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Tout ce qui a été posté par Pyrene
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Je ne crois pas. Les prévisions concernant le climat reposent sur différents types de données. Le potentiel d'effet de serre du gaz carbonique (et du méthane ou des autres gaz) est une caractéristique physique qu'il est difficile de remettre en cause. A nouveau, Arrhenius au XIXème siècle avait déjà prévu ces effets. L'évaluation du flux émis par nos activités est une autre affaire. Arrhenius estimant à la louche les émissions du XIXème n'était sans doute pas très loin, mais un siècle et demi plus tard, l'affaire a été plus complexe. On peut ergoter sur les sources, mais globalement elles sont maintenant bien identifiées, et leurs auteurs également. Il y a peu de miséreux propriétaires de yacht ou de jet privés, et ils ne remplissent pas non plus les avions pour leurs vacances (et il est assez amusant de lire dans Le Point que les actionnaires =les propriétaires, titulaires de droits de vote, d'une entreprise ne sont pas responsables de ses émissions). Mais ces estimations actuelles -à ma connaissance indiscutées- ne concernent que nos productions directes. Il est plus difficile d'estimer les "rétroactions positives" (liées à l'augmentation des températures, à savoir les déstabilisations des gaz du permafrost, des hydrates de carbones des sédiments, etc... ), première source d'incertitudes, et source potentielle de très mauvaises surprises. Mais l'effort a surtout porté sur les modèles climatiques. Notre planète est un système complexe, et les prévisions météo ne sont effectivement fiables qu'à quelques jours. Il en va tout autrement des prévisions climatiques, comme le prouvent déjà les multiples proverbes sur le temps à différentes périodes de l'année. Les prévisions sont construites à partir de modèles informatiques basés sur des mesures actuelles et sur la connaissance qu'on a des climats passés. Il en existe plus d'une centaine, et une grande part du travail du GIEC jusqu'à présent a été de les examiner, de les confronter, et d'en tirer une synthèse. Cette phase est considérée comme achevée, et le dernier rapport du GIEC ne s'y attarde plus, un consensus étant atteint. Les incertitudes restantes ne concernent plus guère que l'évolution de nos productions de gaz à effet de serre : d'où les différentes "trajectoires" selon que les productions décroitront ou non. Les chercheurs ne prétendent donc pas "prévoir l'avenir", mais simplement évaluer les modifications que nous apportons au climat, et ces évaluations sont d'autant plus prudentes que le GIEC est un organe à la fois scientifique et politique, et que certains pays (notamment producteurs de pétrole) sont en position de bloquer des recommandations susceptibles de toucher leur économie : on a souvent fait grief au GIEC d'être bien trop prudent, et de fait cette année 2023 est très au-delà des conclusions du dernier rapport. Incidemment, je n'ai jamais entendu de "savants" prédire la fin du pétrole. On a parlé de pic de production, qui est effectivement dépassé, mais pour le reste, l'offre suit la demande, avec des fluctuations importantes des prix totalement déconnectées des découvertes. Le proverbe dans la profession reste "l'âge de pierre n'a pas pris fin du fait du manque de pierres".
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Ce ne sont pas les mesures écolo -qui au surplus ne sont justement pas prises- qui sont responsables de la pauvreté. L'explosion n'est d'ailleurs pas celle de la pauvreté, mais des inégalités : si les pauvres sont de plus en plus pauvres, les riches sont de plus en plus riches. Et ils sont responsables non seulement de la pauvreté des autres, mais des émissions de gaz à effet de serre. Ici un extrait d'un post précédent inspiré d'un rapport OXFAM : Un pour cent des plus riches du monde émettent autant que les deux tiers de la population mondiale restante. Chez nous, Bernard Arnault émet autant que 1270 Français "moyens" -et encore, si on ne compte pas les émissions associées à ses investissements-... Nos 10% plus riches sont responsables du quart des émissions de notre pays. C'est pourquoi le même rapport propose un impôt sur la fortune ciblant les plus polluants en fonction de deux variables : le niveau de patrimoine, et son impact sur le climat. Voilà qui devrait te convenir.
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...c'est la plainte d'un Strasbourgeois ce matin en découvrant sa voiture avec le toit percé. Le capitaine des pompiers "suspecte la chute d'un corps stellaire". Suspecté, car n'a été retrouvé qu"«un objet de la taille d’une noisette, qui ressemble à du bois brûlé, tout léger ». L'objet est à Paris, la police scientifique l'examine (ils cherchent l'immatriculation ?). La voiture n'est pas radioactive (on se demande pourquoi elle le serait...). HANDOUT / AFP Je vous tiens au jus....
