Les participants à cette passionnante (et inquiétante, à juste titre) discussion étant soucieux de la réalité des faits et des données chiffrées, je me dois d'apporter quelques précisions.
Autant le dire de but en blanc : je ne serais pas surpris que dans les décennies qui viennent, la consommation de viande finisse par disparaître de nos habitudes alimentaires. Et même, j'imagine sans peine une société qui finira par trouver incroyablement absurde et barbare que l'on ait pu continuer aussi longtemps à manger des animaux pour notre plaisir. Après tout, il est fréquent que les pratiques courantes et naturelles d'une époque deviennent incompréhensibles et inacceptables pour les générations suivantes.
Pour ma part, après avoir constaté que ma consommation de viande était devenue faible, et en tout cas très loin de la tradition de viande ou de poisson à chaque repas, j'ai fini par sauter le pas du végétarisme. Essentiellement pour des raisons écologiques d'ailleurs, étant assez peu, et c'est un tort je crois, sensible à la souffrance animale.
Ce qui m'a longtemps retenu, c'est la peur des carences. C'est moi qui gère la cuisine pour ma petite famille, et je ne voulais pas me retrouver face à un casse-tête pour réguler les apports nécessaires de chacun, notamment en ce qui concerne les protéines. Grâce à la frangine, très à la pointe sur ces sujets, j'ai fini par être rassuré sur ce point, et depuis quelques semaines, j'ai arrêté la viande. Madame est d'accord avec cette démarche, et si les petites l'acceptent moins bien, elles ont quand même leur ration quotidienne à la cantine.
Je suis directement exposé aux arguments végan depuis des années, et je dois bien reconnaître qu'il est très difficile de modifier son alimentation radicalement. On met dans ce sujet un affect étonnant, alors qu'au fond, il s'agit seulement de sacrifier un peu de plaisir gustatif pour éviter des souffrances et réduire son empreinte carbone. La dissonance cognitive joue pleinement, et je ne voudrais surtout pas emm... qui ne pense pas comme moi, sous prétexte que je serais passé du "bon côté". Encore une fois, j'insiste, bien que sensibilisé et informé directement, il m'a fallu des années pour sauter le pas. Et encore, je n'ai pas arrêté les œufs ni les produits laitiers. J'aime trop mes recettes de pâtisserie et le complément agréable que constitue le fromage à la fin d'un repas. Mais je sais qu'il serait bien que je parvienne, là aussi, à évoluer.
Bref, tout ça pour rectifier certaines affirmations lues ici, parmi lesquelles les végan seraient carencés, ou que nous serions conçus pour manger (entre autres) de la viande. Je ne vais pas développer tout de suite car je sais que ce genre de sujet hérisse très vite, mais si ça en intéresse certains, j'ai accès à des informations précises, sourcées et nombreuses, afin de combattre certaines idées reçues. Après, à chacun de faire comme il souhaite et peut, en conscience. 🙂