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Salut tous, 8 juin 2004 Vingt ans déjà ! A l'occasion de cet anniversaire, petit retour en arrière sur un phénomène astronomique rarissime, d'ampleur considérable, tant au niveau de l'impact qu'il a eu sur l'évolution de notre science, que relativement à sa popularité au cours des derniers siècles, non seulement auprès des professionnels de l'astronomie et des amateurs concernés, mais de la population en général. Les livres, films et BDs consacrés au sujet sont encore nombreux, et on a été jusqu'à jouer une opérette en son honneur, en 1874 à Paris, pendant toute une saison. Je vous propose de revivre cette aventure avec, dans un premier temps, un volet historique, celui des aventures des astronomes français partis à la conquête de Vénus autour du monde en 1761. Faut-il présenter encore les célébrissimes Le Gentil de la Galaisière, Pingré et Chappe d'Auteroche ? A la suite de quoi, nous pourrons faire une grande place aux souvenirs de ceux qui eu la chance d'observer le phénomène en 2004 ... Récits, images, vidéos ... Tout est permis 😉 A vous de jouer ! *** 6 JUIN 1761 LA FLEUR DE LYS, A LA POURSUITE DE VÉNUS ... Où l'on envisage l'incommensurable grandeur de l'univers, en mesurant la seule parallaxe de Vénus, à l'occasion du rare passage de la planète devant le Soleil. (Textes et illustrations initialement parus dans : Les Passages de Vénus, Éditions Vuibert, 2004.) Il faut se projeter, pour un temps, à la fin du XVIIIième siècle. L'on sortait d'une période d'obscurantisme pendant laquelle il avait été difficile aux hommes de science et de bonne volonté de faire valoir jusqu'à la plus simple logique, en tant que vérité scientifique. Des astronomes avaient été condamnés, et parfois même torturés, suppliciés, immolés, pour avoir osé énoncer la pluralité possible des Mondes. Pour avoir signifié que la Terre n'était pas au centre de l'univers, que le Soleil n'était qu'une étoile parmi une infinité d'autres, que la Lune et les planètes n'étaient pas des astres parfaits, mais des astres pourvus de cratères ou de taches. La distance moyenne de la Lune était connue depuis l'Antiquité avec une précision assez confondante, eu égard aux moyens dérisoires mis en œuvre pour y parvenir : un bâton planté dans le sol pour tout instrument de mesure. L'éloignement du Soleil à la Terre, toutefois, résistait. Était-il de l'ordre de quelques distances Terre-Lune, comme le soutenaient certains ? Ou se comptait-il plutôt en millions de lieues, comme le pensaient d'autres ? On manquait de points de repères. Sur Terre, le voyageur évalue assez facilement les distances du simple coup d'oeil. La parallaxe, vous savez ? Cette géométrie de base dont tout le monde applique les principes, en chaque instants de son existence, pour se mouvoir dans l'espace, ou se saisir d'un objet disposé à bout de bras sur une étagère, sans même en avoir conscience. Mais appliquée aux distances pratiquement infinies du système solaire … la parallaxe … une gageure. Mesurer la parallaxe de planète Vénus, eut permis de mesurer en une seule fois, et la distance du Soleil à la Terre, et la distance rapportée au Soleil de toutes les planètes du système solaire, à raison des lois de Kepler, puis de dimensionner peut-être, avec juste une petite dose d'audace supplémentaire – qui sait ? -, une fois pour toutes, la distance des étoiles. Le Graal de l'astronome. En ce temps-là, Paris était à la campagne. L'électricité et les becs de gaz n'existaient que dans les rêves les plus fous de quelques savants physiciens illuminés. La nuit parisienne était noire comme l'intérieur d'un four, le ciel était sombre et cristallin, et les étoiles scintillantes. Comètes, nébulosités et faibles amas d'étoiles se laissaient découvrir et observer sans vergogne ; en un mot comme en cent, on étudiait le ciel profond et l'on faisait de l'astronomie de pointe depuis le centre même de la capitale. Les observatoires et les astronomes parisiens rayonnaient dans l'Europe entière, tandis que les Académies et les sociétés savantes françaises étaient enviées et copiées un peu partout. PROLOGUE - LA MAPPEMONDE DE DELISLE En 1760, tandis que Charles Messier, disciple prometteur, accumulait les travaux d'importance dans le ciel de Paris depuis l'Hotel de Cluny, le doyen Delisle (1688-1768) portait allégrement ses soixante-douze étés, goûtant sur le tard à un bien délicieux regain de notoriété. Parvenu en astronomie avec le siècle débutant, fils de l'historien et géographe Claude Delisle et frère de Guillaume, Premier Géographe du Roi, Joseph Nicolas Delisle, l'astronome, avait été admis à l'Académie des Sciences en 1716 et avait connu son heure de gloire en 1725, lorsque le Tsar de toutes les Russies, Pierre le Grand, alors en visite à Paris, lui avait fait l'honneur de lui proposer de s'expatrier un moment sur les bords de la Neva, afin d'y fonder un observatoire et une école d'astronomie à Saint Petersburg. Parti pour quelques années seulement, Delisle apprécia tant l'hospitalité russe qu'il y demeura durant vingt-deux ans, accomplissant ce pour quoi il avait été engagé, et poussant la délicatesse jusqu'à prendre en charge la responsabilité d'un ambitieux projet de cartographie et de reconnaissance de l'incommensurable territoire impérial. L'Atlas russicus, ouvrage collectif rédigé notamment avec l'aide du Suisse Euler et du Danois Bering, parut en 1745 ; après quoi Delisle jugea opportun de rentrer en France. De retour en 1747, le grand géographe de toutes les Russies fut, dans le sillage d'un Gassendi, nommé professeur de mathématiques au Collège de France ; on lui donna également le titre d'Astronome de la Marine et la charge d'un tout nouvel observatoire parisien, l'Observatoire de la Marine, sis en l'Hotel de Cluny. Le retour présumé de la comète étudiée par Halley l'occupa bien un temps, en 1758-59, mais ce fut en vain qu'il essaya d'en calculer la position dans le ciel ; l'astre fantomatique ne voulut pas se montrer, demeurant invisible dans l'oculaire de Messier, l'assistant bon à tout et à rien. Pire, la comète se laissa découvrir dans l'oculaire d'un autre quelque part en Prusse. En 1724, Delisle avait effectué un court voyage en Angleterre, au cours duquel il avait rencontré le grand astronome anglais. La réputation de Halley avait bien évidemment traversé le Pas de Calais et sa requête de 1716 avait été agréablement entendue de ce coté ci de la Manche : il y aurait des académiciens pour observer le passage de Vénus en 1761, si tant est que l'on eût la patience d'attendre ce lointain futur. Le Français n'était pas complètement en accord avec l'opinion de l'Anglais, pourtant celui-ci fut si favorablement impressionné par Delisle qu'il lui confia une copie manuscrite de ses travaux et tables non encore parus. En particulier, Delisle pensait possible la détermination de la parallaxe solaire grâce à l'observations de l'un ou de l'autre des fréquents passages de Mercure devant le Soleil. Affirmation qu'il dût réfuter onze ans après la disparition de Halley, à la suite de l'observation du passage quasi central de 1753, qui ne permit pas de déterminer la grandeur espérée, malgré des observations nombreuses et soignées, préparées de longue date. Infatigable calculateur, Delisle s'était remis au travail en dépit de l'échec cuisant de la comète. Armé des tables de Halley, son objectif fut alors de revoir entièrement les circonstances du passage de 1761. Car, bien que l'Anglais ait pressenti un mouvement de la ligne des noeuds de l'orbite vénusienne, Halley n'en avait pas tenu compte et avait entièrement basé ses hypothèses sur l'absence d'un tel mouvement ; or mouvement il y avait. La différence