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Vesper

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Messages posté(e)s par Vesper

  1. Yes, mais ils ne dépendent pas d'applications pour fonctionner.

    Par ailleurs j'ai souvenir d'un excellent ETX-125 que j'ai possédé il y a longtemps : optique très bonne, monture qui s'autodétruisait. Les engrenages en plastique cassaient (le plastique devenant cassant avec le temps, il n'était même pas nécessaire de s'en servir pour qu'ils cassent : ils s'autodétruisaient) circuits électroniques qui s'oxydaient.

    Bref : j'ai dû jeter la monture, j'ai revendu la raquette et j'ai gardé le tube. Cela au moins, je pouvais le faire. Pas sûr qu'il soit possible d'extraire le tube de la gangue de plastique des produits actuels.

    Bon ce coup-ci : je sors. :D

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  2. il y a 4 minutes, jldauvergne a dit :

    Ce qui est sûr aussi c'est que la technologisation va de pair avec de l'obsolescence rapide.

    C'est exactement ce que je voulais dire, et ça résume parfaitement le sens de mon intervention.

     

    Après (et pour faire réponse - courte - aux réactions des uns et des autres) : c'est mon ressenti, subjectif. Je ne cherche pas à avoir raison, encore moins à polémiquer davantage.

    Notre seul ennemi (commun) ce sont... les nuages. Cieux étoilés à tous, donc, et ce quel que soit votre matériel (qui n'est que de la quincaillerie) ! ;)

     

  3. il y a 29 minutes, damien.roy.sevun a dit :

    Apres les Smart telescopes

    Bon... moi qui ne voulais pas rouvrir de polémiques...:rolleyes: :

    Ces "smart telescopes" sont entièrement dépendants de leurs composants électroniques et logiciels. Qu'en restera-t-il dans disons, seulement 5 ans ? Les applications dont ils sont terriblement dépendants seront-elles encore compatibles avec les téléphones d'alors (ou ce qui en tiendra lieu ?).

     

    Quant à la pratique elle-même de ces smarts bidules, je suis plus que perplexe : sortir le gadget sur son balcon et rentrer continuer à regarder une série Netflix ? Aucun contact avec le ciel (et, par extension : aucune possibilité d'avoir simplement l'occasion d'apprendre le ciel). Regarder des objets sur un écran de téléphone ou de tablette ? A mon sens, autant aller chercher des images sur le net : les moteurs de recherche font ça parfaitement. On y trouvera même des images d'aussi basse qualité que celles délivrées par ces smarts bidules, si on veut faire réaliste (et ce sera gratuit).

    Non : l'obsolescence rapide (ils en sont déjà à la version combien, chez unistellar par exemple ? v2 ? La v3 doit être en préparation... On trouve régulièrement la v1 dans les petites annonces... ben oui, il faut avoir la dernière version.  A 4k l'appareil neuf, et vu la décote en occasion (si jamais il y a acquéreur), ça fait chaud au portefeuille...

    A mon avis (que je continue à partager :p), ces appareils sont coûteux, fragiles, et leur cycle d'obsolescence (voulu et non voulu) est rapide.

    Alors que deux miroirs et un peu de bois tiendront une vie (ou plusieurs même).

     

    Bon voilà : c'était mon avis sur les smart-bidules, rien à voir ici avec votre projet.

    ...Et pour quelqu'un qui ne voulait pas polémiquer, je me pose un peu là...:D

     

     

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  4. Je m'étais volontairement limité plus haut à de sincères encouragements, pour ne pas rouvrir une polémique souvent stérile et aussi parce que je soutiens l'innovation, l'audace et la persévérance qu'il faut pour mener à bien un tel projet. ...Mais bon, puisqu'on en parle :

     

    Il y a 2 heures, Algenib a dit :

    Et puis il y aussi le strock 200 ou 250, dans un sac à dos, çà le fait.

     

    Je ne peux pas être plus d'accord. Je ne voulais pas le mentionner (sur le mode : "ah, on va encore nous opposer le strock"...) mais si, je vais évoquer l'inévitable strock :

    - pour le 250 : 44 x 36 x 16 cm, 7 kg miroirs inclus. En avion, ça passe en cabine. Sur le terrain : 5mn de montage, 3mn de démontage. Et c'est un 250. Comme on a toujours tendance à rester sur le plus grand diamètre qu'on possède, je ne verrais pas l'intérêt de redescendre par exemple sur un 150, pour de l'observation visuelle en tout cas.

