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Tout ce qui a été posté par cmltb612
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Même remarque que Polo. Si tu le peux, il faudrait voir à raccoucir au plus strict minimum les tiges filetées. Ou alors, les noyer dans le béton, si c'est une question de hauteur par rapport au toit. Tel que, c'est moyen.
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Salut Skatelife, Tu sembles avoir conservé encore une très belle mémoire photographique de cet instant d'exception ; ne pourrais-tu pas essayer de porter ça sur le papier, afin qu'on se fasse une idée plus précise de ce que tu as vu ? Merci par avance. Christophe
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IC 1396 avec FRA600+réducteur et c'est quoi cette NP ?
cmltb612 a répondu à un sujet de cinlilu dans Astrophotographie
Elle s'appelle Cinlilu1. Belle découverte. Sais pas si elle est encore active, mais Agnès Acker est la personne à contacter, il me semble. c -
Change pas de main, je sens que ça vient ! Bruit de lecture : 0 Jusqu'à 100000 im/seconde sur 1bit. https://www.axiomoptics.com/products/spad512s/ https://piimaging.com/product-spad512s https://www.horiba.com/fra/scientific/products/detail/action/show/Product/flimera-1989/ https://www.laser2000.com/en/single-photon-detectors/1448-single-photon-camera.html http://www.everyphotoncounts.com/instr-imager2d.php Sans compter les applis Lidar ... https://wisionlab.com/project/spad-lidar/
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Salut tous, Ce n'est pas nouveau à proprement parler, puisque la technologie est en développement depuis au moins deux décennies au niveau industriel, et est sans doute présente dans les labos les plus pertinents depuis bien plus longtemps que cela encore. Je suis pourtant persuadé que c'est l'avenir de l'imagerie, en astronomie/astrophysique, mais pas uniquement. La médecine, la biologie, l'environnement, le secteur de l'armement, la sécurité, les transports, l'industrie en sa globalité, etc, sont ou seront impactés à terme. Pratiquement une révolution, sinon un changement de paradigme. Cela s'appelle : single-photon-avalanche-diode-based, ou SPAD. Autrement dit, un capteur d'une extraordinaire sensibilité, grâce à une démultiplication secondaire des photons entrants (qui n'est pas sans rappeller le fonctionnement des premières caméras électroniques de type Lallemand dans les années 50), qui non content de cette performance déjà fort intéressante, permet en outre un comptage photon par photon, avec datation de l'instant d'arrivée sur le capteur, au quart de pouillème de pico-nano seconde près. Est-il nécessaire de signaler, en outre, que le SPAD fournit des mesures extrêmement peu bruitées, sinon totalement dépouvues de bruit ? https://en.wikipedia.org/wiki/Single-photon_avalanche_diode Une requête sur ADS/NASA ramène déjà plus de 1300 papiers tous extrêmement techniques. https://ui.adsabs.harvard.edu/search/fq=%7B!type%3Daqp%20v%3D%24fq_database%7D&fq_database=(database%3Aastronomy%20OR%20database%3Aphysics)&q=spad&sort=date%20desc%2C%20bibcode%20desc&p_=1 Un papier paru, cette semaine sur arxiv, a retenu mon attention, relatif à une observation de la récente occultation de Betelgeuse, faite avec un RC10'' muni d'une matrice SPAD de 64X64 pixels. L'observation y est décrite point par point, et le tout parait absolument fascinant. https://arxiv.org/abs/2406.14704v1 Tout cela nous ramène furieusement à l'émergence du CCD, dans le courant des années 80. Nul doute que nous ne sommes qu'au début de l'émergence de cette technologie, et qu'il faudra en reparler. D'ici dix ans, au plus tard, le CMOS commencera à décliner, suplanté par le SPAD. Canon a sorti, en 2023, une caméra de haute technologie utilisant le SPAD. Le capteur fait 1'' pour 2.1 Mp. Le prix ? 25000 Euros. Bagatelle ! Mais je gage que cela va très rapidement baisser, et que d'ici à cinq ans, au plus tard, une telle caméra – haut de gamme et encore onéreuse - sera insérée dans le PO de nos pionniers de l'imagerie astro. Puis ZWO, ensuite, s'engagera au travers de la brèche. https://www.canon.fr/video-cameras/ms-500/ https://www.youtube.com/watch?v=6zYrqOox8FU Qu'on associe à cela une mesure de l'énergie du photon incident, permettant une détermination de sa longueur d'onde, et la spectroscopie traditionnelle aura vécu. On en prend RDV et on en recause ? 😉 c
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Elle s'agite ; elle brasse de l'air, elle fait parler l'elle, en fine tacticienne qu'elle est. C'est déjà ça. Elle pourrait presque se lancer en politique, elle a tout pour 😉
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photométrie Photométrie : débutant en traitement des données
cmltb612 a répondu à un sujet de GeoffreyJoe dans L'astro autrement