ne portait que sur de petits angles, à parler vrai, à l'échelle du système solaire, mais pour un observateur terrien, les circonstances du phénomène de 1761 seraient sensiblement différentes de celles décrites par l'Anglais. Et il convenait de préciser à quel point. En tout premier lieu, le passage de Vénus ne serait pas aussi central que celui calculé par Halley, la planète passant quelques 9' 30" au sud du centre du disque solaire, au lieu des 4' d'écart prévues par l'astronome ; la durée du passage s'en trouverait d'autant raccourcie, n'excédant pas 6h 35m au lieu des 8 heures calculées précédemment. Le premier contact aurait lieu sensiblement à l'horaire prévu, tandis que la fin du transit aurait lieu vers 8h 35m (1), et non aux environs de 9h 50m. Le milieu du passage serait visible au méridien, non depuis la baie du Bengale, mais plutôt depuis Sumatra ou le Royaume de Siam. En Ecosse et aux îles Shetland, le premier contact demeurerait invisible, le Soleil n'étant pas encore levé ; enfin, à Londres, le troisième contact se produirait à 8h 16m et non pas à 9h 37m ... Il fallait donc réviser la position des sites d'observation critiques avant de penser à disperser des astronomes aux quatre vents. Delisle traça donc une grande carte donnant l'ensemble des circonstances du passage de 1761 pour le monde entier, carte qu'il accompagna d'un mémoire sur l'observation du phénomène. Ces travaux furent présentés devant l'Académie des Sciences au printemps 1760, ce qui lança officiellement le début de la prestigieuse “ course à Vénus ”. Un point essentiel des réflexions de Delisle depuis des années, portait sur les données chiffrées que chacun des observateurs du phénomène devrait s'attacher à recueillir afin que la parallaxe du Soleil puisse être calculée. La méthode préconisée par Edmund Halley consistait à observer entièrement le transit depuis chacune des stations choisies et à déterminer à une ou deux secondes de temps près les instants des deuxièmes et troisièmes contacts ; la connaissance de la position géographique de l'observateur importait relativement peu, une précision commune étant suffisante, pour peu que la durée du transit pût être connue avec une bonne précision. Partant d'un raisonnement similaire, Delisle estima en fin de compte qu’il n'était pas utile d'observer le début et la fin du passage, mais qu'il serait nécessaire, judicieux et suffisant, de déterminer dans l'absolu l'instant de l'un ou de l'autre des contacts internes, pour peu que la position géographique de l'observateur fut très exactement connue. En effet, la durée du transit, ou ce qui revenait pratiquement au même, la longueur d'une corde tracée par la planète sur la surface du Soleil, ne dépendait que du lieu d'observation : que l'observateur occupât une position plus ou moins septentrionale sur Terre, et la durée du passage de Vénus raccourcissait ou s'allongeait en conséquence, la corde se déplaçant proportionnellement vers le sud ou vers le nord, relativement au centre du disque solaire, par simple effet de perspective - ou de parallaxe. Et Delisle de faire remarquer, fort habilement, que dans ces conditions, seule la différence de temps entre les instants des premiers ou des derniers contacts observés depuis deux lieux d'observation quelconques mais connus précisément caractérisait deux cordes vénusiennes différentes. Si la méthode de Halley était plus simple à mettre en oeuvre, elle supposait que chaque observateur fût stationné en un point de la surface terrestre où le passage de Vénus pût être observé entièrement dans de bonnes conditions, c'est à dire avec le Soleil suffisamment haut au dessus de l'horizon et avec un ciel également bleu d'un bout à l'autre du phénomène. A l'inverse, la méthode de Delisle était plus élégante sur le papier, mais elle requérait une précision extrême dans le relevé de la position géographique de l'observatoire et en particulier de la toujours délicate mesure de la longitude ; toutefois l'observateur pouvait mettre ses instruments en station dans n'importe quelle pâturage d'où il ne verrait que le début ou la fin du passage ou, ce qui revenait au même, il pouvait se permettre de rater l'observation de l'un des précieux contacts internes, au cas où le ciel ne lui serait pas clément, en un lieu où le passage serait vu en entier. Les conditions d'observation étant moins draconiennes qu'avec la méthode de Halley, les adeptes de Delisle avaient davantage de facilités pour trouver un site d'observation convenable à la surface du globe. La querelle entre les tenants de la première méthode et les partisans de la seconde fit couler de considérables quantités d'encre et dura près de 150 ans, querelle de clocher qui ne s'éteignit qu'à la fin du dix-neuvième siècle, après que le transit de 1882 eût été observé et commenté, et que la fièvre des passages de Vénus fût retombée. Il fut dit que certains des quatre passages observés se prêtaient davantage à l'une plutôt qu'à l'autre des deux méthodes ... Mais que n'avait-on pas dit à propos de ces passages, sinon tout et le contraire de tout ? En fin de compte, que l'on eût ajouté crédit à la méthode de Halley ou que l'on n'eût juré que par celle de Delisle, cela eut bien peu de répercutions sur la détermination de la parallaxe solaire, car des effets autrement plus inattendus et subtils vinrent tempérer les ardeurs des théoriciens. A l'aube du premier passage de Vénus depuis Horrocks (qui prédit et observa seul le passage de 1639), les deux méthodes avaient des avantages et, en hommes de sciences avertis et scrupuleux, la totalité des observateurs s'attachèrent à mesurer convenablement instants des contacts et positions géographiques, afin de satisfaire à toutes les exigences que les événements dicteraient. L'AFFAIRE DU SATELLITE DE VENUS Delisle, entre-temps promu, dans les faits, grand coordonnateur du passage de 1761, avait envoyé sa mappemonde et ses recommandations à pratiquement tout ce que la France et l'Europe comptaient de sociétés astronomiques et de savants susceptibles de faire connaître le phénomène ou de l'observer. De l'Académie des Sciences à l'Observatoire de Paris, de la Hollande à l'Italie, de l'Angleterre à la Russie, plus personne désormais ne pouvait feindre d'ignorer que le lendemain du 6 juin 1761 débuterait une ère nouvelle, une ère où l'obscurité et l'ignorance n'auraient plus cours, une ère fabuleuse où l'on connaîtrait la distance du Soleil et des planètes, connaissance ultime susceptible de faire chavirer tout humaniste digne de ce nom. Le siècle des Lumières, enfin serait éclairé ! Que de phénomènes insoupçonnés et incroyables ne découvrirait-on pas à l'issue des observations ? Car déterminer la parallaxe solaire ne suffisait pas ; l'on prendrait tout ce qu'il y avait à prendre et à apprendre, à voir et à apercevoir, d'un si rare phénomène. L'observation des transits de Mercure avait montré la voie. Le 20 mai 1761, à peine plus de deux semaines avant le passage de Vénus, M. Baudouin, Conseiller du grand Conseil, vint à l'Académie Royale des Sciences lire son Mémoire sur la découverte du satellite de Vénus & sur les nouvelles observations qui viennent d'être faites à ce sujet (2) et exposer à une assistance certainement incrédule les travaux stupéfiants récemment effectués par lui-même et par M. Montagnex de Limoges. Près d'un siècle auparavant, le 25 janvier 1672, observant Vénus à la lunette de 34 pieds, Jean Dominique Cassini (1625-1712), alors directeur de l'Observatoire de Paris, avait aperçu pendant un quart d'heure, tout à côté de la planète et juste avant l'arrivée du jour, une lumière informe qui semblait imiter la phase de Vénus et dont le diamètre apparent était égal