grande chance d'observer le mercredi 22 juillet 2009 à Hongqiao (là où est situé l'aéroport international de Shanghai) en Chine :wub: : Si je remonte à ma toute première éclipse de Soleil, il me faut faire un bond en arrière de plus de cinquante ans, très précisément à l'éclipse du vendredi 2 octobre 1959. Cette éclipse totale pour les régions équatoriales de l'Afrique fut visible comme éclipse partielle en France. L'année scolaire 1959-1960 avait commencé deux semaines plus tôt qu'habituellement : dès le mardi 15 septembre 1959 alors que depuis la fin de la Seconde guerre mondiale jusqu'à 1958, les élèves ne reprenaient les cours que le 1er octobre (ou le premier jour ouvrable qui suivait). Et dans mes souvenirs, l'avant-veille de l'éclipse (donc le mercredi 30 septembre 1959 - je signale qu'à cette époque les écoliers avaient le jeudi comme jour de repos hebdomadaire en milieu de semaine) mon instituteur, Monsieur Picot (j'étais alors en 8ème ; aujourd'hui on dirait au Cours Moyen 1ère année - CM 1) nous avait fait un cours exceptionnel sur l'éclipse de Soleil qui aurait lieu dans deux jours (j'ignore si c'était une initiative personnelle de ce Maître d'école ou si cela répondait à une directive officielle du Ministère de l'Éducation Nationale ?...). De son intervention j'avais retenu deux choses : - tout d'abord mon émerveillement de constater qu'il connaissait, à la minute près, les horaires de cette éclipse partielle de Soleil ; - ensuite, sa mise en garde : « Ne regardez surtout pas directement le Soleil, vous pourriez perdre la vue !!! Prenez trois ou quatre négatifs de photographie et regardez l'éclipse à travers ce filtre protecteur. » Le jour en question (donc le vendredi 2 octobre 1959) j'ai regardé depuis chez moi, à Antony (Seine) une fois revenu pour déjeuner, cette éclipse partielle : j'y ai bien vu le disque du Soleil échancré par la Lune. J'avoue avoir été assez déçu par ce spectacle qui était loin d'être grandiose... D'ailleurs, cette déception s'est renouvelée à chaque éclipse partielle observée depuis celle d'octobre 1959. Grâce à l'excellent site Internet de Xavier Jubier "Cinq Millénaires (-1999 à +3000) d’Éclipses Solaires" (http://xjubier.free.fr/site_pages/solar_eclipses/5MCSE/xSE_Five_Millennium_Canon.html) j'ai recherché quelles étaient les circonstances précises de ma première éclipse solaire observée (par un lieu situé à 02° 17' 34,4" de longitude Est et de 48° 45' 15,7" de latitude Nord) : - début de l'éclipse partielle : 11h 02mn 24,6s (TU) soit 12h 02mn 24,6s heure légale française (TU + 1 heure) ; - maximum de l'éclipse partielle (grandeur : 0,35324) : 12h 03mn 13,3s (TU) ; - fin de l'éclipse partielle : 13h 03mn 47,6s (TU). D'après mes souvenirs, le temps était très beau ce jour-là sur la région parisienne. Mais pour en avoir le cœur net j'ai vérifié en regardant exactement ce qu'en disait "l'Astronomie" de janvier 1960 : http://articles.adsabs.harvard.edu/cgi-bin/nph-iarticle_query?1960LAstr..74...34F&data_type=PDF_HIGH&whole_paper=YES&type=PRINTER&filetype=.pdf. Et dans cet article, j'ai retrouvé pas mal de mes souvenirs en lisant ce très intéressant et charmant témoignage d'une élève de Monsieur Charles Bédut, instituteur à Civray-de-Touraine (Loir-et-Cher) aux pages 36 et 37. En reprenant la classe, à 13h30, notre instituteur a pris dix minutes pour savoir comment nous avions observé cette éclipse. Il a alors dit cette phrase qui m'a beaucoup émerveillé : « Vous pourrez revoir ce type de phénomène dans deux ans, très précisément le 15 février 1961, d'ailleurs cette éclipse sera totale pour le Sud de la France. Quant au Nord de la France, il faudra attendre le 11 août 1999. Là, elle sera totale à 100 kilomètres au Nord de Paris. » J'ai été très impressionné par le fait qu'il puisse savoir ce qui se passerait dans quarante ans !!! C'est peu être à cause (ou plutôt grâce) à cette phrase de Monsieur Picot que je me suis intéressé à la mécanique céleste. Et vous, quelle fut votre première ? Roger le Cantalien.