    Je suis navré, mais votre concept est tout à la fois plus lourd, plus encombrant, plus cher, et la "modularité" supposée, obtenue au prix de tous ces inconvénients, n'est pas utile à mon avis.
    Sauf peut-être à trouver un bénéfice dans un changement de formule optique, pour certains projets photographiques... peut-être. Mais si j'ai bien compris c'est un projet dans le projet...

    Bon désolé : je ne voulais pas me lancer là-dedans, et je ne voudrais pas que ce soit perçu comme une critique gratuite, c'est simplement mon opinion (et je la partage :D). J'espère me tromper !

     

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    • Merci / Quelle qualité! 2
  5. IV- Nuits publiques et jours indolents

     

    “Quand on regarde quelqu’un, on n’en voit que la moitié”

    Christian Vincent


     

    Je suis un peu ours et passerai à côté de quelques personnes et non des moindres. Tel astro-dessinateur réputé, tel autre ténor des forums… Ce n’est pas désintérêt, bien au contraire.  Alors quoi, le syndrome de l’observateur solitaire ? 

    Peut-être.

    Mais je ne bouderai pas les nuits publiques.

    J’en suis, et plus souvent qu’à mon tour.

    C’est peut-être ma position, un peu avancée sur la route, qui m’expose. Xavier lui, le rusé, est en retrait. D’ailleurs un peu plus tard, au cœur de la nuit, il m’avouera que parfois il part se cacher derrière un arbre. Moi seul tiendrai ferme la barre. Je suis aux avant-postes.

    Un couple se présente et j’entame un tour de découverte du ciel d’été. Je suis encore frais et dispo, et tout y passe, en partant du Sagittaire je remonte toutes les flaques de lumière, jusqu’aux dentelles, en passant par Saturne (“Oh !”). Il est vrai qu’elle claque bien, et d’ailleurs j’ai un souvenir mémorable d’une autre nuit : Saturne figée, un trou de turbulence, les anneaux parcourus de microsillons (Encke ? En tout cas je l’ai cru), le disque crémeux rayé de bandes en nuances de bruns. Un de ces moments, rares, où l’atmosphère veut bien s’effacer. 

    Ce soir elle est très bien, même si la grâce est absente. 

    Mais les gens sont heureux et d’ailleurs ils s’en vont, ce qui me permet de revenir à mes observations, voire de revenir à moi.

     

    Je file dans Andromède revoir l’inévitable M 31 qui est d’ailleurs obligatoire, quand je suis dans le coin. Pour une fois elle est bien contrastée, certes laiteuse à souhait comme toujours, mais alors contrastée, contrastée ! Et puis il y a comme des zones de densité différentes, on devine qu’elles sont structurées différemment. Ça n'est pas ce brouillard laiteux mais délavé habituel, c’est une pâte de lait plus dense, plus opaque, plus profonde, avec des zones crémeuses plus ou moins renforcées. Avec M32 et M110 dans le même champ au 30mm, c’est beau. Vraiment beau. Et cela me conforte intérieurement dans ma pratique de ré-observation systématique des classiques, quand je suis de passage dans le secteur. J’ai bien fait, très bien fait même : j’ai une demi-épiphanie sur cet objet, classique parmi les classiques, mais souvent dilué.

     

    Dans Pégase je fais mes hommages à M15, le globulaire vedette du coin. Son cœur est toujours spectaculaire par sa densité. A déguster avec un peu de puissance : aux 8 et 5mm.

    Puis je passe au véritable sujet de ma visite : NGC 7331, qui se révèle splendide. Je me l’étais notée comme étant à revoir sous un ciel de qualité et mes vœux sont exaucés :  sa structure apparaît dès la vision directe, le bulbe saute aux yeux (ou plutôt : à l'œil). En vision décalée, des zones de densité variées émergent peu à peu, formant très certainement les bras. Une vraie crise de beauté à l’oculaire.

    J’y passe un long moment en essayant d’intégrer le maximum de photons anciens. Les vieux photons, voici mon péché mignon, me dis-je. Curieuse monomanie ! Quoi qu’il en soit c’est une très belle observation. Je lis rétrospectivement qu’on a longtemps pensé à NGC 7331 comme à une jumelle de notre voie lactée (BURNHAM Jr., Robert, “Burnham’s Celestial Handbook”, Dover publications Inc., 1978, vol. III, p. 1387) mais qu’entre-temps la nôtre s’est barrée, si j’ose dire, et que la comparaison n’est plus de mise. Mais peu importe, il y a des observations qui réconcilient et compensent toute la litanie des nuits banales, molles, et celle-ci en fait partie. Ah c’est bon, le pep’s ! 