Par exemple : https://app.aavso.org/vsp/chart/?star=t+crb&orientation=visual&type=chart&fov=180.0&maglimit=13.0&resolution=150&north=down&east=right&lines=True et : https://app.aavso.org/vsp/photometry/?star=t+crb&orientation=visual&type=chart&fov=180.0&maglimit=13.0&resolution=150&north=down&east=right&lines=True Là, tu as plein d'infos. Tu élimines systématiquement les bino comps. Clique sur photometry table. Tu auras le B-V direct. B-V = couleur Donc si ta cible est rouge par exemple (étoile de type spectral K8 ou M), il faut une comp rouge. Soit B-V identique, ou type spectral proche.Sinon, ça fausse les mesures, en raison de l'extinction atmosphérique dans le bleu. Cible bleu (étoile type O B ou A) > comp bleue. (Et étoile chk idem, bien sur) Et sinon, sur Simbad, tu récupères les mags B et V et tu calcules le B-V toi même. Pour ta raquette, je dois avoir qq part en stock une vielle raquette de vixen SP. Mais savoir où elle est dans mon boxon ... ensuite savoir si c'est compatible ... Je crois me souvenir que c'est du st4 (à vérifier). après, c'est vixen, et les branchement son à l'envers, et non protégés des inversions de polarité... ça fait peut-être beaucoup de si ... -
photométrie Photométrie : débutant en traitement des données
cmltb612 a répondu à un sujet de GeoffreyJoe dans L'astro autrement
Petit complément ... Et encore. L'aavso ... et encore ! Selon la variabilité de ta cible, il faut bien checker une par une toutes les comps indiquées sur les cartes aavso après une requête. Il faut cliquer pour obtenir les tables photométriques. Lorsque tu fais ce genre de demande, tu t'aperçois vite que parmi les étoiles comps recommandées, il y a d'une part les comps indiquées uniquement pour du visuel - à éliminer d'office en photométrie image, et d'autres part les comps qui sont stables ... jusqu'à un certain niveau. C'est mentionné. Telle comp est stable à 0.03 mag près, telle autre à 0.001 etc etc. Si tu vises un transit de 0.008 de profondeur, faut faire attention, on a vite faire de se vautrer avec la mauvaise comp. Et puis la couleur des comps qu'il faut vérifier en fonction de la cible ... Des fois, ce n'est pas simple. Poisse. ça se rachète pas, des fois, chez Pierro ? -
photométrie Photométrie : débutant en traitement des données
cmltb612 a répondu à un sujet de GeoffreyJoe dans L'astro autrement
On *peut* faire comme ça. s'il n'y a aucun autre moyen, si la cible a une large amplitude qui ne sera pas trop regardante sur les comps, mais ce n'est pas du tout recommandé. Je crois qu'en ce moment, tu t'interesses beaucoup aux transits d'exoplanètes. Admettons que tu observes un transit qui dure 4 heures, amplitude dérisoire. Suppose que dans ta sélection de comps, tu inclues sans le savoir, une variable de période 6 heures, amplitude 0.1 mag ... que va-t-l se passer au niveau de ta courbe de transit ? Sélectionner 10, 20, 30 comps, c'est possible ; ça s'appelle une photométrie d'ensemble, et c'est ce que l'on fait le plus souvent avec AIJ sans même le savoir, en sélectionnant une comp et un chk, si on ne décoche pas la bonne case. Pour que ce soit irréprochable, et admissible scientifiquement, il te faut avant toute chose, vérifier une par une la non variabilité de chacune de tes comps. Et donc, il faut vérifier toutes les comps deux à deux, et éliminer toutes celles qui ne sont pas stables d'une manière ou d'une autre. Sinon, d'une manière générale, déjà commencer par aller rechercher les noms (HD, UCAC, Gaia ou autre) de toutes tes comps, et vérifier dans le VSX si elles n'y sont pas inclues. Puis compléter par des requêtes Simbad/Vizier pour vérifier les flags Gaia et toute la doc dispo. In fine, il y a aussi les courbes TESS qui permettent de lever le doute. Dans tous les cas, quand tu fais une courbe "science", qui sera communiquée ensuite à un chercheur ou placée dans une database, il faut donner le nom de toutes tes comps avec la courbe du transit, afin qu'on puisse tout revérifier après coup, en cas de doute. -
photométrie Photométrie : débutant en traitement des données
cmltb612 a répondu à un sujet de GeoffreyJoe dans L'astro autrement
C'est comme ça que l'on apprend le mieux, et que l'on obtient de meilleurs résultats. Bien souvent, il n'y a de toute façon pas de comps correctes dans le champ qu'on vient d'imager ; les comps sont soit trop faibles soit trop brillantes, ou elles n'ont pas le bon type spectral, ... soit il y en a une un peu meilleure à peine plus loin. Et parfois, tout simplement, il n'existe pas même de séquence dans la zone observée. Après avoir édité le fichier texte et placé le nouvel observatoire dans la zone dévolue (custom), il faut aller valider l'option dans les préférences, dans les menus du DP ; ensuite fermer AIJ, et le réouvrir. Alors seulement le nouvel obs apparaît. Enjoy ! PS : ta monture est réparée ? Et bon ciel, ça se dégage. C -
photométrie Photométrie : débutant en traitement des données
cmltb612 a répondu à un sujet de GeoffreyJoe dans L'astro autrement
Il va chercher les comps sur le site de l aavso, il me semble. A verifier toutefois. -
Ok, merci. Mais alors, quelle est l'unité en jeu en Y ? Sur les graphs, je vois inscrit nT ... faut-il comprendre micro-Tesla (µT) ? C'est ton montage, sur la photo ? Tu détectes aussi les rayons cosmiques alors ? Super projet.
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Merci pour la réponse ! Tu détectes donc des flux de particules solaires qui interagissent avec l'atmosphère, en somme ? C'est ça ? On conçoit effectivement que ça baisse la nuit. Mais du coup, l'autre question, ce serait ... quel type de particules ? Rayonnement électromagnétique ? Ton détecteur a l'air très sensible.