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Racontez, ceux qui s'en souviennent, cette journée du jeudi 24 août 2006. Bonjour à toutes et bonjour à tous, Dans six jours nous serons au triste anniversaire de la sinistre journée du jeudi 24 août 2006. :( Ceux qui ont des souvenir précis de cette "Saint Barthélémy" du Système solaire, tel que nous l'avions appris depuis mars 1930, seraient gentils de nous l'indiquer. Cette journée d'été avait mal commencée dans le Sud-Ouest du Cantal : 17,6°C seulement à mon réveil à 5h20. Pourquoi si tôt ?... Tout simplement parce que je n'arrivais plus à dormir... Peut-être avais-je capté, au plus profond de moi, cette félonie qui se préparait très loin vers l'Est.... à Prague... La journée fut d'abord pluvieuse ce matin, puis couverte ensuite et enfin superbement ensoleillée à partir de 15 heures (il fit 25°C à l'ombre vers 16h30). J'étais très confiant, car aujourd'hui l'Union Astronomique Internationale (UAI) terminait sa 26ème Assemblée Générale à Prague (république tchèque). La première Assemblée Générale de l'UAI avait eu lieu à Rome. Depuis lors, elles ont eu lieu toutes les trois années en principe : * 1ère Assemblée Générale : à Rome (Italie) en 1922 ; * 2ème Assemblée Générale : à Cambridge (Angleterre) en 1925 ; * 3ème Assemblée Générale : à Leyde (Pays-Bas) en 1928 ; * 4ème Assemblée Générale : à Cambridge (Angleterre) en 1925 ; * 5ème Assemblée Générale : à Cambridge (États-Unis - Massachusetts) en 1932 ; * 6ème Assemblée Générale : à Stockolm (Suède) en 1938. Et puis, la Seconde guerre mondiale a interrompu ces réunions triannuelles... * 7ème Assemblée Générale : à Zurich (Suisse) en 1948 ; * 8ème Assemblée Générale : à Rome (Italie) en 1952 ; * 9ème Assemblée Générale : à Dublin (Irlande) en 1955 ; * 10ème Assemblée Générale : à Moscou (Union Soviétique) en 1958 ; * 11ème Assemblée Générale : à Berkeley (États-Unis) en 1961 ; * 12ème Assemblée Générale : à Hambourg (Allemagne) en 1964 ; * 13ème Assemblée Générale : à Praque (Tchécoslovaquie) en 1967 ; * 14ème Assemblée Générale : à Brighton (Angleterre) en 1970 ; * 15ème Assemblée Générale : à Sydney (Australie) en 1973 ; * 16ème Assemblée Générale : à Grenoble (France) en 1976 ; * 17ème Assemblée Générale : à Montréal (Canada) en 1979 ; * 18ème Assemblée Générale : à Patras (Grèce) en 1982 ; * 19ème Assemblée Générale : à La Nouvelle Delhi (Inde) en 1985 ; * 20ème Assemblée Générale : à Baltimore (États-Unis) en 1988 ; * 21ème Assemblée Générale : à Buenos-Aires (Argentine) en 1991 ; * 22ème Assemblée Générale : à La Haye (Pays-Bas) en 1994 ; * 23ème Assemblée Générale : à Kyoto (Japon) en 1997 ; * 24ème Assemblée Générale : à Manchester (Angleterre) en 2000 ; * 25ème Assemblée Générale : à Sydney (Australie) en 2003 ; * 26ème Assemblée Générale : à Prague (Tchéquie) en 2006. Ce jeudi 24 août 2006 devait (c'est du moins ce qu'annonçaient les médias [sites Internet spécialisés en astronomie, presse écrite, presse radiodiffusée, presse télévisée] depuis