à un quart de celui de la planète. Pareille observation fut renouvelée en 1686. Un demi-siècle après, le 3 novembre 1740, M. Short, astronome anglais de bonne réputation, avait fait une observation à peu près similaire à l'aide d'un télescope à réflexion de 16.5 pouces de focale. Avec un grossissement égal à 50 ou 60x, l'astronome avait aperçu une petite étoile fort proche de Vénus, plus précisément éloignée de 10' 20". Avec un grossissement à peu près égal à 200x, M. Short avait alors reconnu que l’astre montrait une phase identique à celle de Vénus. L'observation dura une heure environ, puis "la lumière du jour ou du crépuscule le lui ravit entièrement" (3). Que l'objet aperçu fut une étoile ou un simple reflet dans l'instrument était le plus probable, car le satellite de Vénus s'était jusqu'alorsS montré pour le moins timide, échappant à la vigilance acérée et aux observations pointues de générations d'astronomes talentueux. Mais c'était à voir ... "Depuis l'année 1686, où M. Cassini crut apercevoir un satellite près de Vénus, tous les astronomes l'ont cherché avec le plus grand soin ; mais excepté M. Short qui le vit en 1740 une seule fois, nous ne voyons que des soupçons & des efforts inutiles ; peu s'en faut même qu'on n'ait révoqué en doute ce que M. Cassini & M. Short en avoient dit.[...] Un astronome plus heureux, quoi qu'au fond de la province, vient de trouver ce que l'on avoit cherché si longtemps dans les observatoires les plus célèbres. Il a fait en quatre jours de temps trois observations du satellite de Vénus qui me suffiront pour déterminer sa révolution, sa distance & ses noeuds." Ce 3 mai 1761 donc, M. Montagne observait Vénus depuis sa belle campagne, loin des remous de la capitale des sciences, à l'aide d'un grossissement égal à 40 ou 50x ; observation de routine. "Cependant quelle fut sa surprise lorsque le 3 mai à 9 h 1/2 du soir, il aperçut avec une lunette de 9 pieds à 20' de distance de Vénus un petit croissant faible & situé de la même manière que celui de Vénus, son diamètre ayant le 1/4 de celui de la planète principale [...] La ligne menée de Vénus à ce satellite, faisoit au dessus de Vénus, avec sa verticale un angle d'environ 20° vers le midi. Cette première observation répétée plusieurs fois, laissoit encore M. Montagne dans le doute si ce n'était point une petite étoile." (4) Le 4 mai, l'observation put être confirmée ; le présumé satellite se trouvait alors à 30" ou 1' de Vénus. Le lendemain, le temps était trop brumeux pour qu'aucune observation put être menée à bien, cependant, le 7 mai, le satellite put être observé et confirmé à nouveau, quoi que faible et dans une autre situation. Fort heureusement, les observations de M. Montagne étaient suffisantes pour que l'orbite du satellite pût être calculée, tâche à laquelle le très rusé M. Baudouin s'était attelé. "Le satellite de Vénus n'est donc plus une chose équivoque ; je l'ai cherché à la vérité inutilement le 17 de ce mois, mais la lumière du crépuscule & celle de la Lune étoient plus que suffisantes pour m'empêcher de le voir. Le même inconvénient subsistera jusqu'à la fin de juillet prochain, temps auquel nous devons espérer de le retrouver, ou du moins redoubler encore nos efforts ; il pourra cependant se faire qu'on ne puisse de longtemps l'apercevoir, par des circonstances dont nous ignorons totalement la cause ; mais quand cela arriveroit ; il n'en sera pas moins constant qu'il existe, & nous aurons toujours l'espérance de l'observer, du moins dans le temps où il est visible & où l'on tombera nécessairement en y revenant plusieurs fois. C'est toujours beaucoup de savoir que ce satellite existe ; que son orbite est perpendiculaire à l'écliptique & la coupe au vingt deuxième degré de la Vierge ; qu'il tourne du nord au sud en 9 jours & 7 heures, & qu'il est éloigné de Vénus autant que la Lune l'est de la Terre, c'est à dire de 60 rayons ou 90 mille lieues." Que l'existence du satellite de Vénus ait pu être certifiée aussi rapidement et dans des circonstances aussi délicates était une chose admirable qui tombait fort à propos à quelques jours de la conjonction inférieure de Vénus. Comme ne manquait pas de le faire remarquer M. Baudouin, il faudrait peut-être du temps avant que le temps n'autorise à nouveau pareille observation, à moins que. "Monsieur Baudouin a su, d'une manière très astronomique & très savante, tirer parti du peu d'observations qu'on lui avoit fourni [...] et il annonce aux astronomes le passage du satellite sur le Soleil en même temps que Vénus le 6 juin 1761 quoique avec les restrictions convenant à un si petit nombre d'observations." L'avenir dirait bientôt si les travaux de M. Baudouin susciteraient à jamais une curiosité tendre et respectueuse, bien qu'un rien amusée, ou si le savant rejoindrait le panthéon des astronomes inoubliables. A L'ASSAUT DE PONDICHERY Suivant les recommandations de Delisles, l'Académie des Sciences avait su très tôt tirer parti de la situation et obtenir les crédits nécessaires à l'envoi d'astronomes au bout du monde. Quatre expéditions au long cours avaient été financées officiellement et nombre d'observateurs moins ambitieux étaient soutenus, au moins moralement, dans leurs courtes pérégrinations européennes et privées. Pondichéry dans le golfe du Bengale, l'île de Rodrigue dans l'Océan Indien et la cité de Tobolsk en Sibérie centrale étaient les destinations les plus prestigieuses de trois voyageurs assurément téméraires (5). Vienne en Autriche serait celle, aisée, de César François Cassini de Thury (1714-1784), troisième du nom, ci devant en charge de l'Observatoire de Paris à l’époque. L'ère n'était pas vraiment à l'aventure maritime ; outre les risques de naufrages et d'attaques de corsaires, ou de pirates, ceux qui partiraient dans les mers du sud devraient éviter des maladies aux noms plus poétiques les uns que les autres : fièvres et flux, scorbut, dysenterie, peste, choléra et typhus, ennui et cafard, mal du Pays ... Le tout sous le regard bienveillant du dieu Mars qui prélèverait peut-être sa moisson de vies humaines. Car il y avait la guerre aux colonies, la terrible guerre de Sept Ans, guerre mondiale avant la lettre, qui dressait une moitié de l'Europe contre l'autre. Certes il y avait eu des accords entre Anglais et Français pour favoriser les déplacements et les travaux des astronomes, et des laissez-passer officiels, promesses d'observations garanties, avaient même circulé entre les différents protagonistes de l'affaire. Mais chacun se défiait de l'autre ; en mer les conversations avaient toujours été à l'avantage de ceux qui avaient les canons qui portaient le plus loin. On lisait les laissez-passer seulement après avoir entendu parler la poudre. Guillaume Joseph Hyacinthe Jean-baptiste Le Gentil de la Galaisière (1725-1792) se faisait plus communément appeler Guillaume Le gentil, sans pour autant que sa fierté de jeune nobliau en prît ombrage. Né en plein coeur du Cotentin dans la bonne ville de Coutance, rien ne destinait ce jeune homme taciturne aux frasques nocturnes des observatoires parisiens. Ayant ambitionné de revêtir la soutane, il ne fut distrait de ce sacerdotal destin que grâce à l'habileté oratoire d'un Delisle, dont le jeune homme suivait les lectures astronomiques au Collège de France. Astronome dans l'âme, Le Gentil fut rapidement engagé comme assistant du Cassini de l'époque : Jacques (1677-1756), deuxième du nom, directeur de l'Observatoire de Paris à cette époque-là (directeurs de l'Observatoire de Paris, les Cassini le furent de père en fils pendant quatre générations) ; il fut ensuite élu à l'Académie des Sciences en 1753, à l'âge de 28 ans. Véritable observateur et découvreur