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Salut Gaby, Félicitations pour ce bricolage achevé et efficace. Ta courbe est intéressante ; on voit bien que quelque chose se passe, mais je n'ai aucune connaissance pour la lire. Peux-tu la commenter un brin ? Que mesures-tu, en fait ? Quelles sont les unités utilisées ? Le champ magnétique terrestre ? Une interaction entre l'atmosphère et des particules solaires ? Mais, si oui, à quelle altitude cela se passe-t-il ? Bon, ce genre de choses. Cela m'interpelle, mais je n'ai aucune connaissance dans le domaine. Merci d'avance. Christophe
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Passage de la Terre dans le plan orbital de la comète 13P Olbers
cmltb612 a répondu à un sujet de cmltb612 dans L'actualité du ciel
Le ciel a été clair pratiquement pendant toute la journée, mais depuis un moment, des cirrus par paquets ont remplacé le bleu par le blanc ; ça commence à franchement sentir le paté par ici. J'espère que des petits veinards auront plus de chance ailleurs et sauront nous régaler de leurs images. 😥 Il y a encore une possibilité demain... -
Salut les autrementistes, Quelques semaines déjà que l'éclipse de cette étoile est achevée. Il a fallu pas mal bagarrer pour arriver à sortir quelque chose avec la météo désespérante qu'on s'est traînée cet hiver et ce printemps. Dans la courbe ci-dessous, j'ai ajouté les data de Wolfgang Vollmann aux miennes ; Wolfgang qui observe depuis Wien, avec un canon 600D et un zoom 28-75, en additionnant une dizaine de poses courtes pour chaque point de data. La période est égale à 10.36 ans, et l'éclipse a duré 77 jours. RDV donc en 2035 pour la prochaine éclipse. Le shéma montre la disparition de la composante naine et chaude derrière la géante rouge, qui aboutit à une importante baisse de luminosité dans le bleu, plutôt que dans le rouge. D'un point de vue technique, l'éclipse n'est pas encore totalement terminée, puisque la naine est actuellement encore partiellement éclipsée par la chrosmosphère de la rouge - ce jusqu'en novembre ou décembre. On a une baisse après le quatrième contact d'environ 0.02 mag, par rapport à avant l'éclipse totale (cela se voit notamment sur la courbe en V). En 2013, il y avait eu une augmentation d'éclat en sortie d'éclipse. Je ne résiste pas à l'envie de vous passer une image prise dans des conditions épiques, le 11 mai au soir. Ceux qui en étaient sauront de quoi je parle 😉 Il y aura une publication préliminaire un de ces jours ... on en recausera peut-être. Bons cieux, C
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photométrie Photométrie : débutant en traitement des données
cmltb612 a répondu à un sujet de GeoffreyJoe dans L'astro autrement
Salut Geoffrey, Je n'ai pas beaucoup d'expérience avec Hops, alors je n'aurais pas vraiment d'avis tranché. Simplement, je remarque que ta courbe de wasp21 n'est pas bien belle. Il manque le début, et il y a un gros trou d'air au moment des derniers contacts ... et du coup, il a peut-être tout simplement du mal avec le fit à cause de ça. C -
Passage de la Terre dans le plan orbital de la comète 13P Olbers
un sujet a posté cmltb612 dans L'actualité du ciel
Salut les astrams, Une bafouille pour signaler que le 17 juin, la Terre va traverser le plan orbital de 13P (période critique : du 16 au 18 juin). Il y aura donc des observations, et des images sans doute inhabituelles à faire et obtenir. La comète pointe aux environs de mag 7.0 en ce moment, donc pas mal brillante. Reste à savoir si l'étalement des poussières sera ou non vraiment important, et à quel point la config sera exceptionnelle. Il circule peu d'image d'Olbers ces derniers jours. En voici une, toutefois, où l'étalement commence à être sensible à l'avant de la comète : https://www.astrobin.com/mua1oq/G/ https://www.cobs.si/comet/485/ Sur Spaceweather, des images de la traversée du plan orbital de Pons-Brooks, vue depuis la Namibie par Michael Jaeger : https://spaceweathergallery2.com/index.php?title=comet Amusez-vous bien 😉 C -
Hélas... Point point. Toujours de longs temps d'attente, et des erreurs 503.
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2004 - 2024 - Il y a vingt ans, le passage de Vénus devant le Soleil
cmltb612 a répondu à un sujet de cmltb612 dans Astronomie & Astrophysique
Et voilà ! Tout juste vingt ans ce jour. Ce que le temps passe 😉 Voici donc quelques images capturées ce jour-là, et quelques dessins, aussi. Les observations ont été faites depuis Nauplia, dans le Péloponnèse. L'occasion de tenter une mini expédition à la façon des grands astronomes voyageurs du XVIIIième siècle. Le ciel était sensé être plus clément statistiquement là-bas qu'ici, et les contacts se faire avec un Soleil plus haut dans le ciel. Mais les nuages se jouent des statistiques, et aiment à ridiculiser le mortel. L'entrée : La sortie : Observation en Halpha : L'entrée, à la webcam, au mak150 : La sortie : Et pour terminer, un petit cro qui (sans le vouloir, à l'époque) prend, à la relecture, de faux airs de Compte-Rendu à destination de l'Académie Royale des Sciences. (J'en avais trop lu depuis des décennies, sans doute 😉 ). Bon .... on a tous pris vingts ans, depuis, et on ne refairait sans doute pas les choses de la même manière. Aperçu préliminaire des observations faites à Nauplia. Sans être le moins du monde laiteux, signe de voile d'altitude, le ciel bleu du Péloponnèse n'était pas au mieux de sa forme ... Bleu assurément oui, mais sans doute pas aussi pur que ce que nous avions rêvé ; magnitude 5.2 en vision directe, et 6.0 en vision décalée en magnitude limite au coeur de la nuit du 7 au 8 juin, avant que la Lune ne se lève. De clair et entièrement dégagé pendant toute la seconde partie nuit et jusqu'au premier tiers du phénomène, le ciel s'est ensuite progressivement couvert de lourds nuages de moyenne altitude, entrées d'air maritimes, condensations au dessus des reliefs environnants. En l'absence quasi totale de vent, ces formations nuageuses faisait du sur-place et ont envahi toute la zone sud de notre ciel pendant de trop nombreuses heures, nous empêchant de voir quoi que ce soit - ou presque - pendant les trois dernières heures du passage. Fort heureusement, après de lourds moments d'angoisse morne, le ciel a finalement consenti à se dégager presque