plusieurs jours) voir le Système solaire passer de neuf à douze planètes, avec Cérès, UB313 et Charon qui seraient toutes trois consacrées comme nouvelles planètes du Système solaire, soit une augmentation considérable des effectifs planétaires de 33,33% !!!... Ça cela aurait été un recrutement massif dans le Système solaire !... "UB313", cette désignation doit sans doute ne rien dire à la plupart d'entre vous... Ce gros astéroïde fut découvert sur une plaque photographique (prise le 21 octobre 2003) par l'équipe de Michael E. Brown (du California Institut of Tecnnologie) le 5 janvier 2005. Sa désignation provisoire fut "UB313", puis l'équipe qui l'a découvert l'a baptisé "Xena", mais l'UAI a finalement retenu la dénomination de "Éris" (n°136199). Ce jeudi 24 août 2006, sur mon autoradio j'ai entendu le bulletin de 16 heures (14 heures Temps Universel) de France-Info : rien de bien particulier... Mais au bulletin de 16h15 j'ai sursauté soudain : on annonçait que Pluton, sur décision de l'Assemblée Générale de l'Union Astronomique Internationale réunie à Prague, non seulement n'aurait pas trois nouvelles planètes pour lui tenir compagnie, mais était même carrément rayée de la liste des planètes du Système solaire, qui passait donc de neuf à huit planètes seulement (soit une diminution de 11,11 % des effectifs...). Ce n'était plus un recrutement massif, mais un "dégraissage" sensible des effectifs !... Le bulletin de 16h23 de France-Info confirma cette nouvelle, puis le journal de 16h30 en fit autant... Comme vous savez certainement que je m'intéresse à l'Histoire, j'ai, cet après-midi là voulu immortaliser l'annonce de la déchéance de Pluton. Aussi, voici la première dépêche - historique - de l'Agence France Presse (AFP) qui annonça la décision de l'Assemblée Générale de l'Union Astronomique Internationale : Voici donc la première dépêche de l’Agence France Presse (AFP) du jeudi 24 août 2006 à 16H12 (Heure de l’Europe Centrale – CET ; soit 14H12 Temps Universel – UTC) annonçant le déclassement de Pluton : « 24/08/2006 16:12 PRAGUE (AFP) - Pluton perd son statut de planète, le Système solaire ramené à 8 planètes L'assemblée générale de l'Union astronomique internationale (UAI) a voté jeudi à Prague de déchoir Pluton de son statut de planète, ramenant à huit le nombre de planètes du Système solaire. Votant à main levée, les astronomes de la planète entière ont refusé un amendement proposé par l'exécutif de l'UAI qui proposait d'établir deux catégories de planètes : les "planètes classiques" et les "planètes naines". Faute de l'adoption de cet amendement, une planète naine --catégorie à laquelle appartiennent Pluton, mais aussi Ceres et la mystérieuse UB313 découverte il y a trois ans-- ne peut être considérée comme une planète à part entière, a concédé Richard Binzer, l'un des promoteurs de l'amendement. Le Système solaire est donc composé désormais de huit planètes (et non neuf) : Mercure, Venus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Le projet original de l'UAI, qui avait provoqué un intense intérêt médiatique la semaine dernière, prévoyait de l'élargir à 12 planètes : les huit "vraies" planètes, plus les trois naines, ainsi que Charon qui reste cantonné dans son statut de lune de Pluton. » Depuis lors, l'UAI a été contrainte d'admettre la catégorie des "planètes naines"... Pourquoi, ai-je alors (et suis toujours d'ailleurs, trois années après) été très déçu de la décision de l'UAI d'exclure Pluton de la lite des planètes ?... Eh