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La consommation moyenne d'un Français génère environ 6.4 de tonnes de CO2 annuellement. Le problème d'une moyenne, c'est qu'elle agrège des données disparates. Plus de 8 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté (soit 14% de la population), et leur imposer des restriction est inenvisageable, et au surplus inutile : leur empreinte est négligeable -sauf si on la compare à celle d'un Africain-. Un pour cent des plus riches du monde émettent autant que les deux tiers de la population mondiale restante. Chez nous, Bernard Arnault émet autant que 1270 Français "moyens" -et encore, si on ne compte pas les émissions associées à ses investissements-... Nos 10% plus riches sont responsables du quart des émissions de notre pays. Ce constat fait, il faut lui ajouter que réduire ses émissions, si c'est pratiquement impossible à un pauvre, est facile à un riche : se passer d'une quatrième voiture, d'un douzième voyage en jet, d'un investissement dans une industrie polluante lui coutera peu d'efforts. Il est vrai que les premiers touchés sont les plus pauvres (ceux qui habitent le Pas-de-Calais sont au courant). Mais si le réchauffement atteint les 3° en 2100 (tendance actuelle), il y en aura pour tout le monde... (source) 🥵
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Le torchage est une pratique de routine dans l'exploitation pétrolière. Dans le cas d'un forage destiné à la découverte de pétrole liquide (huile en jargon pétrolier), l'installation n'est pas adaptée au captage de gaz, alors que les venues de gaz sont pratiquement fatales : le gaz est alors dirigé sur une torchère qui le brule, dégageant évidemment du CO2, mais aussi du méthane, la combustion étant toujours incomplète. Une autre source est dans les gisement de gaz quand les venues varient rapidement, les poussées brusques sont dirigées sur une torche par sécurité. Dans les forages de production de pétrole liquide, les normes veulent que le gaz fatal (systématiquement associé à l'huile) soit récupéré, et non torché. Toutes les compagnies affichent respecter ces bonnes pratiques : ce torchage (dit "de routine") est responsable de 1 à 2 % de la totalité des émissions de gaz à effet de serre, alors que ce gaz est récupérable et valorisable, les technologies étant parfaitement au point. Ainsi ADNOC, compagnie nationale des Emirats Arabes Unis, s'est engagée il y a plus de 20 ans à ne pratiquer aucun torchage de routine. Et au début de cette année, Al Jaber, président d'ADNOC et de la COP28, a pu se féliciter que sa compagnie ait été la toute première à éliminer totalement le torchage de routine. Mais le danger est venu du ciel : le Centre for Research on Energy and Clean Air compilant les données des satellites fournit au Guardian les preuves qu'ADNOC torchait pendant 97% des jours entre 2018 et 2022, tout en clamant l'avoir éliminé. La COP28 est entre de bonnes mains.
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Le gouvernement des Etats-Unis d'Amérique vient de mettre en ligne son cinquième rapport sur le climat. Les couts liés aux catastrophes climatiques y sont estimés à 150 milliards de dollars par an. Entre 2018 et 2022, il y a eu 89 catastrophes à plus d'un milliard de dollars, soit une toutes les trois semaines (une tous les quatre mois dans les années 80'). Ces rapports sont publiés tous les quatre ans, et incluent un état des mesures mises en œuvre pour limiter le réchauffement. Les objectifs affichés par Biden sont de réduire diminuer les émissions de moitié en 2030 (par rapport à 2005) et de parvenir à la neutralité vers 2050. Cela suppose de réduire les émissions des USA de 6% par an, alors que la réduction avoisine actuellement les 1% annuels. On peut supposer que si Trump est élu, ces objectifs tomberont. Le précédent rapport sous son administration débutait par un historique des critiques portées contre la recherche climatique.