     

    Je m’apprête à me délecter visuellement du Quintette de Stephan quand trois touristes débarquent, comme surgis de nulle part. C’est le syndrome des soirées publiques : on y est interrompu à la brutale. Si on y ajoute le syndrome commun à toutes les star-partys, qui veut qu’on ait des autres que des murmures et des ombres chinoises, il y a de quoi sursauter à l’occasion.

    Je repars illico pour une mini-excursion “des-merveilles-du-ciel-d’été”. Mon sourire doit être un peu crispé, mais heureusement ça ne se voit pas (le coup des ombres chinoises. Pratique).

     

    Une heure plus tard et croyant toujours en ma chance, je me dis que ça y est, je vais pouvoir jouir du moment pour revoir le Quintette de Stephan. Je retourne dans Pégase. Cherche. Eh bien… eh bien il faut faire preuve de persévérance pour ne compter que 4 galaxies. Je n’arrive pas à séparer NGC 7318 A de 7318 B. Voilà qui contrarie l’observation et l’observateur par la même occasion. Bigre ! D’un moment à l’autre, le ciel reprend ses faveurs. Il eut fallu pouvoir profiter davantage de l’instant de grâce constaté tantôt ! Ah ces touristes !

    D’ailleurs pas de NGC 7320 C non plus, mais bon là il ne faut pas pousser : je n’y comptais pas, la nuit est belle mais quand même. Je ne peux pas tout mettre sur le dos des passants (quoique…). Et puis je n’ai que 300mm sous la pédale, enfin sous l’oeil.

     

    Je vais me consoler sur NGC 7662, la boule de neige bleue, que je vois bleu-vert. Mieux sans aucun filtre, au naturel. L’étoile proche qui l’accompagne dans le champ est bien visible (mag. 13,2), mais malgré mes efforts je ne parviens pas à distinguer la centrale. Je ne suis d’ailleurs pas certain qu’elle soit à portée de 300. Mais l’enveloppe est belle, j’ai l’impression qu’elle s’assombrit vers le centre en arborant une teinte bleutée.

     

    La nuit continue et sur les avant-postes, toujours je suis. J’y reste. Et du coup, j’assume. Je débite du touriste sauvagement, deux ou trois personnes d’âge certain se présentent encore, allez on y va, je sens maintenant venir une vocation de montreur du ciel, voire de médiateur scientifique, hahaha rien ne m’arrête plus, je suis un véritable go-to humain, je… je suis fatigué. Vers 2h du mat’, je cale. J’ai dû montrer les dentelles une bonne dizaine de fois, et les autres vedettes du ciel d’été itou. J’ai soif. Faim.

     

    Une diversion s’impose. Je vais, moi aussi, jouer au touriste, il n’y a pas de raisons tiens, et file vers le bas du parking. Il y a là un 500 que j’avais repéré en journée, et surtout son propriétaire, détenteur d’un bidule qui intensifie la lumière, qui prend les photons et les multiplie, j’en prends deux et je t’en rends vingt, enfin un tour de passe-passe du genre. Le propriétaire en question m’accueille gentiment et me prévient aussitôt : chaque fois que j’émettrai un juron ou autre interjection du genre en regardant dans son binoculaire truc-muche intensificateur, il faudra que je verse 1 €. J’accepte en riant et il me tend l’appareil. Dans le noir complet je ne distingue pas grand-chose, c’est un objet qui arbore approximativement les formes et dimensions d’une petite paire de jumelles, disons des 8x40, et c’est léger.

    - “Alors bon, regarde d’abord autour de toi, hein, pour t’habituer… Je te demande uniquement de ne pas fixer longuement des sources de lumières intenses…”. Je me demande de quoi il veut parler : il n’y a aucune source de lumière intense, à part bien sûr les quelques inévitables loupiottes rouges qui… “- OH purée !! (en vrai j’ai dit un mot moins noble) ;

    -1 €.

    - Hein quoi ? 

    -1 € : tu as dit : p**. 

    - Ah oui. Mais… OH la vache !! 

    -1 €.”