bien, je l'ai déjà raconté, en long, en large et en travers, sur Webastro dans le "topic" intitulé "Ma chère planète Pluton, je t'ai aimée, je t'aime et je t'aimerai !..." http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=22963 Et puis, pour terminer mon intervention, je voudrais vous montrer cette photographie, dont je remercie une nouvelle fois Bruno l'Angevin (Kenaroh) de m'avoir indiqué le lien Internet, qui vous montrera simplement, jeunes astronomes amateurs de Webastro de 2009, que Clyde Tombaugh, le découvreur de Pluton était en 1930 un jeune astronome amateur comme vous-autres, avec son télescope de type Newton de dix pouces (254 millimètres de diamètre) : Et vous ? Vous souvenez-vous de cette journée du jeudi 24 août 2006 ? si oui, merci de nous le raconter... Roger le Cantalien.
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L'année des treize lunes… Bonjour à toutes , et bonjour à tous , L'idée de ce "topic" m'est venue en lisant la très intéressante réflexion de Thierry Legault au message #379 (16ème page) du "topic" lancé par Lasilla "Les baguettes de sourcier: comment ça marche ???" (voir : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=41613&page=16) : En effet, Thierry, ces "maudites" treize lunes dans une année sont, selon la croyance paysanne, responsables de la pluie et surtout du mauvais temps. :cry: Depuis que je suis dans le Cantal en permanence j'entends plusieurs fois par an, mon épouse me rabâcher : « nous allons avoir un été caniculaire avec une importante sécheresse, c'est ce que j'ai entendu ce matin d'une dame chez le coiffeur qui disait tout fort que l'année 2008 serait très mauvaise car c'est une année à treize lunes !… » [variante très souvent entendue : "l'hiver sera catastrophiquement rigoureux car nous somme dans une année à treize lunes !…"]. Et à chaque fois, je dis à mon épouse : « Et comment elle le sait, cette bonne femme ? A-t-elle seulement vérifié sur le calendrier ?… - je n'en sais rien, elle ne l'a pas dit… Mais elle semblait affirmative sur ce point !… - eh bien, on va vérifier tout de suite : je vais prendre un calendrier et on va compter combien il y aura de Pleines Lune en 2008 !… » Et le verdict du calendrier est : douze Pleine Lune !… Bon prince, devant la déception que je lis sur le visage de mon épouse, je lui dis : « Mais, je vais compter maintenant combien il y aura de Nouvelles Lunes en 2008 ». Et là, le verdict du calendrier est : treize Nouvelles Lune (à cause du mois d'août 2008 qui nous a gratifié de deux Nouvelles Lune : le vendredi 1er août 2008, puis le samedi 30 août 2008), donc 2008 était bien une "année à treize lunes"… L'ennui c'est qu'en moyenne une année sur deux sera une "année à treize lunes", selon que l'on prend les Pleines ou les Nouvelles Lune… Voyons ce qu'il en sera pour l'année 2009 et jusqu'à l'année 2015 : * l'année 2009 : 13 Pleine Lune (à cause des deux Pleine Lune de décembre 2009 : mercredi 2 décembre 2009 et jeudi 31 décembre 2009) et 12 Nouvelle Lune ; * l'année 2010 : 12 Pleine Lune et 12 Nouvelle Lune ; * l'année 2011 : 12 Pleine Lune et 13 Nouvelle Lune (à cause des deux Nouvelle Lune de juillet 2011 : vendredi 1er juillet 2011 et samedi 30 juillet 2011) ; * l'année 2012 : 13 Pleine Lune (à cause des deux Pleine Lune de août 2012 : jeudi 2 août 2012 et vendredi 31 août 2012) et 12 Nouvelle Lune ; * l'année 2013 : 12 Pleine Lune et 12 Nouvelle Lune ; * l'année 2014 : 12 Pleine Lune et 13 Nouvelle Lune (à cause des deux Nouvelle Lune de janvier 