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ON EST SAUVÉS !!! Le patron de la prochaine COP28, Sultan Ahmed Al Jaber (ci-dessous), qui est aussi patron d'ADNOC, une des principales compagnies pétrolières du Golfe, a une solution pour se débarrasser du CO2 : le captage. En effet, sa compagnie est après de durs efforts parvenue à mettre au point une technologie de capture qu'elle estime capable de traiter 10 millions de tonnes/an ! Vu sa production prévue de 3 430 millions de tonnes de CO2 entre 2023 et 2030, le calcul est facile, cette production de six années sera entièrement capturée dans 343 ans. La COP28 est en bonnes mains. source
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Les pays les plus pauvres paieront le prix le plus fort : selon Nature, les pays riches qui se sont engagés lors de l'accord de Paris à financer l'installation de cultures adaptées à la sècheresse, à construire des digues contre la montée des océans, à installer des système de prévision climatique n'y mettent pas -et de loin- les sommes indispensables. Il est pourtant démontré que l'investissement d'un milliard de dollars dans un système de protection côtier économise 14 milliards de dégâts. Investir 16 milliards de dollars par an dans l'adaptation agricole préserverait 78 millions d'humains de la famine. Les sommes versées par les pays riches sont ... 10 à 18 fois inférieures à celles qui sont indispensables : Lors de la COP15 à Copenhague en 2009, les pays développés avaient promis de franchir la barre des 100 milliards de dollars d’aides en 2020, cette somme n’est toujours pas atteinte en 2023... En même temps, il faut reconnaitre que l'urgence actuelle est à l'évidence d'étriper son voisin. Personnellement, ça m'ennuie un peu, vu qu'il est plutôt sympa, et on avait l'habitude de boire l'apéro ensemble. Mais il faut bien vivre (?) avec son temps.
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Quizz alternatif convivial: la résurrection
Pyrene a répondu à un sujet de chatbleu54 dans Quizz, Jeux, détente
On peut ajouter que le siège du SHOM est établi ...à Brest, ce qui facilité considérablement les calculs.... Brest n'a évidemment pas été choisi au hasard, le premier service hydrographique du monde y a été créé en 1720, dans la ville construite par le pouvoir central pour contrôler le séparatisme breton et sa ville de Recouvrance. Il s'agissait, avec Toulon, de la base d'où partaient les galères, navires manœuvrés à la rame avant les évolutions des coques et des voiles autorisant la remontée au vent. Le SHOM reste du ressort de la Marine Nationale, et est toujours établi dans l'arsenal de l'estuaire de la Penfeld, face à la base de l'Ile Longue, havre des sous-marins nucléaires. -
TOUTES les études démontrent que la cause du réchauffement global réside dans les émissions de gaz à effet de serre. Mon premier post sur ce fil était précisément dédié à cette démonstration, et la page du GIEC consacrée aux causes est catégorique. L'aspect n'est pas "majoritaire" : il est exclusif. La variabilité naturelle n'est jamais à cette échelle de temps, et aucune autre cause n'est vraisemblable dans ce que nous vivons. Le mécanisme est parfaitement élucidé, et de fait assez aisé à identifier. Arrhenius au XIXème siècle avait déjà calculé à la main ces conséquences, en évaluant seulement les émissions de son époque. On ne s'adaptera pas. Des régions entières sont déjà difficilement habitables, du seul fait de la chaleur. Un individu jeune en bonne santé soumis à une température de 35°C à saturation en humidité meurt en six heures. Les migrations climatiques humaines sont déjà en cours. Les migrations animales et végétales ne pourront pas suivre le rythme. Le réchauffement induit des catastrophes contre lesquelles on reste impuissant, des tempêtes à la puissance décuplée, une montée des océans qui menace des millions d'individus, des inondations cataclysmiques, des sècheresses prolongées, des famines touchant tous les pays, des destructions inassurables... Encore une fois, il s'agit de faits scientifiquement établis, ce qui est facilement vérifiable sur le Net, dans la presse, ou dans les publications scientifiques.
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Il y a confusion entre les faits scientifiquement établis et les interprétations politiques que tu fais. Quand tu dis que l'influence humaine est douteuse dans le réchauffement climatique, c'est factuellement faux. On est uniquement dans le constat scientifique. Quand Copernic a dézingué le système de Ptolémée, il a établi un constat scientifique. Quand le Vatican condamne le système copernicien, il interprète les faits scientifiques comme une menace. Quand tu condamne les faits parce que tu les interprète comme un projet politique, tu agis exactement de la même façon. Ce qui peut ne pas surprendre chez des croyants surprend chez un scientifique, même amateur.
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Après la fonte Antarctique, la fonte du Groenland. Pour mémoire, la fonte totale de la calotte groenlandaise d'une épaisseur de 3 km donnerait potentiellement une montée des océans de 7 mètres. Le Groenland n'en est pas encore au stade de la calotte Ouest-Antarctique (cf. une douzaine de post au-dessus de celui-ci), mais le point de bascule n'est apparemment pas très loin. Selon cet article de Nature, le point de bascule se situe entre + 1.7°C et + 2.3°C au-dessus des niveaux préindustriels. Or on a déjà dépassé les + 1.5°C quelques mois cette année, et on est actuellement sur une trajectoire à + 3°C avant la fin du siècle...
