Bon, voilà un sujet très fréquemment abordé sur les forums et sur lequel on entend tout et n'importe quoi. Par exemple : Le télescope est réglé en usine (vrai), il faudra des années avant que vous ayez besoin de le recollimaté (totalement faux, cela vient beaucoup plus vite que prévu) ou, encore, tournez les vis d'un quart de tour maximum (en fait, c'est généralement beaucoup moins). En plus, si le télescope est complètement décollimaté (cela arrive), l'intervention sur les vis risque d'être longue et difficile. De plus, dans beaucoup de vidéos de démonstration de collimation, il manque beaucoup d'informations pourtant capitales et le processus paraît rapide alors qu'il est, en général long et difficile (mais beaucoup plus simple si l'on agit avec méthode et en connaissance de cause). Bref, ces tutos manquent de précisions pour être totalement utilisables. Alors, dans ce post, j'ai voulu vous partager mon expérience en espérant qu'elle aidera les débutants sans qu'ils aient à galérer comme moi. Et je remercie par avance ceux qui profiteront de mon post pour partager leur expérience.
Alors reprenons au début... Sur un SCT neuf, le calibrage est fait à l’usine et il va très peu bouger dans le temps. Donc, à moins que le télescope soit très ancien et ait subi des accidents de parcours, les corrections seront toujours infimes. Oubliez les quarts de tour pour les vis de réglage, moi, je parlerais plutôt de 1/12ème de tour (5mn de la grande aiguille d’une horloge). Ensuite, il y a trois vis : une à midi, une à 4h et une à 8h. Sur la plupart des tutos, on a l’impression que leur fonctionnement est identique or ce n’est pas le cas. Comme l’explique très bien le site astronomie-nemesis.org : « Notez que la vis de 12h se comporte de manière inverse aux vis de droite et de gauche: vous serrez la vis de 12h pour repousser l’ombre et vous la desserrez pour la tirer vers elle. Pour les vis droite et gauche, nous desserrons pour éloigner l’ombre, et nous resserrerons pour tirer l’ombre vers elles ». C’est très important de comprendre cela sinon on dérègle complètement le télescope.
Si ce déréglage complet arrive et que l’étoile défocalisée ressemble à une comète, pas de panique ! Dans une telle situation, il est souvent impossible de retrouver la bonne position des vis (je parle d'expérience). La solution est hard mais simple à mettre en œuvre. On dévisse la bague qui retient le miroir secondaire, on enlève miroir secondaire. On remarque alors que le support n’est plus du tout parallèle au miroir. On dévisse presque totalement les 3 vis et on les revisse en intercalant une jauge d’épaisseur (disponible dans n’importe quel magasin de bricolage). Pour mon C6, l'épaisseur est de 1,5 mm. On vérifie cette épaisseur tout au tour du support. Normalement, si tout va bien, on a ainsi récupéré un parallélisme correct entre l’axe des deux miroirs primaire et secondaire. On peut remonter l’ensemble et, là, miracle, les étoiles ressemblent à nouveau à des étoiles et on est revenu à une zone de réglage fin plus confortable.
Enfin, une précision complémentaire : le calibrage à l’œil dans un oculaire est suffisant pour les observations visuelles ou l’astrophoto à l’APN par contre, si on utilise une caméra , le réglage à la caméra avec le petit logiciel d’aide AI's collimation aid est très utile. À noter que NINA propose un assistant pour aider à la mise au point sur une étoile, très simple à utiliser et qui peut servir à la calibration. Quand on a essayé NINA, logiciel complet et gratuit, capable de tout piloter, on oublie vite Sharpcap, Firecapture et consorts. Encore merci pour vos commentaires en complément de ce témoignage de façon à rendre plus simple une opération indispensable mais qui complique pas mal la vie des astro débutants.