Aller au contenu

Fred_76

Membre association
  • Compteur de contenus

    16811
  • Inscription

  • Jours gagnés

    60

Tout ce qui a été posté par Fred_76

  1. Tutoriel – Faire la mise au point de nuit On retrouve souvent la question « Comment fait-on la mise au point de nuit pour photographier la Voie Lactée ? ». Plein de mauvaises réponses sont proposées « utilise le repère infini de l’objectif », « règle toi à l’hyperfocale », « fait la mise au point de jour sur un objet éloigné, scotche l’objectif et attend la nuit »… En général, le résultat sera loin d’être optimum et la photo manquera vraiment de peps. Ce papier tente de fournir une procédure détaillée pour obtenir la meilleure mise au point possible. Cette procédure vous garantit d’avoir la meilleure mise au point possible à l’infini pour avoir des étoiles bien définies. Si vous cadrez un paysage en premier plan, celui-ci ne sera pas nécessairement net. J’en parle en seconde partie. Faire une vraie mise au point à l’infini Régler la luminosité de l’écran au maximum Ne conserver ce réglage que pour la mise au point et le cadrage. Dès que ces étapes sont effectuées, réglez la luminosité de l'écran au minimum, sinon en plus de vous cramer les yeux à chaque fois que vous regardez l'écran, vous aurez l'impression que vos photos sont bien exposées alors qu'elles seront sous exposées. Activer la Simulation d’exposition (quand c'est possible, voir nota ci-dessous) Cela permet à l’image affichée sur le LiveView d’être approximativement aussi lumineuse que ce que les réglages pose/ouverture/ISO le permettent. Nota : ce réglage n'est pas possible avec les boîtiers grand public, comme les Canon à 2, 3 et 4 chiffres (ex. 70D, 500D, 1300D...), elle est dans ce cas est toujours activée. Si vous avez un boitier plus haut de gamme, il est possible que la simulation d'exposition ne soit pas activée par défaut (Canon 6D par exemple). Régler les ISO, temps de pose et ouverture au maximum Par exemple sur un Canon 6D, monter à 12800 ISO, 30 s et sur un objectif f/2.8, mettre l’ouverture à f/2.8. L’idée est d’avoir l’image la plus lumineuse possible à l’écran du LiveView. Si l’image est trop lumineuse (à cause de la pollution lumineuse), baisser les ISO. Attention avec les objectifs à ouverture manuelle : régler dès ce stade l’ouverture à la valeur de vos futures prises de vues, car il ne faut plus toucher à l’objectif une fois la mise au point effectuée. Vérifier que l’objectif est bien en mode « mise au point manuelle (MF) » et désactiver la stabilisation. Placer la bague de mise au point l’objectif sur le repère infini C’est pour avoir une assez bonne approximation de la mise au point. On l’affinera plus tard. Viser à l’œilleton une étoile ou une planète lumineuse (mais pas la Lune !) peu importe sa position dans le ciel, elle ne sert qu’à faire la mise au point. Lancer le Live View sans zoomer. Chercher l’étoile visée. Il faut bien la centrer sur l’image. Affiner la mise au point pour qu’elle paraisse bien nette. Grossir le Live View x5 et rectifier la mise au point Grossir le Live View x10 et rectifier la mise au point Lorsque la focale de l'objectif est supérieure à environ 35 mm, vous pouvez essayer de viser Jupiter. Lorsque la mise au point est correcte, vous distinguerez alors les satellites galiléens en chapelet autour de la planète. Si vous avez des problèmes de vision, et donc du mal à voir l'étoile sur l'écran, n'hésitez pas à utiliser une loupe, les autres peuvent s’en passer. En ce qui me concerne, comme je deviens de plus en plus bigleux, il va falloir que j'investisse dans une petite loupe de poche. Une loupe éclairée permet aussi d'illuminer temporairement les boutons de l'appareil photo. Voilà, la mise au point est faite, il reste à : Cadrer le paysage Remettre la luminosité de l’écran à la valeur la plus faible Régler les ISO, temps de pose et ouverture aux valeurs souhaitées. Tant que vous ne touchez pas à votre objectif, il y a peu de chance que la mise au point change. Cela peut cependant arriver quand il y a une forte variation de température, disons de plus de 5-6°C, surtout avec les longues focales (>200 mm), il faut penser à refaire la mise au point régulièrement. Attention aux téléobjectifs à pompe qui ont souvent tendance à bouger tous seuls quand l’objectif est dirigé vers le haut ou vers le bas. Si cela arrive, il faut recommencer la procédure de mise au point. Comment faire avec les objectifs qui ont de fortes aberrations Certains objectifs présentent de fortes aberrations optiques (sphéricité, coma...) et si une étoile parait bien nette au centre, plus on s'en éloigne, plus les étoiles sont déformées, jusqu'à devenir de la bouillabaisse dans les angles. C'est souvent le cas avec les Samyang/Rokinon. Il est alors préférable de ne pas ajuster la mise au point au centre de l'image, mais environ au tiers ou à la moitié d'une diagonale partant du centre. De cette façon, l'image paraîtra plus homogène, même si les étoiles du centre ne seront pas parfaitement nettes. Il faudra tester car cela dépend de l'objectif. Faire la mise au point du paysage Le paysage n’est généralement pas à l’infini, surtout si des objets placés à quelques mètres de vous sont cadrés dans la photo. Dans cette situation, vous devrez prendre une série d’images pour le ciel, en suivant la procédure de mise au point à l’infini déjà expliquée, et une seconde série avec la mise au point sur le paysage. Vous combinerez ensuite les deux en post traitement en « focus stacking ». Pour faire la mise au point, reprendre les étapes 1 à 4 ci-dessus, puis : Placer la bague de mise au point approximativement à la distance de votre objet sur lequel doit être faite la mise au point, servez-vous de l’échelle de distance. Éclairer l’objet du paysage avec une torche puissante. Lancer le Live View, zoomer au maximum, et ajuster la mise au point manuellement La mise au point est maintenant faite, vous pouvez changer les réglages ISO, pose, ouverture à votre convenance, et affiner le cadrage. Ceux qui savent comment faire peuvent aussi faire la mise au point à l'hyperfocale. Pourquoi le réglage sur le repère infini de l’objectif n’est pas une bonne idée ? Quand on utilise la procédure décrite ci-dessus pour faire correctement la mise au point, on se rend compte qu’il suffit généralement d’une toute petite rotation de la bague de mise au point pour que la netteté soit perdue. Cette petite rotation est souvent si faible que la précision de gravure de l’échelle des distances sur l’objectif n’est vraiment pas suffisante. De plus les tolérances de fabrication et de calibration des objectifs font que le repère infini est très rarement au bon endroit. Il s’agit cependant d’une bonne valeur de départ pour avoir une image « à peu près nette » avant d’affiner la mise au point. Par contre, l’échelle de distance est généralement valable pour le paysage du premier plan. Pourquoi faire la mise au point de jour puis scotcher l’objectif n’est pas une bonne idée ? Le cerveau humain est plus tolérant sur la netteté d’un objet complexe comme un paysage que sur un ciel étoilé. Ainsi, alors que la netteté paraissait bonne de jour, il y a peu de chance qu'elle soit parfaite sur une étoile la nuit. De plus, scotcher l’objectif nécessite de toucher à la bague de mise au point, au risque de la bouger – et il ne faut pas grand-chose pour perdre la netteté. Enfin, vous allez probablement trimbaler votre appareil photo entre le réglage de jour et son utilisation de nuit, au risque là encore de bouger un peu la netteté. Pourquoi le réglage à l’hyperfocale n’est pas une bonne idée ? L’hyperfocale est une notion subjective. Tout repose sur la tolérance qu'ont l’œil humain et le cerveau pour déclarer qu’une image est nette ou floue. Cette tolérance est appelée « cercle de confusion » : un détail en théorie ponctuel, dont le diamètre sur le tirage (papier, écran) est inférieur à une certaine dimension sera considéré comme net. Évidemment plus on observe la photo de loin, plus ce cercle de confusion sera large. Au contraire, plus on observe la photo de près, plus il sera serré. Mais si le cerveau accepte qu’un détail d’un paysage ne soit pas exactement net, il n’en va pas de même avec les étoiles. Voilà pourquoi on ne parle pas d’hyperfocale avec les photos du ciel de nuit, le cerveau s’attend vraiment à y trouver des détails ponctuels, il faut donc que les étoiles soient le plus nettes possible. Par contre, vous pouvez très bien utiliser le réglage à l’hyperfocale pour le paysage du premier plan. Utilisation d'un masque de Bahtinov On peut utiliser un masque de Bahtinov pour aider la mise au point. J'en ai fabriqué un qui fonctionne plutôt bien À CONDITION d’avoir des focales supérieures à 40-50 mm environ (en dessous on ne voit pas les aigrettes). Le fil de discussion se trouve à ce lien. Le problème que j'ai rencontré est qu'il faut retirer le masque avant les prises de vues, et cela fait souvent bouger l'objectif même en faisant très attention. On perd tout l'intérêt du masque. Finalement je ne l'utilise jamais.