d'étoiles, le ciel lui est redevable de quelques contributions fameuses parmi lesquelles la découverte de la petite galaxie que Messier catalogua ultérieurement sous le matricule M32, satellite de la soeur jumelle de la Voie Lactée, la galaxie d'Andromède. Les amas d'étoiles de la nébuleuse de la Lagune M8, de la nébuleuse de la Rosette NGC 2244, mais également M36 et M38 dans le Cocher, ainsi qu'IC 1396 dans Céphée furent également observés pour la première fois ou redécouverts par le Normand, qui non content de disposer d'une vision de nyctalope, entretenait également une plume fine et acérée, dont Halley fut la victime en 1756 dans un pamphlet demeuré célèbre chez les amateurs d'éclipses. L'Anglais avait un jour affirmé que la période du Saros équivalent à 18 ans et 11 jours (6), avait été découverte et utilisée dans l'antiquité par les Chaldéens pour prédire les éclipses ; Le Gentil avait démontré avec brio qu'une telle affirmation était plus qu'erronée. Avant même que Delisle ne publie sa mappemonde, Le Gentil s'était proposé pour aller observer le passage de Vénus depuis Pondichéry. La ville, alors possession de la Fleur de Lys et comptoir commercial, était située à environ 150 km au sud de Madras sur la côte est de l'Inde, dans le golfe du Bengale, sur une côte au nom doux et romantique, évocateur d'odorantes épices et d'aventures sans fin : la côte de Coromandel. La proposition de Le Gentil fut rapidement acceptée et, plus de quatorze mois avant le phénomène, l'astronome, alors âgé de 35 ans, embarqua avec ses malles et instruments un beau matin de mars 1760, à L'Orient, sur le Berryer, fier vaisseau de guerre de sa Majesté, 50 canons à bord. "Nous mimes à la voile le 26 mars dernier à 6 heures & demie du soir ; à neuf heures nous avions doublé tous les dangers & nous étions entrés dans la grande mer, ayant tout le reste de la nuit pour nous dérober à la vigilance de la Flotte ennemie, qui au nombre de plus de cinquante voiles, faisoit sa station aux environs de Quiberon & de Belle-Île : en conséquence nous portames le plus à l’Ouest qu’il nous fut possible ; nous avions un bon vent frais du Nord-est, mais nous nous aperçumes bientôt que le vaisseau ne portoit point la voile, & nous pensames en faire la triste expérience le 27 à quatre heures du matin. Le temps s'étoit mis à grains accompagnés de grêle ; il nous en vint un qui nous surpris toutes voiles hautes : le Vaisseau se coucha si fort sur bâbord, que nous crumes qu'il alloit sombrer. J'étois si malade du mal de mer, que j'avois la plus grande indifférence pour la vie ; la crainte où j'étois d'être malade pendant tout le voyage, comme il arrive à quelques personnes, ne me faisoit regarder la mort que comme un soulagement au mal que j'endurois." (7) Le Gentil n'avait certes pas le pied marin, mais une première nuit passée à bord eut pu se dérouler plus calmement. Déjà il avait fallu essuyer un terrible coup de vent et défier la Faucheuse. Quatre sombres vaisseaux anglais qui faisaient le blocus au large furent ensuite aperçus ; "la partie n’étoit pas égale", mais le ciel se troubla fort opportunément et la nuit vint, "deux circonstances bien favorables dont nous sumes profiter & qui nous tirèrent d’embarras". Le lendemain fut une journée de navigation bien plus tranquille ; le 3 avril à midi, le Berryer passait à plus de 200 lieues au large de Gibraltar et le 7, il était aux approches de l'archipel du Cap Vert. Le 6 mai, le navire avait atteint la latitude de l'île de Sainte Hélène, possession de la Couronne britannique, atterrages qui furent consciencieusement évités. Du premier au 11 juin, les conditions de navigation furent "effroyables", mais on doubla cependant le Cap de Bonne Espérance le 5, non sans quelques soucis avec la Royal Navy, qui eut l'outrecuidance d'envoyer ses chiens de guerre dans la voile du Français. Les fâcheux furent distancés de par la grâce d’un temps brumeux, mais la guerre se rappelait vivement aux bons souvenirs de tout un chacun à bord. Le 14 juin, le navire abordait le large canal de Mozambique par le sud ; le lendemain, la longitude fut mesurée à 35° 43' 43" est. A la mi-juillet, après avoir contourné Madagascar par le sud et après trois mois et demi de mer, Le Berryer arrivait enfin à l'île de France (8). Restait à traverser l'Océan Indien dans sa plus grande dimension, distance considérable au bas mot. Les nouvelles n'étaient cependant pas les meilleures que Le Gentil eut envie d'entendre à ce moment précis de son voyage : "En arrivant à l’isle de France, j’appris que la guerre étoit très vive dans l’Inde, & que j’aurois beaucoup de peine à y parvenir. De plus, il ne s’offrit point d’occasion d’y aller, quoiqu’on fut au milieu de la saison." Pondichéry était assiégée par les Anglais, mais la place tenait. Les rares liaisons avec le comptoir étaient toutefois interrompues jusqu'à plus ample informé. Il n'y avait rien d'autre à faire que d'attendre des jours meilleurs, que d'attendre que l'Anglais voulût bien retirer ses navires et rendre Pondichéry à la Couronne de France, et à sa torpeur coutumière. Au surplus, le passage de Vénus n'aurait lieu que onze mois plus tard et l’astronome avait encore du temps devant lui. En février 1761 toutefois, après huit mois d'atermoiements, d'hypothèses folles et de vains espoirs, la situation était toujours pareillement bloquée, et aucune avancée n'était à prévoir. La patience du savant s'étiolait, ainsi que sa santé. Depuis des semaines en effet, Le Gentil était victime du flux et des caprices du destin. "Ce que vous me dites, Monsieur, dans votre lettre du mois d'octobre, ne peut calmer mes inquiétudes ; la fin de l'année s'est passée ici en projets chimériques de voyages dans l'Inde, sans aucun effet : j'ai jeté les yeux sur Batavia, j'en ai parlé à M. Desforges (9) ; il me dit pour toute réponse qu'il y penseroit ; qu'il attendoit un Vaisseau qu'il y avoit envoyé, & qu'il pourroit bien l'y renvoyer une seconde fois. Ce Vaisseau, comme vous le savez, est le Ruby ; il arriva le 30 octobre chargé de riz, de sucre, &c. J'ai fait connaissance avec le Capitaine, M. Desblotières, il m'a beaucoup parlé de vous Monsieur ; vous êtes même parens assez proches, à ce qu'il m'a dit. Cet Officier me paroît excellent Marin ; il est fort instruit d'ailleurs : il eut bien désiré retourner encore à Batavia ; il m'avoit promis tous les agrémens possibles ; de plus, instruit comme il me le paroît, ses secours ne m'eussent pas été inutiles pour mon observation : j'en ai parlé encore à M. notre gouverneur ; il a fort goûté le projet ; je ne sais ce qui l'a fait échouer, mais j'ai été forcé d'y renoncer. Pour surcroît de peine j’ai été malade à la mort d’une dyssenterie la plus opiniâtre du monde, dont j’ai bien de la peine à revenir ; je crois que le chagrin & l’inquiétude y ont eu beaucoup de part : mais je commence à prendre mon parti depuis que j'ai pensé à me porter au moins jusqu'à Rodrigues (10) ; & si d'ici à deux mois je ne trouve pas d’autre débouché, je suis résolu d'aller attaquer cette île à bout de bordée sur le Volant. [...] Je me suis occupé dans les intervalles de repos que me laissoient les douleurs aigües dont ma maladie étoit accompagnée, à calculer pour Rodrigues le passage de Vénus sur le Soleil, sur les mêmes principes qui m'ont servi à calculer le passage pour Paris ; j'ai trouvé qu'au moment de l'entrée de Vénus, le centre du Soleil seroit élevé sur l'horizon de Rodrigues de près de deux degrés. Le calcul de M. de la Lande fondé sur des principes un peu différens, me donne à la vérité plus d'espérance, car cet Académicien a trouvé près de huit degrés. (11) [...] Une autre cause rend encore fort incertain & fort douteux