    Autour de moi, il fait subitement jour. Incroyable : on se croirait réellement en plein jour. Un jour un peu grisâtre, un peu granuleux. Mais jour. Je me rends compte que j’ai plus de personnes autour de moi que je ne le pensais. Ils ont l’air un peu hagards, comme s’ils regardaient dans le vide. C’est que pour eux, il fait nuit noire et leurs regards sont tournés vers… le néant. Du moins, c’est l’impression qu’ils donnent. Me revient l’expression bien connue : “au royaume des aveugles, les borgnes sont rois”. Sauf que je ne suis d’ailleurs pas borgne, mais bien binoculaire. C’est réellement spectaculaire : je pourrais me promener au milieu de cette petite assemblée tel l’homme invisible, héhéhé. De quoi se prendre pour superman, ou au moins pour un soldat d’élite pendant quelques minutes…

    - “- Et maintenant, regarde le ciel. La voix de l’heureux propriétaire me tire de mes rêveries de super-pouvoirs.

    - Oh p*** !!. 

    - 1 €

    - Hein quoi ? Ah oui, les jurons tout ça… Nân mais arrête… Mais purée (“1 €”, dit l’écho) mais c’est complètement fou : sous mes yeux une voie lactée surréaliste se déploie, brillante et tourmentée. Tous les nuages obscurs sont visibles d’emblée, les Barnard, les que sais-je, et toutes les nébuleuses brillent comme des oasis de lumière, incroyable. C’est saisissant. Un peu gris, un peu granuleux, d’accord, mais saisissant. Oh purée…

    - 1 €. 

    - Ah oui, m*** 

    - Et 1€.

    - Mais screugneugneu, débranchez-le ! …Non !! Attends encore un peu…

    - Si tu veux, on peut le monter sur mon 500.

    - Ah mais oui ! J’étais d’abord venu pour ça, et sous le coup des ébahissements répétés j’avais oublié (!).
    Ni une ni deux, le schmilibilick est dans le porte oculaire, tel une bino ordinaire. J’y colle les yeux : 

    - “Va sur NGC 7000”, me susurre la voix. Je pivote, tel une tourelle de DCA, sur North America.

    - “Oh purée !!” 

    - 1€, fait l’écho.

    Que dire, tout y est et plus encore. La Floride, le golfe éponyme, la Californie, les extensions, des radicelles de fumées obscures qui irriguent tout ça, c’est Byzance, enfin non c’est l’Amérique ma parole ! Incroyable. Non mais c’est vraiment fou, tout en vision directe, et qui resplendoit, en plus, enfin qui luit, qui scintille, quoi. Ah oui ! Mince alors (“1 €”. Je commence à comprendre comment il rembourse le crédit du bidule) ! On file sur Pacman, qui apparaît là encore de façon surréelle : la silhouette typique de l’animal, oui mais pas que, tout scintille, il y a de la matière, l’image est photographique. Il ne manque que la musique du jeu. Tiens, ce serait une idée d’option ça… Non mais sérieusement : c’est spectaculaire. Tout tient en ce seul mot : spectaculaire.  C’est sorcerie ! J’en reste baba un long moment, je dois avoir la bouche ouverte, heureusement que les autres ne voient rien.

    Puis je réalise que le mot spectaculaire, qui dit tout, comporte aussi sa part d’ombre : le spectacle est assuré, certes. Les images sont brillantes et sautent aux yeux. Mais quid du patient et lent décryptage qu’impose la vision naturelle (appelons-la comme ça) ? Quid de la patiente découverte et de la lente assimilation des détails ? De l’effeuillage, couche par couche, de la réalité ? Là au contraire, tout est donné d’emblée, sans pudeur. Le spectacle est assuré, certes, mais où est la lente séduction ? J’ai l’impression que la nature esthétique de l’univers ne se dévoile qu’aux observateurs, non aux indiscrets. J’ai presque l’impression d’avoir commis une effraction, ou à tout le moins une infraction.

    Je ne veux pas paraître ingrat : l’instrument donne à voir un spectacle, et je suis reconnaissant à son propriétaire de m’avoir permis d’essayer. C’est le festival des lumières ! C’est sûrement un complément intéressant à la découverte. Mais ça n’est pas la chose elle-même, c’est une représentation (amplifiée) de la chose. Elle ne remplace pas, à mes yeux, la lente intégration des détails qui, ici, sont noyés dans la lumière. Non, je lui préfère les photons anciens, les photons vieux, “originaux” si ce mot à un sens. Plutôt que la visualisation amplifiée, assistée (je ne veux pas ici rouvrir le débat), je préfère l’observation naturelle. Voilà, je crois que j’ai trouvé la terminologie adéquate : observation naturelle.