  2. Les filtres teintés dans la masse (au didyme ou didymium) Les filtres au didymium ou didyme (verre dopé dans la masse avec des oxydes de praséodyme et de néodyme) coupent bien les longueurs d'ondes des lampes à vapeur de sodium entre 560-600 nm), ainsi qu'on peut le voir sur ce graphique qui simule l'effet du filtre sur le spectre : - La bande du dessus traduit la façon dont un appareil photo (ici un Canon EOS 450D) voit la lumière naturelle issue du Soleil, - La deuxième bande simule l'effet d'un filtre fait avec du verre "didymium" (ici un Optima PNB-586, sans traitement antireflet donc moins bonne transmission, courbe source Optima), genre Hoya - La troisième simule l'effet des filtres avec traitement antireflet, genre Nisi, Rollei... (courbe source Paul Reiffer) - La quatrième simule l'effet des filtres au néodyme (genre Lonely Speck Pure Night) Simulation des différents types de filtres "anti PL" À noter que d'un lot à un autre, l'emplacement exact des bandes d'absorption peu légèrement varier de même que leur taux de transmission. Cela dépend de la proportion de praséodyme et de néodyme. Les verres au néodyme uniquement (comme le Pure Night de Lonely Speck apparemment) sont moins sélectifs dans la bande 560-600 mm. On remarque deux atténuations dans le vert entre 500 et 550 nm, et une grosse coupure dans le jaune-orange entre 570 et 600 nm, ce qui correspond à des raies d'émission du mercure et du sodium (mais pas toutes). Le reste du spectre est légèrement atténué, plus avec le Hoya qu'avec les autres. Le fait que les filtres traités antireflet laissent mieux passer le bleu que ceux sans traitement explique certainement pourquoi les couleurs paraissent plus froides avec ceux-là qu'avec le filtre Hoya. Un détail important, c'est que la bande OII juste après 550 nm n'est pas coupée, elle est la principale contributrice de la "lueur de l'air" (en anglais air glow). Les filtres laissent donc voir cet effet naturel assez photogénique quand il est présent. DANS TOUS LES CAS, AVEC LE REMPLACEMENT RAPIDE DES LAMPES TRADITIONNELLES PAR DES LEDS, CES FILTRES SONT DE MOINS EN MOINS EFFICACES POUR RÉDUIRE LA POLLUTION LUMINEUSE. DE FAIT VOUS NE VERREZ GÉNÉRALEMENT PAS OU PEU D'AMÉLIORATION SUR VOS IMAGES. Les objectifs grands angles et très ouverts largement utilisés en paysage de nuit ne permettent pas l'usage des filtres interférentiels. Ces filtres se comportent en effet différemment selon l'incidence du rayon lumineux, et avec les grands angles, la variation de l'incidence est extrême d'où l'apparition d’artefacts de vignettage, ou des colorations annulaires curieuses. Il faut oublier les filtres internes type CLS, UHC... largement utilisés en astrophotographie, si on utilise des focales inférieures à 100 mm (voir nota en fin d'article). Seuls les verres traités dans la masse, tels ceux au didyme, sont utilisables avec nos objectifs, d'où leur succès. Les vendeurs de filtres au didyme sont les suivants : Rollei Astroklar Haida NanoPro MC Clear Night : pas distribué en France, il faut chercher des boutiques en ligne en Allemage, Suisse, Espagne et Belgique Nisi Natural Night : le plus cher mais très utilisé, aurait un rendu plus froid que le Hoya d'après un test de Maxime Oudoux, probablement à cause des traitements de surface, on retrouvera certainement ce même problème avec les filtres Rollei et Haida qui semblent fabriqués de la même façon Hoya Starscape (ex R54 Red Intensifier ou Enhancer) ou Kenko Red Enhancer n°1 : le moins cher, filtres circulaires et carré 100x100, n'a pas de traitement anti-reflexion/poussières/buée et est souvent en rupture de stock sur de longues durées, Hoya est une marque de Kenko-Tokina H&Y Starkeeper : propose des filtres carrés et circulaires dans quelques diamètres, pas simple à trouver K&F