à Rodrigues, l'instant de l'entrée de Vénus : vous savez bien mieux que moi, Monsieur, que dans les parages de vos isles les mois de Juin, Juillet & Août sont le temps des grandes brises du Sud à l'est Sud est, lesquelles sont rarement accompagnées, de jour, d'un ciel clair & serein, & qu'il est presque toujours certain qu'on ne verra pas paroître le Soleil à son lever ; & qu'on ne l'aperçoit le plus souvent que lorsqu'il est déjà fort élevé, parce que ces grandes brises rendent l'horizon constamment embrumé ou bordé de nuages à plusieurs degrés au dessus. Tels sont, Monsieur, mes doutes sur l'île Rodrigues pour y observer l'entrée de Vénus ; au surplus, il y a toute apparence que je m'y transporterai à tout événement, car me voilà au 6 février sans espérance d'autres ressources que celle-là." (12) Mais le destin qui est souvent farceur, aime à se moquer des humbles mortels et surtout des astronomes désespérés : les retournements de situation existent, ainsi que Le Gentil put le constater le 19 février. La Subtile, frégate de la Royale, était arrivée ce jour là avec de bien délicieuses nouvelles pour l'Académicien : on envoyait un corps expéditionnaire renforcer Pondichéry ! "La frégate la Sylphide, dont vous connoissez la supériorité de la marche, sur tout ce que nous avons de vaisseaux dans ces mers, eut, à l'arrivée de la Subtile, ordre de se préparer à sortir : nous n'étions qu'au 20 février ; j'avois donc trois grands mois devant moi pour me rendre à la côte de Coromandel, & pour m'y préparer ; tous les lieux m'étoient égaux ; & il y en avoit beaucoup de neutres entre lesquels je pouvois choisir, en cas que Pondichery fut bloqué par l'ennemi." (13) La Sylphide, appareilla finalement le 11 mars, mais au grand déplaisir de Le Gentil, elle prit d’abord la direction de l'île Bourbon, direction opposée à celle qui eut enfin amené l'astronome à destination. Madagascar, puis Socotra furent ensuite croisées en chemin ; Le Gentil était au comble du désespoir, car tout ce temps perdu à louvoyer au lieu d'adopter un cap efficace se paierait forcément un jour. Le 3 mai, l'on prit encore la journée pour chasser un vaisseau qui, sur la foi des matelots, marchait rudement bien. Le navire, le Faymakay, ne fut finalement arraisonné que le lendemain. C'était un vaisseau maure transportant des marchandises et quelques personnalités de la Compagnie de France aux Indes Orientales avec passeports en règle ; autre journée perdue. Le ciel était hélas peu souvent clément : c'était la saison des moussons, et l'on essuyait de fréquents et violents orages "avec tonnerre & grandes pluies". Le 22 mai enfin, guidé par les pilotes "confisqués au vaisseau maure", l'on tourna bravement la proue en direction de Mahé aux Indes, autre comptoir français, hélas situé sur la côte de Malabar, loin de Coromandel et de ses promesses. "Le 24 au point du jour, nous nous trouvâmes à 2 lieues environ des forts de Talichery, de Mahé & de Moélan, où nous aperçumes pavillon Anglois, ce qui nous instruisoit assez : nous mimes pavillons Portugais & tirames plusieurs coups de canon en diminuant en même temps de voiles. Nous aperçûmes deux Tonnes (espèces de longues Pirogues) qui se rendirent à notre bord avec chacune une lettre des commandans des forts de Talichery & de Mahé qui nous offroient, tant au nom de leur Nation qu'au leur, tous les secours dont nous pourrions avoir besoin ; mais nous n'en profitames point. Nous tirames des Indiens les éclaircissemens qu'ils furent en état de nous donner, & qui furent fort peu de choses si on excepte la confirmation de la prise de Pondichéry & de Mahé ; ils nous confirmèrent encore le propos du pilote Maure en nous conseillant de gagner le large, ce que nous fîmes en les renvoyant vers les dix heures. Nous avions pour l'heure une foible brise de terre : on prit donc la résolution de regagner l'isle de France ; nous mimes au Sud-ouest en forçant les voiles." Le 29 mai enfin, une semaine seulement avant la date fatidique, la Sylphide passa au large de Galle, colonie hollandaise de la pointe sud de l'île de Ceylan, dernier espoir de terre ferme avant des semaines de navigation, dernier espoir de retour triomphant pour Le Gentil. "La Tonne nous remit une lettre sous deux versions (Hollandoise & Latine) ; nous comprimes par la seconde, qui ne nous faisoit point d'offres comme avoient fait Mahé & Talichery ...", que les dés étaient jetés : il n'y aurait pas de compte-rendu d'observation du passage de Vénus signé Le Gentil de la Galaisière dans les annales de l'Académie des Sciences. Les autorités de Galle offrirent cependant pour la suite du voyage "beaucoup de voeux au ciel". La belle affaire ! Le ciel justement : il fut parfait les 2 et 3 juin, et médiocre le 4. Le lendemain, 5 juin, la mer était belle ; seule demeurait "une houle de sud-ouest et un clapotage très sensible". Le 6 juin enfin, jour du tant attendu passage de Vénus, le temps fut fort beau le matin, tandis qu'en milieu de journée il y eut "des grains du sud-quart-sud-est mais très foible" jusqu'à deux heures, avant que le ciel "commença de s'éclaircir". "J'étois arrivé à l'époque du passage de Vénus par devant le Soleil, époque mémorable pour moi, comme vous le voyez, par les malheurs & les contre-temps que je viens de vous raconter que j'ai essuyés depuis que je vous ai quitté, & dont encore je ne vous envoie qu'un très court extrait ; cependant, Monsieur, pour ne pas rester oisif à bord pendant que tous les astronomes étoient attentifs à cette observation, je la fis le moins mal qu'il me fut possible, & je vous l'envoie telle qu'elle est. Pour observer l'entrée de Vénus, je me servis d'un objectif de quinze pieds de foyer très-excellent, attaché à un tuyau de quatre règles de sapin que j'avois fait faire assez solide sans être trop pesantes. Pour le fixer, je fis dresser à bâbord, sur le gaillard d'arrière, un petit mat avec une drisse. Je vis qu'il étoit inutile de chercher à observer le premier moment de l'entrée de Vénus, parce que je ne manquerois pas de me fatiguer, & que je courrois risque de ne pas observer l'immersion totale : en effet j'eus assez de peine à fixer le Soleil à cause du mouvement continuel du vaisseau. Lorsque Vénus fut à moitié entrée, ou à peu près, sur le disque du Soleil, ce que je reconnus avec mon quartier de réflexion, je m'attachai pour ainsi dire à la lunette de quinze pieds pour tâcher de saisir le moment de l'entrée totale s'il m'étoit possible. Comme ma montre n'est pas des meilleures, & que je ne pouvois pas prendre de hauteurs du Soleil précisément dans le moment que Vénus me paroîtroit tout à fait entrée, j'imaginai de me servir de l'horloge de sable avec laquelle on mesuroit le chemin du Vaisseau, & j'avois à coté de moi une personne très au fait de tourner cette horloge dans un instant, de façon qu'il ne fut pas possible d'avoir plus d'un quart de seconde d'erreur à chaque fois. Lorsque je crus que Vénus étoit tout à fait entrée, je fis tourner promptement l'horloge, & je me préparai à prendre une hauteur du Soleil avec mon quartier de réflexion. L'horloge finissant pour la 2ieme fois, je trouvai le bord supérieur du Soleil de 31° 29' 45". Je répétai cette observation en continuant de faire tourner l'horloge jusqu'à huit fois pour servir de vérification. L'horloge finissant pour la 4ieme fois, hauteur du Soleil 31° 45' 0". L'horloge finissant pour la 6ieme fois, 32° 0' 30". L'horloge finissant pour la 8ieme fois, 32° 16' 30". A 11 heures 10 minutes, de ma montre je mesurai la distance du centre de Vénus au bord du Soleil le plus près de cette planète, avec ma lunette de trois pieds, garnie de son objectif vert & de son micromètre : je jugeai cette distance de