    Néanmoins je l’ai dit, c’est certainement intéressant comme outil de découverte, et c’est idéal dans les star-party ! Et le mode de refinancement du propriétaire est intéressant :ninja: (et nécessaire, quand on connaît le coût de la chose : prévoyez cinq chiffres :o) !

     

    Je retourne dans mes pénates et sur mes observations (naturelles). Des touristes noctambules passent, et tout est à nouveau entrecoupé de coups d'œil sur les vedettes du ciel d’été.

     

    Dans un moment de tranquillité je repars vers Andromède, plus précisément sur le Triangle, M33, dont je distingue les spires. Une jolie observation de cette galaxie, mais le meilleur instant de la nuit ne se reproduit pas.

    Il y aura également encore, dans le Verseau, M 72, petit et faible, à fleur de montagne, puis M 73, amas ouvert carrément étique, remarquable de pauvreté, dont Burnham lui-même affirme : “Cet objet, qui n’est pas un véritable amas, n’est qu’un noeud de quatre petites étoiles” (trad. libre) et un peu plus loin, citant le fameux Amiral Smith : “Un trio d'étoiles de 10ème magnitude dans un champ pauvre - c'est M73. Je le donne par respect pour la mémoire de Messier" (in BURNHAM Jr., Robert, “Burnham’s Celestial Handbook”, vol. I, pp.189-190.).

    Une sorte de curiosité à l’envers, en somme.

     

    Des touristes passent, jettent des coups d'œil, repartent.

     

    Xavier me montre la supernova de M 101 dans son 500, qui semble avoir bien décru (la supernova, pas son 500). Elle reste néanmoins plus brillante que ce que j’ai pu en voir au 300 ces derniers temps.

    Une dame d’un âge certain m’accapare un moment, je repars sur les-merveilles-du-ciel-d’été. Du côté de Xavier, on n’entend plus que des crayons. Cette dame est du coin, on sympathise, on discute de l’époque, du retour de l’obscurantisme, on refait le monde.

    Une fois partie, Xavier, depuis l’arbre où il était caché, m’informe que j’ai dit deux ou trois bêtises. Du style : j’ai mis le trou noir de M 87 dans M 82. Oui bon, un détail, quoi. Moi je n’ai pas noté que le ciel avait basculé pour autant. Ce n’est pas la mort du petit cheval…

    Xavier pointe NGC 6503 dans le Dragon. Je distingue une bande d'absorption horizontale, et peut-être comme des bandes sombres verticales à certains endroits, à moins que ce ne soient des zones de moindre densité. J’en profite pour comparer avec le 300, où le fuseau reste évident, mais sans détails. 

    En visite de courtoisie, je vais comme de juste rendre visite à NGC 6543. L'œil de chat apparaît ovalisé, structuré, complexe. Belle observation !

    Je finis sur Kemble 2, petit astérisme en forme de Cassiopée. Il est mieux au 30mm, dans son environnement. C’est curieux et mignon comme tout, cette mini-cassiopée au fond de son champ étoilé.

     

    Ces deux nuits touristiques (oui : je regroupe ici plusieurs nuits) sont étranges, entrecoupées qu’elles sont de voix dans la nuit. Clairement, ça perturbe les listes d’observation, mais c’est sympa et gratifiant, il faut le dire aussi. Ça bruisse de mouvement, on est frôlé dans la nuit, c’est la salle des pas perdus. Il y a le syndrome des stars parties : on n’a des gens que leurs ombres et leurs voix, des voix fantomatiques dans la nuit, et peu voire aucune image mentale. Quelques ombres chinoises. La nuit protège (tiens, il y a quelque chose, là). C’est aussi un peu frustrant.

    Il y a les “oooohhh” et les “aaahhhh” ! Il y a les discussions à bâtons rompus jusqu’à plus d’heures du mat’. On refait le monde, on refait la nuit.

    J’en garde un très bon souvenir.

     

     

    Jours indolents

    La nuit ne communique pas avec le jour,

    Elle y brûle

    Matthias Enard

     

    Les journées sont un peu molles, indolentes quoi, mais c’est bien normal : on est zombifié par la fatigue. A la fatigue initiale de la route s’ajoutent les fatigues des nuits blanches qui se succèdent. On ne revient jamais tout à fait à soi. On évolue ainsi dans une version un peu terne de soi-même, mais la tête encore pleine des richesses de la nuit.