Concept Natural Night : propose des filtres circulaires, avec traitement anti reflet, verres "allemands" (Kopp ou Schott) Urth Night Filter Plus+ : propose des filtres circulaires, avec traitement anti reflet et anti poussières/buée, soit-disant "green" D'autres fabricants proposent de tels filtres mais semblent bien moins distribués en Europe : Kase Wolverine (semble avoir repris l'activité de LonelySpeck, avec traitement antireflet et hydrophobe) Lonelyspeck Pure Night (mais il ne semble plus en vendre, vient des USA, attention aux taxes d'importation+TVA) BreakThrough Photography Night Sky (plus cher que Nisi, non distribué en Europe, vient des USA, attention aux taxes d'importation+TVA) Maxime Oudoux présente sur son site un test du Nisi Natural Night : https://maximeoudouxphotographie.fr/test-filtre-nisi-natural-night-astrophotographie/ Ian Norman de Lonely Speck a fait un test du Hoya Red Intensifier : https://www.lonelyspeck.com/hoya-intensifier-review-an-affordable-light-pollution-filter-for-astrophotography/ Il présente aussi une comparaison avec sa solution PureNight : https://www.lonelyspeck.com/purenight-faq/ Giovanni Corona a fait un test (très subjectif) avec quelques uns de ces verres : https://www.giovannicorona.com/the-big-4-comparisons-night-filters Il existe d'autres façons de trouver de tels filtres. Le verre au didyme est fabriqué par et sous les références : - Kopp Glass : 5121 - Schott : BG36 et BG20 - Hoya : V10 - Optima : PNB-586 De nombreuses sociétés chinoises proposent ces verres, souvent en Optima PNB586, taillés dans les dimensions de son choix (généralement de forme carrée ou rectangulaire, plus rarement ronde), avec ou sans traitement antireflet, à des prix bien plus intéressants que les filtres Nisi et Hoya. Mais la commande doit être groupée car généralement un nombre minimum de 10 voire 100 pièces est exigé. Par exemple, avec un fournisseur contacté, le prix pour 1 verre de qualité optique Optima PNB586 de 150x150x2 mm est de l'ordre de 60€/verre (avec une commande mini de 10 unités), ce à quoi il faut ajouter les frais de port, les frais de douane et la TVA, soit un total d'environ 90€/verre. Ils proposent le traitement antireflet mais ne m'ont pas encore fait d'offre de prix. Ils ne proposent pas de traitement hydrophobe. Ces fournisseurs sont donc des bonnes alternatives économiques aux vendeurs "classiques". Il faut juste être assez nombreux pour grouper la commande. ---/---/---/--- Les filtres interférentiels CLS / UHC /LPS Les filtres de type CLS ou UHC fonctionnent en faisant interférer la lumière entre des couches déposées sur la surface du filtre. Ce principe n'est valable que si les rayons lumineux arrivent à peu près perpendiculairement à la surface du filtre, ce qui est le cas avec les télescopes usuels dont l'ouverture est de f/4 ou plus fermés (f/5...). Or, la photographie de paysages de nuit utilise des objectifs très ouverts, f/2.8, f/2.0, f/1.8... Dans ce cas, les conditions d'utilisation des filtres interférentiels ne sont plus respectées et on voit apparaître des halos colorés très difficiles voire impossibles à retirer en post traitement. EN PRATIQUE LES FILTRES INTERFÉRENTIELS SONT INUTILISABLES AVEC UN OBJECTIF OUVERT À F/2.8 OU MOINS (par exemple F/1.8, F/1.4...) Les photos ci-dessous montrent l'effet (source Kenko avec leur filtre LPR) : Effet d'un filtre interférentiel utilisé avec un grand angle (source Kenko) Voici une autre photo prise par un colistier ( @JMDSomme) avec un Samyang 35 mm à f/2.8 sur un Sony A7iii et un filtre Astronomik Clip UHCE, ce n’est guère mieux malgré ce qu’affirme le fabricant. C’est pareil avec un 50/1.8 mm et un 135/2.8. Ce gradient de couleur retire assez bien avec l'outil de retrait de gradient de Siril, mais l'image reste malgré tout dégradée.