totalement quelques minutes seulement avant le troisième contact, nous laissant à peine le temps de repointer tous les instruments, de lancer la capture d'image et d'observer dans des conditions idéales les quatre dernières minutes avant le dernier contact interne, et toute la sortie de Vénus. Au final, donc, les quatre contacts ont été observés dans d'excellentes conditions, dans un air relativement turbulent pour les deux premiers contacts, et dans des conditions de stabilité remarquables pour la sortie avec, alors, de longue secondes de turbulence zéro entrecoupées de périodes de turbulence très faible. La turbulence au moment de l'entrée de Vénus a empêché de faire une mise au point correcte à 3900 mm de focale (Bx2), aussi les images furent-elles capturées directement au foyer du Mak 150 à 1800 mm de focale. A la sortie, les images ont été parfaites à 3900 mm et Vénus apparaît bien ronde, son limbe, ainsi que celui du Soleil, étant très faiblement dégradé par les optiques, presque découpé au rasoir parfois, sur certaines images. Visuellement, il nous est presque apparu en totalité la palette des phénomènes optiques décrits historiquement et nous avons été plus que comblés : (Observation faites à l'etx90 et au Mak 127, filtre Astrosolar, grossissement 75 à 100x, occasionnellement 125 à 150x) A l'entrée de Vénus (Soleil à 24° de hauteur) : - observation du premier contact avec trente seconde de retard environ, - auréole lumineuse ténue mais réelle observée visuellement deux à trois minutes avant le deuxième contact, - premier contact interne "géométrique" puis apparition du filet de lumière entre le limbe de Vénus et celui du Soleil observés avec un décalage de quelques dix-quinze secondes (bandes son encore à relever), persistance de l'auréole lumineuse au moment du quasi contact interne, se transformant progressivement en "filet de lumière solaire" en une à deux secondes environ, absence de toute forme de goutte noire, mais aspect curieux du limbe solaire pendant vingt à trente secondes, en quelque sorte incurvé en direction de Vénus, comme si une deuxième planète Vénus venait de faire son entrée sur le limbe solaire à la suite de Vénus, phénomène déjà observé sur les images du dernier transit de Mercure ... A la sortie de Vénus : - contact interne pas vraiment net ; au préalable, trémulations rapides et apparition dans la zone de contact de "lignes parallèles mouvantes et tremblotantes" tangentes aux deux limbes, assez longtemps avant le contact géométrique, Vénus étant encore assez à distance du limbe solaire, puis transformation progressive de toute la "zone de trémulation"en "zone de contact", avec assombrissement de cette région d'affleurement de Vénus contre le limbe solaire, et passage progressif du blanc au gris léger puis moyen de toute la zone. Apparition ensuite d'un très mince et discret fil gris sombre entre Vénus et le limbe solaire, sorte de ligament tel que décrit historiquement ... Ce ligament s'épaississant et se transformant progressivement en point sombre puis en un petit rond noir, la teinte de toute la zone de contact s'assombrissant continuellement en simultané, devenant gris "ardoise", puis "anthracite" et enfin presque noire. Le contact interne géométrique était alors largement dépassé, que toute cette zone de tangence est alors devenue noire formant une sorte d'immense pont de "matière" entre les deux astres. Les cornes étaient alors très nettement arrondies, et dans le "pont de matière sombre", on pouvait à nouveau discerner la très discrète auréole lumineuse déjà vue au moment de l'entrée de Vénus. Cette seconde auréole eut une durée de vie d'environ deux minutes peut-être, sans doute plus courte qu'à l'entrée de Vénus, puis ce fut la longue sortie de la planète ... - le dernier contact fut bien observé et chronométré, mais sur un limbe solaire tout de même tremblotant, il y a lieu de penser qu'il y aura au final un décalage avec la théorie. Nos chronométrages diffèrents de vingt à trente secondes au jugé ... En Halpha (Coronado 40 mm sur Taka FS102), Vénus est entrée sur le Soleil à quelques distances d'une magnifique protubérance et les images seront superbes (du moins l'espère-t-on). Autre phénomène curieux : à fort grossissement, le limbe de Vénus présentait un net dédoublement annulaire concentrique, avec une sorte de petit filet lumineux à une ou deux secondes d'arc du limbe réel. Certaines images webcam à 2400 mm de focale semblent montrer le phénomène, sans doute dû au très faible diamètre de l'optique (40 mm) ... Sans optique, mais avec un simple morceau d'Astrosolar, Vénus se laissait parfaitement observer à l'oeil nu, sous la forme, non pas d'un point immatériel, mais bel et bien d'un petit "pois" bien rond et très net, ayant une "consistance palpable" et un diamètre certain, non nul. Le contraste était excellent, et l'image était au final bien meilleure que ce que nous avait laissé présagé une simulation sur papier de détection de Vénus sur le disque solaire avant notre départ. Au final, nous n'avons encore passé en revue qu'une très petite quantité d'images au hasard (gravure de CD de sauvegarde en priorité), mais nous avons déjà pu confirmer la plupart des phénomènes que nous avons observés visuellement et ce en toute indépendance (au Mak 127 et à l'ETX90). Préalablement déjà, nous avions pris un temps pour dessiner immédiatement après le transit, ce que nous avions vu, et nous assurer que nous avions bien vu, globalement la même chose. L'angoisse accumulée sous les nuages, sans voir le Soleil pendant près de trois heures, et la tristesse supposée de ne pas pouvoir observer la sortie de Vénus nous ont sans doute donné à percevoir alors ce que fut le désespoir de tous ceux qui étaient allés jadis au bout du monde pour ne rien apercevoir de ce spectacle magique - combien de fois avons nous pensé à notre ami Le Gentil de la Galaisière ce 8 Juin ? - ou plus prosaïquement, à tous ceux qui, bloqués sous les nuages sans avoir eu la chance de pouvoir se déplacer, n'avaient pas eu comme nous la chance d'avoir pu assister au moins à l'entrée de Vénus. Il est des spectacles célestes qui rendent humble. -
photométrie Photométrie : débutant en traitement des données
cmltb612 a répondu à un sujet de GeoffreyJoe dans L'astro autrement