    Les plus courageux, dont je ne fais pas partie, peuvent se livrer à quelques activités : pour les familles, mini-golf, tir à l’arc, tyrolienne et, pour les plus téméraires, Deval’kart, une sorte de caisse à savon qui dévale la montagne.

    Pour les astrams, il y a une conférence dans l’après-midi. Etant arrivé après celles dont les thèmes auraient pu m’intéresser, j’ai préféré craquer pour la sieste.

    Pour tout le monde, il y a le soleil et le grand air, qui sont abondants. Et à propos de soleil, on trouve dans le campement quantité d’instruments dédiés. J’observe d’abord dans la Lunt de Xavier. Le disque orange est marqué de quelques taches et facules, et sur son bord ouest il y a une belle protubérance. C’est assez spectaculaire.

    Mais il y a plus loin une gigantesque lunette : une TEC 180, avec une bino. Ah c’est grandiose, et je parle tout à la fois de l’ensemble matériel (avec la longueur du tube, la bino, les rallonges et tout, on dirait une mini-grue !) et de l’image. En bino la sensation de relief est bien là, l’immersion est complète. On perçoit le soleil comme une sphère, quelques taches solaires sont distribuées dessus, c’est splendide ! Ça vaut surtout pour la sensation de relief.

    La plus belle vision viendra cependant d’un instrument d’apparence (un peu) plus modeste : une autre Lunt, mais “double-stack” cette fois-ci. Les deux étages de filtration permettent d’accéder simultanément à plusieurs couches du soleil. Et bien que monoculaire, la vision fut saisissante : le disque orange était parcouru de marbrures blanches, les facules, où évoluaient également des taches solaires. Il y avait une sensation de profondeur et même de relief, bien qu’on soit en mode cyclope je l’ai dit. Clou du spectacle, des protubérances ceinturaient le disque ! Elles étaient de tailles variées, petites pour la plupart, mais l’une d’elles formait une arche de matière qui devait être colossale. L’image était petite, mais fine et précise, on pouvait distinguer dans cette arche comme des filaments, des fibrilles, des arcs qu’on devinait magnétiques, enfin c’était splendide. Au retour Xavier me demanda si j'avais vu des baobabs, sur le coup je ne compris pas : il parlait en fait des protubérances qui, oui, apparaissaient à la surface du disque, non sur le pourtours, comme en relief ou en surimpression sur fond orange.

    C’était une splendeur.

     

    Il fallut cependant se remettre en route vers des cieux moins cléments, moins propices à l’observation, même si nettement plus confortables. Mais l’inconfort matériel participait à la libération de l’esprit.

     

    Oui : j’ai vu des forêts de baobabs.

    Et bien des flambées d’étoiles !

    Le ciel là-bas en vaut la peine. 

    Il faut y aller. 

    Il faut y retourner 🙂.

     

     

    * Bibliographie :

    TRUSOCK, Tom, “Small wonders”, Cloudy Nights ;

    FRENCH, Sue, “Celestial sampler”, Sky & Telescope Media ;

    KEPPLE (George Robert), SANNER (Glenn W.), “The Night Sky Observer’s Guide”, Willmann-Bell, Inc., 2002 5e édition.

    BURNHAM Jr., Robert, “Burnham’s Celestial Handbook”, Dover publications Inc., 1978.

     

    Bande-son de l’épisode :

    Jimi Hendrix (“Little wing”...) ;

    Joe Satriani (“Why”...) ;

    Led Zeppelin ;

    Tangerine dream ;

    Agar Agar (“Je collectionne les synthétiseurs ; c’est cher, mais je n’achète plus de vêtements” Armand Bultheel. :-D) ;

    Daft punk ;

    • J'aime 2
  6. Il y a 10 heures, Unospe a dit :

    message à astroshop

    Salut,
    Non non, pas Astroshop : Taurus. Le patron répond toujours vite. Et qui ne tente rien n'a rien...;)

    Après, oui, tu peux aussi le garder : "on sait ce qu'on a, on ne sait pas ce qu'on aura" ! :refl:

    • J'aime 1
  7. Le 17/09/2023 à 14:34, Unospe a dit :

    c’est très peu profond et ça ne se voit que lorsque on est bien positionné mais ça fait ch*** quand même pour du matériel neuf.