  3. Bonjour Ma surprise a été assez grande lorsque j'ai découvert que l'astrophotographie (grand champ) était explicitement indiquée dans les descriptions des objectifs grand angle de la marque : https://www.sigma-photo.fr/56-objectifs-grand-angle-plein-format Pour avoir eu le Sigma Art 20 mm F/1.4 entre les mains pendant 1 bonne semaine, je peux dire que photographier avec une telle ouverture est un régal. Les distorsions dans les angles sont quand même assez importantes (coma + astigmatisme prononcé à pleine ouverture : les étoiles prennent la forme d'un oiseau dépliant ses ailes), mais elle disparaissent quand on ferme un peu. Je n'ai pas testé les autres. C'est - je pense - une première dans la communication d'une grande marque d'objectifs. Il n'y a donc que Canon et Nikon avec les boitiers "dédiés astro" et Sigma avec ses objectifs qui ont fait l'effort de cibler le monde de l'astrophoto. A+ Fred
  4. Bonjour, Préliminaire : Ce sujet avait été soulevé il y a quelques mois mais resté sans réponse (car l'objet n'était pas encore en vente). Je le relance avec plus de détails. Skywatcher vient de sortir une nouvelle mini monture qui est faite pour la photo "légère" (avec un APN + objectif) et le timelapse. Sa capacité de charge est de 3 kg de charge utile (sans contrepoids) et peut monter à 4 kg si on équilibre la charge avec des contrepoids (en option mais ça doit pouvoir se bricoler facilement), on peut donc s'en servir en visuel pour y attacher une petite lulu de 60-80 mm ou une paire de jumelles. Je viens de peser, mon 6D avec un (gros) Tamron 24-70 F/2.8 et une rotule photo pèsent 2.1 kg : on est donc loin de la charge maximale. Il est recommandé de la poser sur un solide trépied photo (ou vidéo). On se trouve avec un appareil totalement autonome capable de faire de l'astrophoto à moindre coût car elle fait pas plus de 250 EUR avec un viseur polaire. Elle permet plein de modes de fonctionnement, par exemple : - timelapse "conventionnel" avec rotation de la monture entre chaque pose la monture ne bougeant pas pendant les poses - timelapse "astro" : la monture préalablement mise en station va effectuer le suivi des étoiles pendant la pose et revient à la position d'origine entre chaque pose. On peut donc un timelapse avec des poses longues sans filé d'étoiles, impossible avec les autres systèmes de timelapse - suivi classique : la monture suit les étoiles (ou la Lune, ou le Soleil) Voici le mode d'emploi : https://teleskop-austria.at/information/pdf/StarAdvMini_SAM%20User%20Guide-3-8.pdf La monture n'est pas vendue avec une base équatoriale, mais ce n'est pas nécessaire si on la fixe sur un trépied photo ou vidéo. Elle est par contre fournie avec un viseur polaire qu'il faut installer pour la mise en station, et retirer avant de mettre l'appareil photo. Je pense que bricoler un support déporté pour le VP ne sera pas un luxe. Le port USB visible sur la photo ne sert qu'à recharger les batteries à l'intérieur de la monture, elle ne permet pas l'autoguidage. L'autonomie indiquée est de 24 heures, maintenant, au froid à -10°C je ne suis pas certain qu'elle tienne aussi longtemps, mais il suffira de brancher une batterie sur le port USB pour qu'elle reparte. Avec un câble optionnel (10 EUR), elle peut gérer l'appareil photo pour les timelapses. On peut aussi la commander depuis un iPhone ou Android via WiFi. Ca semble une petite monture très prometteuse et pas trop chère. Elle marche sur les platebandes des Vixen Polarie, iOptron SkyTracker et SkyTracker Pro, de l'autre Star Adventurer de Skywatcher, j'en oublie certainement. On la trouve maintenant en vente chez AstroShop à 239 EUR ou TS au même prix. Curieusement, elle n'est pas vendue chez Optique Unterlinden, pourtant importateur exclusif de Skywatcher pour la France... Elle est vendue 350 EUR en "kit astro", pour ce prix on a en plus une base équatoriale et une queue d'aronde et un support permettant un mouvement fin en déclinaison de l'appareil photo. A mon avis c'est un luxe peu utile si on dispose déjà d'un trépied photo robuste équipé d'une tête vidéo (pan/tilt) de bonne qualité. Voici un rapport de test de cette monture (en anglais) : http://philhart.com/content/star-adventurer-mini-review L'application tourne sur Android et iPhone. A ce jour, les versions disponibles sont la 0.915 pour iOS et 0.916 pour Android. Bonne nouvelle pour les possesseurs d'iPhone et d'iPad, l'appli ne requiert que l'iOS 5.1.1 donc elle peut être installée sur un vieil iPhone ou iPad, par exemple iPhone 3GS ou un iPad 1ère génération. Espérons que les futures mises à jours de l'appli conservent cette compatibilité. Attention : il ne faut pas la confondre avec l'autre monture photo de Skywatcher, la Star Adventurer, un peu plus grosse mais moins versatile. Ici il s'agit de la Mini Wi-Fi. Note : l'application SAM console ne fonctionne pas sous IOS 6.1.6 avec un iPhone 3GS. Testé ce matin, on voit le logo Skywatcher puis l'application plante.