trois cent soixante quinze parties environ, qui valent 7' 44" 10"'. A midi, je trouvai la hauteur du bord supérieur du Soleil de 61° 53' 10" vers le nord. D'où je conclus la latitude de 5° 44' 39' méridionale. Nous étions selon notre estime à 87° 14' 0" à l'Est de Paris. Le temps s'étant couvert ensuite, comme nous l'avons dit, & la pluie s'étant déclarée, je ne crus pas qu'il seroit possible de voir la sortie de Vénus ; en conséquence je ne fis point changer mon mât de bord comme j'aurois du le faire, parce que nous avions viré de bord à onze heure & demie. A deux heures il parût de légers éclaircis, & peu de temps après le temps se nettoya au point de voir Vénus très distinctement avec mon objectif vert, sans le secours d'aucun autre verre coloré, & je ne fus point gêné. A 2h11' de ma montre, le bord de Vénus me parut encore éloigné d'un de ses diamètres de celui du Soleil. A 2h19' de ma montre, Vénus étoit éloignée des bords du Soleil, de la moitié de son diamètre. A 2h27' de la montre, Vénus me parut toucher le bord du Soleil ; dans ce moment on a tourné l'horloge de sable, & on continua de la tourner jusqu'à la fin de l'observation. A 2h42' de la montre, Vénus étoit presque sortie. A 2h43' de la montre, Vénus me parut sortie ; l'horloge de sable finissoit alors pour la 28e fois, mais on continua de la faire aller. A 2h44' 1/2 de la montre, on avoit tourné l'horloge pour la 31e fois. [...] Il résulte de ces observations que l'entrée totale de Vénus sur le Soleil, s'est faite à 8h 27' 56" 1/2. Le commencement de la sortie à 2h 22' 53 et la sortie totale à 2h 38' 52" 1/4. Ce qui donne la durée de 6h 10' 55" 3/4 et le temps que le diamètre a mis à sortir de 15' 59." Le Gentil n'avait pas obtenu les instants absolus du passage de Vénus, mais il avait tout de même vu l'ombre de la belle s'offrir à ses regards concupiscents. C'était décidé, il ne rentrerait pas en France consommer son échec ; il resterait pour attendre le prochain passage, qui aurait lieu dans ces lointaines mers de l'Inde, encore, quelques huit années plus tard. NOTES : 1 - Donnée géocentrique. 2 - De Guemadeuc Baudouin ; Mémoire sur la découverte du satellite de Vénus & sur les nouvelles observations qui viennent d'être faites à ce sujet ; Desaint & Saillant, Libraires, Paris, MDCCLXI. 3 - Cette observation avait eu lieu à l'aube, car Vénus était alors à l'élongation ouest maximale. Très curieusement, si l'on vérifie la position de Vénus ce matin là pour un observateur situé à Londres, l'on trouve une étoile relativement brillante (magnitude 8.3) à la position indiquée par Short, une heure et demi avant le lever du Soleil, c'est à dire à 10' de la planète. 4 - Il y avait bien une étoile relativement brillante à proximité de Vénus ce soir là (magnitude 6.3), mais elle n'était éloignée que de 14' de la planète et située dans une direction nettement opposée à celle indiquée par M. Montagne. Les circonstances des 4 et 7 mai ne correspondent pas davantage avec les observations de M. Montagne. 5 - Le rendez-vous de Vénus, excellent roman de Jean-Pierre Luminet, s'attache à décrire les péripéties des astronomes français partis au bout du monde dans le but d'observer les passages de Vénus de 1761 et 1769. Editions Jean-Claude Lattès, 1999. Réédité en édition de poche. 6 - Période après laquelle les éclipses se reproduisent quasiment à l'identiques à la surface de la Terre. 7 - Le Gentil de la Galaisière Guillaume Joseph Hyacinthe Jean-baptiste ; Première lettre à M. de la Nux, correspondant de l'Académie Royale des Sciences à Bourbon. 15 septembre 1760. Contenue dans : Voyage dans les mers de l'Inde, fait par ordre du Roi, à l'occasion du passage de Vénus, sur le disque du Soleil, le 6 juin 1761 & le 3 du même mois 1769 par M. Le Gentil, de l’Académie Royale des Sciences. Imprimé par ordre de sa Majesté. Deux volumes, Paris 1779 et 1781. Jean Baptiste François de La Nux était astronome et scientifique amateur ; haut responsable à l'île Bourbon. 8 - L'île Maurice (Mauritius), autrefois possession française, devenue ensuite anglaise par le droit du plus fort en mer. Indépendante depuis 1968. 9 - Monsieur Desforges-Boucher était le gouverneur de l'île de France. 10 - Rodrigue est située 560 km à l'est de l'île de France. A ce moment là, Le Gentil ne savait pas que cette île serait la destination de l'astronome Pingré : "J'étois bien éloigné de penser que M. Pingré se mettoit en route pour aller à la même isle". Actuellement sous tutelle de Mauritius, l'île est parfois orthographiée Rodriguès ou Rodriguez ; Le Gentil l'écrivait Rodrigues, tandis que Pingré la nommait Rodrigue. C'est cette dernière terminologie que nous avons adopté. 11 - Le Gentil était dans le vrai. L'utilisation de l'informatique permet de vérifier qu'à Rodrigue le premier contact eut lieu alors que le Soleil était encore à près de 3° sous l'horizon ; le second contact eut lieu peu après le lever du jour, tandis que le Soleil était à 1.5° au dessus de l'horizon. 12 - Le Gentil de la Galaisière Guillaume Joseph Hyacinthe Jean-baptiste ; Seconde lettre à M. de la Nux ; 6 février 1771. Contenue dans le Voyage dans les mers de l'Inde ... 13 - Cette citation et les suivantes : Le Gentil de la Galaisière Guillaume Joseph Hyacinthe Jean-baptiste ; Troisième lettre à M. de la Nux ; 16 juillet 1761. Contenue dans le Voyage dans les mers de l'Inde ... A suivre ... Le Chanoine de Rodrigues : Alexandre-Gui Pingré dans l'île Rodrigues La Malédiction de Tobolsk : Jean Chappe d'Auteroche en Sibérie. Ces aventures sont disponibles : - soit en PDF, zone des fichiers en téléchargement, - soit directement à cette adresse : https://millimagjournal.wordpress.com/il-y-a-vingt-ans-le-passage-de-venus/ *** Le temps d'ouvrir le grenier et de rechercher trois quatre images, et je reviens avec les observations du passage de 2004. A vous de jouer 😉 C
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La distance moyenne de la Lune était connue depuis l'Antiquité avec une précision assez confondante, eu égard aux moyens dérisoires mis en œuvre pour y parvenir : un bâton planté dans le sol pour tout instrument de mesure. L'éloignement du Soleil à la Terre, toutefois, résistait. Était-il de l'ordre de quelques distances Terre-Lune, comme le soutenaient certains ? Ou se comptait-il plutôt en millions de lieues, comme le pensaient d'autres ? On manquait de points de repères. Sur Terre, le voyageur évalue assez facilement les distances du simple coup d'oeil. La parallaxe, vous savez ? Cette géométrie de base dont tout le monde applique les principes, en chaque instants de son existence, pour se mouvoir dans l'espace, ou se saisir d'un objet disposé à bout de bras sur une étagère, sans même en avoir conscience. Mais appliquée aux distances pratiquement infinies du système solaire … la parallaxe … une gageure. Mesurer la parallaxe de planète Vénus, eut permis de mesurer en une seule fois, et la distance du Soleil à la Terre, et la distance rapportée au Soleil de toutes les planètes du système solaire, à raison des lois de Kepler, puis de dimensionner peut-être, avec juste une petite dose d'audace supplémentaire – qui sait ? -, une fois pour toutes, la distance des étoiles. Le Graal de l'astronome. Récit des expéditions françaises autour du monde, à l'occasion du passage de Vénus devant le Soleil de Juin 1761. Les aventures des astronomes Le gentil, Pingré et Chappe d'Auteroche. -