    Salut,

    Comme tout le monde l'a dit, ce n'est que cosmetique et sans conséquences sur les images, mais je comprends ton sentiment. N'hésite pas à envoyer un mail à Taurus (Adam Salawa, le patron, répond toujours et rapidement).

    Un échange standard à ses frais est peut-être possible (ça s'est vu).

    Et sinon : bonnes observations ! 🙂

  8. il y a 21 minutes, Skywatcher707 a dit :

    c'est une autre histoire.

    On est bien d'accord (même si je n'ai pas tiré cette idée de Twilight de mon imagination : on trouve des retours très positifs, documentés, etc...).

    Mais bon c'est entendu : il vaudrait mieux essayer par soi-même pour savoir. Et pour ce qui me concerne, je n'observe qu'à faible grossissement donc mon avis serait biaisé.
    Alors alors... Il faudra redescendre encore en diamètre, @Shkolo !

  9. il y a 53 minutes, Astro_007 a dit :

    Un C8 sur une Twilight I ? Vraiment ? 😁

    Je ne veux pas induire Shkolo en erreur. Merci pour ton retour d'expérience, mais d'autres, ailleurs, en semblent contents. Après, ils conviennent tous aussi que ce n'est pas pour observer juju à 400x, hein...

    Sur la photo que j'avais mise juste plus haut, c'est un C6 (150mm) et lui passe pour sûr (vu la légèreté et la compacité : il faut tenir compte du ballant, ce n'est pas une achro longue...).

    Enfin : c'était une idée comme ça, moi je pourrais me laisser tenter pour recycler mon C8.

    Schkolo se déterminera. Vu le budget et les contraintes, une lunette ou un petit mak seront certainement de bons choix :) (mais au prix d'une redescente sévère en diamètre).

     

    Edit : l'alternative proposée par Bruno me plaît bien aussi : un dobson 150 de table. Polyvalent et sympa quand même en ciel profond (Schkolo nous dit qu'elle voit la voie lactée, donc elle a un bon ciel, elle n'est pas en pleine ville).

  10. il y a 13 minutes, Fredalamo a dit :

    J'ai déjà essayé cette config, c'est sport pour pointer les objets ! :D  car le tube du C8  étant significativement plus court on n'a plus l'effet de balancier (bras de levier)

    Je t'assure que non : j'ai un C8, qui a été sur une monture azimutale manuelle (mais pas une Twilight : une SkyTee 2, lourde, massive). Il y a une poignée sur le C8, le pointage n'est pas un souci.

    Je ne conseillerais pas une configuration dont je ne voudrais pas pour moi-même 🙂. D'ailleurs ça me donne envie de ressortir mon 8 : vite monté / démonté, léger...

     

    En cas de besoin, il y a ça (mais je ne l'ai jamais ressenti, ce besoin) :

     

    image.png.382e5d09e2ea7f79985cef1e68362b80.png
    Ici un C6.

     

    image.png.a9590e352439e17180101ec3025938a3.png
     

    il y a 21 minutes, adamckiewicz a dit :

    sauf pour M45

    M 45 rentre dans le champ du C8, avec un 30mm 82° 🙂.

    • Merci / Quelle qualité! 1
  11. il y a 41 minutes, adamckiewicz a dit :

    mais de 1m de long ne tiendrait pas sûr cette mesure monture ;) )

    Complètement d'accord 🙂.

    il y a 41 minutes, adamckiewicz a dit :

    Je dirais même plus : pour quoi ne pas avoir les deux! Si on a un enfant, on a un porteur :D  il aide pour porter le 250, et il observe dans le 150 :D 

    Tiens oui : il faut bien qu'un enfant serve à quelque chose 😁 !

    • Comme je me gausse! 1
  12. il y a 5 minutes, adamckiewicz a dit :

    mais si y a un enfant de 6 ans slice serait un plus d’avoir du suivi , pour peu de poids supplémentaire :) 

    Ah oui effectivement, si on veut du suivi, dans ce cas...

     

    il y a 2 minutes, etoilesdesecrins a dit :

    Par contre, je n'avais pas vu beaucoup de topos de C8 sur AZ légère, ce que tu montres VEsper le confirme donc.

    Les anglo-saxons sont souvent moins frileux que nous (parfois à tort, ok).