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Il est à craindre que les beaux quartiers soient les moins touchés, bien que responsables pour l'essentiel du réchauffement climatique. Les plus pauvres n'accèderont jamais à la clim', et ne pourront pas fuir la montée des océans ni les vagues de chaleur insupportables. Après, effectivement, tout le monde finira par être touché. « La vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes », peut-on lire dans le résumé technique du 6ème rapport du GIEC. « L’humanité ne le peut pas. »
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J'espère que tu as quand même pu utiliser ta précieuse cagnotte ? Pour un oculaire, par exemple ?.....
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Io, Europe, Ganymède et Callisto sont les satellites dits "galiléens". Galilée les a découverts avec une lunette grossissant huit à neuf fois, amélioration d'un jouet hollandais grossissant trois fois. Il construira une soixantaines de lunettes en bois et carton allant jusqu'à x30, au prix de considérables aberrations et déformations des objets observés. Tes jumelles sont bien meilleures...
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Les prélèvements effectués sur Bennu par Osiris Rex sont bien arrivés, merci. Mais si quelqu'un a un bon tournevis, la NASA est demandeuse. A défaut, un ouvre-boite serait apprécié....
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La calotte Antarctique Ouest est maintenant en situation de fonte complète, quelles que soient les mesures prises pour diminuer nos émissions. Cet article de Nature calcule que la fonte au cours du XXIème siècle est trois fois plus rapide qu'au siècle précédent, et que le point de non-retour est dépassé. La fonte totale de cette seule partie Ouest provoquera une montée des océans de l'ordre de 5 mètres, ce qui met en danger aussi bien New York que Mumbai (Bombay) ou Shanghai, et au-delà, le tiers de la population mondiale qui vit à moins d'une centaine de km du rivage. Le rythme précis dépendra toutefois de la variabilité climatique naturelle, considérable dans cette zone.
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L'Antarctique joue un rôle clef dans la circulation océanique. Du fait que la glace stocke difficilement les sels, l'eau autour de la banquise est à la fois froide et sursalée (du fait de sa salinité elle peut descendre à -0.8°C). Cette eau dense et froide descend dans les bassins océaniques où elle occupe pratiquement toutes les zones à plus de 4000 m. Sa source en surface en fait une eau riche en oxygène, et elle s'oxyde peu sur ses parcours, ce qui en fait une source essentielle pour la ventilation de l'océan profond. Elle est aussi le moteur de la circulation océanique, générant au niveau du Groenland les eaux profondes arctiques, et par suite l'oscillation Nord-Atlantique qui régit entre autre notre climat européen (et aussi Nord-américain). La surface des glaces antarctiques diminue évidemment en été, et atteint son maximum à la fin de l'hiver austral, donc maintenant. Cette surface maximale est actuellement la plus faible jamais enregistrée (depuis 45 ans), avec à peine 17 millions de km2, un de moins que le précédent record (1986) et presque deux de moins que la moyenne 2010-2020. Cette chute est brutale et surprenante, l'Antarctique semblant jusqu'en 2016 plutôt mieux résister que l'Arctique au réchauffement climatique. Il fat dire que le continent est mal connu et mal modélisé. Pour mémoire, la fonte totale de l'Antarctique génèrerait -outre un bouleversement total du climat- une montée des océans d'une soixantaine de mètres.
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Pour ceux que ça intéresse, météociel liste les records de chaleur battus en ce mois d'octobre 2023.... Comme le dit @Moot sur un autre fil....
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Personnellement, depuis presque 40 ans, je n'ai jamais vu une telle infestation. On en a toujours qui entrent à l'automne, mais cette année c'est par vagues de plusieurs dizaines. Pour éviter le parfum pestilentiel, je les capture avec cet outil. Un peu cher, certes, mais c'est pour la bonne cause....
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Une autre illustration de cet été 2023.... dans Nature. Il est maintenant plausible que la limite des 1.5°C au-dessus des niveaux préindustriels soit atteinte dès cette année.
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C'est la situation actuelle, et il n'y a pas de signe d'évolution.