  5. Bonjour Selon l'adage populaire, deux télescopes de même rapport F/D mais de diamètre différents sont aussi lumineux l'un que l'autre. Est-ce vrai ? Pour répondre à cette question, il faut distinguer deux cas : - soit on considère les objets étendus (nébuleuses, galaxies) - soit on considère les objets pontuels (étoiles) Ces deux cas amènent des réponses différentes. Le raisonnement sera le même en astrophoto qu'en visuel. Les objets étendus ont une luminosité surfacique dans le ciel. Leur taille Alpha (en degrés) dans le ciel est constante (elle ne change pas selon la focale ou le diamètre du télescope), c'est la taille T (en mm) de leur projection au foyer sur le capteur de l'appareil photo qui va changer selon la focale (F en mm). La formule est T = F x Alpha / 57,3. La surface projetée de l'objet sera donc proportionnelle à F². La quantité de lumière captée par le télescope sera quant à elle proportionnelle à la surface de la lentille ou du miroir collecteur : I # D². Bref, dans ce cas, le rapport entre l'intensité de l'objet captée et la surface sur laquelle cette image s'imprime sur le capteur est proportionnel à D²/F² ou à 1/(F/D)². Pour les objets étendus : - Avec deux télescopes de même diamètre, celui avec le plus petit rapport F/D (ou la plus courte focale) sera le plus lumineux. - Avec deux télescopes de même focale, celui avec le plus grand diamètre sera le plus lumineux. Pour les étoiles, qui sont des objets ponctuels, la relation est différente. En effet, une étoile est ponctuelle. Mais la théorie ondulatoire de la lumière dit qu'une image d'un objet ponctuel n'est pas un point, mais une tâche de diffraction, nommée tâche d'Airy. Le diamètre angulaire de la tâche d'Airy est inversement proportionnel au diamètre du télescope et le diamètre de la tâche projetée sur le capteur, au foyer, est proportionnel au rapport F/D du télescope : la surface de la tâche sur le capteur est donc proportionnelle à (F/D)². Par contre la quantité de lumière captée est proportionnelle au diamètre du télescope. Donc au final, le rapport entre quantité la lumière captée et la surface projetée est proportionnel à D² / (F/D)². On se rend compte de deux choses pour les objets ponctuels : - Avec deux télescopes de même diamètre, celui avec le plus petit rapport F/D (ou la plus courte focale) sera le plus lumineux. - Avec deux télescopes de même focale, celui avec le plus grand diamètre sera le plus lumineux. Mais si l'image contient ET des objets diffus ET des étoiles, ce qui est souvent le cas : - Avec deux télescopes de même rapport F/D, celui avec le plus grand diamètre aura les étoiles qui se détacheront le mieux de l'objet étendu. Ainsi, un 200/1000 affichera des étoiles plus lumineuses qu'un télescope 150/750 alors que les objets étendus auront la même luminosité sur le capteur. Les étoiles seront 1,8 fois plus lumineuses avec un 200/1000 qu'avec un 150/750, ou 6,3 x plus qu'avec une lunette 80/400. Il est alors théoriquement préférable d'autoguider avec une lunette 80/400 (F/D=5) qu'avec un chercheur 9x50 (50/180 soit F/D=3.6) qui va capter 1,3 x moins de lumière que la lunette, le chercheur nécessite donc une caméra plus sensible. Mais le champ observé par le chercheur sera bien plus grand et les étoiles guides (de forte magnitude) plus faciles à trouver... tout est ensuite affaire de compromis. Voilà, c'était pour faire avancer le schmilblick, à vous les studios
  6. Bonjour Il y a deux semaines, j'ai racheté la lunette WO ZS 80 FD de J_PBeausoleil06 qui nous a si tristement quitté en avril dernier. La lunette est désormais chez moi. Comme on ne trouve pas beaucoup de tests en français de cette lunette, voici le mien. Elle est superbe dans sa robe noire laquée avec les liserés et boutons dorés. On la trouve aussi en rouge (édition anniversaire). Elle est identique à la Megrez 80 doublet fluorite vendue 50 EUR de plus au milieu des années 2000, seul le bafflage et la couleur extérieure changent. Son prix était d'environ 800 $ en 2005 aux USA. On la trouve d'occasion aux alentours de 350-500 EUR selon l'état et les accessoires fournis avec. Sa focale est de 555 mm. La formule optique est signée de TMB. Le descriptif complet est ici : https://www.williamoptics.com/support/download/zenithstar80fd.pdf En fait de fluorite (fluorure de calcium, symbole CaF2), il s'agirait WO m'a confirmé qu'il s'agissait de FPL-53, un verre très similaire à la