     

    Je regardais encore les retours sur Cloudynights pour cette configuration C8 sur Twilight 1 : beaucoup adorent, notamment ceux qui sont à la recherche du maximum de diamètre pour le moins de soucis possibles (la quête de l'éternel grab and go : quête toujours recommencée et jamais achevée 😀). Certains, minoritaires, trouvent que c'est quand même un peu limite au niveau de la gestion du poids sur la monture, notamment si on veut pouvoir observer à fort grossissement. Tout dépend de l'usage, du ressenti, etc... Pour mon usage très principalement ciel profond, je pense toujours que cette solution serait bonne (et me donne envie de ressortir mon propre C8 : vite monté, vite démonté, vite sorti, vite rentré...). Pour faire du lunaire / planétaire à fort grossissement, là certes non !


    Je dirais que si le poids du C8 doit encore être un obstacle, son petit-frère C6 fera parfaitement l'affaire (mais toujours pas de suivi, ok 🤨 Adam).
     

    il y a 12 minutes, etoilesdesecrins a dit :

    Mais la piste Summerian peut être approfondie en 200 mm

    Oui, quand Michaël répond... Et il est cher... (après pour un 200, je ne sais pas : pas vu dans son offre).

    • J'aime 1
  13. Bonjour,

     

    Si on exclut la strockisation du 250 (pas de bricolage) ou l'achat d'une structure légère (mais coûteuse) permettant de réutiliser les miroirs, et que tu acceptes une redescente en diamètre (ce qui semble être le cas), tout ce qui a été dit plus haut est pertinent : lunette, petit mak, petit SC. Une bonne lunette APO coûte cher, les SC sont plus chers que les Maksutovs (dans les diamètres dont on parle :  100 - 200mm).

     

    En achat neuf et en gardant bien à l'esprit qu'il faut éviter tous les brise-vertèbres 🙂 :

     

    - le petit maksutov 127, sur une monture azimutale manuelle légère : optiquement ils donnent des résultats proches des très bonnes lunettes (j'ai eu un ETX pendant longtemps, j'en garde un très bon souvenir), mais la redescente en diamètre sera quand même sévère. Tu seras limitée aux Messiers les plus brillants (en plus du planétaire et du lunaire, of course).

     

    J'aurais personnellement tendance (toujours dans un esprit de légèreté et d'économie) à privilégier une autre piste 🤨 (pour un budget contraint, il faudra se tourner vers l'occasion) :

     

    - Un C8 sur monture azimutale manuelle.

    Avantages : légèreté (5,5 kg + le renvoi coudé léger d'origine + un oculaire léger (on restera en 31,75) et un point rouge-like : 6kg tout compris) ;
    La monture azimutale : une twilight I suffit pour du visuel.


    On trouve des tubes de C8 d'occasion très régulièrement autour de 500 € (à négocier, en plus).

    La monture Explore Scientific Twilight I coûte, même neuve, 257 € (je viens de vérifier) sur le site de vente en ligne mondial le plus connu. Son poids total, trépied compris, est donné pour 7 kg.

     

    On obtient ainsi :
    - C8 + accessoires légers : 6kg
    - Monture trépied inclus : 7 kg.
    Total (si je compte bien 😀) : 13 kg, allez on ajoute 1 kg : 14kg, en deux parties seulement.

     

    Avantage : 200mm quand même ! On limite la descente en diamètre au plus juste 🙂

    Qu'en penses-tu ?

     

     

    Edit : Un C8 et équivalent Meade sur twilight 1 (source : forum cloudynights)

     

    Capture.JPG

    Capture2.JPG

    • J'aime 3
  14. Il y a 22 heures, Jcco a dit :

    la centrale est là en permanence ! Ce n'est pas la première fois que je la vois, toujours à fort GR et avec une turbulence faible...et ça fait toujours quelque chose !

    Je n'ai jamais pu l'observer. Mais je tente et retente chaque fois que je passe par là !

    Il y a 22 heures, Jcco a dit :

    je note la présence d'une très faible nébulosité juste à côté qui doit correspondre à IC 4677. 

    Je ne l'ai jamais aperçue non plus, il semble qu'elle soit éteinte par la proximité de l'oeil de chat juste à côté. Le ciel devait réellement être très bon, on oublie souvent que c'est lui, le juge de Paix ! L'instrument et l'observateur ne sont que 2 des 3 conditions nécessaires pour qu'observation il y ait (et encore, dans le fond, l'instrument n'est pas indispensable : seuls sont indispensables l'observateur et l'observé ;)).
    En tout cas voilà un CROA qui, lui, ne tombe pas à... l'eau ! :) Merci pour ce récit !

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