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La plus ancienne structure en bois vient d'être découverte en Zambie. Il s'agit de deux pièces de bois dont l'une est taillée pour que la seconde s'y engage. La structure taillée, en U, est très visiblement non naturelle. Le bois n'a pu être daté directement, il est plus ancien que la limite de datation du 14C. Mais l'encaissant a pu être daté par thermoluminescence, une technique qui utilise certains cristaux heureusement courants (ici du quartz et un feldspath potassique) : la structure a été fabriquée il y a 476 000 ans, soit nettement avant les premiers Homo sapiens marocains (300 000 ans). Divers outils en bois ont été aussi mis à jour, mais aucun ossement. Dans tous les cas, cette découverte indique que les populations de chasseurs-cueilleurs étaient peut-être moins nomades qu'on ne le croyait. Ou du moins qu'ils aménageaient leur environnement, pas forcément par des habitats, mais peut-être par des passerelles ou des structures facilitant la pêche.
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Dès le XIXème, Cuvier a énoncé les bases de l'anatomie comparée, et notamment les principes de subordination des organes et de corrélation des formes. L'exemple le plus célèbre est évidemment celui de la sarigue fossile déterrée dans le gypse de Montmartre, dont il avait déduit à partir de la seule mâchoire visible qu'il s'agissait d'un marsupial. Dégageant le reste du fossile devant une assemblée sceptique, il exhuma triomphalement les os marsupiaux (soutiens de la poche marsupiale qui accueille les petits après leur naissance) qui prouvaient la justesse de sa détermination. Moins connue, mais amusante, l'histoire des étudiants déguisés d'une peau de bouc et terrorisant leurs voisins en frappant à leur porte en déclamant d'une voix sépulcrale "JE SUIS SATAN, JE VAIS TE DEVORER". Cuvier ouvrit, regarda l'intrus, et dit seulement "Tu as des cornes, et des sabots : tu est donc un herbivore". Et il retourna se coucher.
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Une augmentation de la température ? Pas une grande nouvelle, hélas. Mais une augmentation de l'augmentation, c'est une très mauvaise nouvelle, inattendue qui plus est. Le blog de Sylvestre Huet alerte sur un phénomène brutal et récent : la montée en flèche des températures de océans. Les océans jouent habituellement un rôle tampon dans le réchauffement, du fait de l'inertie thermique de l'eau, et des mécanismes des courants marins. Or les mesures de surface par satellite montrent une brutale augmentation : l'équivalent de 20 ans de réchauffement au cours des quelques derniers mois.; Source https://climatereanalyzer.org/clim/sst_daily/ La courbe sombre en haut représente la fluctuation des températures de janvier à septembre 2023. Celle en ocre est 2022, les pointillés serrés au centre sont la moyenne des températures pour la période 1982-2011, et les pointillés espacés sont l'enveloppe des variations autour de cette moyenne : les années les plus récentes sont bien au-dessus de la moyenne, cette année dépassant largement l'année dernière pourtant déjà au-dessus des variations habituelles. Reste à élucider la cause. Certes, cette année voit la réapparition d'El Nino, mais on n'est qu'au tout début, et les effets sont encore à venir. Les variations solaires, dada des climatosceptiques, ont été évaluées finement : c'est largement insuffisant pour constituer une explication. Le stock de GES émis augmentant continuellement, il est logique que l'effet de serre suive l'augmentation. Toutefois les calculs montrent que cet effet est insuffisant. Reste un moteur connu : la rétroaction positive. Mot savant (ou pédant...) pour désigner un effet qui aggrave sa propre cause. Les mesures satellite -encore- montrent que la radiation solaire absorbée a nettement augmenté, ce qui signifie que la part renvoyée a ...diminué (gagné !). La part renvoyée est due à l'albédo, c-à-d en gros la couleur du sol : un sol clair (neige, glace, nuages...) a un fort albédo, un sol sombre (végétation, océans, routes...) a un faible albédo, ce qui fait que la fonte des glaces diminue précisément la part renvoyée, et aggrave le réchauffement. Mais une analyse fine montre que la diminution de l'albédo est particulièrement importante sur le Nord des océans Atlantique et Pacifique. Bizarre ? L'explication proposée réside dans une diminution de la couverture nuageuse : moins de nuages, plus de surface marine exposée = diminution de l'albédo. Les fluctuations naturelles, connues, sont insuffisante pour constituer une explication. Reste une autre cause plausible : la règlementation de l'Organisation Maritime Internationale visant à éliminer les particules de sulfates, dans un but sanitaire évident. Or ces particules sont connues pour favoriser la formation de nuages... Et il en sera de même des mesures prochaines visant à diminuer les particules fines d'origine industrielle, des transports, chauffages, etc... Respirer, ou griller : la civilisation moderne industrielle nous laisse le choix. (juste un rappel : des particules envoyées en altitude ne seraient en rien homologues de celles émises au niveau du sol ; ne serait-ce que parce que l'air y est très sec et donc peu susceptible de générer une couverture nuageuse....)