fluorite, fabriqué par O'hara. Les lunettes ED sont généralement faites avec du FPL-51. À noter que la fluorite n'est plus fabriquée depuis un paquet d'années. La lunette est robuste et respire la santé. Son parebuée coulisse sur le tube de façon très agréable, ce qui n'est pas mal du tout pour une lunette de 2006 (elle a donc 8 ans). JP l'avait achetée en 2009, probablement en seconde main déjà. Par contre, ça confirme ce que tout le monde dit des Williams Optics de cette époque, le mécanisme d'entrainement du Crayford est une misère ! Mais coup de chance, le mécanisme interne du microfocuser 1:10 pour crayford de chez Lacerta que j'avais installé sur mon Newton SW 150/750 est exactement le même que celui du WO, mais en mieux (usinage certainement plus précis et matériaux mieux choisis). Je l'ai découvert en ouvrant les mécanismes par curiosité : on peut faire un échange standard. http://www.teleskop-express.de/shop/product_info.php/language/en/info/p2625_1-10-micro-transmission-for-retrofitment-of-Crayford-focusers.html J'avais contacté Tim de WO pour connaître le prix du mécanisme de rechange. Il le vend 59 USD, port compris, ce qui est moins cher que d'acheter le 1:10 Lacerta. Je retrouve donc un Crayford tout doux qui réagit au quart de tour. Cette nuit, le ciel était propice à un premier essai en visuel. Si je devais résumer est 3 mots : c'est pur ! J'ai installé la lunette sur une EQ6. Elle tient bien sur des colliers 90 mm et une queue d'aronde : http://www.pierro-astro.com/materiel-astronomique/accessoires-astronomie/platines-anneaux/colliers-de-serrage-pour-telescopes-et-lunettes_detail Mais il va falloir bricoler encore un peu pour installer le chercheur. J'ai commandé une embase chez Pierro Astro, elle devrait arriver d'ici la semaine prochaine ou suivante. Un trou au centre et une vis M4 et elle trouvera sa place sur la lunette pour accueillir le chercheur. Problème : le tirage. Il manque plus de 13 cm pour atteindre le foyer ! WO s'en était expliqué sur Cloudy Nights. Ils ont réalisé cette lunette sur la base du matériel d'une lunette 80/480. Ils devaient avoir des stocks de tubes préfabriqués à cette dimension ! On doit donc ajouter des allonges pour atteindre le foyer. J'ai bien une extension 2" de 6 cm, une de 5 cm et un réducteur 2">1.25" qui ajoute 1 cm. Total = 12 cm... il manque un bon cm pour atteindre le foyer avec mes oculaires. J'ai donc récupéré le fût d'une vieille Barlow dont j'utilise le groupe de lentilles pour l'autoguidage au chercheur. Cela m'a permis de trouver les quelques cm manquants. Ce n'était pas super stable mais je suis arrivé à faire le point. Le porte oculaire Crayford est solide et tient très bien la charge des allonges multiples avec une barlow et un hypérion au bout. Il peut être tourné sur 360° pour cadrer son champ en astrophoto. Un très léger jeu existe mais il disparaît quand on serre la vis de blocage. Premier objet visé : la Lune avec l'Hyperion 21 mm. Ça pète ! Pas un poil de chromatisme. Le contraste et le piqué sont superbes. J'ai rarement vu la Lune aussi nette. Avec les Hypérion 13 mm puis 8 mm, soit un grossissement de x70, la Lune est toujours magnifique. Même avec mon SW N150/750 j'ai du mal à voir des détails aussi piqués. Le SW N200/1000 donne mieux mais ses 200 mm de diamètre y sont pour beaucoup. Je tente la Barlow Celestron Ultima x2. J’atteins un grossissement de x140 que je pousse même vers x200 en inversant la Barlow avec la rallonge 1,25" ce qui ajoute bien 3 cm de tirage entre la Barlow et l'oculaire. Le contraste chute, normal, mais l'image est toujours bien fouillée malgré la turbulence qui monte des chaleurs des toits des voisins et de la ville du Havre. Un subtil chromatisme est perceptible à ces grossissements, c'est un doublet, pas un triplet, ce doit être la raison. Puis je me déplace sur Saturne qui est toute proche de la Lune. Magnifique ! Je distingue sans problème la division de Cassini dès le 13 mm (x40). Avec la Barlow, que ce soit en x140 ou en ~x200, Saturne tremble mais ne plie pas, la division de Cassini est bien plus visible et je peux sans problème distinguer l'ombre de la planète sur les anneaux. Je pointe alors sur Mars mais à part un petit cercle rouge pas très homogène, impossible de distinguer un quelconque détail à sa surface. Il faut dire qu'elle est juste au dessus du toit en ardoises de mon voisin et donc ça turbule à fond ! J'ai testé le