Salut Geoffrey, Petite réponse en passant. Tes courbes son très sympas. Quelle maîtrise ! La profondeur d'un transit ne dépend pas des images que l'on a sous la main, mais de paramètres physiques réels localisés à l'autre bout de l'univers. Pour savoir si une observation colle (ou pas) avec la "théorie" (c'est à dire avec ce qui a été déterminé au moyens d'autres observations), il faut chercher dans la littérature des papiers de référence. Par exemple sur ADS NASA, ou sur Arxiv. Quel que soit l'exoplanète observé, il y a forcément un transit de référence qui a été publié ; on récupère alors les paramètres de base et on peut comparer. Et si notre observation ne colle pas, et bien, il faut se remettre à l'ouvrage ... soit la prise de vue ou le chronométrage a manqué de rigueur, soit l'extraction des data n'a pas été effectué dans les règles de l'art. Bon courage ! C -
2004 - 2024 - Il y a vingt ans, le passage de Vénus devant le Soleil
cmltb612 a répondu à un sujet de cmltb612 dans Astronomie & Astrophysique
Salut tous, En grattant encore un brin dans mes archives, j'ai retrouvé des images de la goutte noire telle que photographiée par l'expédition française de 1874 dans l'Île Saint-Paul. Il s'agit de plaques daguériennes, exposée au photohéliographe. Vues des installations de l'île Saint-Paul. Au premier plan la coupole de l'équatorial de 6 pouces. En arrière, la coupole de l'équatorial de 8 pouces. (il s'agit de pouces français, équivalents à 27 mm, soit 162, et 216 mm). A l'arrière plan, sur la gauche : la cabane du photohéliographe, et celle de la lunette méridienne. L'île Saint-Paul : https://fr.wikipedia.org/wiki/Île_Saint-Paul_(océan_Indien) Les passages de Vénus de 1874 et 1882 L'intérêt de la photographie astronomique naissante n'avait pas échappé aux membres de la Commission du Passage (Commission instituée dès le début de l'année 1870, en dépit des événements dramatiques auxquels la France était alors conforntée). Cette technique nouvelle recelait de nombreux avantages, et avait même été jugée potentiellement apte à fournir des résultats supérieurs aux observations purement visuelles. Visionnaire, Hervé Faye, alors président de la Commission, en était tout à fait convaincu : "Je compte [...] moins sur la méthode de Halley que sur un progrès nouveau qui caractérisera l'astronomie moderne, je veux parler de l'adoption de la photographie comme moyen de mesure. Imaginez qu'en A l'observateur photographie le Soleil et obtienne une image de 20 centimètres de diamètre, comme celles que M. Janssen montrait dernièrement à l'Académie. Tout y viendra, taches, facules, Vénus même, si à cet instant Vénus se montre sur le Soleil. Qu'en B l'observateur austral en fasse autant au même moment. Nous serons en possession à leur retour de deux images parfaites du Soleil, où le déplacement parallactique de Vénus deviendra aisément mesurable. Si A est à Saint Paul, par exemple, et B au Japon, ce déplacement sera de plus de 3 millimètres.[...] Il est aisé, avec une loupe et un vernier, de mesurer cet écartement à 0.1 mm. Alors vous avez la parallaxe du Soleil à 1/1200 près. Et notez bien qu'ici tout est automatique. L'observateur n'y intervient pour rien avec ses agitations nerveuses, ses anxiétés, ses préoccupations, son impatience, les illusions de ses sens et de son système nerveux. C'est la nature même que vous avez sous les yeux ; vous l'avez fixée à jamais pour en reprendre l'examen et la mesure à volonté et à toute époque. Il y a longtemps que cette admirable méthode, dont la précision semble être illimitée, a été proposée aux astronomes par un français. Elle va être appliquée en grand par les Américains le 9 décembre prochain. Ils ont fait construire pour cela des lunettes photographiques de quarante pieds de long. Je leur prédis un succès complet. [...] En un mot, avec les deux ou trois mille photographies de grande dimension qu'on recueillerait aisément dans toutes les stations en 1874, je ne doute pas qu'on obtienne la parallaxe du Soleil à 1/1200 près, c'est à dire à moins de 0.01 seconde." (1) L'optimisme était de rigueur. Ainsi exposée, la méthode n'avait que des avantages et son application ne pouvait être que positive. Il y avait bien quelques difficultés techniques à surmonter ; la confiance absolue dans le progrès ne pouvait à elle seule garantir l'obtention de résultats probants. Il fallait davantage compter sur le dévouement et sur le savoir-faire que sur la chance, car il y avait loin entre l'exposition correcte d'images de croissants de Lune réalisées sur des instruments imposants dans la douce quiétude des observatoires, et la réussite d'images scientifiquement exploitables, obtenues sur le terrain dans des contrées difficiles et lointaines. ./... Et justement … LA COURSE AUX RESULTATS L'Académie des Sciences et la Royal Society furent les premières à donner, presque en temps réel, des nouvelles de leurs expéditions d'alors, dans leurs publications dédiées et dans quelques journaux plus populaires, mais il fallut bien souvent regretter l'absence de données chiffrées dans les articles. La substantifique moelle était conservée bien à l'abri des convoitises d'autrui ... Du reste, réduire les observations et déterminer la valeur de la parallaxe solaire était une tâche incommensurable, qui occupa longtemps des équipes entières d'astronomes et de calculateurs dans nombres d'institutions des pays concernés. La réduction des observations ramenées par cinq ou six expéditions supposait en effet la détermination des coordonnées géographiques des stations par l'étude de milliers de mesures de passages d'étoiles au méridien, de centaines de culminations de limbes lunaires et solaires, et par l'étalonnage de dizaines d'instruments d'optique et de quelques centaines de chronomètres. Il s'agissait de compiler des dizaines de milliers de mesures de précision en tous genres, ce qui représentait à tout le moins des années de travail. L'Institut de France rendit public l'ensemble des observations et récits de voyages de ses astronomes, accompagnés des comptes-rendus des réunions préparatoires de la Commission du Passage, sous la forme de neuf énormes tomes, publiés progressivement entre 1876 et 1890, l'ensemble représentant une pile de plus de cinquante centimètres de hauteur d'une lecture passionnante. Mais les résultats tardèrent. Après bien des tergiversations cependant, les Français s'accordèrent sur une valeur "nationale" de la parallaxe comprise entre 8.78" et ... 