2014 : mercredi 1er janvier 2014 et jeudi 30 janvier 2014) ; * l'année 2015 : 12 Pleine Lune et 12 Nouvelle Lune. Je précise que les dates des pleines et nouvelles lune sont extraites de l'excellent livre de Jean Meeus "Astronomical Tables of The Sun, Moon and Planets" (2ème édition : 1995 - la première édition remontait à 1983) paru chez Willmann-Bell à Richmond en Virginie (voir : http://www.willbell.com/math/mc4.htm). Dans cet ouvrage, Jean Meeus, au chapitre 4 intitulé "phases of the Moon - 1970 - 2050" (pages 179 à 207), indique les dates et les horaires (à la seconde près !!!…) des phases de la Lune (en "Temps Terrestre") durant toutes les années entre 1970 et 2050… C'est le livre de référence que devrait avoir tout astronome amateur un tantinet perfectionniste !… Hélas, pour les amateurs de belles photographies astronomiques (comme celles des ouvrages de Thierry Legault), je vais les décevoir : il n'y en a strictement absolument aucune !… Roger le Cantalien.
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La fin de l'annuaire électronique sur Minitel… Bonjour à toutes et bonjour à tous, France-Télécom, pourtant une entreprise de service public, va fermer définitivement le mardi 31 mars 2009 à minuit son service de l'annuaire électronique (d'abord le 11, puis le 3611) après 25 ans d'existence… Motif : le 3611 ne génère plus que 250 000 connexions par an (contre cinq millions dans les années 1990). Voir : http://www.referencement-internet-web.com/17332-3611-minitel-annuaire-electronique.html Déjà depuis le 1er septembre 2007 France-Télécom avait, dans la plus grande discrétion, rendu ce service d'abord gratuit depuis 1984 (du moins pendant les trois premières minutes), facturé 0,22 € les trois premières minutes indivisibles, puis 0,112 € la minute au-delà… Le bon vieux Minitel survivra-t-il à la fin du 3611 ?… Et qu'adviendra-t-il des clients âgés dans les zones rurales (comme le Cantal, par exemple) qui n'ont qu'un Minitel et point d'ordinateur ?… C'était pourtant révolutionnaire le Minitel lors de son lancement en 1982, voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Minitel Roger le Cantalien.
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6 août 1945 : à quatre jours près… Bonjour à toutes et bonjour à tous, Depuis que je suis tout petit chaque sixième jour du mois d'août j'ai un frisson en pensant à la puissance destructive de la première bombe atomique de l'histoire lancée le lundi 6 août 1945 sur Hiroshima à 8h 15m 19s (heure de Tokyo ; soit 23h 16m 02s le 5 août 1945 Temps Universel), 43 secondes plus tard, après une chute de 8 870 mètres, elle explosa à 8h 16m 02s. Le bilan humain fut terrifiant : sur une population de 256 300 personnes, 68 000 furent tuées instantanément et 76 000 blessées. Trois jours plus tard, le jeudi 9 août 1945, la ville de Nagasaki fut à son tour ravagée atomiquement à 11h 02 (heure de Tokyo). Le bilan humain fut légèrement inférieur à celui d'Hiroshima : sur une population de 173 800 personnes, 38 000 furent tuées instantanément et 21 000 blessées. Précisons un point peu connu : Nagasaki n'était pas l'objectif principal de ce deuxième bombardement atomique, ce devait être la ville de Kokura. Seulement, celle-ci était noyée sous les nuages cette matinée là, et c'est l'objectif secondaire, Nagasaki qui reçut la bombe… Kokura a donc été sauvée par une mauvaise météo… Mais, à quatre jours près, les États-Unis ont échappé de justesse au plus grand désastre militaire de leur histoire. Cet