Salut les astrams, Un petit point sur l'évolution de l'étoile ce printemps, avec les courbes AAVSO en IR (rose), R, V et B. Après une montée régulière en éclat sur mars-avril, il s'est installé assez brusquement un régime à la baisse début mai, avec une pente assez sévère, surtout visible en B. Jusqu'où cela descendra-t-il ? Le phénomène est encore plus visible lorsqu'on prend un peu de recul. Chacune des trois courbes suivantes s'étale sur deux ans, de mai à mai (2018-2020, 2020-2022 et 2022-2024). Lorsque l'on prend encore plus de recul (courbe ci-dessous = 2006-2024), ce qui saute au yeux tout d'abord, c'est le plateau de superluminosité qui a été observé entre 2016 et 2022, auquel a succédé une baisse notable, l'étoile ayant alors retrouvé son niveau antérieur. Le plus étonnant, malgré tout, c'est de voir à quel point la courbe semble s'agiter depuis que cette baisse a commencé, sur toute l'année 2023 et jusqu'à ce printemps. L'amplitude des variations a quasiment doublé sur les derniers cycles par rapport aux époques antérieures. On finira peut-être bien par observer l'étoile à l'état de nova ? En tout cas, je constate que la lecture des tripes d'urus n'est pas si aisée que cela. Avril est passé, sans explosion... C
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Ah ! Merci Gaby pour les précisions. Bon, et bien j'espère que tu ne vas pas trop tarder à recevoir le matos. N'hésite pas à ouvrir un fil de façon à présenter tes résus, et avec le magnétomètre, et avec le détecteur de rayons cosmiques. C'est très intéressant, et on sera nombreux à suivre, je pense. Christophe
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Salut Gaby, Ton magnétomètre était-il prêt le 11 mai, lorsqu'il y a eu cette fabuleuse aurore ? Et si oui, as-tu vu quelque chose ? D'autres CME vont venir, probablement. Christophe
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Alimentation vraiment nomade (donc légère)
cmltb612 a répondu à un sujet de Papalima dans Matériel général
Merci Colmic pour cet avis. Malheureusement, pas de regrets : un bon mois, ça fait un peu tard, même si, j'en conviens, juin n'est pas la bonne saison pour l'astro - surtout cette année. J'aimerais faire des tests en réel avant de partir cet été avec. -
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cmltb612 a répondu à un sujet de Papalima dans Matériel général
Pffff.... Les délais, chez alimachin pour se faire livrer une batterie liitokala ... Estimation fin juillet. La moitié de l'été sera passé, et la montagne sera à demi écroulée. Je me suis finalement servi chez eco-worthy ; on verra bien. Je ne manquerai pas de faire un retour sur ce fil. https://fr.eco-worthy.com/collections/tous-les-produits/products/batterie-lithium-lifepo4-12v-50ah?_gl=1*ya8x81*_up*MQ..&gclid=EAIaIQobChMIj63Im4yphgMVfpJoCR2OrwJHEAAYASAAEgKiEvD_BwE -
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cmltb612 a répondu à un sujet de Papalima dans Matériel général
Ah oui ! excellent Sixela ! Sinon, ce matin, j'ai pensé qu'on pouvait aussi bien mettre en place une prolongation du filetage de la batterie, si c'est du 6 ou du 8, par exemple, avec ce type d'accessoires. Un bout de filetée au bout, et un écrou, et hop ! https://www.google.fr/search?q=prolongateur+de+tige+filetée&sca_esv=bb027c1cf1d86ff2&source=hp&ei=gaNQZtTFAbOZkdUPhOW6kAc&iflsig=AL9hbdgAAAAAZlCxkV8Kg2xxaXCQuT5Bj6b8Fgod9yht&oq=prolongateur+de+tige+filletée&gs_lp=Egdnd3Mtd2l6Ih5wcm9sb25nYXRldXIgZGUgdGlnZSBmaWxsZXTDqWUqAggAMgcQABiABBgNMggQABiABBiiBDIIEAAYogQYiQVI0lZQAFizOHAAeACQAQCYAY4BoAH_FKoBBDIxLji4AQHIAQD4AQGYAh2gAooWwgILEAAYgAQYsQMYgwHCAggQABiABBixA8ICERAuGIAEGLEDGNEDGIMBGMcBwgIFEAAYgATCAgsQLhiABBixAxiDAcICDhAuGIAEGLEDGIMBGIoFwgIOEC4YgAQYsQMY0QMYxwHCAhQQLhiABBixAxjRAxiDARjHARiKBcICDhAAGIAEGLEDGIMBGIoFwgIEEAAYA8ICCxAAGIAEGLEDGIoFwgIGEAAYFhgewgIIEAAYFhgeGA_CAgUQIRigAcICBBAhGBWYAwCSBwUxOS4xMKAHgpkB&sclient=gws-wiz Je le sens bien 😉 Encore merci pour tes conseils et avis ; j'y vois nettement plus clair. C -
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cmltb612 a répondu à un sujet de Papalima dans Matériel général
Ah oui ! Excellente idée, Sixela. La protection est encore meilleure ainsi. J'essaye de trouver un cable à oeillet ver jack standard 5.5/2.1, mais je ne sais pas si ça se fait. Je n'ai rien trouvé ni sur amazon ni sur ali. Bon, après j'imagine qu'on peut fabriquer des cosses soi-même et ensuite les souder .... Une nouvelle aventure m'attend ! 😉 Christophe Et je pense à un truc encore. Les oeillets des cables, ça doit bien avoir genre 1mm d'épaisseur ... On ne doit pas pouvoir en enfiler 150 l'un au-dessus de l'autre. Peut-être, après tout, que la solution serait deux batteries de 25 ou 30 Ah, et non une seule batterie de 50 Ah - ça cogite, ça cogite ! -
Comment sécurisez vous vos toits roulants ?
cmltb612 a répondu à un sujet de houme16 dans Les bricoleurs
Salut Houme, Un systeme de barre métalliques coulissant verticalement depuis la charpente dans un rail en U à chaque angle du toit. Et sinon, j'ai reconverti des cordes et sangles de grimpe de plus de 10 ans d'âge - inutiles en montagnes. Ca passe dans les poutres de la charpente, et ça se noue à des points d'ancrage dans le béton des murs, aux angles, pour sécuriser davanatge, et en particulier pendant les coups de vents. Le matos de grimpe est prévu pour une résistance de 2 tonnes. Les bacaciers seront partis dans le vent, mais les sangles seront encore en place 😉 Christophe -
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cmltb612 a répondu à un sujet de Papalima dans Matériel général
Merci Polo pour les précisions. C'est sûrement ça. Merci pour tes explications Sixela, c'est champion ! Le truc c'est que j'ai tout compris, c'était super clair 😉 Je vais donc me diriger vers "la batterie à Colmic", qui est quasi au même prix que l'autre. 600wh, c'est tout de même plus confortable. Je n'utiliserai pas toute cette puissance, mais ça laisse de la marge pour alimenter autre chose que la monture. 10 heures, de toute façon, en été les nuits sont beaucoup plus courtes que ça, et en hiver, je ne suis pas assez immunisé pour passer l a nuit complète en pleine cambrousse. Ce sera ponctuel. La monture peut encaissser jusqu'à 18 v, donc, pas de soucis non plus à ce niveau là. Complété avec ça, ça devrait le faire ! https://www.amazon.fr/Multi-Prise-Allume-Cigare-Adaptateur/dp/B09Z2859CZ/ref=sr_1_17?dib=eyJ2IjoiMSJ9.mYfoCA2guHKyTLOwC-BslTX1iXpdzDdEzSva_PkhTqHyVDoMfKJMW16tzZYuDXwY-hirBNseEEYYtiyuPg1IroraNv6N0TcwOiFy4qSIpFWZDCMqdGh2r09nMtp0b0Xb6gjMaa_QmOgXTkk3xgHKOcpO4J3A1E6wMYn1FeiB-WXjtrHgKxXlSSLizV0q_ivYrqw2cbSwtVS9DJKOzBLDnnqZKYYY2lNObuFGzcjQh_7lqHFfHMw5-pfsdnHn2D_R2n52HMYP1TzcLj6aFtnqQ2GB3i4KOiefUKlwbTV_IQw.3XSF9f_153u4Uxs5Dx_jMlCYKKii7X7qfql8ZEBxgdw&dib_tag=se&keywords=car+cigarette+lighter+plug+hub&qid=1716470607&sr=8-17 et https://www.amazon.fr/batterie-adaptateur-allume-cigare-surcharge-Protection/dp/B01CDUU536/ref=sr_1_5?__mk_fr_FR=ÅMÅŽÕÑ&crid=8I3SBGWAVE44&dib=eyJ2IjoiMSJ9.BTWAepqOJuOmTQ4wbeuoj7IXTiA3KRYgANj3xofxx0nuwLw0W_4ZEA7kBJy3gIbOXzxWQOp9W07Do3yyasx1ZStkCYbd09Q3nFO7a1_cXRM4QnBrxbYoXkwnolqsGGQcxRxM_9EP3OqzE6KaxhH0vZSoFkFAPHLC6pRvpMnRpedMlqX0XHE3bfOgYgG5OhcXxnr8X2F-AAAI6z71HJxC0aWWU_vHwAnEcvrDxve2pTFj3Lms3DBh__YnDqT1uoO_heWsWnedgZrrlRApVOuRf_VdpYX5uNqA-TN0MlGBA0A.uKQlwt79oyfVzJ6NzOlHDjbvI5V4Z3p5gEp_jb2twZI&dib_tag=se&keywords=prise+allume+cigare+pince+croco&qid=1716470714&sprefix=prise+allume+cigare+pince+croco%2Caps%2C127&sr=8-5 Encore merci à vous deux. Christophe -
Alimentation vraiment nomade (donc légère)
cmltb612 a répondu à un sujet de Papalima dans Matériel général