réducteur/aplanisseur de champs WO FFx0.8 III. Je n'ai pas vu de grosse différence, mais il n'est pas fait pour le visuel, encore moins pour le planétaire. En plus je ne pouvais pas l'utiliser avec le bon backfocus et donc l'image prenait pas mal de chromatisme : je n'avais que 30 mm de backfocus contre les 56 requis par WO. La Lune presque pleine conjuguée à un ciel légèrement voilé m'a empêché d'aller plus loin dans mes observations sinon j'aurais tenté quelques nébuleuses et amas d'étoiles. J'attends une rallonge 2" de 80 mm de chez Pierro Astro, c'est une rallonge sans ces p*** de gorges de sécurité qui font château branlant avec les bagues annulaires en cuivre. Il n'y a que chez les français (OU et PA) qu'on en trouve dans cette longueur... (marque Kepler). Chez TS et Astroshop, il n'y en a pas. Là c'est bien : Là c'est nul : Voilà pour le premier CROA de ma lulu apo. Pour l'instant j'en suis très satisfait. Elle me servira en photo/film (avec autoguidage au chercheur), ou comme lunette guide pour mon SW N200/1000, ou bien pour un peu de visuel. Voilà ! Dès que j'aurais l'occasion de faire de la photo et du planétaire avec, ce fil de discussion sera mis à jour. En attendant, voici quelques photos prises par J_PBeausoleil06 avec cette lulu : http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=47092 http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=55334 http://www.webastro.net/forum/showthread.php?t=55272 malheureusement, de nombreuses autres images de JP, qui étaient hébergées chez ImageShak, ont été effacées. Fred
  7. Bonjour --- mise à jour des liens en mars 2023 --- Je ne sais pas si c'est la meilleure rubrique pour poster ce message, les modérateurs le déplaceront si nécessaire... La "zone noire" du Morvan, ainsi que montrée sur la carte ci-dessous, abrite de nombreux gîtes ruraux qui peuvent héberger des astronomes. Je ne parle pas des campings (en hiver ça caille trop là bas !!!). Voici la liste des gîtes portés sur la carte. Les détails se trouvent dans les réponses : 1) Gâcogne - Gîtes du Château de Raffigny (ciel de 19/20, non testé) 2) Glux en Glenne - Gîte du bois du Haut Folin (ciel de 19/20, Gresac) 3) La Grande Verrière - Gîte de Montmorillon Bernard (ciel de 16 à 17/20, non testé) 4) Uchon - Gîte de la Brosse Popille (ciel de 17 à 18/20, testé SAH) : fermé 5) Cussy en Morvan - Gîte de Thivelle (ciel de 16 à 17/20, non testé) 6) Poil - Château de Villette (ciel de 16 à 18/20, testé P. Desvaux) 7) Saint Prix - Gîte des fleurs (ciel de 16 à 19, non testé), grande capacité d'accueil dans 5 chalets Qui en connait d'autres ? Si vous en connaissez, ce serait bien de les signaler ici et au Gresac. A+ Fred
  8. Bonjour Avec le mauvais temps qui règne depuis presque 4 mois (la dernière vraie sortie date du 8 septembre), je passe un peu de temps à peaufiner le site de la SAH, Société Astronomique du Havre, dont je suis webmestre. Pour ceux qui connaissent, c'est en Joomla. Le lien : http://www.sahavre.fr Bon surf ! Fred
  9. Bonjour Etant en vacances au sud (Pays Basque), je me suis essayé à faire la Galaxie de Barnad (NGC 6822), un objet très faible et réputé difficile à imager. Elle n'a pas usurpé sa réputation ! Bon, OK, je n'ai pas le setup idéal pour imager cet objet, j'avais pris mon matos de voyage : Skywatcher Newton 150/750, pas de MPCC, un EOS 1000D défiltré, équipé d'un filtre CLS CCD, monture HEQ5 avec autoguidage au chercheur 9x50 et une SPC900 non modifiée. Enfin, un ciel assez turbulent. Comme je n'ai pas encore acquis la technique du dithering, mon image souffre d'une forte trame... 52 x 5 min @ 800 ISO 7 darks, 11 offsets, 11 flats D'abord avec un traitement léger et sans binning : la full Puis avec un traitement plus brutal et un binning x2, une tentative de filtrage de cette maudite trame, histoire pour mieux voir la galaxie et la nébulosité à droite de la galaxie, au détriment du reste... : la full Ca n'arrache pas trois pattes à un barnard, mais bon, étant habituellement en Normandie, il fallait bien que j'essaye... --- edit (voir post n° 12) --- Je pense qu'il me sera difficile de faire tellement mieux. Peut-être sur les couleurs... j'attends Didou !!! la full Fred
×
×
  • Créer...

Information importante

Nous avons placé des cookies sur votre appareil pour aider à améliorer ce site. Vous pouvez choisir d’ajuster vos paramètres de cookie, sinon nous supposerons que vous êtes d’accord pour continuer.