9.17", André trouvant 8.88" ou 8.82" en se basant sur les seules observations visuelles obtenues à Nouméa et à Saint-Paul, valeurs incluant ou non les chiffres de Mouchez à la lunette de 8 pouces. En Angleterre, Tupman, Neate et quelques autres s'attelèrent à la tâche ; la nouvelle valeur de la parallaxe, publiée en juin 1878 dans les Monthly Notices, calculée non seulement à partir des observations britanniques obtenues par les expéditions officielles mais aussi à partir de dizaines d'observations amateurs venues de tout l'Empire de Victoria, était égale à 8.857" à quelques centièmes de seconde d'arc près. Mais il s'agissait là de la valeur obtenue uniquement en tenant compte du premier contact interne. Lorsque observations du second contact interne étaient réduites, la valeur de la parallaxe s'abaissait jusqu'à 8.792", valeur a priori insuffisante, mais relativement proche tout de même de celle qui fut publiée sous la direction d'Airy dans le rapport officiel des missions anglaises, et qui était égale à 8.74". Après avoir éliminé un certain nombre de résultats douteux et pondéré les valeurs conservées, après avoir discuté ceci, supputé cela et moyenné encore quelques mesures ici ou là, Tupman adopta finalement la valeur 8.846" comme représentant le plus probablement la parallaxe solaire, d'où il déduisit la distance réelle du Soleil : 92 400 000 miles (148 700 000 km). Tupman ajouta cependant qu'il était plus raisonnable de considérer que la parallaxe réelle était comprise entre 8.82" et 8.88", valeurs généralement admises par l'ensemble des astronomes. Stone, Astronome de sa Majesté au Cap, déduisit quelques valeurs sensiblement différentes des mêmes observations : 8.860" pour l'entrée de la planète, 9.04" à 9.06" pour la sortie, et 8.897" en valeur pondérée. De son côté, W.H.M. Christie, le rédacteur en chef du périodique anglais The Observatory calcula une parallaxe égale à 8.750" ... Du côté américain, une première série d'observations photographiques et visuelles fut couchée sur le papier, mais pas avant 1880. Les récits des expéditions et autres observations complémentaires furent pré-établis en 1881 sous la direction de Simon Newcomb ; il manquait encore les observations obtenues à l'île Chatham, mais tout semblait en bonne voie. Pourtant Vénus passa une seconde fois devant le Soleil avant que les choses n'avancent encore. En 1886, la Commission adopta la résolution selon laquelle le travail serait achevé et les résultats de 1874 publiés au plus tard le premier janvier 1888. En 1891 pourtant, rien n'avait bougé, et William Harkness précisa alors, s'il en était besoin, que rien n'était encore décidé au sujet des observations de 1882 ... Entre temps les crédits pour l'achèvement des calculs et la publication des résultats avaient été alloués ailleurs et Newcomb avait démissionné. Rien ne fut jamais officiellement publié sous le sceau du Congrès, mais un exemplaire unique du second tome des résultats américains existe encore à l'état d'épreuve annotée, à la bibliothèque de l'US Naval Observatory de Washington … La valeur de la parallaxe de Vénus ne serait jamais connue avec une précision suffisante à l'occasion des passages de Vénus observés en 1761, 1769, 1874 et 1882. Il y aurait lieu d'imaginer d'autres méthodes pour déterminer la valeur de l'Unité Astronomique. Mais ceci est une autre histoire. Notes : 1 - Faye Hervé ; Le prochain passage de Vénus sur le Soleil ; Association française pour l'avancement des sciences, congrès de Lille ; RSFE, 17 octobre 1874. -
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cmltb612 a répondu à un sujet de cmltb612 dans Astronomie & Astrophysique
Lomonosov est généralement crédité pour avoir découvert l'atmosphère de Vénus à l'occasion du transit de Vénus de 1761. Néanmoins, il existe au moins une autre observation totalement indépendante de ladite, nettement moins connue, pour ne pas dire totalement inconnue, effectuée par l'amateur anglais Samuel Dunn, que j'aie extirpée du néant au cours de mes recherches sur le sujet, au début des années 2000. Cette observation est d'ailleurs beaucoup mieux établie et circonstanciée que celle de Lomonosov - on en jugera en comparant le papier ci-dessus, indiqué par Ygogo, au récit que je vous joins plus bas. Bonne lecture. C *** LES OMBRES DE CHELSEA Juin 1761 A Londres le transit avait débuté environ une heure et quarante minutes avant le lever du Soleil et devait se prolonger pendant encore quatre heures et demie. La sortie de Vénus devait avoir lieu tandis que le Soleil serait à près de quarante degrés au dessus de l'horizon. http://www.heardfamilyhistory.org.uk/Samuel Dunn.html Ne rien laisser au hasard avait été le maître mot de Samuel Dunn, gentilhomme et astronome amateur de Chelsea, petit faubourg de l’ouest de Londres, situé dans un méandre de la Tamise. Désormais englobé dans la grande ville, et situé à quelques stations de métro de la City, Chelsea était à l’époque un havre de paix où Dunn était professeur de mathématiques. La passion dévorante qui avait réuni ce jour là, en une communion parfaite, des hommes aussi éloignés que Maskelyne, Bevis, Hornsby, Hirst, Birch, Pigot, Bliss, Mason, Dixon, Bradley, Short, Winthrop et tant d'autres observateurs anglais de par le monde, guidait Samuel Dunn, comme une luciole dans l'obscurité ramène le voyageur égaré. Dunn, correspondant régulier et compétent de la Royal Society, aurait certainement accepté le voyage de Vénus à l'autre bout de la Terre, mais l'occasion ne lui fut sans doute pas offerte. Théoricien et géographe émérite, Dunn avait publié plusieurs ouvrages d’un excellent niveau abordant l’astronomie, la cosmologie, l’art de la navigation et les mathématiques, ainsi que plusieurs cartes et atlas, dont un certain nombre consacrés au nouveau monde. Astronome éclairé, très au fait des techniques et observations de son temps, sensiblement mieux équipé que bon nombre de ses collègues amateurs de l'époque, Dunn prit le parti fort honorable de tenter - connaissant ses limites -, de tirer le meilleur de ses instruments et de son savoir-faire. Son rapport d'observation, meilleur et plus détaillé certainement que bon nombre de travaux