épisode est très peu connu, aussi je vais vous le raconter. Le lundi 16 juillet 1945 les États-Unis firent exploser dans leur base secrète d'Alamagordo (Nouveau-Mexique) la première bombe atomique de l'histoire (l'essai "Trinity") à 05h 29 du matin, heure d'été du Nouveau-Mexique (11h 29 Temps Universel) d'une puissance de 19 kilotonnes de TNT (au plutonium). Ce même jour à 7h30 du matin le croiseur lourd Indianapolis reçoit l'ordre de quitter le port de San-Francisco pour l'île de Tinian (archipel des îles Mariannes). Les ordres de l'US Navy sont stricts : le croiseur doit naviguer tous feux éteints, loin des voies maritimes habituelles, sans aucun bâtiment d'escorte, et ne doit surtout pas rompre le silence radio. Le jeudi 26 juillet 1945 le croiseur lourd Indianapolis atteint Tinian et livre son précieux chargement : les bombes atomiques "Little Boy" (15 kilotonnes de TNT, à l'uranium), destinée à Hiroshima, et "Fat Man" (17 kilotonnes de TNT, au plutonium), destinée à Kokura (puis finalement à Nagasaki). Immédiatement après l'Indianapolis repart de Tinian, aussi discrètement qu'il y était arrivé… Quatre jours plus tard, le lundi 30 juillet 1945 le croiseur lourd Indianapolis est torpillé par le sous-marin japonais I-58 en mer des Philippines, il sombra en un quart d'heure. Trois cents des 1 200 marins américains périrent lors du torpillage. Les 900 marins rescapés devront tenter de survivre, accrochés à des morceaux d'épaves flottantes, pendant trois longs jours, attaqués nuit et jour par des requins. L'US Navy s'étant enfin inquiété du silence de l'Indianapolis, enverra des navires à sa recherche. Il n'y aura finalement que 316 marins survivants recueillis le jeudi 2 août 1945 par un autre navire américain. Que ce serait-il passé si le sous-marin japonais avait torpillé l'Indianapolis lors de son trajet entre San Francisco et Tinian ? Le cours de l'histoire du monde n'en aurait-il pas été modifié ?... Roger le Cantalien.
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Une cloche sonne, sonne... « Une cloche sonne, sonne, Sa voix d'écho en écho, Dit au monde qui s'étonne : C'est pour Jean-François Nicot. » Chanson créée en 1945, interprétée par Édith Piaf et les Compagnons de la chanson (paroles et musique de Jean Villard-Gilles). Bonjour à toutes, et bonjour à tous, Comme vous le savez peut être, je suis un retraité des PTT (j'ai travaillé surtout à La Poste, mais également à France-Télécom), et de ce fait j'adore l'historique des moyens de transmission des nouvelles en France : d'abord les messagers à cheval, puis les malles-poste et diligences, puis la poste par chemin de fer et par aéronef, puis le télégraphe optique Chappe (le neveu de l'abbé astronome cantalien Jean Chappe d'Auteroche, originaire de Mauriac, martyr de l'observation astronomique en mourant au bout du monde pour avoir voulu observer au Mexique son deuxième passage de Vénus devant le Soleil le 8 juin 1769), puis le télégraphe électrique, puis le téléphone… A l'heure d'Internet on oublie toujours que jusqu'à il y a peu de temps le moyen traditionnel de transmission des nouvelles était la sonnerie des cloches des églises… Je voudrais vous exposer la joie extraordinaire qu'a pu causer la sonnerie de deux cloches parisiennes un soir de la Saint-Barthélemy (24 août) 1944… C'est à Antony (Seine), ma ville natale, que le général Leclerc a donné l'ordre à 19 heures (heure allemande d'occupation, soit Temps Universel plus deux heures) le jeudi 24 août 1944 au capitaine Raymond Dronne