Salut les électriciens ! En préambule : je n'y connais pas grand chose dans le domaine (pour ne pas dire rien), alors du coup, il faut me parler lentement et avec très peu de vocabulaire technique 😉 J'ai lu attentivement les 6 ou 7 dernières pages, et j'ai retenu les solutions suivantes : @macfly51 et le cafago : https://www.cafago.com/fr/p-pods-hfm-ps240-eu-eu.html Mais il ne semble pas disposer d'une prise allume cigare de bagnole. Ou celui-ci pour pas grand chose de plus question prix : https://m.cafago.com/fr/p-pods-hfm-d320-eu-eu.html?currency=EUR&Warehouse=DE&aid=gcapmaxfrpf&gad_source=1&gclid=Cj0KCQjw6PGxBhCVARIsAIumnWbwCPFZTcAFVymxpJK7ucYdHvZNDsELoFBIVtJ8-MDHsJlF_pdutHYaApgTEALw_wcB Mais bon ... les deux font 3 kg (erreur ?), avec la plus grosse qui est affichée à 25Ah. La petite ? Pas trouvé. Faut-il un chargeur en sus ? Ou alors, la solution @Colmic : Liitokala + chargeur : https://fr.aliexpress.com/item/1005006337382318.html?spm=a2g0o.order_list.order_list_main.9.ef7b5e5bRP8FtC&gatewayAdapt=glo2fra#nav-specification https://fr.aliexpress.com/item/1005005929358248.html?spm=a2g0o.order_list.order_list_main.4.211e5e5bgrQ4R4&gatewayAdapt=glo2fra Des avis ? Entre les deux, je n'ai pas d'éléments pour décider. Il s'agit de connecter à l'occasion une monture consommation 12V "at minimum of 5 amps continuous". Sinon en routine une vieille em200 sur une dalle dans le jardin, avec un APN sur batterie fake, et deux ou trois résistances. Peut-être aussi, une asi2600 et le PC si besoin de recharge en pleine cambrousse. Je n'ai aucune idée de combien tout ça peut consommer. Je ne fais plus vraiment de nomadisme, mais je songe à l'espagne 2026 et à deux ou trois autres virées du genre exceptionnel : occultation rare et Hautes Alpes en aout à 2200m. Ce devrait idéalement permettre d'être autonome pour une nuit, avec recharge en journée au camping du coin. Sinon, avec la liitokala, je vois qu'il n'y a que deux bornes de sortie. Est-il raisonnable de brancher tout ça sur ces deux petites bornes ? Et si non, comment tout brancher, quelle solution cables (hub ?), quand la plupart des résistances sont sur allume cigare, et d'autres appareils sur jacks (je ne connais pas les dénominations), ou grosses pinces croco, voire usb. Tout ça fait fouilli, et je n'ai pas l'impression que ça soit trop compatibles ... Bon, des questions de newbie, mais en électricité, je n'y connais vraiment rien, désolé. Merci d'avance pour vos retours et conseils, Christophe -
Salut Pascal, Le fait est que, quelle que soit la température externe à laquelle on fait des darks, ça ne tient pas. La température interne de l'apn évolue dans le temps et c'est difficilement prédictible et ou reproductible. A part faire des darks à l'arrache n'importe comment et prier, en respectant à minima, tout de même les iso, et les temps de pose, la seule autre méthode plus ou moins fiable que je vois désormais, consiste à mettre l'apn en chauffe à l'extérieur au moins 80 minutes avant la séance d'imagerie, en attaquant des poses "à blanc", lancer une série de darks, puis faire les images science, en espérant que ça soit assez stable ainsi. Et recommencer à chaque fois que la température nocture change, d'une session à l'autre. Et encore, il n'est pas certain que ce soit efficace ainsi, car il peut y avoir de belles différences en fin de séance photo, selon que l'on ait fait des poses de 30 secondes ou de 5 minutes, et que l'on ait travaillé une heure ou toute la nuit. Dans tous les autres cas, il faut accepter que l'apn n'est pas une caméra refroidie, et qu'il peut y avaoir, et qu'il y aura des soucis de darks. L'hiver dernier, j'avais fréquemment des darks faits à une température interne stabilisée à 19-22 degrés, pour une température externe dans la tranche 5-8 degrés. Début mai, la temp interne montait à 28 degrés, et certains darks commencent à n'être pas franchement jolis. Et cet été ce sera pire encore. C'est la vie. Christophe
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L'affaire est beaucoup plus compliquée que cela, hélas ... Bonne lecture, C
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Petit retour sur la tempête G5 des 10-12 mai : https://geomag.bgs.ac.uk/data_service/space_weather/alerts/update_2024-05-13.html
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Ah, et bien il y a comme un effet de moirage sur mon écran ; ce doit être dû à la compression jpeg. Je vois bien que l'image n'est pas au mieux de sa forme. Rien à voir avec ta capture, rassure toi. L'image en tif est bien meilleure, et on perçoit bien tout le potentiel; la tache sur le bord est magnifique, avec un saisissant effet de perspective. Et les filaments sont top. Jamais vu ce genre de structures. Merci. La qualité est au rdv. c
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Vraiment très sympa ! Le résultat est au top, pour un minimum de bricolage. Vu d'ici, j'ai l'impression que ton image solaire est un brin compressée .... Tu aurais un bout de soleil avec une tache, un bout de truc à l'état natif, full res, qu'on voit mieux ? Bon, enfin si tu as le temps, bien sûr 😉 Christophe
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Salut tous, Je me demande si le fofo ne pourrait pas profiter de l'aurore boréale magique et historique que nous venons de vivre pour changer un peu d'aspect. Un nouveau thème auroral made in F, plutôt qu'une mise en valeur des vertus de la nasa ... Le JWST, il y a des années qu'on le voit en haut de la page d'accueil. Un fil spécial où les astrams viennent déposer leur images d'aurores, une date butoir, et un petit sondage derrière, et hop ! On vire le JWST. Juste une suggestion 😉 Christophe
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En fait, par 37N, dans le sud des Etats-Unis, c'est *relativement* fréquent, car le pole magnétique est assez "sud" par là-bas (86N). Il y a un basculement de l'ovale auroral dans leur direction, au détriment des européens. Toutefois, la tempête géomagnétique du 11 mais était séculaire. Historique pour le moins. Des aurores ont été aperçues en Floride, au Texas, et à Porto Rico (18° N !) Mais également dans l'hémisphère sud en Nouvelle Zélande, à Nouméa, en Australie, en Namibie (20 S). https://www.primerahora.com/noticias/puerto-rico/notas/se-vieron-en-puerto-rico-las-auroras-boreales/?cx_testId=3&cx_testVariant=cx_1&cx_artPos=3#cxrecs_s https://la1ere.francetvinfo.fr/nouvellecaledonie/tempete-solaire-les-aurores-australes-visibles-aussi-en-nouvelle-caledonie-1487360.html https://www.abc.net.au/news/2024-05-12/aurora-australis-southern-lights-sunday-night/103836548 https://www.sansa.org.za/2024/05/southern-african-skies-light-up-with-aurora-as-historic-solar-storms-collides-with-earth/ Au Mexique et en Amérique latine : https://www.reuters.com/business/environment/auroras-dazzle-latin-america-solar-storm-causes-rare-displays-2024-05-11/
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Ton texte est bien sympa, Vesper. Tu as une belle plume. On voit tout à fait la situation. Les images sont sympas aussi, malgrès tout, sur le versant artistique photo à l arrache un peu flou. 👍
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Néb diff Shoot N°23- "NGC7635", EQ6R Pro - EOS 6d - 800 isos - 250 PDS - Astroberry
cmltb612 a répondu à un sujet de Bross84 dans Astrophotographie
Elle est excellente ta planche Bross, garde-là. C'est un témoin extraordinaire de l'activité de la nuit ! -
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Là, juste sous le lampadaire. C'est visible sur plusieurs images. Une sorte de double nuage qui apparaît, se déploie et disparait, mais semble faire du sur place. Généralement, les nuages bougent ; ça pourrait ressembler à des trainées laissées par des bolides. Mais l'image est petite, c'est sur. Edit : non, ça doit être l'aurore. Une sorte de jet un peu complexe.
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Enorme ! Dommage que ce soit un peu surex. C'est dire la puissance lumineuse. Qu-est-ce que c'est le "double truc" un peu flou qui apparait vers 1:14 ? On dirait des trainées de bolide. c