professionnels, fut d'un exceptionnel niveau scientifique et eut l’honneur d’être lu en séance auprès des membres de la Royal Society le 5 novembre 1761 (1). "Dès que je fus au courant que plusieurs mathématiciens partaient au loin, à l'étranger, pour observer le transit de Vénus devant le disque du Soleil, je me proposais d'observer le même à Chelsea, et de comparer mes observations aux plus précises d'entre-elles qui, je l'espérais, seraient faites à l'Observatoire Royal à Greenwich. En supposant que mon observation de Chelsea fut faite avec le même soin, et avec d'aussi bons instruments de mesures du temps que ceux qui seraient utilisés par les observateurs lointains, il pouvait être utile de comparer mes observations à celles faites au loin, là où les observateurs ont moins de facilités dans la détermination du temps qu'à l'Observatoire Royal." Samuel Dunn se proposait donc de réaliser à l'identique les expérimentations que Maskelyne, Mason et Dixon allaient tenter à Sainte Hélène et à Sumatra. Noble but, idée lumineuse. Un nouveau télescope de Newton à miroir de bronze de six pieds de focale et six pouces de diamètre fabriqué par M. Dollond (2), avec lequel "le révérend Maskelyne (qui est maintenant à Sainte Hélène) et moi-même avons plusieurs fois observé combien de temps les satellites de Jupiter demeurent sur le limbe en entrant devant le corps [de la planète]", un télescope de Gregory (3) de deux pieds, une pendule de précision et un quadrant Hadley constituaient l'essentiel de l'instrumentation du très "professionnel" M. Dunn. "Les tables quotidiennes de déclinaison du Soleil, d'équation du temps, etc., que j'utilise, sont celles de l'éphéméride de l'Abbé de la Caille ; et la latitude de mon site est 51° 29' 5" N et 41" de temps à l'ouest de l'Observatoire de Greenwich, entre le Physic-garden et le Chelsea Hospital". Aucun chronométrage des instants du transit ne pouvant être envisagé sans un étalonnage rigoureux des instruments de mesure, l'ingénieux M. Dunn s'astreignit, comme tout digne observateur de transit, à relever les précieux temps de culmination du Soleil durant les mois et surtout les jours précédents le phénomène. "Ces dernières observations, montrant un gain de l'horloge de 3" de temps par jour, me surprirent, étant contraires à mes prévisions ; car l'horloge ayant perdu deux ou trois secondes par jour en hiver, j'en conclus qu'elle perdrait plus au printemps et en été, de par l'allongement du pendule ; mais ce fut plutôt le contraire, et je n'en pus déterminer la cause. Pour déterminer le diamètre de Vénus, et aussi la position et la distance des maculae (4) à Vénus, je fis construire un micromètre angulaire, comme celui qui a déjà été décrit à la Royal Society, mais avec cette addition originale [...] de deux fils d'argent parallèles au diamètre. [...] Ce micromètre fut placé dans l'oculaire d'un télescope grégorien de deux pieds, qui grossissait 55 fois, et dont le champ de vision était traversé par le Soleil en 118 secondes de temps. J'avais deux oculaires pour le réflecteur newtonien de six pieds, dont l'un était de six dixièmes de pouce de focale et grossissait 110 fois, et l'autre de trois dixièmes de pouce de focale, grossissant 220 fois, soit quatre fois [le grossissement] du réflecteur grégorien. Je me proposais de faire confiance au plus grand de ces deux verres, ayant souvent expérimenté sa supériorité lors d'observations d'occultations de satellites de Jupiter et de maculae solaires. L'idée que je m'étais faite du contact interne était que la planète toucherait le bord du Soleil en un instant comme deux gouttes de vif-argent se rencontrant sur une surface plane, et qu'en un instant, le contact noir apparaîtrait ; mais en cela je fus déçu, les particularités du phénomène étant comme suit, à savoir : 6 juin, matinée nuageuse, jusqu'à six heures environ, puis les nuages commencèrent à se dissiper, mais pas assez pour offrir une vision complète de Vénus sur le Soleil avant qu'il ne soit sept heures et demi passé, et que la planète ne soit venue plus près du limbe du Soleil que je ne le souhaitais pour un premier regard. [...] Avec le réflecteur newtonien de six pieds et son grossissement de 110 fois, et aussi celui de 220 fois, j'examinais attentivement le disque du Soleil, pour découvrir un satellite de Vénus, mais je n'en vis aucun ; j'avais un verre sombre très clair devant l’oeil, et le limbe du Soleil apparut le plus parfaitement défini ; mais une très étroite pénombre larmoyante apparut autour de Vénus, qui rendit son limbe imparfaitement défini (cette pénombre ne put en aucune façon disparaître, bien que j'essayais de l'enlever en altérant la mise au point du télescope un grand nombre de fois) ; et à la distance d'environ un sixième du diamètre de Vénus à partir de son bord, se trouvait la partie la plus sombre de la phase de Vénus, à partir de laquelle une lumière imparfaite s'étendait et brillait aux environs du centre (ceci ne pouvait provenir d'aucune imperfection du télescope, car les maculae solaires apparurent nettement définies, ainsi que dans un réfracteur). A 8h 16' de l'horloge, j'étais prêt à observer le contact interne ; et tandis que Vénus s'approchait du limbe du Soleil, la pénombre près du limbe de Vénus devint plus sombre, et menaça d'obscurcir le point de contact à l'instant où cela aurait lieu. [...] Un diagramme représente l'approche de Vénus du limbe du Soleil pour chaque trois secondes de temps. Dans ce diagramme, les segments sombres représentent Vénus, et les lignes droites dessinées presque en contact avec eux représentent de petites parties du limbe du Soleil, vu au travers du verre sombre ; l'espace blanc intermédiaire représente le ciel. En mots, (pour chaque seconde de temps selon l'horloge) ainsi : A 8h 16' 41" Pas de diminution de lumière entre le limbe de Vénus et celui du Soleil. 8h 16' 42" Légère pénombre, ou diminution de la lumière, là où le contact se ferait. 8h 16' 43" Pénombre d'une teinte grise, près du même endroit. 8h 16' 44" Pénombre presque brune, et le filet de lumière très étroit et presque perdu. 8h 16' 45" Pénombre brune, et le filet de lumière dans le point de contact, indistinct ou perdu. 8h 16' 46" Pénombre plus brune, et le contact le plus petit possible. 8h 16' 47" Pénombre presque noire, et le contact un peu plus large. 