de partir avec une colonne, composée en majorité de Républicains espagnols anti-franquistes (colonne dite "La Nueve") pour entrer en avant-garde dans Paris. C'est très exactement à 21h22 (heure indiquée par la grande horloge de l'Hôtel de ville de Paris) que Raymond Dronne descend de sa jeep et va saluer Georges Bidault, Président du Conseil National de la résistance. C'est bien entendu un moment d'émotion indescriptible qui étreint à ce moment à la fois les combattants de la France Libre et les Résistants parisiens qui s'étaient soulevés dès le 19 août… La Radiodiffusion française libre (qui a succédé à "Radio Paris, sous contrôle allemand), dirigée par le Résistant Pierre Crénesse, diffuse ces moments en direct. Et un journaliste de cette station de radio a une idée géniale : il demande à tous les curés de Paris de faire sonner les cloches des églises parisiennes à toute volée pour annoncer la Libération de la capitale (à cette heure là, à peine 15% du territoire parisien était libéré…). Et les curés de la rive gauche de la Seine, ont courageusement… attendu qu'un confrère ose en premier faire sonner les cloches dans la nuit noire qui commençait… (la Lune, qui en serait à son Premier Quartier dans deux jours, se couchait ce soir-là à 21h22 Temps Universel, soit 23h22 heure allemande d'occupation). Cela dura quelques minutes, puis soudain depuis la tour sud de la cathédrale Notre-Dame de Paris le puissant bourdon "Emmanuel" (treize tonnes, son battant seul pèse 500 kg ; sa sonnerie était audible à près de cinq kilomètres à la ronde !…) a lancé dans la nuit parisienne sa joyeuse sonnerie en "fa dièse" qui annonçait au peuple parisien de la rive gauche et de la banlieue Sud que Paris était enfin libéré. Courageusement les autres clochers de la rive gauche ont alors relayé la sonnerie du bourdon Emmanuel. Dietrich Von Choltitz, le commandant du "Gross Paris" était alors en communication avec Alfred Jold à Berlin qui a entendu dans son combiné la sonnerie des cloches. Dietrich Von Choltitz a alors approché le téléphone de la porte-fenêtre de l'Hôtel Meurice et lui a fait entendre la mélodie des cloches de la capitale en disant à Alfred Jold : ce que vous entendez annonce que Paris va être libéré et que l'Allemagne a sans doute perdu la guerre !… Le bourdon "Emmanuel" de la cathédrale Notre-Dame de Paris : Tout cela était bel et bien, mais 85% de Paris était encore aux mains des Allemands... On ne dira jamais assez l'effet psychologique dévastateur sur les soldats allemands qu'a causé l'initiative très courageuse de l'archiprêtre de la basilique du Sacré-Cœur à Montmartre (donc à l'extrême Nord de Paris, très loin des troupes du capitaine Dronne, en plein territoire encore occupé par l'armée allemande) qui, après avoir demandé à ses prêtres de renforcer les portes de la basilique, des fois que les soldats allemands auraient voulu la prendre d'assaut, a donné l'ordre à son sacristain de mettre en branle "la Savoyarde", la plus grosse cloche de France puisqu'elle pèse 18 835 kg et son marteau seul pèse 1 200 kg. Sa sonnerie est audible à près de huit kilomètres à la ronde !… Et d'entendre le son majestueux de "la Savoyarde" narguer les troupes allemandes d'occupation en plein Nord de Paris et en banlieue Nord, a incité beaucoup des Parisiens "tièdes" à rejoindre les Résistants insurgés depuis six jours, c'est ce qu'on a appelé "les Résistants de la onzième heure"… "la Savoyarde" de la basilique du Sacré Cœur de Montmartre à Paris : Roger le Cantalien.