8h 16' 48" Un peu de noir dans le point de contact, et les bords un peu plus larges. 8h 16' 49" Noir véritable dans le point de contact, et les bords un peu plus larges. 8h 16' 50" et ensuite. Ici, j'en conclus que les observateurs diffèreraient dans leur jugement à propos du moment du contact, par quelques secondes de temps, ou que certains estimeraient le contact plus tôt que les autres. De ces observations, je conclus que le filet de lumière dans le point de contact était si obscurci au point d'être indiscernable à 8h 16' 46", et que le noir véritable ne succéda pas au même point avant 3" supplémentaires, soit 8h 16' 49" ; et de ces deux propriétés, je conclus que le contact interne réel était à 8h 16' 47" selon l'horloge, c'est à dire 8h 16' 11" de temps égal, et 8h 18' 2" de temps apparent à Chelsea ; et 8h 18' 43" de temps apparent à Greenwich. Tandis que Vénus était sur le limbe du Soleil, aucune autre pénombre que celle apparue auparavant sur le disque du Soleil, n'apparut entre le limbe de Vénus et le Soleil ; en conséquence, j'en conclus qu'il doit y avoir une atmosphère autours de Vénus, laquelle recevant une faible impression de lumière entre les limbes de Vénus et du Soleil, occasionna l'incertitude dans la détermination de l'instant exact du contact interne, ainsi que décrit ci dessus ; et parce que mon réflecteur newtonien montrait plus clairement les objets qu'un réflecteur grégorien habituel, je conclus que ces précédentes propriétés étaient de celles qu'aucun réflecteur de deux pieds n'était capable d'examiner, l'atmosphère étant si étroite. (Comme le télescope de six pieds newtonien grossissait quatre fois plus que le télescope grégorien de deux pieds, et que la disparition du filet de lumière, depuis son dernier degré d'assombrissement à un vrai noir, fut d'environ 3 secondes de temps avec le télescope de six pieds, le temps pendant lequel le filet de lumière s'évanouissait depuis le dernier degré d'assombrissement à un vrai noir avec le réflecteur grégorien de deux pieds peut être supposé avoir été égal à 4 fois 3 = 12 secondes de temps ; et ainsi une erreur, ou plutôt une différence de prononciation et non de jugement, peut avoir eu lieu parmi les bons observateurs, dans le cas où certains ont estimé le contact par l'invisibilité du filet de lumière, et d'autres par une apparente noirceur dans le point de contact, ou, ce qui est la même chose, l'instant où la planète a fait la moindre indentation dans le limbe du Soleil, de même couleur que le ciel au travers d'un verre sombre. Ceci fut vérifié à l'aide d'un réflecteur grégorien de deux pieds, lors des contacts ci dessus mentionnés, et cela peut avoir occasionné de plus grandes différences dans l'estimation des contacts avec de plus petits télescopes, jusqu' à au moins une demi minute de temps.) A 8h 35' de l'horloge, le contact externe était proche et non encombré d'une telle pénombre, ou lumière partielle, ainsi que le contact interne avait été. A 8h 35' 4", la dernière dent possible, assez noire, apparut dans le limbe du Soleil. Et à 8h 35' 6", le limbe fut restauré dans sa forme parfaite, un petit tremblement de lumière eut lieu durant ces deux secondes de temps entre le bord étroit et larmoyant de Vénus et le point de contact avec le limbe du Soleil s'évanouissant. De cela, le contact externe à Chelsea eut lieu à 8h 34' 30" de temps égal, et 8h 36' 21" de temps apparent ; ce qui fait 8h 37' 2" de temps apparent à Greenwich. Des circonstances précédentes, il m'apparut que le contact externe fut plus facile à déterminer que le contact interne, ce qui était contraire à ce que j'avais escompté auparavant ; et puisque le point de contact a du apparaître, dans un télescope tel que celui avec lequel j'observais, de sa vrai couleur, sombre ou noire, plus vite que dans un instrument de plus faible grossissement à lumière égale, je conclus que, au travers de mon télescope le contact interne fut visible plus tôt que dans un réflecteur de deux pieds, dix ou douze secondes de temps. [...] Puisque ces observations furent faites avec les plus grands soins et attentions, je ne les ai déposées que devant la Société, avec la meilleure rédaction possible, puisqu'elles réconcilient une apparente contradiction dans les nombres du contact interne de M. Short ; et tandis que je suis vraiment certain en ce qui concerne les particularités du contact externe, je ne puis déterminer pourquoi elles diffèrent de celles de cet ingénieux observateur, ou d'autres." NOTES : 1 - Dunn Samuel ; Some observations of the planet Venus on the disk of the Sun, june 6th 1761 ; with a preceeding account of the method taken for verifying the time of that phenomenon ; and certain reasons for an atmosphere about Venus ; Philtrans, vol 52, 1761-62, London. 2 - Célèbre fabriquant d’instruments astronomiques de réputation internationale, le Londonien John Dollond (1706-1761), bien qu’injustement crédité de l’invention, développa et perfectionna la lunette achromatique jusqu’à un point d’excellence. 3 - Télescope de Gregory : réflecteur à deux miroirs concaves très populaire au dix-huitième siècle, conçu par l’Ecossais Gregory (1638-1675). L’image était obtenue à l’arrière de l’instrument au travers d’un trou pratiqué dans le miroir principal. 4 - Taches solaires. -
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cmltb612 a répondu à un sujet de cmltb612 dans Astronomie & Astrophysique
Pas de souci mon Roger, pas de souci. Merci pour toutes les précisions. En fait, coller l'équivalent de 40 pages d'un bouquin ou d'un pdf sur un forum, avec toutes les illustrations qui vont bien, ça relève au minimum de la gageure, sinon du masochisme. C'est pourquoi je n'ai pas infligé au lecteur potentiel toutes les aventures de notre bon Chappe d'Auteroche, ni celles de ce coquin de Pingré ici. J'ai indiqué plus haut que c'était disponible en PDF dans la zone téléchargement du fofo. Ou à cette adresse : https://millimagjournal.wordpress.com/il-y-a-vingt-ans-le-passage-de-venus/ C'est vraiment très intéressant ! J'ai quasiment les mêmes observations. J'ai retrouvé des dessins assez proches du tien. Je n'ai cependant pas réussi à faire sortir ça en imagerie. Sans doute que nos webcams 8 bit de l'époque n'étaient pas assez dynamiques. Je posterai tout ça ce ouikaine.